La faiblesse de Louis XVI

Pimprenelle a écrit:

Autre chose aussi, Diesbach relève la faiblesse du roi, comme le couple Brancourt, auteur du chapitre sur la révolution.

Le Roi était en pleine tourmente après la lente agonie et mort de son fils. D'une nature plutôt sensible et affective, je pense que la gestion simultanée de son deuil et de la crise que traversait son pays le laissait à bout de forces. Cette indécision, qu'il regrettera après amèrement, lui a coûté la vie et celle de ses proches. Il disait lui-même que le moment de partir fut le 5 octobre 1789. Tout le reste après commençait à le dépasser, et il essayait sans doute de puiser un peu de cette incroyable force qu'avait trouvé son épouse.

Il ne faut pas oublier que Louis XVI vivait sans doute une grave crise de dépression nerveuse. Tout ce auquel il croyait disparaissait !

Mr de Talaru

Tous les historiens ne s'accordent pas sur cette possible dépression nerveuse. Et j'avoue que je m'interroge... Je me demande si Louis XVI n'avait pas un gros problème de passage à l'acte.

Quant à la date du 5 octobre... Ok, il l'a ratée, c'est bien dommage pour lui et pour ceux qui dépendait de lui. Mais c'est un peu facile. Bien d'autres opportunités se sont présentées à lui, qu'il a chaque fois refusées.

Par impossibilité fondamentale de passer à l'acte ?

Mes amis, nous faisons dévier le sujet... J'en ai conscience... Mais c'est pas grave, maintenant, je suis grande, je sais comment on divise un fil, je le ferai si nécessaire.

Pimprenelle a écrit:

Je me demande si Louis XVI n'avait pas un gros problème de passage à l'acte.

C'est sûr qu'il l'avait çà au lit pendant quelques années! Personellement j'aurais sauté sur l'occas....if you'll excuse my French!

Reprenez-vous ,mon cher, reprenez-vous
Je crois que c'est un mot d'esprit cristallin que nous faisait notre Pim

Bien à vous.

Et bien cher baron , ou est donc passé votre côté si gentleman .

Devant une grande beauté, on peut quelquefois avoir quelques réticences.

Mr de Talaru

Oui, mais Louis a eu d'autres réticences, moins poétiques et plus lourdes de conséquences pour ceux qui étaient suspendus à sa volonté...

Ce qui faisait bien les affaires de Monsieur !

Mr de Talaru

Je pense que la plus grande faiblesse de Louis XVI étant son manque de confiance en lui. Souvent on lui reproche d'avoir trop espérer des solutions attentistes ou pacifiques, mais pour moi cela est une force
Louis XVI hésitait, ressassait, pour être certain de ses choix, mais il n'osait pas aller jusqu'au bout par peur de se tromper...c'est sûr que ça n'aide pas...

Je suis 100% d'accord avec Chou.
Louis XVI était trop faible car il était assez hésitant, le pauvre! Il n'a jamais demandé à être Roi!

La faiblesse et l'hésitation, ce n'est toutefois pas la même chose...

La petite Dauphine a écrit:

Louis XVI était trop faible car il était assez hésitant, le pauvre! Il n'a jamais demandé à être Roi!

Hésitant ? pas certaine (en tous les cas au tout début de son règne) : voyez ce que je lis* :
"En feuilletant les papiers de son père, Louis XVI avait trouvé des notes qui présentaient l'ancien ministre Jean-Baptiste Machault d'Arnouville comme l'homme le plus propre, par la fermeté de son âme, son amour pour le travail, et l'étendue de ses connaissances, à rendre quelque élasticité aux ressorts de l'état. Le jeune monarque avait résolu, sans consulter personne, de lui confier le principal ministère ; le premier valet de chambre de quartier fut le seul confident de la lettre très détaillée et très minutieuse écrite par le roi à cette occasion. Le secret se divulga ; ce fut une rumeur dans le chateau de Versailles."

La suite est que la comtesse de Narbonne, dame d'atour de Madame Adelaide (tante de Louis XVI) s'est vue promettre cent mille écus si elle arrivait à la convaincre de faire changer d'avis le jeune roi. Madame Adelaide a donc facilement convaincu le roi de ne changer qu'un mot à sa lettre "machault" en "Maurepas".

La suite n'indique pas comment Louis XVI a réagit.

* histoire de france par Fantin Desodoars

C'est pourtant lui qui, avec sa femme, à en croire certains témoins (mais ça reste à vérifier je le concède), aurait dit à la mort de Louis XV : "Mon Dieu protégez nous, nous régnons trop jeunes".

Mais sinon il est vrai que par moment Louis XVI savait s'imposer. Seulement il faut reconnaître que c'était un peu trop rare...

Manque de confiance, c'est certain, et manque de fermeté !!!

S'il avait résolu et choisit seul son ministre (sur les conseils de son père), alors pourquoi avoir céder à la volonté de sa tante ? Peut-être est-ce-là l'acte manqué fatal ! le premier acte…

L'anecdote selon laquelle Louis XVI et Marie Antoinette se seraient mis à genoux en prononçant cette phrase est tirée, si je me souviens bien, des mémoires de Madame Campan.

Mais est-elle vrai ?

Certain auteurs, comme Stefan Zweig (mais il est vrai aussi que Zweig n'est pas historien ! ) la contestent.

Selon zweig, Le roi et la Reine n'auraient eu aucune raison de réagir ainsi à la mort de Louis XV, à laquelle ils s'attendaient depuis des semaines.

Alors, se sont-ils mis à genoux, ou pas ?

Je pense aussi cette histoire apocryphe car à première vue, elle annonce les catastrophes suivantes et un sentiment d'incompétence que certainement Louis XVI n'a jamais ressenti. Dieu l'a choisi lui et personne d'autre.
Louis XVI s'est de suite mis au travail, s'enfermant plusieurs jours. Quant à Marie-Antoinette, elle explosait de joie.
Qu'ils se soient sentis trop jeunes, ce n'est pas non plus incompatibles: ils n'avaient que 19 et 18 ans !

essentiam a écrit:

Manque de confiance, c'est certain, et manque de fermeté !!!

S'il avait résolu et choisit seul son ministre (sur les conseils de son père), alors pourquoi avoir céder à la volonté de sa tante ? Peut-être est-ce-là l'acte manqué fatal ! le premier acte…

Je crois qu'ils les appréciait beaucoup, et comme il ne savait pas vraiment comment régner ni à qui faire confiance il s'est tourné vers ses affinités

Comme quoi, quand on poussait Loulou dans les orties, il savait réagir :

Dumouriez, se croyant absolument nécessaire, exigea la sanction du Roi d'une manière impérieuse sur les deux décrets [concernant les prêtres réfractaires que le Roi ne voulait pas signer], et cru l'y determiner, en lui disant, d'un ton insolent ; que s'il ne la lui donnait pas sur le champs, il offrait sa démission. Le Roi, blessé au vif, se leva en lui disant ; "C'est trop fort monsieur Dumouriez, et je reçois votre démission". L'étonnement pris la place de l'audace. ...

in Mémoire de Mme de Tourzel

Louis XVI n'était pas faible, il était indécis. Cela n'a rien à voir.

Et qui mieux que Marie-Antoinette saurait décrire son mari ? Elle dit à plusieurs occasions, notamment à son procès qu'il n'était pas faible. Bien placée pour le savoir.

Normal que devant un orgueilleux qui se la pète, se croyant un grand destin et indispensable au roi et à la France, que Louis XVI réagisse de la sorte. Pour qui se prenait-il ?

Allez-zou, Monsieur

Je ne fais qu'apporter une pierre à votre édifice !

Lucius a écrit:

Je ne fais qu'apporter une pierre à votre édifice !

Merci !