Sous le régime de la Terreur

Quel intéressant sujet!
Je crois avoir quelques documents que j'indiquerai dès que j'aurai un peu plus d'une minute.
Je n'ai pas de fléchettes, mais la boule de papier mâché sortie rugissante d'un stylo comme à l'école ça marche aussi ? Du moins cela risque de moins endommager les ouvrages.

ça c'est bon pour les petits révolutionnaires, les petites mains ou les larbins

Je cite donc le livre en question, avec ici quelques exemples malheureux ; car il convient de noter que, comme parfois en de telles situations, un trait d'humanité et de compassion vient un peu adoucir ces témoignages de barbarie.
On se dit alors que l'homme n'est, peut-être, pas tout à fait un monstre.

La loi accorde aux femmes enceintes un simple sursis jusqu'à l'accouchement ; la plupart du temps, au moment de la délivrance, l'enfant est conduit à l'hospice et la mère à l'échafaud.
Les médecins du Tribunal, assistés éventuellement d'une sage-femme, dressent un constat, et un procès verbal est adressé à l'accusateur public qui décide du sort des condamnées.

Une des plus célèbres à être dans ce cas est Olympe de Gouges qui, malgré son âge (elle a plus de quarante ans), aurait trouvé un ami pour lui rendre ce service.
Ceux qui l'examinent se déclareront pourtant "incompétents" : on l'exécutera, comme chacun sait.

La princesse Lubomiska, notamment maîtresse du prince de Salm, est arrêtée pour avoir entretenue une correspondance révolutionnaire avec la comtesse du Barry.
Condamnée, elle déclare qu'elle est enceinte. Elle est transférée de La Force à la Maison de l’Évêché, où l'on dispose des femmes enceintes.
Un de ses amis, l'abbé de la Trémoille, se propose de l'aider à confirmer son état, mais ils sont surpris par les gardes.
Tous deux seront finalement transférés à la Conciergerie et décapités.

Mêmes tentatives pour Mmes de Saint-Aignan, de Meursin, Joly de Fleury et d'Hinnisdal qui font toutes quatre le même jour une déclaration de grossesse.
On leur demande alors de désigner leurs amants.
Mme de Saint-Aignan donne le nom de son mari qui vient d'être exécuté, Mmes d'Hinnisdal et Joly de Fleury, toutes deux veuves, désignent des prévenus exécutés la veille ; même réflexe chez Mme de Meursin qui évoque Charles de Vergennes, lui aussi dans la même fournée.
Les quatre sont examinées, seule Mme de Saint-Aignan est reconnue enceinte.
Les trois autres sont envoyées à l'échafaud.

Eh bien, ça par exemple !!! J'ai retrouvé mon Saint-Amand Marie-Antoinette et l'agonie de la royauté ( j'ai aussi du même auteur Les beaux jours de Marie-Antoinette ), je l'ai parcouru en entier, en diagonale, pour retrouver ma citation ( oubliant même ma gelée de coing débordant sur le feu ! ) ... pas de citation !!!!!!!
Etait-ce donc plutôt dans Lenôtre, Lescure ??? Je ne sais plus .......
Hou, ça m'énerve !!!!!!

En revanche, je ne résiste pas à l'envie de vous citer cette petite phrase lapidaire ( qui trouverait aussi bien sa place dans le sujet d'Egalité du reste )

D'après les privilèges de la famille d'Orléans, la police ne peut pas pénétrer dans l'enceinte du Palais-Royal. C'est donc le rendez-vous de tous les conspirateurs . C'est là que s'est préparée la prise de la Bastille . C'est là qu'on organisera le 20 juin et le 10 août .

Imbert de Saint-Amand : Marie-Antoinette et l'agonie de la royauté

Citation :

La loi accorde aux femmes enceintes un simple sursis jusqu'à l'accouchement ; la plupart du temps, au moment de la délivrance, l'enfant est conduit à l'hospice et la mère à l'échafaud.

N'est-ce pas plus cruel encore que d'exécuter une femme enceinte ???

Lenôtre, dans Les Grands Jours du Tribunal révolutionnaire rapporte que "bien des femmes affolées par l'idée de mourir se déclaraient sur le point d'être mères et obtenaient ainsi un sursis : les médecins du tribunal décidaient de leur sort : il leur eût été facile de sauver, par un mensonge, bien des existences; mais ces gens-là ne mentaient pas: eux aussi, sans doute, étaient esclaves de leur impitoyable devoir et la plupart du temps leur diagnostic concluait à l'exécution immédiate. Dans certains cas, pourtant, la femme était expédiée à l'hospice de l'Évêché, en attendant le terme fatal.Pour quelques-unes ce fut le salut: thermidor survint avant qu'elles fussent mères, c'est à leur enfant qu'elles furent redevables de la vie.L'une d'elles, Mme de Blamont, condamnée à mort et échappée ainsi à la guillotine, vécut jusqu'en 1870. De toutes les personnes ayant comparu devant le tribunal révolutionnaire, c'est vraisemblablement elle qui disparut la dernière. Quelques-unes avaient été moins chanceuses: tout autre que Fouquier-Tinville eût oublié ces malheureuses dans leur prison; sa responsabilité était couverte par le certificat des médecins. Mais il ne perdait pas de vue les futures mamans; il se faisait rendre compte de leur état, guettait son heure : hélas ! elle sonnait, inéluctable.La fin du siècle de Voltaire connut ces choses monstrueuses : des femmes, voyant approcher, dans l'angoisse et dans l'épouvante, le moment de la maternité : il se trouvait des bourreaux pour arracher de leurs bras l'enfant à peine dans ses langes, et , toutes chancelantes encore, elles étaient traînées à l'échafaud"

Bien à vous.

Il me semble moins cruel d'exécuter une femme enceinte, que de laisser une condamnée mener une grossesse à terme, accoucher, lui prendre ce petit enfant, l'abandonner à l'hospice, et la guillotiner elle.
C'est monstrueux !!!

Je ne veux pas trop entrer dans la discussion qu'est-ce qui est le plus pire du pire, mais disons que l'enfant était sauvé (et s'il était de l'amour, je suppose que c'était heureux pour la mère) ; enfin, il est vrai qu'elles avaient un sursis et pouvaient toujours espérer sortir de cet enfer à temps.
Enfin bon, tout est glauque, je le reconnais.  :s:

Je serais assez d'accord avec toi...prétendre sauver l'enfant pour ensuite exécuter la mère est plus pour moi une forme de fausse bonne conscience qu'ils se donnaient. Une très grosse hypocrisie mahonnête qui est peu reluisante

Mais qui entrait très bien dans leurs vues : à l'instar du pauvre petit Louis Charles, on pouvait faire du rescapé un bon petit patriote. La mère, dans cette optique, n'importait plus.

je crois cependant me souvenir que des jeunes agés d'environ une quinzaine d'années passaient par l'echaffaud également. Quel crime fait une jeune demoiselle ou un jouvenceau à cet époque ? C'est tout aussi monstrueux.

Tu soulèves une question intéressante !  Jusqu'à quel âge les enfants étaient-ils épargnés ? Quelqu'un le sait-il ?

Très bonne question....en gros quel était l'âge de "majorité politique"? :s:

Le problème est qu'ils ont conservé pour les royalistes le droit du sang...

Il me semble qu'un enfant de 12 ans a été guillotiné mais cela reste à vérifier.

N'était-il pas, cet enfant, des perruquiers qui ont voulu sauver la Reine le 16 octobre 1793?

Bien à vous.

En tout cas, ce dont je suis sûre, c'est que les vieillards retombés en enfance étaient épargnés .

Si on prend l'exemple de Louis-Charles on serait tenté de croire que le lien du sang prédomminait l'âge limite :s:

Voici quelques références bibliographiques dont je viens de faire l'acquisition:

- Les suppliciées de la terreur de Gautherot, G.
Perrin, 328 p

- Les petites victimes de la terreur de GAULOT, P
Plon, 1912

- Phénoménologie de l'esprit révolutionnaire de MATHIEU, V
Société française d'imprimerie, 1906, 540 p

- La Névrose Révolutionnaire du Docteur Cabanès
CalmannLévy, 1974,366 p

Comme je reçois chaque jour, encore deux livres, les livres de Monsieur LENOTRE !!! j'ai du créer une deuxième ligne de bibliothèque consacrée à son œuvre !!!! j'arrive au bout et mon répertoire est plein !!!!!

De ce fait j'ai déplacé mon département "terreur" et je constate que je suis très riche sur le sujet !!!! même plus que je ne le croyais !!!!! et même des doubles, comme Olivier BLANC la dernière lettre - un exemplaire au RDC et l'autre au second !!!!!!!et des livres anciens curieux dont Maitre Rémy BIJAOUI qui m'avait proposé il y a quelques années de me remettre le dossier de base des recherches faites pour son livre qui dort dans sa cave... il faut absolument que je le contacte à ce sujet.

Je vais prendre ces livres et vous en faire un inventaire - peut être pas en une seule fois !!!! mais en plusieurs fois !!!!
je sors de LENOTRE et j'ai le cerveau plein d'histoires curieuses !!!! il faut que je classe celles-ci dans ma mémoire !!!!

Amicalement MARIE ANTOINETTE

Vous me " battez" chère Marie-Antoinette car je n'ai qu'une vingtaine d'ouvrages de Lenotre....

MARIE ANTOINETTE a écrit:

je sors de LENOTRE et j'ai le cerveau plein d'histoires curieuses !!!!

Oh ! racontez-nous, s'il vous plaît !!!!!

Oh oui, racontez-nous, chère Marie-Antoinette !
Vous savez quoi ? On devrait créer un fil par livre de Lenotre ! Qu'en pensez-vous ?

Voici un lien sur les suppliciées de la terreur :

http://www.liberius.net/livres/Les_suppliciees_de_la_Terreur_000000563.pdf

Autres références :

-La sombre destinée d'un jacobin de Corbeiller Armand le
éd. de Fontenelle, 1946 : 10,28 euros


-Le Long Martyre de Françoise Salmon de Armand Le Corbeiller
228 p : 12 euros

-Le Tour d'écrou : Un roman de Henry James. Traduit de l'anglais par M. Le Corbeiller. Préface par Edmond Jaloux
12 euros

-Le calvaire de madame roland de Armand Le Corbeiller
1942 , 215 p : 24 euros

-Le Léopard de la Révolution. L'affaire d'Orléans, 1793 de Armand Le Corbeiller