par Mona Ozouf

Et, bien sûr, l'incontournable analyse de Mona Ozouf.


Mona OZOUF, Gallimard, 2005

L'équipée de Varennes ne figure pas dans le canon des "journées révolutionnaires" : ni foules anonymes en fureur, ni sang versé, ni exploits individuels, ni vainqueurs, ni vaincus. A Varennes, un roi s'en est venu, un roi s'en est allé, avant de retrouver une capitale sans voix et une Assemblée nationale appliquée à gommer la portée de l'événement. Autant dire une journée blanche. Et pourtant, ce voyage apparemment sans conséquence fait basculer l'histoire révolutionnaire : il éteint dans les esprits et les coeurs l'image paternelle longtemps incarnée par Louis XVI ; met en scène le divorce entre la royauté et la nation ; ouvre inopinément un espace inédit à l'idée républicaine ; et, pour finir, projette la Révolution française dans l'inconnu. Le livre de Mona Ozouf reconstitue cette histoire à la fois énigmatique et rebattue. Il en éclaire les zones obscures, pénètre les intentions des acteurs et observe le démenti que leur inflige la fatalité ; avant d'interroger les lendemains politiques d'une crise qui contraint les révolutionnaires à "réviser" la Révolution. Réapparaissent ainsi des questions aujourd'hui encore irrésolues : y a-t-il une politique distincte du roi et de la reine ? Peut-on faire de Varennes l'origine de la Terreur ? Quelle figure de république voit-on se dessiner dans le chaos des passions du jour ? Ce moment tourmenté, écrit l'auteur, ouvre une vraie fracture dans l'histoire de France. Il allonge déjà sur le théâtre national l'ombre tragique de l'échafaud. Dix-huit mois avant la mort de Louis XVI, Varennes consomme l'extinction de la royauté.

Dans le résumé du livre de Mona Ozouf, on lit :

Citation :

L'équipée de Varennes ne figure pas dans le canon des "journées révolutionnaires" : ni foules anonymes en fureur, ni sang versé, ni exploits individuels, ni vainqueurs, ni vaincus.

Vous êtes réellement d'accord avec ça ?

C'est clair que des foules en furie suivant le carrosse de la famille royale, et des meurtres en direct, il y en a eu à foison... :s:

Petit Normand a écrit:

Citation :

L'équipée de Varennes ne figure pas dans le canon des "journées révolutionnaires" : ni foules anonymes en fureur, ni sang versé, ni exploits individuels, ni vainqueurs, ni vaincus.

Vous êtes réellement d'accord avec ça ?

Il me semble que la personne qui a acclamé le Roi à son passage s'est faite pendre...ce qui ne fait pas couler le sang...la mort n'étant pas sanglante, cela explique peut-être les propos que vous avez cités...

Bien à vous.

Majesté a écrit:

Il me semble que la personne qui a acclamé le Roi à son passage s'est faite pendre...ce qui ne fait pas couler le sang...la mort n'étant pas sanglante, cela explique peut-être les propos que vous avez cités...

Bien à vous.

Il s'agissait d'un gentilhomme, M de Dampierre, et il ne s'est pas fait pendre, mais décapiter. Apparemment la foule se serait livrée à une véritable curée sur sa dépouille.
Il y a eu aussi un prêtre réfractaire, dont l'exécution a été empêchée par l'arrivée de Barnave, Pétion et La Tour Maubourg, mais le malheureux a tout de même été tué après le passage de la berline.

Oui j'ai aussi lu qu'il y a eu ce genre de lynchages assez proches de la berline :s: Marie-Antoinette étant obligée de fermer les rideaux de la vitre pour que ses enfants ne voient pas ça...

Mais après si pour Mona Ozouf ça ne fait pas partie de la catégorie "sang versé", on n'a pas la même valeur des choses

Chou d'amour a écrit:

Mais après si pour Mona Ozouf ça ne fait pas partie de la catégorie "sang versé", on n'a pas la même valeur des choses

Pourtant ce que nous cite Petit Normand ne prête pas à confusion, je pense...

Bien à vous.