La chambre à coucher de Marie-Antoinette au petit Trianon

Vous avez déjà vu la chambre de la reine au petit Trianon ? Là où elle dormait, je veux dire.

C'est une pièce de forme rectangulaire au plafond bas, comme le cabinet des glaces mouvantes. Cet abaissement du plafond était nécessaire à la création des pièces entresolées du niveau supérieur.  

Peut-être en raison de l'impression d'intimité qu'on y ressent, elle servait à l'origine de cabinet de retraite à Louis XV. Toujours Guilbert à la manoeuvre pour les boiseries sculptées, à décors de plantes, Médard Brancourt pour les corniches et les lambris.

Après la mort de Mme de Pompadour, on ajoute une cheminée de brocatelle d'Espagne. Cette transformation est donc effectuée en 1764. Quelques années plus tard s'en produira une autre plus importante, quand en 1772 la pièce est affectée au couchage de Mme du Barry.

Cela donnera à peu près ceci, dont Marie-Antoinette, qui hérite du petit Trianon en 1774, se contentera pendant des années.

Merci pour ce magnifique travail .

Il est faux de croire que Marie-Antoinette a couché dans la chambre de celle qu'elle appelait avec mépris la Barry sans rien changer.

Certes. Elle a fait un peu repeindre, redorer, mais rien de bien substantiel avant 1787.

1787 ?

Citation :

1787 ?

C'est en effet en 1787 que la reine commande à son ébéniste, Georges Jacob, un nouveau mobilier dit « aux épis ».

L'ensemble comprenait un lit, une bergère, deux fauteuils, deux chaises, un tabouret de pied, un écran de cheminée et un fauteuil de toilette.

C'est ce qu'on voit maintenant après restauration  

Pas tout à fait, parce que ce ne sont pas les tapisseries d'origine.

Les tissus qu'on voit ici ne sont pas d'origine ?

Citation :

C'est en effet en 1787 que la reine commande à son ébéniste, Georges Jacob, un nouveau mobilier dit « aux épis ».

Pauvre Reine, Elle n'en aura pas profité beaucoup.

Bien à vous

Majesté a écrit:

Citation :

C'est en effet en 1787 que la reine commande à son ébéniste, Georges Jacob, un nouveau mobilier dit « aux épis ».

Pauvre Reine, Elle n'en aura pas profité beaucoup.

Bien à vous

Oh que non ....

Citation :

Les tissus qu'on voit ici ne sont pas d'origine ?

Non, la tapisserie d'origine était comme ceci.

ça n'a un peu rien à voir

Pourquoi ont-ils pris la peine de refaire un tissu différent ?

Pour protéger l'ancien, je suppose.

Bon, nous allons reprendre un peu l'historique.

Tabouret avec tissu d'origine -


Auteur : Jacob, Georges Ier (menuisier)
Rode, Jean-Baptiste-Simon (sculpteur)
Chaillot de Prusse, Jean-Baptiste (peintre)
Dugourc, Jean-Démosthène (dessinateur)
Atelier Desfarges (Lyon) (brodeur)

En 1793, vous le savez, tout le meuble de Trianon a été vendu. Celui de la chambre aussi, bien entendu (vente révolutionnaire, adjugé en octobre 1793 au citoyen Rocheux pour le compte du marchand Hébert).  
Heureusement, tout ce mobilier a été racheté par le domaine de Versailles en 1942.

Que c'est beau ..... Vous avez d'autres photos ?

Nope.

Moi oui.

Un fauteuil

C'est magnifique d'avoir pu retrouver ces pièces de mobilier où a vécu la reine !

Et le fait que la tapisserie d'origine soit en bon état est une rareté. Quelle chance !

On ne peut pas dire non plus que tout le mobilier a été retrouvé.

• les deux fauteuils,
  
• les deux chaises,
  
• le tabouret de pied,
  
• le paravent
  
• et l’écran de cheminée.

Ce n'est déjà pas mal.
Mais il manque le lit.

Oui, le lit que nous voyons maintenant dans la chambre vient de Fontainebleau.

C'était  « un bois de lit en chaire à prêcher, à colonnes et treillages, marié en jasmin et chèvrefeuille, complet de ses étoffes en basin des Indes blanc, brodé en laine avec ses cordons ».


Celui-ci (actuel), fait pour Fontainebleau en 1780, a été repeint pour s'accorder avec l'ensemble.