Madame Elisabeth

Un bien curieux portrait de la soeur du roi brossé par Michelet :

Madame Elisabeth, jeune et forte personne de vingt-huit ans (...), souffrait beaucoup du sang, des humeurs. On fut obligé au temple de lui établir un cautère. Elle passait le temps à coudre et raccommoder, ou bien à lire les offices. La pauvre princesse n'avait pas une dévotion bien haute, ni beaucoup d'instruction... On avait essayé aux Tuileries de lui apprendre l'anglais et l'italien, et elle étudiait cette dernière langue dans le plus sot livre religieux dont personne ait connaissance, la Canonisation du bienheureux Labre.

C'est bien la première fois que je vois remettre à ce point en cause la dévotion d'Elisabeth ! De plus, si elle lit les offices et des livres religieux...

Certes, mais Michelet est à prendre avec des pincettes ! Il ne fait que nous le prouver une nouvelle fois !

Bien à vous.

Que Madame Elisabeth était douée pour les mathématiques (voir le sujet "lettres de Madame Elisabeth") est confirmé par le mémoire de Madame Royale :
Mon père montroit à mon frère la géographie, ma mère lui montroit l'histoire et lui faisoit apprendre des vers, ma tante montroit le calcul.
http://penelope.uchicago.edu/angouleme/angouleme_1.html

Oui cet écrit de Michelet est vraiment unique...car la grande dévotion d'Elisabeth est reconnue par tout le monde, sauf lui....

Voici donc les jolies gravures présentes dans le livre "Une soeur de Louis XVI, Madame Elisabeth" de Noëlle Destremau :
(désolé pour la qualité moyenne, j'ai galéré avec le flash sur papier glacé...)


Madame Elisabeth (Viollet)


Dévouement de Madame Elisabeth dans la journée du 20 juin 1792
d'après une composition de Bouillon

Et la dernière que j'avais oublié :


L'exécution de Madame Elisabeth, d'après un tableau de Pellegrini

Il s'agit là d'une version couleur de celle que j'ai posté précédement.

Merci bien !  

Madame Elisabeth n'etait pas souvent à Versaille elle aimait se retrouver dans son petit domaine a Montreuil que son frére Louis XVI lui avait offert voici une photo de son domaine

C'est un bien bel endroit Madame Royale. La pierrre est elle rose comme il semble qu'elle le soit d'après photo?

Oui Elisabeth était très discrète et "simple", un peu comme Marie-Antoinette elle préférait la tranquillité à la cour de Versailles toujours très mouvementée
Louis XVI lui a donc fait là un très beau cadeau. Et à priori c'est bien Elisabeth qui jouait à la bergère à Montreuil, et non Marie-Antoinette dans son heameau comme beaucoup disent

MagicXarko a écrit:

C'est un bien bel endroit Madame Royale. La pierrre est elle rose comme il semble qu'elle le soit d'après photo?

Je ne comprends pas le sens de la question MagicXarko pour la pierre rose cette image je l'ai trouvée sur google et je suis navrée de pas pouvoir repondre a votre question

Chou d'amour a écrit:

Oui cet écrit de Michelet est vraiment unique...car la grande dévotion d'Elisabeth est reconnue par tout le monde, sauf lui....

Michelet état féroce et égratignait parfois la vérité parce qu'il se laissait emporter mais quel conteur! Le mieux est de savourer ses écrits et de vérifier ses informations ailleurs

Boh... "Jouer à la bergère", c'est un bien grand mot. Les bergeries et autres poses à la Longus était à la mode, en tout cas.

Donc, dans un sens, oui, elles jouaient un peu à la bergère, gentiment. Je ne vois pas où est le mal, moi...

madame royale a écrit:

MagicXarko a écrit:

C'est un bien bel endroit Madame Royale. La pierrre est elle rose comme il semble qu'elle le soit d'après photo?

Je ne comprend pas le sens de la questions MagicXarko pour la pierre rose cette image je les trouvé sur google et je suis navrée de pas pouvoir repondre a votre questions

Ne vous faites pas trop de souci Madame Royale. Ce ton rosé m'a séduite et c'est pour cela que j'ai posé ma question mais la réponse n'est pas capitale.

Citation :

Le mieux est de savourer ses écrits et de vérifier ses informations ailleurs

C'est en effet la conclusion à laquelle j'étais arrivée !

Pim a écrit :

Citation :

Donc, dans un sens, oui, elles jouaient un peu à la bergère, gentiment. Je ne vois pas où est le mal, moi...

Mais moi non plus Pim
Elle aimait les animaux et la campagne, c'est même tout à son honneur! Je préfère largement ce passe temps à celui de la chasse ou des défis entre nobles

Concernant la pierre rose, je n'en ai aucune idée moi non plus...

Je vous remercie, mais si des fois je ne comprends pas, c'est que vous parlez avec des mots qui ne sont pas dans mon habitude de parler, donc je suis navrée si parfois je peine à vous comprendre dans vos paroles

Ce n'est pas bien grave Madame Royale. S'il le faut, j'expliquerai ce que j'ai voulu dire

Citation :

Michelet était féroce et égratignait la vérité

Ca, c'est le moins qu'on puisse dire! Un homme qui dans son histoire de la Révolution applaudit aux pires horreurs sous prétexte qu'elles étaient commises au nom de l'idéologie qu'il révérait... Avez-vous lu comment il essaie de justifier le massacre des Vendéens, c'est écoeurant!

Et je ne parle pas, évidemment, de sa façon de raconter le martyre de la Famille royale... "Vos petits-enfants reconnaissants vous tendent la main par-dessus les décennies", dit-il à un moment donné en s'adressant à feu les fondateurs sanguinolents de la République, ou quelque chose approchant...

Michelet, s'il avait vécu un peu plus tard, aurait été parfaitement à son aise dans un régime totalitaire communiste. Enfin, ce n'est que mon avis sur le personnage.

Petit Normand, dans les extraits que vous citez et auxquels vous faites allusion, Michelet donne son point de vue. Je vous accorde que l'objectivité sonne plus juste mais il ne travestit pas la vérité. Il entre seulement en conflit avec des idées différentes des siennes. En revanche, prétendre que Madame Elisabeth était sotte et peu religieuse est certes bien mentir.

Je suis d'accord, MagicXarko, je ne voulais pas dire qu'il mentait, juste souligner sa férocité.

J'aurais dû couper la citation que j'ai fait de vos propos après "Michelet était féroce", ç'aurait été moins ambigu.

Il était effectivement féroce et de parti-pris. Pour moi, sa principale vertu est d'avoir rendu l'Histoire vivante au point que, lorsqu'il décrivait une scène, on avait l'impression d'y participer. Si après cela, le lecteur désire aller plus loin et considérer d'autres points de vue, je trouve cela excellent.

Dans son livre "Marie-Antoinette et sa famille", Lescure consacre 20 bonnes pages à la description de Madame Elisabeth, une très belle description bien résumée et agrémentée de lettres et de témoignages.

Il insiste dans un premier temps sur son goût pour la charité, et après avoir étudié les comptes d'Elisabeth, il nous dit que la moitié de ses dépenses concernaient l'aumône...
Souvent on lui proposait d'acheter des étoffes pour elle même, et elle répondait :"Nous soutiendrons quelques malheureux de plus avec ce que cela me coûterait".
Un jour qu'un marchand vint la voir à Montreuil pour lui vendre un ornement de cheminée, pour 400 francs, elle le lui refusa en déclarant :"Avec quatre cents francs je puis monter deux petits ménages".

Ensuite Lescure nous parle de sa très grande piété et de son serment de ne jamais se séparer de son frère, même quand celui-ci lui proposait de suivre ses tantes à Rome.
Elisabeth avait une vision sur la révolution plus juste que celle de Louis XVI, qui restait parfois trop pessimiste dans les débuts. Elle comprenait ce qu'il se passait, et elle savait la situation perdue dès les Tuileries, où elle écrivait :
"[...]Ce qu'il y a de certain, c'est que nous sommes prisonniers ici; mon frère ne le croit pas, mais le temps le lui aprendra. Nos amis sont ici; ils pensent, comme moi, que nous sommes perdus." Et sur ce point elle avait raison.
Elle même disait qu'ils "marchait sur du sable mouvant", et les quelques espérances étaient pour elles trompeuses...là aussi elle voyait juste...

Certes, elle semble avoir fait preuve de lucidité, mais elle favorisait les activités des émigrés contre révolutionnaires, alors que Louis et Anoinette trouvaient leurs menées extrêmement dommageables.

Il semble que son activisme ait plutôt porté préjudice à la position de la famille royale.