Louis XVI vient de nommer à la place de secrétaire d'état à la Guerre, vacante par la mort du maréchal du Muy, le comte de Saint-Germain qu'on attend incessamment à Fontainebleau
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Louis Nicolas Victor de Félix d'Ollières, comte du Muy, comte de Grignan
militaire et homme d'État français
Secrétaire d'État à la Guerre
né à Aix-en-Provence le 23 septembre 1711
mort à Versailles le 10 octobre 1775 à l'âge de 64 ans
Issu d'une famille originaire de Provence, établie au château de la Reynarde près de Marseille, il est le second fils de Jean-Baptiste Félix, marquis du Muy, et le frère cadet de Joseph-Gabriel-Tancrède Félix ; la mort du père, en 1759, donne lieu à un procès entre les deux frères ; Louis Nicolas Victor, alors chevalier de Malte, est appelé le chevalier du Muy.
Pendant la guerre de Sept Ans, en Allemagne, il fait la connaissance de Marie Antoinette von Blanckart (de), chanoinesse de Neuss, qu'il épousera en 1774. Il commande l'armée française en Westphalie mais subit une sévère défaite à la bataille de Warburg le 31 juillet 1760. Il est nommé membre de l'Ordre du Saint-Esprit en 1764.
Ancien menin du Dauphin Louis-Ferdinand et membre du parti dévot3, il lui était resté si attaché qu'il demanda à être enterré à ses pieds en la cathédrale Saint-Étienne de Sens. Ce trait était bien fait pour plaire à Louis XVI ; aussi Maurepas le fait-il nommer secrétaire d'État à la Guerre le 5 juin 1774. Il est élevé à la dignité de maréchal de France en 1775 mais meurt peu de temps après des suites d'une opération de la pierre.
Claude-Louis-Robert, comte de Saint-Germain
né le 15 avril 1707 au château de Vertamboz (Jura)
décédé le 15 janvier 1778 à Paris à l'âge de 70 ans
https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Louis_de_Saint-Germain
militaire et homme d'État français
BiographieMariageIl se maria le 1er octobre 1736 avec Ermgard Marguerite de la Osten.
États de serviceAprès des études chez les jésuites, Saint-Germain envisagea d'abord de devenir prêtre, puis acheta un brevet de sous-lieutenant. Mais, selon des rumeurs, il dut quitter la France à la suite d'un duel et s'engagea successivement dans les armées de l'électeur palatin, dans l'armée autrichienne, puis dans l'armée de l'électeur de Bavière, lors de la guerre de Succession d'Autriche (1740), et il fit preuve de tant de bravoure sur le champ de bataille qu'il fut promu jusqu'au grade de maréchal de camp.
Il rentra alors en France et se distingua dans la guerre de Sept Ans. Mais alors qu'il fit preuve de plus de capacité que les autres commandants de l'armée et qu'il était admiré par les soldats, il fut victime d'intrigues, de jalousies, de critiques hostiles. Il avait dénoncé, en 1758 dans des mémoires les vices du système militaire français, grâce à son expérience des armées étrangères et pendant la guerre.
Il démissionna en 1760 et accepta le poste de maréchal de camp proposé par le roi de Danemark Frédéric V et fut chargé en 1762 de la réorganisation de l'armée danoise. À la mort de Frédéric V, en 1766, il retourna en France, acheta un petit domaine en Alsace, près de Lauterbach et se consacra à l'agriculture et à la religion.
Le ministre et ses réformes
Une crise financière fit fondre les fonds qu'il avait pu économiser pendant son service au Danemark et le fit dépendre de la bonne volonté du ministre français de la Guerre. Saint-Germain fut alors présenté à la Cour par Turgot et Malesherbes et fut nommé ministre de la Guerre par Louis XVI, le 25 octobre 1775. Il s'efforça de réduire le nombre des officiers et d'établir ordre et régularité dans le service, fit profondément évoluer le règlement d'exercice et de manœuvre avec le concours du colonel de Guibert (1776), rappela le général de Gribeauval en disgrâce pour réformer l’artillerie de campagne. Toutefois ses tentatives pour introduire la discipline prussienne dans l'armée française rencontrèrent une telle opposition qu’il démissionna le 23 septembre 1777 et fut remplacé par le prince de Montbarrey.
Il accepta une pension du roi de 40 000 livres et mourut dans son appartement de l'Arsenal, à Paris, le 15 janvier 1778.
Les idées et les méthodes de Saint-Germain, bien que très décriées au moment de leur introduction, furent reprises par la suite et exercèrent une profonde influence sur l'armée formée par la Révolution.