Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 La marine française au XVIIIe siècle

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Oberon Saint Laurent
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madame antoine

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MessageSujet: Re: La marine française au XVIIIe siècle   La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 Icon_minitimeVen 2 Juin - 12:15

Voici un intéressant article retraçant l'antagonisme entre les marines française et anglaise. Cette rivalité remontait plus haut que le XVIIIe siècle.

Du règne de Louis XIII à celui de Napoléon, la Manche est une frontière maritime face au traditionnel ennemi anglais. Les Normands paient cette dangereuse proximité.

France-Angleterre : la guerre sur mer aux XVIIe et XVIIIe siècle, en Normandie

Le 14 juillet 1694, l’amiral anglais Berkley regarde de son navire Dieppe (Seine-Maritime) brûler. Le clocher d’une église vient de s’effondrer sous ses yeux. Depuis la veille, son escadre anglo-hollandaise ne cesse d’envoyer des boulets sur le port normand. En toute impunité. Ses pertes sont insignifiantes et aucune flotte française n’est prête à surgir pour déloger les assaillants.

L’Angleterre, seigneur de la mer

Un succès de plus pour la marine britannique face à Louis XIV. Deux ans auparavant, c’est une partie de la flotte militaire française que les Anglais ont réussi à incendier lors de la désastreuse bataille de la Hougue, au large du Cotentin. L’armée du Roi-Soleil, si redoutable sur terre, ne rayonne pas sur les mers, surtout sur la Manche. Et encore, la situation maritime est meilleure qu’au début du règne de son père, Louis XIII, au cours duquel la France ne disposait même pas de flotte royale permanente. Quand la guerre se préparait, le royaume s’équipait en achetant en hâte des navires étrangers ou en capturant ceux des ennemis !

Une politique à l’opposé de l’Angleterre où le roi Jacques 1er (1603-1625) puis ses successeurs, ont bâti une Royal Navy forte de gros vaisseaux et armée de canons. Insularité oblige, maîtriser les flots est une question de survie outre-Manche.


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L’incendie des vaisseaux français, dont le navire amiral le Soleil Royal, dans la baie de Cherbourg (Manche),
au cours de la longue bataille de La Hougue, le 22 au 24 mai 1692.
Peinture à l’huile de Willem van de Velde le Jeune. (©Wikimedia Commons)


Le Havre, Dieppe, Cherbourg pour cibles

Côté français, l’effort naval est intermittent. Il suffit d’un ministre, Richelieu sous Louis XIII, Colbert sous Louis XIV, Choiseul sous Louis XV pour que les arsenaux se mettent à construire en nombre des vaisseaux. La marine royale a alors fière allure, se hissant à la deuxième ou troisième place en Europe. Puis les hommes politiques changent ; les affaires terrestres reprennent le dessus tant et si bien que la flotte finit par pourrir au port.

En définitive, au XVIIe et XVIIIe siècle, la Manche est une mer généralement abandonnée aux Britanniques. Pour peu que les vents soient favorables, ils s’y déplacent librement, menaçant et harcelant régulièrement les côtes françaises en cas de guerre. Dieppe et Le Havre (Seine-Maritime) sont bombardés en 1694, Le Havre à nouveau en 1759. L’année précédente, 7000 Anglais avaient réussi à débarquer en Cotentin puis s’étaient dirigés vers Cherbourg (Manche). Effrayées par la marche d’une telle armée, les autorités de la ville avaient précipitamment levé le drapeau blanc. Une rapide soumission dont l’ennemi profita pour tranquillement miner les installations portuaires.


Ripostes normandes

Pour les bateaux de pêche ou de commerce, la mainmise britannique rend toute sortie en mer dangereuse. La guerre ruine les ports normands. Alors, faute d’activité, certains capitaines se convertissent en corsaires. À défaut de pêcher ou de commercer, ils adaptent leurs bateaux pour le combat, prêts à pourchasser et à capturer tout navire ennemi, équipage et cargaison compris. À ce jeu très risqué — il arrive que le corsaire tombe sur plus fort que soi —, les marins granvillais se taillent une terrible réputation.

Le long des côtes, Louis XV met en place une milice chargée de surveiller la mer. Tous les hommes du littoral y sont requis. Montés en haut des clochers, ou réfugiés dans des corps de garde — les fameuses cabanes dites Vauban —, les Normands balaient anxieusement l’horizon guettant l’approche d’une flotte anglaise. Peu entraînés et mal armés, volontiers déserteurs, ces garde-côtes ne pèsent pas lourd lorsque l’ennemi se décide à aborder. Néanmoins, ils accomplissent parfois des exploits à l’image du sergent Michel Cabieu.


Un Normand téméraire

Dans la nuit du 12 au 13 juillet 1762, un commando de 150 Anglais débarque dans l’estuaire de l’Orne. Tandis que la plupart de ses compagnons miliciens fuient à cette nouvelle, un garde-côte de Ouistreham (Calvados), Michel Cabieu, avance vers l’ennemi. Seul, armé d’un fusil. L’obscurité lui est profitable. Il se met à courir le long des dunes. Ici le téméraire normand tire quelques balles, là il bat le tambour, plus loin il crie des ordres à un bataillon imaginaire. L’illusion fonctionne : les envahisseurs croient avoir affaire à une redoutable opposition. Il préfère rebrousser chemin et retourner aux bateaux.

L’épisode fait sourire, mais, sous les rois Bourbons, la peur d’un débarquement anglais hante profondément les populations du littoral et de l’arrière-pays. Au point qu’au XIXe siècle, alors que les relations franco-anglaises se pacifient, les Normands conserveront une certaine anglophobie.

Laurent Ridel, pour le site Histoire Normandie
https://actu.fr/normandie/histoire-france-angleterre-guerre-sur-mer-xviie-xviiie-siecle-normandie_3257643.html

Bien à vous

madame antoine

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Dourakine

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MessageSujet: Re: La marine française au XVIIIe siècle   La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 Icon_minitimeMar 26 Fév - 21:39

Coup de projecteur sur le travail d'un homme dont la marine est la passion. A Dinan, Yvon Gauchet expose une douzaine de maquettes de bateaux au 1/72e, une trentaine d'armes d'époque, des peintures à l’huile, quelques gravures et des documents authentiques.

Le tout est à découvrir à la bibliothèque municipale de Dinan. .

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  • Maquettiste et féru d’histoire

Yvon Gauchet n’est pas seulement un maquettiste mais un féru de l’histoire associée à la marine royale dont de petites fiches précises sous chaque maquette permettent de situer le contexte historique.

Parmi les superbes pièces présentées, trois vaisseaux de ligne dont la Bretagne, le Centaure et la frégate Vénus.

Le passionné commente :

« Armée de 110 canons, la Bretagne est un bateau suffisamment puissant pour combattre en escadre. Il a été un des navires amiral pendant la guerre d’indépendance des Etats-Unis où notre marine a permis la victoire de Yorktown. Le Centaure est un vaisseau type de 74 canons, construit sur les plans du grand ingénieur Sané. Il a brûlé à Toulon en 1793. L’Amphion, vaisseau de 54 canons, a participé à toutes les campagnes d’Amérique, malgré sa taille réduite »

« D’une manière globale dans la politique française, ajoute-t-il, la Marine était secondaire. La seule fois où elle a été décisive, c’est lors de la guerre d’indépendance des USA actuels ».

La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 25074-11
La maquette de l’Aurore. (© Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)

  • Des scènes maritimes à l’huile

Autre passion du Léhonnais : la peinture à l’huile, dont il présente une douzaine de toiles très lumineuses et réalistes, aux traits de pinceaux très fins :

« Ma tante m’a offert pour la communion solennelle, une boîte de peinture à l’huile. J’ai commencé par dessiner des Mickeys, puis plus tard des copies de tableaux en couleurs pour mon frère. À 20 ans, j’ai peint la Marine. »

Yvon Gauchet a remis en situation des navires ou des combats d’époque :

« Les bateaux je les ai en tête. Je joue donc sur la lumière et les mouvements de l’eau dans mes toiles. »

  • Des armes authentiques
Enfin, dans des vitrines, de nombreux documents, objets et armes du XVIIIe siècle, attirent l’attention de part leur rareté mais aussi leur état impeccable :

« Du pistolet réglementaire aux armes de la Marine marchande ou corsaire, en passant par un magnifique et rare testeur de poudre, des pistolets Chiens de mer fabriqués à Tulle, ou encore une espingole de 1740, je présente une trentaine d’armes de qualité. »

La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 Expo-l10

Notons encore une exceptionnelle et impressionnante trousse de chirurgie du XVIIIe siècle, et plusieurs documents originaux signés du Roi ou de ministres d’époque.

Thierry GIORDANA (CLP)

Exposition visible jusqu’au 30 avril 2019, dans la salle Mathurin Monier, aux heures d’ouverture de la bibliothèque de Dinan. Entrée libre. Agenda : samedi 23 mars, à 15 h, Yvon Gauchet donne une conférence sur le thème de l’esclavage et le commerce triangulaire, à la bibliothèque. Gratuit.

Voilà, il me semble n'avoir rien oublier au sujet de cette exposition. Wink
https://actu.fr/


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Oberon Saint Laurent

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MessageSujet: Re: La marine française au XVIIIe siècle   La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 Icon_minitimeMar 10 Déc - 13:36

Un parcours est en ce moment organisé à Trouville pour montrer le passé maritime de la ville. Avant d'être une station balnéaire de grand renom, Trouville fut en effet un port de pêche important à l'embouchure de la Touque. C'était comme ça au XVIIIe siècle.

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  • Le long du quai, de la halle aux poissonniers à la digue du bout du port jusqu’au sémaphore, en passant par le Quernet qui abritait jadis un parc à huîtres, ce parcours retrace en photos agrémentées de textes rédigés par un historien local, l’histoire maritime de la ville.

    On y apprend notamment que le port de Trouville prend son essor au tournant des XVIIIe et XIXe siècles avec la désaffection du port de Touques alors jugé trop en amont du fleuve... À partir de 1842, un quai rectiligne est tracé, permettant ainsi aux bateaux de s’y amarrer. La flotte de pêche connaît alors une expansion. Un quartier maritime est même créé. Il perdure jusque la Première Guerre mondiale. C’est la période la plus active, c’est également l’âge d’or de la station balnéaire...


Pour préparer votre excursion à Trouville Wink
https://www.paris-normandie.fr/actualites/societe/le-passe-maritime-et-portuaire-de-trouville-sur-mer-mis-en-lumiere-PF16028564

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ta nagra

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MessageSujet: Re: La marine française au XVIIIe siècle   La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 Icon_minitimeDim 2 Fév - 8:40

C'est à l'occasion d'une vente Marine chez Rennes Enchères que refait surface (si j'ose dire) la maquette d'un bateau prestigieux.

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Maquette en ivoire du vaisseau à trois-ponts « Royal Louis » battant pavillon blanc. Dieppe 1814/1815. La maquette, voiles carguées, est présentée à flot et repose au « sommet » d’une construction en gradin octogonal dont tous les éléments décoratifs sont en ivoire. La maquette, malgré sa taille, est d’une incroyable finesse et est en tout point conforme au vaisseau dont elle est la maquette. Carène, guibre, figure de proue, bouteilles, poupe, gréement, armement sont au plus près de ce qui puisse être reproduit à l’échelle qui est la sienne. « Royal Louis » est posé sur un miroir au mercure, simulant la mer, lui-même bordé d’un fin ruban velours jaune doré. La mer est délimitée par des chaines (dont tous les maillons sont en ivoire !) tendues entre des bornes. Enfin, cette partie supérieure est ceinte de balustrades et de piliers. Sur ces piliers sont positionnés des vases Médicis garnis de feuillages, et quatre bustes de personnages. Faut-il y voir les statues d’amiraux de la Marine Royale ? Les flancs du gradin sont parés de panneaux laqués noir, décorés de fleurs en relief et incrustés de frises de feuilles de chêne, de fleurs de lys et de croix de la légion d’honneur aux cinq branches boutonnées. Le gradin, en partie basse, est bordé de balustrades et de piliers sur lesquels sont positionnés des vases couverts de forme Médicis et des soldats casqués armés de lance. Un cotre et un brick, bateaux familiers puisque très répandus sur les côtes de France, naviguent sous voiles dans l’arrière du « Royal Louis ». Ces remarquables maquettes ne sont pas en ivoire, mais en buis. Elles ne font pas véritablement partie de la scène, elles permettent tout simplement, par comparaison, d’apprécier les dimensions phénoménales de « Royal Louis ». Une fois cette impression recherchée et perçue, elles se font, par illusion, oublier. L’ensemble repose sur un support en bois noirci, monté sur quatre pieds « boule ». Un globe en verre protège le tout. Longueur de la coque (Echelle proche du millième) : 7,5 cm.
Longueur HT du vaisseau 10 cm.
Socle : 29 cm x 18,5 cm.
Le globe d’époque a été remplacé.

Note 1 : Cette maquette en majesté est telle un objet de dévotion posé sur un autel. La Royauté et la Marine Royale, semblent y être vénérées. Son reflet dans le miroir magnifie l’imposant vaisseau qui semble, malgré tout, flotter au-dessus des mers. Tout comme le pavillon de la royauté semble désormais flotter sur une France apaisée. Par un contraste noir / blanc (couleur de la royauté sous la restauration) très étudié, les symboles de la nouvelle royauté retrouvée, personnifiée par Louis XVIII, sont mis en exergue. Fleurs de lys, croix de la légion d’honneur, pavillon blanc (sous la Restauration) en attestent. La réalisation, non égalée parmi les autres maquettes connues et répertoriées en ivoire de Dieppe, en fait le summum des chefs d’œuvre. Cette incroyable construction allégorique ne peut avoir été imaginée que par un commanditaire exigeant, très certainement de la plus haute noblesse.

Note 2 : Il y a de forte probabilité pour que cette maquette ait été réalisée pour le retour d’exil de la Duchesse d’Angoulême, « L’orpheline du Temple », dite aussi « Madame Royale », fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, et donc nièce de Louis XVIII, Le 25 juillet 1815. Elle fut accueillie triomphalement par le prince de Montmorency qui « eut l’honneur de recevoir cette princesse, de concert avec le duc de Castries". « Le bâtiment portait pavillon blanc ». Son débarquement à Dieppe donna lieu à de « brillantes réceptions à l’Hôtel de ville." Était aussi présent Jacques-Antoine Mutel-Bruzen, président de la Chambre de commerce, négociant et armateur, plus tard élu maire de Dieppe et fait chevalier de l’ordre royal de la Légion d’Honneur.

Note 3 : A la suite de ses défaites pendant la guerre de « Sept Ans » (1756-1763), et des pertes engendrées par la guerre d'indépendance des États-Unis (1778-1783), la France engage un effort, des plus couteux, de reconstruction navale. La marine tente alors, afin de réaliser des économies d’échelle, de concevoir des types de bâtiments standardisés. Les plans de l'ingénieur SANE sont choisis afin de réaliser les vaisseaux trois-ponts de 118 canons devant servir de vaisseaux-amiraux. En septembre 1785, Louis XVI donne l'ordre de commencer la construction des deux premières unités de la série. Le premier d’entre eux, « Commerce-de-Marseille », est construit à Toulon. Il donnera le nom à la Série des 118 canons sous l’appellation « Classe Commerce-de-Marseille ». Entre 1786 et 1813, seize vaisseaux dans la classe furent construits. Ils mesuraient 63 mètres de long. En temps de guerre, 1.117 personnes constituaient un équipage. Au fil du temps, l’armement s’en trouva modifié. Bien que dénommés « vaisseaux de 118 canons », selon le nouveau règlement de 1806, les bâtiments de la série pourront porter jusqu’à 136 pièces d’artillerie : 32 canons de 36 livres en première batterie 34 canons de 24 livres en deuxi

https://www.rennesencheres.com/

Considérant l'importance du lot, il est estimé aux environs de 40000 euros.
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madame antoine

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MessageSujet: Re: La marine française au XVIIIe siècle   La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 Icon_minitimeMer 22 Sep - 9:23

Chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Nous allons nous attacher à une épave retrouvée au large de Saint-Malo et non encore identifiée ni datée. Est-elle du XVIIIe siècle ou antérieure ? Les recherches se poursuivent.

L’épave de la ZI 24. Nul autre nom ne peut encore désigner le navire qui gît, par 18 mètres de fond, en amont du barrage de la Rance, en Ille-et-Vilaine. Enfouie dans les sédiments, à la lisière de la zone interdite à la navigation, l’épave a jusqu’ici jalousement gardé son secret.

Découverte en 1989, au large de La Richardais, près de Saint-Malo, elle a pourtant fait l’objet d’une expertise du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), à l’été 1996. Ce premier rapport notait la présence de pièces d’artillerie – onze canons – et estimait que le naufrage avait pu se produire entre la deuxième moitié du XVIIe siècle et la fin du XVIIIe siècle.

Voilà qui a piqué la curiosité de l’Association pour le développement et la recherche en archéologie maritime (Adramar), laquelle s’est penchée sur la question, en 2011, en retournant effectuer des sondages sur l’épave. Dans l’impossibilité de vérifier certaines de leurs hypothèses, les archéologues sous-marins ont obtenu l’autorisation d’y diligenter des fouilles, l’année suivante.


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Un candidat parfait

Or, l’une de ces hypothèses était des plus séduisantes : le 6 mars 1692, le César, un navire du roi parti de Brest et transportant précisément des canons avait coulé dans l’anse de Belle-Grève – soit dans le secteur même où dort la ZI 24.

Ce naufrage a été particulièrement documenté car il a fait l’objet d’un procès, à l’époque, entre le capitaine du navire et le pilote côtier. Une correspondance entre les commissaires de marine de Saint-Malo et le ministère de la Marine, au sujet du démantèlement de l’épave, laisse d’ailleurs entendre que cette rade constituait l’un des plus beaux mouillages de Saint-Malo.


En somme, le César semblait un candidat parfait. Seulement, ni les échantillons de bois prélevés en 2012, ni le mobilier archéologique exhumé des sédiments de la Rance n’a permis de confirmer cette hypothèse. « Nous avions trouvé de la céramique, des briques de four, une cloche en étain… Des objets classiques à bord d’un navire et dont la chronologie est large, confirme Anne Hoyau-Berry, archéologue sous marine et responsable de projet au sein de l’Adramar. Quant au bois analysé, l’étude dendrométrique datait plutôt ces éléments de la première moitié du XVIIIe siècle. »

Trop tard, donc, pour avoir appartenu au César. Sauf que le doute subsiste, dans l’esprit des archéologues, les résultats de 2012 « comportant un risque d’erreur important » comme le stipulait, dès 2012, Anne Hoyau Berry dans son rapport.

Pas loin de dix ans plus tard, les plongeurs de l’Adramar ont obtenu l’aval du ministère de la Culture pour retourner au chevet de l’épave.


Des canons tête bêche

Une nouvelle campagne de fouilles est donc organisée, depuis le 13 septembre et jusqu’au premier octobre. « Il faut réussir à dater plus précisément l’épave, résume l’archéologue. Notre meilleure piste ? Trouver d’autres échantillons de mobilier archéologique et de bois car les canons sont en fonte de fer et, avec l’action de la mer, une concrétion ferreuse s’est fixée autour d’eux, les boursouflant. »

Déformés, illisibles, les canons sont surtout intéressants de par leur position, tête bêche et ne correspondant pas « au schéma classique ».

« Ils ont aussi, par leur poids, maintenu le bois du bateau malgré le flot important lié au barrage… » Car l’opération est encore compliquée par la proximité de l’usine marémotrice de la Rance dont le fonctionnement laisse au mieux deux plages d’une heure de plongée, chaque jour.

Mais les archéologues de l’Adramar, bien décidés à fouiller patiemment les sédiments, ne s’arrêteront pas à cet obstacle. « Nous attendions depuis si longtemps d’être autorisés à revenir sur cette épave, reconnaît Anne Hoyau-Berry. L’identifier permettra une meilleure connaissance de l’histoire de Saint-Malo, du trafic commercial, autrefois, et une vision plus précise du port malouin, à l’époque. »


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Photo : Adramar-T. Seguin

Source :
https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/

Bien à vous

madame antoine

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Aglae

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MessageSujet: Re: La marine française au XVIIIe siècle   La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 Icon_minitimeMer 22 Sep - 10:31

Merci beaucoup, c'est absolument passionnant !!! La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 405462
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betagen

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MessageSujet: Re: La marine française au XVIIIe siècle   La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 Icon_minitimeMer 22 Sep - 14:33

Madame Antoine est un peu notre spécialiste maritime. Elle kiffe ça ! Une vraie Louis XVI La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 580524 La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 580524 La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 580524

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Aglae

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MessageSujet: Re: La marine française au XVIIIe siècle   La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 Icon_minitimeMer 22 Sep - 15:44

Very Happy Ah, je comprends mieux !!!

Je suis fan aussi de la marine ! ( Française, bien sûr..)
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Deferre

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MessageSujet: Re: La marine française au XVIIIe siècle   La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 Icon_minitimeJeu 23 Sep - 9:10

Mademoiselle Aglae, j'ai plaisir à lire l'enthousiasme d'une patriote.
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Aglae

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MessageSujet: Re: La marine française au XVIIIe siècle   La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 Icon_minitimeJeu 23 Sep - 9:14

Very Happy Merci cher Deferre !!!
Une patriote .... en ébullition.......les sous marins ne passent pas...... Rolling Eyes

Et donc, une VENGEANCE ... en un livre !!! on a les armes que l'on peut !!!

http://www.noblesseetroyautes.com/livre-des-vaisseaux-et-des-hommes-la-marine-de-louis-xv-et-louis-xvi/

La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 97822112



Parution le 13 octobre 2021 de ce livre “Des vaisseaux et des hommes. La marine de Louis XV et Louis XVI” par Patrick Villiers.

En voici le résumé : “Marine royale et marine de commerce françaises ne furent sans doute jamais aussi fortes qu’en 1789. La France maritime, et particulièrement la France des ports, est alors le moteur de la croissance du royaume.

Or, à la suite des traités d’Utrecht (1713), le pays a perdu une partie de son empire colonial. En échange d’une paix sur mer de près de trente ans, le Régent puis le cardinal de Fleury ont sacrifié la marine de guerre.

Directement victime des choix budgétaires et d’une politique continentale calamiteuse, elle s’effondre sous Louis XV. Par la victoire de la Chesapeake, cette marine donne pourtant leur indépendance aux États-Unis d’Amérique et permet ainsi un nouvel ordre européen.

Par-delà le rôle indiscutable de grands ministres tels Maurepas, les Choiseul, Sartine ou Castries, Patrick Villiers restitue un siècle d’histoire d’une marine de guerre française encore trop méconnue.

Il dresse le portrait de ces hommes et de leurs vaisseaux, de leurs combats et de leurs engagements, autant que de l’incompréhension dont ils firent l’objet de la part d’une société de cour tournée bien plus vers la terre que vers la mer.” (merci à Pistounette)

“Des vaisseaux et des hommes. La marine de Louis XV et Louis XVI”, Patrick Villiers, Fayard, 2021, 320 p.
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madame antoine

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MessageSujet: Re: La marine française au XVIIIe siècle   La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 Icon_minitimeJeu 23 Sep - 12:38

Cher Betagen,

Je connais votre humour qui ne se dément jamais mais il est vrai qu'à l'instar du Roi Louis XVI, je m'intéresse à la Marine, sans en avoir cependant les connaissances.

Chère Aglaé,

Merci pour la référence que vous partagez avec notre forum, très intéressante comme habituellement.

Bien à vous

madame antoine

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MessageSujet: Re: La marine française au XVIIIe siècle   La marine française au XVIIIe siècle - Page 8 Icon_minitime

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