Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

 

 20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
yann sinclair

yann sinclair


Nombre de messages : 26264
Age : 66
Localisation : Versailles
Date d'inscription : 10/01/2016

20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer Empty
MessageSujet: 20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer   20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer Icon_minitimeDim 3 Déc - 20:28

L'armoire de fer

L'armoire de fer était une ouverture aménagée dans un mur, faisant office de coffre fort dissimulé par un lambris pivotant situé dans les appartements de Louis XVI, au palais des Tuileries. Son existence fut révélée publiquement le 20 novembre 17921 à Roland, ministre girondin de l'Intérieur, informé par l'artisan qui l'avait fabriquée, un serrurier nommé François Gamain.

Historique

Cette armoire était destinée à dissimuler la correspondance de Louis XVI avec, entre autres, Mirabeau, Maximilien Radix de Sainte-Foix, conseiller occulte du souverain, Joseph Duruey et Tourteau de Septeuil, ses banquiers, Arnaud de Laporte, intendant de la Liste civile sur laquelle des fonds étaient prélevés, François de Bonal, évêque de Clermont, etc. C'est à la suite de cette découverte que la dépouille de Mirabeau fut retirée du Panthéon. La plupart des pièces concernaient les correspondances des ministres de Louis XVI (Montmorin, Valdec de Lessart, Bertrand de Molleville, le comte de Narbonne, Cahier de Gerville, Dumouriez, etc.). D'autres lettres concernaient aussi presque tous les acteurs de la Révolution, que ce soit le général Santerre ou La Fayette, Antoine de Rivarol ou Talleyrand. D'autres documents étaient des rapports concernant les activités de corruption menées par les agents des ministres sous la direction de Collenot d'Angremont qu'on se précipita d'« expédier », avec Arnaud de Laporte, dans les jours qui suivirent le 10 août 1792. Ils furent les deux premiers guillotinés pour raisons politiques2.

20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer Plan_s10
Plan synoptique de l'armoire de fer. Archives nationales

Tous ces documents, malgré les lacunes et filtrages probables, démontraient la duplicité des conseillers et des ministres — du moins ceux en qui Louis XVI avait confiance — qui avaient mis en place une diplomatie et une police parallèles. On découvrit surtout l'existence d'un vaste réseau de corruption mis en place et structuré dès 1791 par Montmorin, pour corrompre des meneurs populaires ou des orateurs de clubs, comme Antoine Joseph Santerre ou François Desfieux3. Des tentatives avaient même été menées pour gagner des députés de l'Assemblée, notamment lorsqu'après la journée du 20 juin 1792, il avait été question d'aborder la question du « décret de déchéance ».

Lors de la journée du 10 août 1792, les papiers personnels de Louis XVI et de Marie-Antoinette furent confiés à des membres de leur entourage. Ainsi, Mme Campan, première femme de chambre de la reine, recueillit-elle une liasse de documents importants qu'elle remit à Georges Gougenot de Croissy (1721 – 1796), secrétaire honoraire du roi. D'autres papiers, lettres et correspondances, furent mis en lieu sûr ou détruits. Mais les plus grandes destructions sont imputables à ceux qui avaient été compromis par les conseillers occultes de Louis XVI. Le ministre de l'Intérieur Roland aurait joué un rôle à cet égard et fait disparaître ce qui concernait son collègue Danton. Le 20 novembre 1792, Jean-Marie Roland déposait ces archives, du moins ce qui en restait et qui était considérable, sur le bureau de la Convention nationale, brisant ainsi toutes les manœuvres destinées à empêcher de renvoyer Louis XVI en jugement4.

Controverses

Plusieurs controverses sont nées de l'utilisation de l'armoire de fer dans la mise en place du procès de Louis XVI.

Parmi elles, le ministre Roland de la Platière n'aurait pas eu le temps de lire les documents accusateurs entre leur découverte et la révélation par celui-ci de leur existence. L'architecte Jean-François Heurtier, à qui François Gamain a confié l'existence de l'armoire, confiera notamment : « J'atteste que je n'ai pas perdu les papiers de vue depuis le moment où ils ont été découverts, jusqu'à celui où le ministre, que j'ai toujours accompagné, est entré à la Convention pour les y déposer, et que l'ordre dans lequel les papiers ont été trouvés n'a pas même été dérangé5.»

Pour d'autres, le même Roland aurait préalablement trié les papiers découverts, en retirant certains documents mettant en cause ses amis6 ou en ajoutant d'autres pièces découvertes ailleurs dans le palais. La servante de la reine, Madame Campan, affirme d'ailleurs dans ses Mémoires que « la reine l'invita [le roi] en ma présence à ne rien laisser dans l'armoire, et le roi, pour la tranquilliser, lui dit qu'il n'y avait rien laissé7. »

Malgré leur faiblesse probatoire, les différentes pièces supposées avoir été gardées dans l'armoire de fer ont été utilisées à charge contre Louis XVI. Éric Le Nabour affirme que leur utilisation ne pouvait que mieux répondre aux exigences du moment, qualifiées selon lui d'« imaginaire de la Révolution8. »

Publication

À la suite de cette affaire, un décret (du 6 décembre 1792) a été publié portant sur le triage des papiers et pièces qui provenaient du château des Tuileries, et sur la publication sur ordre de la Convention en décembre 1792 et janvier 1793, par l'imprimerie nationale, des papiers des Tuileries y compris ceux de « l'armoire de fer » :

Premier recueil des pièces trouvées aux Tuileries, et le 10 août, recueillis par le Comité de surveillance, imprimées d'après le décret de la Convention nationale du 5 décembre 1792, Paris, imprimerie nationale, décembre 1792.
Deuxième recueil des pièces (…) remises à la Commission des vingt-quatre, par le Comité de surveillance de la ville, Paris, imprimerie nationale, décembre 1792.
Troisième recueil des pièces trouvées dans l'armoire de fer (…) (deux volumes).
Quatrième recueil des pièces trouvées dans l'armoire de fer (…) qui est une suite du troisième recueil (…), trois tomes.
Cinquième recueil des pièces trouvées dans les papiers de M. de Montmorin, Laporte, intendant de la Liste civile, d'Abancourt, ex-ministre, et à l'hôtel Massiac dont les originaux sont en dépôt au comité de surveillance de l'assemblée nationale (…), Paris, imprimerie nationale.
Sixième recueil des papiers trouvés aux Tuileries (…) imprimés par ordre de la convention, Paris, 1792.

Notes et références

↑ Jean-Dominique Bourzat, Les après-midi de Louis XVI, Levallois-Perret, La Compagnie littéraire-Brédys, 2008, 225 p. (ISBN 978-2-8768-3193-3, OCLC 231587734)
↑ Bernard Lerat, Le terrorisme révolutionnaire : 1789-1799, Paris, Editions France-Empire, 1989, 276 p. (ISBN 978-2-7048-0633-1, OCLC 21669627), p. 95.
↑ Troisième recueil des pièces…
↑ Albert Mathiez, La révolution française, t. 2 : La Gironde et la Montagne, Paris, Denoël, coll. « Bibliothèque Médiations » (no 249), 1985, 248 p. (ISBN 978-2-2823-0249-2, OCLC 490361212), chap. 4 (« Le procès du roi »)
↑ Éric Le Nabour, Louis XVI : le pouvoir et la fatalité, JC Lattès, Paris, 1988.
↑ Hypothèse soulevée par Bernard Vincent, Louis XVI, Gallimard Folio Biographies, 2006.
↑ Jean-Christian Petitfils, Louis XVI, Perrin 2005.
↑ op. cit.

Bibliographie

(en) Andrew Freeman, The compromising of Louis XVI : the armoire de fer and the French Revolution, Exeter, University of Exeter, coll. « Exeter studies in history » (no 17), 1989, 102 p. (ISBN 978-0-8598-9298-8, OCLC 865056446).
Olivier Blanc, La corruption sous la Terreur : 1792-1794, Paris, R. Laffont, coll. « Les hommes et l'histoire », 1992, 238 p. (ISBN 978-2-2210-6910-3, OCLC 27339409).
Paul Girault de Coursac et Pierrette Girault de Coursac, Enquête sur le procès du roi Louis XVI, Paris, Table ronde, 1982 (réimpr. F.X. de Guibert, 1992), 659 p. (ISBN 978-2-7103-0118-9, OCLC 10529780).

Liens externes

1793 - France, Révolution française et Convention nationale, Pièces imprimées d'après le décret de la Convention nationale du 5 décembre 1792, déposées à la commission extraordinaire des douze, établie pour le dépouillement des papiers trouvés dans l'armoire de fer au château des Tuileries, vol. 2, Paris, Imprimerie nationale, 1793 (notice BnF no FRBNF36352219, lire en ligne [archive])Voir et modifier les données sur Wikidata
Une version alternative [archive] des défenseurs de Louis XVI prétendant l'inexistence de l'armoire de fer sur la base des travaux des Girault de Coursac.
http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article2641 [archive]



https://fr.wikipedia.org/wiki/Armoire_de_fer


_________________
20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer C_icgp11
👑    👑   👑
   ⚜king
Revenir en haut Aller en bas
http://louis-xvi.over-blog.net/
man to man

man to man


Nombre de messages : 11
Date d'inscription : 02/08/2019

20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer Empty
MessageSujet: Re: 20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer   20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer Icon_minitimeSam 3 Aoû - 19:14

Cette armoire de fer a été restaurée.

Retour sur cet exceptionnel mobilier abritant certains des documents les plus précieux de l’Histoire de France et dont les mécanismes d’ouverture viennent d'être restaurés.

20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer Cover-10
Serrure de l'Armoire de fer et ses six molettes à encodage secret.
CRÉDITS: ATELIER D'OEUVRES DE FORGE (AOF)



Six molettes permettant chacune d’encoder 26 lettres de l’alphabets démultipliant ainsi les possibilités de combinaisons secrètes ; des clés uniques à quatre tours ouvragées dans la masse de l’acier sans la moindre soudure.... Rien n’était trop beau pour l’Armoire de fer! Création révolutionnaire, véritable chef d’œuvre d’ingénierie de la fin du 18e siècle, l’Armoire de fer est un monumental coffre-fort contenant quelques-uns des plus grands trésors de l’Histoire de France parmi lesquels le Serment du Jeu de Paume, la première version de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 gravée sur cuivre, mais aussi la dernière lettre de Louis XVI, avant son exécution… le tout conservé au milieu de la majestueuse salle des Grands Dépôts des Archives nationales, à l’Hôtel de Soubise, à Paris, dans le quartier du Marais où elle se trouve depuis 1866.

Conçu en 1790- 1791 par Henry Koch à la requête de l’Assemblée nationale constituante, ce coffre-fort dissimulé derrière de discrètes portes en chêne, est composé de deux énormes caissons de métal (2,60 mètres x 2,60 mètres) enchâssés l’un dans l’autre. Donc trois portes à franchir pour accéder aux saints des saints… (Lire Sciences et Avenir n°745).

20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer W453-110
L'Armoire de fer ouverte sur ses boites à trésors en marocain rouge liséré d'or
© Sciences et Avenir



Mais voilà… après deux siècles et demi d’existence, les mécanismes d’ouverture étaient quelque peu grippés… "Devenue trop fragile, la "Serrure à la nouvelle Constitution faite à Paris, en février 1791", comme l’indique une inscription gravée, avait dû être neutralisée il y a deux décennies. Et l’armoire n’était ouverte qu’en de très rares occasions", déclare Gregory Teillet, chargé du mécénat aux Archives Nationales.

C’est par des restaurateurs spécialisés dans l’art des coffres et serrures, des artisans compagnons de l’atelier d’œuvres de Forge, basé à Hautefort, en Dordogne, que le dispositif d’ouverture de la célèbre armoire aux portes de fer, et ses clés, ont été réparés au cours de cet été 2019.

20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer W453-111
Derrière deux portes en bois de chêne, la première double porte de l'Armoire de fer
© Atelier d'oeuvres de Forge (AOF)



"Ce qui nous a été demandé sur cette armoire sur laquelle aucune intervention n’avait eu lieu depuis 1792… était de nous intéresser aux mécanismes des serrures des trois portes qui la composent. De même qu’à la clé commune, et aux trois autres clés, -une pour chaque porte- dont deux exemplaires étaient tordus, avec un gros risque de rupture de la tige. Mises de côté par les Archives nationales pour éviter leur détérioration, il ne restait qu’un seul spécimen de clé utilisable. Nous avons donc réhabilité les deux clés accidentées, et façonné une quatrième, désormais la clé courante pour ouvrir et fermer au quotidien l’Armoire de Fer", a détaillé Nicolas Henry, fondateur de l’Atelier d’œuvres de Forge.

20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer W453-112
Clés de l'Armoire de fer
© Atelier d'oeuvres de Forge (AOF)



Des clés aux panetons (parties qui actionnent l’engrenage d’une serrure) complexes, réalisées dans la masse, sans soudure, ont été forgées ensuite au marteau et à l’enclume par Xavier Puy-Baraud, chef d’atelier de la société de restauration. "La seconde opération délicate a été de démonter la serrure, sans toucher à l’époustouflant rouage intérieur (celui des six molettes), pour récupérer un élément qui s’y était rompu". Un véritable travail d’orfèvre.

20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer W453-113
Un des modèles de panetons des clés de l'Armoire de fer.
© Atelier d'oeuvres de Forge (AOF)



Conçue sur le modèle d’un coffre secret que possédait Louis XVI aux Tuileries, l’Armoire de Fer a été exécutée à l’origine pour stocker et préserver de la fraude les planches et timbres employés dans la fabrication des assignats, la nouvelle monnaie-papier en vigueur pendant la Révolution. Puis l’Armoire de fer a très vite contenu d’autres documents. A l’abri des regards, sauvegardés dans une quarantaine de cartons en maroquin rouge, dorés à l’or fin, sont conservées plus de 900 inestimables archives de l’Histoire nationale.

20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer W453-114
Les dernières lettres avant leurs exécutions, de Louis XVI et Marie-Antoinette.
Au centre, la signature de Fouquier-Tinville, accusateur du tribunal révolutionnaire
© Sciences et Avenir



Des clés de la Bastille (saisies sur des émeutiers), à l’ultime lettre de Louis XVI écrite à la prison du Temple; celle de Marie-Antoinette (retrouvée dans les papiers personnels de Robespierre !) ; aux cinq Constitutions, en passant par d’épais livres rouges aux armes royales de France, ni plus ni moins que les registres d’ordonnances des dépenses de la monarchie depuis Louis XV, saisis par des insurgés aux Tuileries… ou encore le Journal de Chasse de Louis XVI et son fameux "rien", en date du 14 juillet 1789 qui lui sera tant reproché comme signe de son aveuglement politique… Autant d’inestimables trésors dorénavant protégés derrière des portes d’acier fermées à quadruple tours !
https://www.sciencesetavenir.fr/
Revenir en haut Aller en bas
 
20 novembre 1792 (30 Brumaire): L'armoire de fer
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» 06 novembre 1792 (16 Brumaire): victoire française de Jemmapes
» 14 novembre 1792 (24 Brumaire): L'armée française entre à Bruxelles
» 05 novembre 1795 (14 brumaire an IV)
» 05 novembre 1795 (14 brumaire an IV)
» 09 novembre 1799: Coup d'État du 18 brumaire

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Boudoir de Marie-Antoinette :: Au fil des jours :: 1792 :: Novembre-
Sauter vers: