Le Nègre des lumières

Une biographie consacrée au chevalier de Saint Georges :



A la fin des années 70, Joseph est au sommet de sa carrière musicale. Publié, joué, adulé, on le surnomme même « Le Mozart noir ». Un qualificatif que le musicologue De Lerma trouve emprunt de préjugé : les deux hommes s’étant mutuellement influencés, pourquoi ne pas dire de Mozart qu’il fut le Saint-Georges blanc ? Porté par son talent de musicien, Joseph devient même un proche de la Reine Marie-Antoinette.

Merci!

Je ne connais pas vraiment cet homme, ça peut être l'occasion

C'est exactement ce que je me disais... L'occasion d'en apprendre davantage sur ce grand musicien...

pimprenelle a écrit:

Une biographie consacrée au chevalier de Saint Georges :



A la fin des années 70, Joseph est au sommet de sa carrière musicale. Publié, joué, adulé, on le surnomme même « Le Mozart noir ». Un qualificatif que le musicologue De Lerma trouve emprunt de préjugé : les deux hommes s’étant mutuellement influencés, pourquoi ne pas dire de Mozart qu’il fut le Saint-Georges blanc ? Porté par son talent de musicien, Joseph devient même un proche de la Reine Marie-Antoinette.

Un proche de la Reine Marie-Antoinette, c'est quand même un brin exagéré. Ce qui ne l'est pas, c'est de dire que Saint-George était doué de tous les talents !!!!!! Quel homme ! C'était une flêche !!!

J'ai déjà écouté quelques morceaux de lui, que j'aime beaucoup. Il paraît qu'il a été un des professeurs de musique de Marie Antoinette.

Hum ... Je n'ai pas dû lire cela dans Ribes . Cela m'aurait frappée !

Je cherche où j'ai lu cela. En atendant, voici un article intéressant qui nous permet d'entendre quelques notes d'un morceau superbe.

Un autre :
http://chevalierdesaintgeorges.homestead.com/vie.html

Gabriel Banat souligne que Marie-Antoinette avait reçu une excellente éducation musicale à Vienne à la cour de Schönbrunn. Là, avec ses frères et ses sœurs, Marie-Antoinette suivait journellement un enseignement de chant et de harpe. Le compositeur Christoph Willibald Gluck lui donnait des cours de pianoforte. Elle avait une fort belle voix et pouvait déchiffrer une partition instantanément. Elle avait acquis une excellente oreille et éprouvait un réel enthousiasme pour la musique. En conséquence, elle était devenue la première hôtesse royale à Versailles depuis Marie de Médicis à non seulement apprécier la musique mais également à en être une bonne interprète.

Début 1779, Saint-Georges joue de la musique avec la Reine Marie-Antoinette à Versailles à sa demande et certains courtisans n'apprécient pas qu'il soit l'un des proches de la souveraine.

Il était également un grand escrimeur et aussi franc maçon.

je connaissais ce chevalier par mes quelques lectures faites sur un tout autre chevalier
le chevalier d'éon.

Vers la fin de sa vie le chevalier d'Eon, devenu Lya de Beaumont, mettait du beurre dans ses épinards en se "produisant" dans des joutes d'escrime où il faisait évidemment sensation dans ses robes à paniers. Il lui arriva de se mesurer à Saint-George.

Je n'ai pas retrouvé le site où j'avais lu que Saint Georges avait été professeur de musique de Marie Antoinette... Je soupçonne donc qu'il s'agissait là d'une information peu fiable. En revanche, la plupart des articles que j'ai vu défiler le présente comme un proche de la reine voire un ami (unusually close, avance même l'un d'eux).

Pour ma part je n'en sais trop rien mais ça peut valoir le coup de vérifier

pimprenelle a écrit:

Il paraît qu'il a été un des professeurs de musique de Marie Antoinette.

Cela apparaît même dans le film de la Coppola...On devine le Chevalier au clavecin...

Bien à vous.

Oui, Majesté, c'est vrai. C'est à l'occasion du film que j'avais cherché des infos à ce sujet, lors d'une discussion sur un forum de cinéma. Et j'avais lu que Saint Georges avait donné des leçons de musique à Marie Antoinette... Certains disaient même de violon, ce qui m'avait étonné, d'ailleurs.

Mais, puisque cette information n'est pas reprise dans la biographie du musicien, elle est sans doute fantaisiste.

En revanche, ce que beaucoup de sites affirment, c'est qu'il était proche de la reine, et qu'ils ont fait de la musique ensemble.

pimprenelle a écrit:

Certains disaient même de violon, ce qui m'avait étonné, d'ailleurs.

Le seul duquel j'ai pu entendre cela est un fat conférencier de Versailles qui m'a regardé en se marrant lorsque j'ai rectifié de ses erreurs (c'est lui qui racontait que les deux baignoires de la salle de bain de Louis XVI lui servaient à y prendre un bain avec les ambassadeurs ), je n'ai pas approfondi l'étendu de sa fantaisiste culture historique...

Bien à vous.

Il est cependant étonnant que cet homme soit si peu évoqué, dans les biographies comme dans les mémoires ou les correspondances

Le duc d'Orléans (père d'Egalité ) avait fait construire par Brongniart, pour Mme de Montesson son épouse morganatique, un somptueux hôtel, sur la Chaussée d'Antin.
Mme de Montesson se pique d'art dramatique, Saint George met ses pièces en musique.
C'est alors que le secrétaire du duc, Choderlos de Laclos a l'idée d'adapter pour la scène 'L'histoire d'Ernestine ou les malheurs d'une jeune orpheline", une petite daube de Marie-Jeanne Riccoboni. Il demande à Saint-George d'en composer la musique.
" Si le vendredi 18 Juillet 1777, la pièce est fort applaudie à la Chaussée d'Antin, il n'en va pas de même, le lendemain, à la salle de l'hôtel de Bourgogne qui héberge la Comédie Italienne. La Reine Marie-Antoinette, fervente admiratrice de Saint-George, a tenu à venir spécialement de Versailles pour le soutenir. ( ... )
Dans la pièce, un acteur doit jouer le rôle d'un courrier, mais il est gris ce soir-là. Lorsqu'il arrive sur scène et s'efforce lamentablement de crier le "Ohé !" prévu par Laclos, c'est toute la salle qui lui donne la réplique en lançant d'autres "Ohé !", plus retentissants les uns que les autres.
A la fin du spectacle, Marie-Antoinette, fort égayée par ce chahut, descend l'escalier en criant "Ohé ! Ohé !" et, montant dans son carrosse, lance encore à son cocher, en éclatant de rire: " A Versailles ! Ohé !"

(Claude Ribbe: "Le Chevalier de Saint-George")

Majesté a écrit:

pimprenelle a écrit:

Certains disaient même de violon, ce qui m'avait étonné, d'ailleurs.

Le seul duquel j'ai pu entendre cela est un fat conférencier de Versailles qui m'a regardé en se marrant lorsque j'ai rectifié de ses erreurs (c'est lui qui racontait que les deux baignoires de la salle de bain de Louis XVI lui servaient à y prendre un bain avec les ambassadeurs ), je n'ai pas approfondi l'étendu de sa fantaisiste culture historique...

Bien à vous.

Ca m'intéresserait tout de même de le savoir, pour mieux connaître Marie Antoinette... Nous savons avec certitude qu'elle jouait du clavecin et de la harpe. Qu'elle chantait, aussi. Mais les mémoires de Madame Tussaud ajoutent la mandoline... et certains le violon.

Ces sources sont discutables, j'en conviens... D'un autre côté, les musiciens snt souvent curieux de manier des instruments qui ne leur sont pas familiers. Donc ?

Citation :

A la fin du spectacle, Marie-Antoinette, fort égayée par ce chahut, descend l'escalier en criant "Ohé ! Ohé !" et, montant dans son carosse, lance encore à son cocher, en éclatant de rire: " A Versailles ! Ohé !"

J'adore !   Merci, je ne connaissais pas cette anecdote. J'aime la voir joyeuse comme ça !  

Ernestine, de Madame Riccoboni... Ce serait de là que viendrait le nouveau nom de Philippine Lambriquet.

C'est à dire ???

Quand Marie Antoinette a adopté Philippine Lambriquet et l'a placée auprès de sa fille, elle l'a rebaptisée Ernestine.

Ah je ne connaissais pas non plus cette anecdote merci

Elle rest crédible dans le sens où c'est bien le style d'humour et d'état d'esprit que pouvait avoir Marie-Antoinette

Madame Vigée-Lebrun, venue au Raincy, propriété de duc d'Orléans, pour faire un portrait du duc et Mme de Montesson, assiste à de grandes parties de chasse auxquelles participe Saint-George et organisées par lui.
Le chevalier a la haute main sur le pavillon de chasse, les lads, les piqueurs, les chiens, les chevaux, le manège, la vénerie ...
"Une salle de natation a été aménagée dans le bâtiment de la pompe à feu (???) qui alimente la rivière et le chevalier peur, s'il le souhaite, faire quelques longueurs pour se délasser d'une journée passée en selle à courre le cerf."

Une salle de natation?

ça se faisait à l'époque?

Au printemps 1778, Mozart vient à Paris, dans l'indifférence générale. Il remet au chanteur Legros une symphonie concertante qui lui a été commandée pour quatre instruments à vents. Legros affecte de l'ignorer.
Le 11 juin, l'Académie Royale de musique donne "Le Finte Gemelle" de Piccini. Le nom de Mozart, qui en a écrit la musique, ne figure pas même sur l'affiche. Mozart espère que, pour le dédommager de cette collaboration bénévole, on aura au moins l'élégance de lui commander un opéra ... Ce ballet reprend exactement le thème principal d'un concerto de Saint-George que Mozart a découvert dans les partitions de Legros. " On s'est longtemps demandé si Mozart avait pu croiser Saint-George. Une chose fait peu de doute: il a rencontré sa musique et il s'en est même inspiré. Au moins tous deux ont-ils puisé aux mêmes sources."
Le 18 juin, Mozart donne sa symphonie dite "Parisienne". La salle l'ovationne, mais seul le "Courrier de l'Europe" lui consacre un article. Grimm ne salue pas son "protégé".