Rien que pour vous, l'auteur parle de son livre.
Quelle était, en 1771, la garde-robe de la jeune dauphine Marie-Antoinette, peu de temps après son arrivée à la cour de France ?
C’est la question à laquelle répond Mathieu Da Vinha, historien et directeur scientifique du centre de recherche du château de Versailles (Yvelines) dans l’ouvrage Dans la garde-robe de Marie-Antoinette.
Si le XVIIIe siècle n’est, a priori, pas son siècle de prédilection, ni même le sujet de la mode, Mathieu Da Vinha est en fait arrivé presque par hasard sur ce sujet.
- J’aime bien regarder régulièrement les répertoires des notaires, explique-t-il. Je repère un certain nombre d’actes que je note dans une base de données personnelle pour y revenir plus tard.
Cet inventaire était donc quelque part dans les tablettes du chercheur. Et c’est une rencontre qui va la faire ressortir.
- Un jour, j’ai croisé Jean-Pierre Poussou, l’un de mes anciens professeurs à la Sorbonne. Je lui ai demandé sur quoi il travaillait ; il m’a répondu sur les caves à vin. Je lui ai proposé de faire quelques recherches dans les inventaires. C’est là que je suis retombé sur l’inventaire de la dame d’atours de la dauphine.
L’inventaire de la garde-robe de la dauphine Marie-Antoinette en 1771, par la duchesse de Villars, était en effet conservé dans le minutier des notaires de Versailles.
La dame d’atours était celle qui commandait les robes pour la dauphine. Et lorsque la garde-robe était renouvelée, en général tous les trois mois, elle devenait propriétaire des robes qui ne servaient plus à la dauphine.
Au décès de la duchesse de Villars, un inventaire de ses effets avait donc été réalisé.
- C’est la seule dame d’atours qui est décédée alors qu’elle était encore en charge, précise Mathieu Da Vinha. Après recherches, je me suis aussi rendu compte que si l’on savait chez quel tailleur Marie-Antoinette allait et combien cela coûtait, on savait très peu de chose sur les robes. En tant que dauphine, elle n’était pas décisionnaire dans le choix de sa garde-robe.
L’on pourrait ainsi dire qu’en 1771, Marie-Antoinette s’habillait « normalement ».
Ce n’est que lorsqu’elle est devenue reine qu’elle a fait ses choix, créant là le « look Marie-Antoinette » et se mettant volontairement en opposition avec l’étiquette.
- Je pense que lorsqu’elle est devenue, reine, c’est vraiment là qu’elle a trouvé sa plénitude.
Au début, l’idée d’un article scientifique a trotté dans l’idée du directeur du centre de recherche, avant que des amis de bon conseil viennent lui suggérer d’en faire un livre. Une très bonne idée d’autant que tant la couverture, que la maquette et la typographie choisies par RMN – Grand Palais et le château de Versailles, les éditeurs, font honneur au sujet.
Les lecteurs pourront ainsi découvrir au fil des pages une robe chamarrée de gaze d’argent et pompons, un jupon de taffetas couleur de rose ou encore le grand habit jaune soufre de blonde.
Au fil des pages, les lecteurs suivent les pas de Marie-Antoinette de son arrivée en tant qu’archiduchesse en 1770 jusqu’à son avènement comme reine de France en 1774, en s’attardant particulièrement sur sa « Maison », le fonctionnement de sa garde-robe et son habillement.
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Visiblement pas
que pour les amateurs de fanfreluches.