Le 9 thermidor

Gazette en effet, mais gazette institutionnelle.
Et le seul organe transcrivant quasi intégralement les débats de la Convention.

Comme l'écrivait de Montlosier : "Le Moniteur a eu pour principe de se laisser emporter dans toutes les directions du mouvement révolutionnaire ; il a eu ainsi, selon qu’elles se sont succédé, les teintes monarchique, constitutionnelle, girondine, jacobine, impériale."

Oui et d'ailleurs j'adorerais pouvoir consulter une analyse fine de la constitution de ce tableau : qui y est représenté et où ? les attitudes, etc...

Vous nous proposez-là un exercice pas facile !

Je peux toutefois vous donner celle du tableau précédent .

Le 9 Thermidor marque un tournant crucial dans le cours des événements de la Révolution française. Au XIXe siècle, de nombreux historiens arrêtaient même à cette date leur récit de la séquence révolutionnaire. Quinsac-Monvoisin a pris la mesure de cette journée et donne à son tableau par la technique de la grisaille une sombre dimension dramatique soulignée par l’attitude exacerbée des conventionnels. Au pied de la tribune des orateurs, au centre du tableau, Robespierre entouré de Saint-Just, de Couthon et de Lebas se défend contre les accusations portées contre lui par un groupe de députés dont les meneurs sont Collot d’Herbois, président de la séance, Vadier, intriguant dans l’ombre sur la gauche du tableau, Billaud-Varenne, Tallien et Fouché. Utilisant l’architecture de la salle des séances de la Convention nationale au palais des Tuileries, le peintre a isolé dans l’hémicycle le groupe central – Robespierre et ses fidèles – des autres conventionnels. Adossés à la tribune, les accusés luttent tragiquement contre des députés véhéments et accusateurs, mais également effrayés par les personnages contre lesquels se déchaîne leur courroux. L’œuvre joue adroitement sur les différents sentiments que l’Incorruptible pouvait susciter depuis la Révolution (fascination/répulsion, juste/tyran) tout en brossant paradoxalement un tableau assez réaliste, mais complètement imaginaire, du déroulement de la séance du 9 thermidor.

Je ne trouve pas grand-chose, zut alors ! sur Max Adamo !!!  

Max ADAMO
Munich 3 novembre 1837- 13 décembre 1901 Munich
Peintre et illustrateur allemand

Études à l'Académie de Munich chez Kaulbach* et Piloty. En 1860, son tableau La Chute de Robespierre lui valut une distinction. Il vint à Paris en 1870 et exposa au Salon; mais la guerre franco-allemande interrompit son séjour et il regagna la Bavière. Il travailla avec son frère Albert Adamo (1849-1887)

C.F Chauveau-Lagarde a écrit:

Son contenu est disponible en ligne ici dans sa mise en page originelle.

Hou la la ! C'est du roboratif !!!

Cela a été en effet un tumulte pas possible ! Je crois que toute la rage, toute la peur contenue par les députés pendant si longtemps a explosé d'un seul coup. Mon moment préféré dans cette journée, c'est quand Garnier de l'Aube jeta en pleine figure à Robespierre ces paroles "c'est le sang de Danton qui t'étouffe !"

une autre vision de cette journée :

Voilà un peu près ce que je sait de cette journée historique.

[justify]plusieurs des leaders de la convention se mettent alors d'accord pour abattre celui qui les fait trembler depuis trop longtemps. Lorsque la séance du 9 thermidor s'ouvre, Collot d'Herboit, l'un des conjurés, s'installe sur le fauteuil du président. Dés le début, Saint-Just et Robespierre sont pris à parti et empêchés de faire leur discourt.  Billaud Varennes, Barère, vadier, Bourbon de l'Oise, Talien se succèdent, se battent littéralement à la tribune pour empêcher Robespierre et les siens de parler., tandis que Collot d'herbois agitent sa clochette. la Convention se transforme en un vaste tumulte, et la plupart des députés prennent maintenant à parti l'incorruptible et ses amis.

Enfin, un député, Louchet, ose enfin lancer ce que tous attendaient, le décret d'accusation contre Robespierre, qui est voté au milieu des acclamations.  Robespierre, son frère, Saint Just, Lebas et Couthon sont arrêtés et emmenés sur l'ordre du président.

Alerté, la commune réagit.  On sonne le tocsin à l'hôtel de ville, les barrières de Paris sont fermés, la loi martial est proclamer et le drapeau rouge de l'insurrection hissé. La commune donne l'ordre aux 48 sections de prendre les armes.

Pendant se temps, les prisonniers, escortés par les gendarmes, trouvent closes les portes des prisons. la commune à donner des ordres... Libérés par leurs escortes, ils se réfugient à l'hôtel de ville. Henriot, chef de la garde national, rassemble ses hommes et organise l'encerclement de la convention. mais cette fois ci, le coup d'état ne fonctionne pas. Les canonniers refusent de tirés. Henriot à perdu la partie, les soldats ne lui obéissent plus.

Sauvé, la convention réagit à son tour. Toutes les mesures ordonnés par l'hôtel de villes sont interdites par la convention. On défend de sonner le tocsin et de fermer les barrières. La commune est mise hors la loi. Le député barras est chargé par la convention de rétablir l'autorité. Il arrive devant l'hôtel de ville avec les élèves de l'école militaire.

Peu d'hommes des 48 sections ont répondus aux appels de l'hôtel de ville. Les parisiens sont fatigués de la guillotine, des insurrections, du sang. Ceux qui se trouvent place de grève ne réagissent pas à l'arrivé des troupes de Barras et laissent faire. Robespierre à perdus la parti. les soldats envahissent l'hôtel de ville. Henriot est jeté par la fenêtre. Le député Lebas se suicide et Robespierre reçoit une balle qui lui fracasse la mâchoire. Le frère de Robespierre se suicide en se jetant par la fenêtre.

les vaincus sont emmenés. Robespierre, les habits couverts de sang, la mâchoire détruite, passera la nuit sur la table de la salle d'audience du comité de salut public, cette table qui fut celle du conseil. A 9 heures, ils sont emmenés à la conciergerie. le 10 thermidor en fin d'après midi, Robespierre, Saint Just et les autres sont guillotinés sans jugement. La terreur est terminée.

Citation :

Robespierre reçoit une balle qui lui fracasse la mâchoire.  

Ceci est toujours sujet à caution . Reçoit-il cette balle tirée par le gendarme Merda, ou bien tente-t-il de se suicider ?

"Détail" sur l'exécution de Robespierre le 10 thermidor : lorsqu'il est arrivé sur l'échafaud, l'un des aides du bourreau lui a arraché brusquement les linges qui lui soutenaient sa mâchoire et il a hurlé de douleur.

Je crois qu'on ne le sait pas....

Citation :

"Détail" sur l'exécution de Robespierre le 10 thermidor : lorsqu'il est arrivé sur l'échafaud, l'un des aides du bourreau lui a arraché brusquement les linges qui lui soutenaient sa mâchoire et il a hurlé de douleur.

.......   détail non négligeable .........

Citation :

Gazette en effet, mais gazette institutionnelle.
Et le seul organe transcrivant quasi intégralement les débats de la Convention.

Avec les procès-verbaux officiels de l’assemblée, je suppose.
J’ignore s’ils sont consultables...

La table sur laquelle, selon la tradition (mais très vraisemblable ) Robespierre aurait passé sa dernière nuit, dans la douleur


Centre historique des Archives nationales - Atelier de photographie

Longue histoire que celle de ce meuble...........


Selon une tradition invérifiable mais très vraisemblable, Robespierre, le visage en sang, a passé sa dernière nuit allongé sur ce bureau Louis XV. Image terrible de l’Incorruptible gisant sur les fastes de l’Ancien Régime. Outre cet épisode, le destin de ce meuble est particulier. Réalisé, en 1744, pour le cabinet de travail du roi au château de Choisy, il y reste jusqu’en 1787, puis revient au garde-meuble de la couronne. On le retrouve en l’an II dans les locaux du Comité de salut public. Les insignes royaux sont alors martelés et remplacés par des bonnets phrygiens et des faisceaux de licteurs.

Le 4 février 1947, ce bureau servira à la signature du traité de paix avec l’Italie.
http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=271

....... Intéressant .......

gravure d'après Harriet

Citation :

Peu d'hommes des 48 sections ont répondus aux appels de l'hôtel de ville. Les parisiens sont fatigués de la guillotine, des insurrections, du sang. Ceux qui se trouvent place de grève ne réagissent pas à l'arrivé des troupes de Barras et laissent faire. Robespierre à perdus la parti. les soldats envahissent l'hôtel de ville. Henriot est jeté par la fenêtre. Le député Lebas se suicide et Robespierre reçoit une balle qui lui fracasse la mâchoire. Le frère de Robespierre se suicide en se jetant par la fenêtre.

les vaincus sont emmenés. Robespierre, les habits couverts de sang, la mâchoire détruite, passera la nuit sur la table de la salle d'audience du comité de salut public, cette table qui fut celle du conseil. A 9 heures, ils sont emmenés à la conciergerie. le 10 thermidor en fin d'après midi, Robespierre, Saint Just et les autres sont guillotinés sans jugement. La terreur est terminée.

Au sujet de l'épisode Merda, diverses interprétations existent en effet et l'on ne saura jamais la vérité tant cet épisode a été exploité par les Thermidoriens. On sait que le pistolet en question était l'un des deux en possession de Lebas. La nature de la blessure décrite par le médecin qui a "soigné" Robespierre semble indiquer que l'arme n'était chargée qu'à plomb (pas de trace de balle).
A titre personnel je pense qu'il a tenté de mettre fin à ses jours.

Citation :

Au sujet de l'épisode Merda, diverses interprétations existent en effet et l'on ne saura jamais la vérité tant cet épisode a été exploité par les Thermidoriens. On sait que le pistolet en question était l'un des deux en possession de Lebas. La nature de la blessure décrite par le médecin qui a "soigné" Robespierre semble indiquer que l'arme n'était chargée qu'à plomb (pas de trace de balle).
A titre personnel je pense qu'il a tenté de mettre fin à ses jours.

C'est la version la plus communément admise, celle que j'ai le plus souvent lue et à laquelle j'adhère moi aussi .  
 Pourquoi avons-nous ainsi des intuitions, sur des événements auxquels, en somme, nous n'assistions pas ?  C'est curieux , non ?  

C.F Chauveau-Lagarde a écrit:

A titre personnel je pense qu'il a tenté de mettre fin à ses jours.

C'est, pour moi, la moindre des choses... Un soupçon de conscience qui lui aura traverser l'esprit à cet ultime instant...

Bien à vous.

A moins que ce ne soit la couardise du vaincu qui ne veut pas affronter les conséquences de ses actes ?

Citation :

A moins que ce ne soit la couardise du vaincu qui ne veut pas affronter les conséquences de ses actes ?  

Pour moi, c'est ta version qui est la bonne...je me plaisais à transformer cela en repentir...improbable !  

Bien à vous.

Peut-être préférait-il mourir plutôt que perdre la face devant ses adversaires ?

Dans son récit de thermidor, Hamel ne partage cet avis. Robespierre a été éliminé parce qu'il voulait freiner le cours majestueux de la Révolution selon l'expression de Billaud- varennes. Il voulait que la terreur ne concerne que les contre révolutionnaires et non pas le peuple, que la Révolution cesse d'être glacée. Il a eu le tort de ne pas nommer les pourris qui craignaient pour leur tête: Tallien, Roveres, Fouchet et d'autres.La Terreur n'a pas cessé après la mort des robespierristes, au contraire jacobins et victimes de la terreur blanche ont payé un lourd tribu. La révolution s'est perdue dans l'empire et on a perdu cent ans.

Citation :

C'est, pour moi, la moindre des choses... Un soupçon de conscience qui lui aura traverser l'esprit à cet ultime instant.

Il n’a pas la conscience d’avoir « mal fait » en tous cas, car il luttait depuis plusieurs jours contre ceux qui voulaient sa tête pour sauver les leurs.
Conscience alors que la partie était perdue ? Cela oui. Car il n’est plus guère entouré depuis quelques heures déjà à l’Hôtel de Ville.
Il sait que c’est cuit depuis un petit moment.
Pour ma part, je penche donc plutôt pour une blessure dans le feu de l’assaut, mais pas à une tentative de suicide.
Mais bon, finalement, cela n’a guère d’importance : il est mort guillotiné.

Citation :

Dans son récit de thermidor, Hamel ne partage cet avis. Robespierre a été éliminé parce qu'il voulait freiner le cours majestueux de la Révolution selon l'expression de Billaud- varennes. Il voulait que la terreur ne concerne que les contre révolutionnaires et non pas le peuple, que la Révolution cesse d'être glacée. Il a eu le tort de ne pas nommer les pourris qui craignaient pour leur tête: Tallien, Roveres, Fouchet et d'autres.La Terreur n'a pas cessé après la mort des robespierristes, au contraire jacobins et victimes de la terreur blanche ont payé un lourd tribu. La révolution s'est perdue dans l'empire et on a perdu cent ans.

Oui, c'est une approche parfaitement plausible. Il avait accumulé contre lui les griefs de nombreuses "têtes pensantes" de la Convention et des Comités.
Je vois pour ma part une véritable brisure à l'occasion de la mise en place du calendrier républicain et, conséquemment, du culte de l’Être Suprême (décret du 18 floréal). Le clivage entre Robespierre, théiste et rousseauiste, et l'athéisme ambiant atteint un point de non retour. On l'accusera de vouloir non seulement exercer une dictature (c'est de facto le cas depuis l'élimination des Indulgents), mais de se prendre pour Dieu.
Les haines se cristallisent, et la Terreur qui fait flipper chaque esprit sur le mode "vais-je y passer moi aussi?" est propice à l'élimination de Robespierre.

Je suis très loin d'admirer Robespierre, mais il me fascine. C'est sans doute le plus pur des révolutionnaires dans sa vision d'origine. Emporté par le toboggan, il ne saura avoir l'intelligence ou talent pour se mettre à l'abri. La règle de la spirale. Et je lui accorde un crédit : le Décret du 16 Pluviose An II qui abolit l'esclavage.

Citation :

Mais bon, finalement, cela n’a guère d’importance : il est mort guillotiné.

Oui, mais c'est l'un des rares à ne pas avoir eu droit à un procès, fut-il aussi tronqué que celui de la Reine ou des Dantonistes.

Citation :

Il n’a pas la conscience d’avoir « mal fait » en tous cas

Il ne s'agit pas de mal faire dans ce dont je parle, mais de faire le mal, nuance !

Bien à vous.