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 1682: Entrer en voiture dans la cour Royale

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yann sinclair

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MessageSujet: 1682: Entrer en voiture dans la cour Royale   1682: Entrer en voiture dans la cour Royale Icon_minitimeVen 13 Juil - 9:27

À partir de 1682, la cour se sédentarise à Versailles qui est alors pensé et organisé comme le centre quasi unique de la vie politique et culturelle du royaume.

Ainsi, les notions de centre et de centralité sont particulièrement présentes et utilisées constamment par la monarchie comme une affirmation du pouvoir.

La cour est, non seulement pensée comme le cœur névralgique du royaume dans une vision organiciste du pouvoir, mais aussi comme un modèle culturel global.

La cour de Versailles constitue donc un champ d’application privilégié pour les concepts de centre et de périphérie.

L’image courante du fonctionnement de la cour, largement développée par Norbert Elias  (N. Elias. La société de cour, Paris. 1985), est celle d’une cascade de rangs associés à des honneurs et prérogatives précis.

Cette vision pyramidale de la société de cour peut être complétée en utilisant une logique d’organisation centre-périphérie.

La cascade des rangs analyse les positions en prenant surtout en compte les individus par rapport à leur groupe social d’origine et met en évidence des stratégies de domination et des logiques de compétition.

Cette analyse peut s’enrichir de l’utilisation du concept de centre et de périphérie qui manifeste d’avantage les interactions entre les différents groupes sociaux.

1682: Entrer en voiture dans la cour Royale 36832912
État de ceux à qui le Roi fait l'honneur de les laisser entrer en carrosse dans le château où il loge.
Après les carrosses du corps du Roi et aux autres lui appartenant et à la Reine, il n’y a que ceux-ci qui entrent en carrosse au château où il loge.

Peuvent entrer en carrosse les personnes suivantes:

• Les Fils de France et leurs enfants, les princes du sang, les princes légitimés, les souverains et les princes étrangers reconnus.
Les princesses leurs épouses, leurs filles et leurs sœurs, qui peuvent avoir un carrosse couvert de velours rouge ou de velours noir, si elles sont en deuil; les housses des chevaux pareillement de velours.
• Les cardinaux, les nonces et les légats.
• Les ambassadeurs extraordinaires ou ordinaires des Têtes couronnées, c’est-à-dire l’Empereur, les Rois, quelques Ducs souverains, des Républiques, l’ambassadeur extraordinaire de Malte et les femmes des ambassadeurs.
• Les ducs et pairs, les ducs non pairs et aussi les duchesses leurs épouses, qui ont toutes droit d’avoir l’impériale de leur carrosse couverte de velours.
• Les comtes et pairs ecclésiastiques.
• Les Grands d’Espagne qui ont les mêmes honneurs que les ducs et pairs depuis l’avènement du petit-fils de Louis XIV au Trône d’Espagne. Leurs épouses ont aussi les mêmes honneurs que les duchesses.
• Les Grands Officiers de la Couronne, le Chancelier de France, le Garde des Sceaux quand il y en a un, les maréchaux de France et le Grand Maître de l’Artillerie (jusqu’à la suppression de la charge en 1755).
La Chancelière et les maréchales ont l’entrée en carrosse.
• Les premiers officiers du Roi et de la Reine. Après la mort de la Reine, le Roi continue, aux anciens officiers de la feu Reine, l’entrée en carrosse.

Ils ont aussi le droit d’y entrer en chaise.

Carrosses et privilèges: entrer en voiture dans la cour Royale
 
Le château de Versailles est, aux XVIIe et XVIIIe siècles, une demeure royale accessible à tous pourvu que l’on soit correctement vêtu et porteur d’une épée.
Mais ces entrées ne peuvent se faire qu’à pied. L’entrée en chaise à porteurs ou, mieux, en carrosse est exclusivement réservée à la haute noblesse de cour, qui compose l’entourage le plus proche du souverain.
Ce privilège constitue l’essentiel de ce que l’on appelle les « honneurs du Louvre ».
Ces derniers offrent également la possibilité de disposer d’un siège en présence de la famille royale et, à la chapelle, d’un carreau, c’est-à-dire un coussin, pour s’agenouiller (1).
Signe quotidien et le plus visible pour toute la cour, ce rare privilège constitue un droit pour certains, une marque de la bienveillance et de la faveur royales pour d’autres.

                                                                                                            Par Maxime Blin, historien


La cour, réunissant la famille royale, la haute noblesse et tous ceux qui sont amenés à côtoyer le roi de près ou de loin, suppose une organisation complexe. Henri III, le premier, rédige et promulgue deux règlements en 1578 et 1585 visant à organiser l’ensemble de la vie royale et donc la vie de cour en imposant, notamment, une distance entre le souverain et les courtisans. Louis XIV s’inspire beaucoup à Versailles de ces règlements, menant l’étiquette et le cérémonial à leur apogée. Or l’étiquette, qui gouvernait la vie de cour, était en grande partie non écrite. Elle était intériorisée par les différents acteurs de la cour, devenant ainsi une habitude, un comportement ordinaire systématique. Sa complexité, reconstituable uniquement à partir d’observations parcellaires, ne permet pas de présenter une étude précise des détenteurs et des mécanismes d’utilisation de ces honneurs.

Origine de l’expression
Comme leur nom l’indique, ces honneurs sont nés au Louvre, une des demeures royales au temps où la cour était encore itinérante. Au XVIe siècle, le roi n’utilisait son carrosse que pour les déplacements et les grands voyages. Il paraissait quotidiennement à cheval, symbole chevaleresque de puissance, dans l’exercice de ses fonctions. L’utilisation du carrosse était alors fort rare et seuls les enfants de France avaient pris l’habitude d’entrer à cheval, en chariot, en coche ou en litière au Louvre. Les princes et princesses les plus proches de la personne royale descendaient sous le porche, quand les autres seigneurs et officiers le faisaient dans la rue. Il semble qu’au cours des règnes suivants, cette possibilité (car on ne peut pas encore parler d’honneur) fut offerte à tout ceux qui arrivaient à en convaincre le roi.

C’est dans ce contexte que Charles IX décide, en 1572, de promulguer un règlement afin de restreindre la possibilité d’accès à la cour intérieure du Louvre. Ce règlement fait suite à une ordonnance du 24 octobre 1570 qui enjoignait au capitaine des archers de la Porte, chargé de la sécurité de la cour, « de ne laisser dorénavant entrer dans la cour de son logis aucune personne quel qu’elles soient à cheval ni en chariot, hormis la personne de Sa Majesté, celles des reines, sa mère et épouse, messeigneurs ses frères, mesdames ses soeurs, le roy de Navarre, messeigneurs de Lorraine, de Savoye et de Ferrare. Les autres princes entreront à cheval jusque dedans la Porte du dit logis, où ils descendront, et tous autres seigneurs descendront hors de la Porte à la barrière dudit logis ». Henri III confirme ce règlement et l’augmente en créant l’expression des honneurs dits « du Louvre ». Ce privilège s’étend progressivement à la haute noblesse – excepté les ducs et pairs –, aux cardinaux et aux ambassadeurs. Henri IV déroge aux règlements de ses prédécesseurs en accordant cet honneur au duc d’Épernon. Dans ce cas, ce ne sont plus le rang et la distinction qui procurent cet honneur, mais bien l’utilité. Et cette exception sera étendue aux ducs de Sully et de Bouillon en raison de leur âge et de leur indisposition. […]

  Retrouvez l’intégralité de l’article dans le n°18 en vente en ligne sur hommell-magazines.com

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MessageSujet: Appellations des membres de la maison de France   1682: Entrer en voiture dans la cour Royale Icon_minitimeVen 13 Juil - 9:33

Appellations des membres de la maison de France
1682: Entrer en voiture dans la cour Royale A_coro10
Jusqu'au milieu du XVIe siècle, les membres de la maison de France étaient simplement appelés monseigneur, suivi du titre de leur apanage.

Les épithètes d'honneur tendirent à se multiplier au XIVe siècle, si bien qu'un prince comme Philippe le Bon était désigné comme le « Très haut, très puissant, très excellent et très magnanime prince monseigneur Philippe duc de Bourgogne »...

Par la suite et jusqu'au XVIIIe siècle, les usages s'écourtèrent, se raffinèrent et évoluèrent en fonction des modes et de la volonté royale.

À la fin de l'Ancien Régime, les membres de la maison de France étaient usuellement désignés par leur titre mais aussi par une expression connue décrivant leur position au sein de la dynastie.

Ils étaient soit membres de la famille royale, soit membres des lignées de princes du sang.

La connaissance de ces expressions est souvent nécessaire pour comprendre les textes d'auteurs comme Retz, Saint-Simon ou la marquise de Sévigné.



Citation :

« … ce qui écherrait à délibérer ne serait pas s'il faudrait s'unir à Monsieur le Prince, mais ce qu'il faudrait que Monsieur fît pour se tenir Monsieur le Prince soumis à lui-même »
— Cardinal de Retz, Mémoires1

La famille royale de France



Entre le XVIe siècle et 1830, la famille royale de France était composée, dans l'ordre du cérémonial, du roi, de sa femme (la reine), des reines douairières (parmi lesquelles la mère du roi — à condition qu'elle ait aurapavant été reine, et ne se soit pas remariée par la suite — qui est appelée la reine mère), de ses enfants et des enfants de son fils aîné, de ses frères et sœurs, de ses oncles et tantes (ainsi que, le cas échéant, des filles de rois de France de branches précédemment éteintes), de ses autres petits-enfants, et de ses neveux, nièces et cousins germains (voire grand-oncle à la mode de Bretagne, comme dans le cas de Louis XV et du régent entre 1715 et 1723)

Les parents plus éloignés (petits-neveux, autres cousins) sont appelés les princes du sang.

L'ordre de dignité ou de préséance des membres de la famille royale était, selon l'usage français, à peu près le même que dans toutes les familles:

  • le roi
  • la reine
  • les reines douairières
  • le dauphin
  • la dauphine
  • les fils de France et leurs épouses, par ordre de primogéniture mâle
  • les filles de France célibataires (les filles mariées et leurs enfants font partie de la famille de leur époux), au rang de leurs frères ou de leur père
  • les petits-fils de France et leurs épouses, par ordre de primogéniture mâle
  • les petites-filles de France célibataires (les petites-filles mariées et leurs enfants font partie de la famille de leur époux), au rang de leurs frères ou de leur père.

Venaient ensuite, juste après la famille royale (et avant les légitimés):

  • les princes du sang et leurs épouses, par ordre de primogéniture mâle
  • les princesses du sang célibataires (les princesses du sang mariées et leurs enfants font partie de la famille de leur époux), au rang de leurs frères ou de leur père.


Patronymes


Le roi et la reine de France n'ont pas de patronyme.

Ce vide a conduit les Révolutionnaires à leur donner le patronyme Capet, en reprenant le surnom de leur premier ancêtre masculin connu.

Les enfants de France (fils de France et filles de France) portent le patronyme « de France »

Cet usage est ancien car il remonte à la fina du XIIIe siècle.

Le roi, la reine ainsi que les enfants de France, signent de leur prénom seul, sans numéro ni surnom.

C'est un privilège qui leur est réservé et qui marque leur prééminence au-dessus de tous les autres dynastes, qui doivent eux signer en ajoutant leur patronyme après leur prénom.

Les petits-enfants de France portent pour patronyme le nom de l'apanage qui a été conféré à leur père.

S'ils font souche, ce nom devient leur patronyme héréditaire, comme pour la famille d'Orléans.

C'est ainsi que les princes du sang ont pour patronyme le nom de l'apanage du fils de France dont ils descendent. Toutefois, quand une branche de princes du sang accède au trône en devenant la branche aînée de la dynastie, elle prend alors le nom « de France »

La chute de la monarchie en 1830 a mis fin à cette transmission onomastique particulière, et de nos jours les membres de la branche aînée (issue de Louis XIV) de la maison de France s'appellent « de Bourbon » (car ce nom a été adoptéb par leurs ancêtres communs, Charles Ier et son frèrec Philippe Ier, ducs de Parme) — à l'exception notable de la famille régnante du Luxembourg, qui porte le nom de Nassau, tandis que la branche cadette du roi des Français Louis-Philippe et de son père Philippe Égalité porte depuis 1662d le patronyme « d'Orléans » (ou d'Orléans et Bragance pour les descendants de Gaston d'Orléans, comte d'Eu)


Qualifications



  • Le roi de France se fait appeler Sire (et la reine, Madame), et non Majesté comme les souverains anglais. « Sa Majesté » est utilisé pour mentionner le roi ou la reine à la troisième personne. Les autres membres de la famille royale se font appeler Monseigneur ou Madame, et non Altesse comme dans certaines cours étrangères. En revanche, pour mentionner un membre de la famille royale à la troisième personne, on parle de « Son Altesse Royale »



  • Les princes du sang portent la qualification d'altesse sérénissime depuis le Grand Condé (son père Henry de Bourbon avait porté celle d'altesse depuis le règne de Louis XIII). Le 21 septembre 1824, Charles X accorda14 l'altesse royale au duc d'Orléans et au duc de Bourbon, et le lendemain15 il l'accorda aussi aux enfants et à la sœur du duc d'Orléans.



  • Dans les actes les plus officiels (traités, contrats, registres de catholicité)16, le roi, la famille royale et les princes et princesses du sang sont désignés par une déclinaison de formules17 appellativese, qui varièrent au fil des siècles avant d'être codifiées par un règlement18 de Louis XIV en 1688 (à l'occasion19 du mariage du prince de Conti avec l'aînée des filles du prince de Condé) : très haut, très puissant et très excellent prince(sse), pour le roi et la reine ; très haut, très puissant et excellent prince(sse), pour le dauphin et la dauphine ; très haut et très puissant prince(sse), pour les fils et filles de France (et les épouses des fils de France) ; très haut et puissant prince(sse), pour les petits-fils (et leurs épouses) et petites-filles de France, ainsi que pour les princes (et leurs épouses) et princesses du sang.



  • On trouve parfois des variantes plus révérencieuses, notamment dans le contrat de mariage (1695) du duc de Saint-Simon, où le roi est qualifié de très haut, très puissant, très illustre et très magnanime prince, le dauphin (et son fils aîné) de très haut, très puissant et très illustre prince, et le duc d'Anjou de très haut, très puissant et très excellent prince.


Titres ordinaires



  • Dauphin de France : titre lié à la possession de la seigneurie du Dauphiné accordé en apanage au fils aîné du roi de France ou, en cas de mort du dauphin, au fils aîné de ce dernier s'il en laisse un, à son frère cadet sinon. La dauphine n'est pas l'aînée des filles, mais la femme du dauphin. Le titre de dauphin était réservé au successeur direct du roi, y compris après sa mort, tant qu'il n'est pas à son tour sacré.


  • Fils de France est le titre donné aux fils du roi de France nés en légitime mariage. C'est l'équivalent20 du titre d'infant donné aux fils des rois de Navarre, de Portugal et d'Espagne. Le titre apparaît au Moyen Âge, d'abord sous la forme de fils du roy de France ou fils de roy de Francef. Le titre de fils de France sera ensuite étendu aux fils du dauphin, fils aîné du roi, et même aussi aux fils du fils aîné du dauphin22,23.


  • Fille de France est le titre donné aux fillesg,h du roi nées en légitime mariage. C'est l'équivalent20 du titre d'infante donné aux filles des rois de Navarre, de Portugal et d'Espagne. Le titre apparaît au Moyen Âge, d'abord sous la forme de fille du roy de France ou fille de roy de France. Le titre de fille de France sera ensuite étendu aux filles du dauphin, fils aîné du roi. La sœur du roi pouvait recevoir le titre de fille de France, même si leur père n'avait été que prince du sang (ce fut le cas de la sœur d'Henri IV, titrée fille de France27,28 par son frère en 1599)


  • Enfants de France : titre désignant collectivement les fils de France et les filles de France. C'est en 1330 que le titre d'enfant de France est donné pour la première fois29,30,31, à Louis de France (né le 8 juin 1330 et mort le 23 juin de cette même année), fils puîné du roi Philippe VI.


  • Petit-fils de France : titre accordé aux fils légitimes d’un fils de France autres que ceux du dauphin et du fils aîné de ce dernier.


  • Petite-fille de France : titre accordé aux filles légitimes d’un fils de France autres que ceux du dauphin et du fils aîné de ce dernier. Ce titre fut créé à l’instigation de Gaston de France (1608–1660) afin de donner une préséance à sa fille par rapport aux princesses du sang32.


  • Petits-enfants de France : titre désignant collectivement les petits-fils de France et les petites-filles de France.


  • Monseigneur

    • Ce titre (abréviation de Monseigneur le dauphin) désigne Louis de France (1661–1711)33, dit aussi « le Grand Dauphin » pour le distinguer de son fils. Le Grand Dauphin était le seul fils survivant de Louis XIV et de son épouse Marie-Thérèse d’Autriche, grand-père de Louis XV.




  • Monsieur (employé seul)

    • Parmi les frères cadets du roi, c'est le frère le plus âgé. Le terme est en usage depuis Henri III.
    • Exemples :

      • Gaston de France (1608-1660), duc d'Orléans, frère de Louis XIII. Aussi appelé « le Grand Monsieur » à partir de 1640 pour le différencier du frère de Louis XIV.
      • Philippe de France (1640–1701), frère de Louis XIV, aussi appelé « le Petit Monsieur » jusqu’en 1660. C’est le chef de la maison d’Orléans, époux d’Henriette d’Angleterre puis de la princesse Palatine Élisabeth-Charlotte de Bavière (1652–1722). Il meurt en 1701 et son fils, Philippe d’Orléans, sera régent en 1715.
      • Pendant le règne de Louis XVI, « Monsieur » désigne le comte de Provence (1755–1824), futur Louis XVIII.
      • Pendant le règne de Louis XVIII, « Monsieur » désigne le comte d’Artois (1757–1836), futur Charles X.






  • Madame (employé seul)

    • C'est l'aînée des filles du roi, ou, à défaut, l’épouse de Monsieur : la Princesse Palatine écrit à une correspondante bavaroise : « Si le roi avait une fille elle serait Madame, et moi, Madame, duchesse d'Orléans. »
    • Exemples:

      • Henriette d’Angleterre et la princesse Palatine Élisabeth-Charlotte de Bavière, épouses successives du duc d’Orléans, frère de Louis XIV.
      • Élisabeth de France, fille aînée de Louis XV, aussi appelée Madame Première ou Madame Royale.






  • Madame Première

    • Nom porté par Élisabeth de France, fille aînée de Louis XV, aussi appelée Madame ou Madame Royale. Les filles suivantes porteront les noms de Madame Seconde, Madame Troisième, etc, ou seront désignées par l’appellation « Madame » suivie de leur prénom (Madame Victoire).




  • Madame Royale

    • C’est la fille la plus âgée du roi lorsque le titre de Madame est porté par l’épouse de Monsieur. Elle perd en principe ce titre lors de son mariage.
    • Exemples:

      • Élisabeth de France, fille aînée de Louis XV, aussi appelée Madame ou Madame Première.
      • Adélaïde de France, autre fille de Louis XV après la mort de Madame Henriette.
      • Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI.


    • Certains auteurs utilisent ce titre pour désigner des princesses de branche collatérale[réf. nécessaire], en dépit du titre de « Mademoiselle » qui leur est conféré, telles qu’Anne-Marie d'Orléans (1669–1728) ou Élisabeth-Charlotte d'Orléans (1676–1744), respectivement deuxième et troisième filles de Monsieur, frère de Louis XIV. Elles semblent garder le titre après leur mariage si elles épousent un noble de rang inférieur.




  • La monarchie de Juillet créa pour les filles et la sœur du roi des Français le titre de princesse d'Orléans (ordonnance royale34 du 13 août 1830), en remplacement de leur titre de princesse du sang, qui cessa d'être utilisé. Pour les dynastes mâles en revanche (à l'époque les seuls fils du roi), dont le titre de prince du sang fut lui aussi abandonné en 1830, aucun titre princier ne fut créé et ils ne conservèrent que le titre personnel qu'ils avaient reçu de Louis XVIII (duc de Nemours, prince de Joinville, duc d'Aumale et duc de Montpensier), à l'exception de l'aîné (Ferdinand-Philippe d'Orléans) qui fut titré prince royal et duc d'Orléans. Toutefois, le titre de courtoisie de prince d'Orléans fut adopté par les descendants de Louis-Philippe Ier après la révolution de 1848, bien que ce titre n'ait jamais existé historiquement35.


  • Avec la mort du comte de Chambord en 1883 et la prétention orléaniste à relever sa succession, le rameau aîné des descendants de Louis-Philippe Ier adopta le titre de courtoisie de prince de France (bien que sous l'Ancien Régime et la Restauration, ni du reste sous la monarchie de Juillet, les dynastes n'aient jamais porté un tel titre35). Dès 1884, le quotidien orléaniste Le Gaulois (dont le rédacteur en chef était Henry de Pène, ancien légitimiste rallié aux Orléans) désigna Amélie d'Orléans et Hélène d'Orléans (filles du prétendant Philippe d'Orléans, comte de Paris) sous l'appellation inédite de « princesses Amélie et Hélène de France »36. L'usage s'est perpétué jusqu'à nos jours dans la presse orléaniste, et est parfois adopté par les journalistes républicains37. De leur côté, les prétendants légitimistes et leur famille ont pris le titre de courtoisie de prince de Bourbon (qui n'existait pas35 non plus sous la monarchie)


Les lignées de princes du sang de France


Composition

Les membres de la maison de France autres que ceux appartenant à la famille royale sont les princes du sang. Il s'agit des princes et princesses issus par les mâles d'un petit-fils de France.

Appellations courantes


  • Monsieur le Prince

    • C'est l'appellation du premier prince du sang. Il est donné par « grâce38 » jusqu'en 1709 au prince de Condé, héritier de la maison de Condé, qui remonte à un oncle d'Henri IV. Après 1709, l'appellation n'est pas reprise par les ducs d'Orléans, premiers princes du sang39.
    • Exemples:

      • Louis II de Bourbon-Condé, dit le Grand Condé (1621–1686), personnage central de la Fronde et des récits du cardinal de Retz.
      • Henri Jules de Bourbon-Condé (1643–1709), fils du précédent. Il est le dernier de sa branche à porter le nom de « Monsieur le Prince38 »






  • Madame la Princesse

    • Épouse de Monsieur le Prince.




  • Monsieur le Duc

    • C'est le duc d'Enghien, fils aîné de Monsieur le Prince. Il devient prince de Condé à la mort de son père. À la mort du prince Henri-Jules en 1709, Louis XIV décide que Louis III, nouveau prince de Condé, continuera d'être appelé « Monsieur le Duc »38. À sa mort, son fils Louis-Henri, 7e prince de Condé, est appelé à son tour « Monsieur le Duc ».




  • Madame la Duchesse

    • Épouse de Monsieur le Duc.




  • Mademoiselle

    • Fille aînée de Monsieur.
    • Les filles cadettes reçoivent l'appellation « Mademoiselle » suivie de leur prénom ou d'un apanage (Mademoiselle de Chartres).




  • La Grande Mademoiselle

    • Mademoiselle de Montpensier (1627–1693), fille de Gaston d'Orléans, donc cousine de Louis XIV par la branche cadette.




  • Monsieur le Prince-Dauphin (d'Auvergne)

En 1538, on érige, pour une branche de la Maison de Bourbon dont la Grande Mademoiselle est l'héritière « d'une Montpensier pour mère », écrit madame de Sévigné, le comté de Montpensier en duché de Montpensier en y intégrant le Dauphiné d'Auvergne 40. L'usage de cour fit du fils aîné du duc de Montpensier « Monsieur le Prince-Dauphin41,42 »

  • Monsieur le Comte

A l'accession au trône d'Henri IV en 1589, les princes de Condé deviennent les premiers princes du sang. Charles de Bourbon-Soissons, comte de Soissons, cousin d'Henri IV et demi-frère du prince de Condé, se fait appeler « Monsieur le Comte » pour se distinguer du reste de la noblesse. Ce titre de courtoisie est transmis à son fils, Louis de Bourbon-Soissons, et par la suite aux comtes de Soissons de la maison de Savoie-Carignan, Thomas de Savoie-Carignan ayant épousé Marie de Bourbon, fille de Charles et sœur de Louis.

Notes

[list=references]
[*]↑ Dès 1299 pour Louis de France (fils de Philippe III le Hardi), qui est appelé ainsi dans une comptabilité royale de préparatifs militaires, et quelques années plus tard notamment dans un acte du duc de Brabant (1304) et dans des lettres du prince de Galles (adressées à Louis de France)2,3. Le premier4,5 fils de roi de France à avoir pris le nom « de France » est Jean de France6 (fils de Philippe VI et futur roi Jean II) en avril 1328, juste après l'avènement de son père. Les premières7,8 filles de roi de France à avoir pris le nom « de France » sont les filles de Philippe V le Long (mais après l'avènement des Valois) : Jeanne de France9,10 (duchesse de Bourgogne) en 1335, Blanche de France11 en 1340. Avant ces dates, les enfants des rois de France ne portaient pas de patronyme et n'étaient désignés que par leur prénom et leur titre.
[*]↑ Le nom de Bourbon est pris pour la première fois en 1731 par l'infant Charles (fils du roi d'Espagne Philippe V), qui bat monnaie en se faisant appeler Charles Ier de Bourbon et Farnèse, duc de Parme et de Plaisance12.
[*]↑ L'infant Philippe (fils du roi d'Espagne Philippe V) prend le nom de Bourbon dès 1742 dans une lettre de marque13.
[*]↑ Naissance de Marie-Louise d'Orléans, fille aînée de Philippe de France, frère de Louis XIV.
[*]↑ Appelées « avant-noms » par Roland Mousnier18.
[*]↑ Louis de France, duc d'Orléans, frère de Charles VI, est appelé Loys filz de roy de France, frere de Monseigneur le Roy21.
[*]↑ Dès 1359, les filles du roi sont appelées collectivement filles de France ; on parle de la reine de France (Jeanne de Boulogne) et des filles du roi (Jean II), Jeanne de France (reine de Navarre) et Marie de France (future duchesse de Bar), en les appelant « madame la reyne et [...] mes dames ses filles de France »24,25 (ce sont en fait les belles-filles de la reine Jeanne, qui est la seconde épouse de Jean II).
[*]↑ Au début du XVe siècle, Jean Froissart dans ses Chroniques (livre IV) parle d'Isabelle de France (fille du roi Charles VI) en l'appelant « Ysabel fille de France »26.
[/list]



    Références

    • Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Famille royale française » (voir la liste des auteurs).

    [list=references]
  • ↑ P. 780 (édition de la Pléiade). En ligne [archive].
  • ↑ Lewis 1986, p. 235.
  • ↑ Van Kerrebrouck 2000, p. 180.
  • ↑ Lewis 1986, p. 237.
  • ↑ Van Kerrebrouck 1990, p. 96.
  • ↑ Hyacinthe Morice, Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, tirés des archives de cette province, de celles de France et d'Angleterre, des recueils de plusieurs sçavans antiquaires, et mis en ordre, t. I, p. 1350-1351 (notice BnF no FRBNF30981009), lire en ligne [archive]
  • ↑ Lewis 1986, p. 236 et 373.
  • ↑ Van Kerrebrouck 2000, p. 169-170.
  • ↑ Charles de Wignacourt, Observations sur l'échevinage de la ville d'Arras (notice BnF no FRBNF34098589), p. 151, lire en ligne [archive]
  • ↑ (en) Val Rozn, « Artois » [archive], sur Titles of European hereditary rulers, 9 juin 2010 (consulté le 21 avril 2018).
  • ↑ Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, t. XXXVI, année 1909, p. 302-303, lire en ligne [archive]
  • ↑ Hervé, baron Pinoteau, Christian Papet-Vauban et Jean de Vaulchier, État présent de la Maison de Bourbon : pour servir de suite à l’Almanach royal de 1830 et à d’autres publications officielles de la Maison, Paris, Le Léopard d’or, 2012, 5e éd. (1re éd. 1975), 101 p. (ISBN 978-2-86377-239-3), p. 20-21.
  • ↑ Don Phelipe de Borbon Por la Gracia de Dios Infante de España : (en) Reginald Godfrey Marsden, Documents relating to law and custom of the sea: 1649-1767, Londres, Navy Records Society, 1916 (notice BnF no FRBNF30890732, lire en ligne [archive]), p. 293.
  • ↑ Le Moniteur universel du 22 septembre 1824 : lire en ligne [archive]
  • ↑ Le Moniteur universel du 23 septembre 1824 : lire en ligne [archive]
  • ↑ État présent 1986, p. 39.
  • ↑ Contrat de mariage du duc de Bourbon en 1770 : Actes importants de l'histoire de France et autographes des hommes célèbres, p. 612-613, lire en ligne [archive]
  • a et b Roland Mousnier, Les Institutions de la France sous la monarchie absolue. 2, Les Organes de l'État et la société, Paris, Presses universitaires de France, 1980, 670 p. (ISBN 2-13-036307-5, notice BnF no FRBNF34650881), p. 98.
  • ↑ Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, Mémoires de Saint-Simon : nouvelle édition collationnée sur le manuscrit autographe, t. III, Paris, Librairie Hachette et Cie, 1881, 581 p. (notice BnF no FRBNF34023918, lire en ligne [archive]), p. 385.
  • a et b Dictionnaire de la conversation et de la lecture, t. XXIV, p. 318 (notice BnF no FRBNF30365300), lire en ligne [archive]
  • ↑ Van Kerrebrouck 1990, p. 234.
  • ↑ Ceci en vertu de l’article II d’un édit du 12 mars 1710 de Louis XIV.
  • ↑ Philippe de Montjouvent, Éphéméride de la Maison de France de 1589 à 1848,  éd. du Chaney, 1999, p. 19.
  • ↑ Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, t. IX, Règne de Philippe de Rouvre, 1349-1361, p. 146 (notice BnF no FRBNF34100487), lire en ligne [archive]
  • ↑ Van Kerrebrouck 1990, p. 41.
  • ↑ Laetitia Le Guay, Les princes de Bourgogne lecteurs de Froissart : les rapports entre le texte et l'image dans les manuscrits enluminés du livre IV des "Chroniques", p. 48 (notice BnF no FRBNF36979516).
  • ↑ Declaration du roy pour faire jouir Madame, sa sœur unique, du tiltre et qualité de fille de France, du vingt septiesme janvier 1599 : lire en ligne [archive]
  • ↑ http://www.heraldica.org/topics/france/declaration1599.htm [archive]
  • ↑ Lewis 1986, p. 236-237.
  • ↑ Chronique parisienne anonyme de 1316 à 1339 : lire en ligne  [archive]
  • ↑ Van Kerrebrouck 1990, p. 41.
  • ↑ Philippe de Montjouvent, Éphéméride de la Maison de France de 1589 à 1848, éd. du Chaney, 1999, p. 31.
  • ↑ D'après Saint-Simon, ce titre fut introduit à la Cour par Louis XIV lui-même : « Jamais Dauphin jusqu’au fils de Louis XIV n’avoit été appelé Monseigneur, en parlant de lui tout court, ni même en lui parlant. On écrivoit bien “Monseigneur le Dauphin”, mais on disoit “Monsieur le Dauphin”, et “Monsieur” aussi en lui parlant ; pareillement aux autres fils de France, à plus forte raison au-dessous. Le roi, par badinage, se mit à l’appeler Monseigneur ; je ne répondrois pas que le badinage ne fût un essai pour ne pas faire sérieusement ce qui se pouvoit introduire sans y paroître, et pour une distinction sur le nom singulier de Monsieur. Le nom de Dauphin le distinguoit de reste, et son rang si supérieur à Monsieur qui lui donnoit la chemise et lui présentoit la serviette. Quoi qu’il en soit, le roi continua, peu à peu la cour l’imita, et bientôt après non seulement on ne lui dit plus que Monseigneur parlant à lui, mais même parlant de lui, et le nom de Dauphin disparut pour faire place à celui de Monseigneur tout court. » (Saint-Simon, Mémoires, t. 7, chap. X).
  • ↑ Bulletin des lois du royaume de France, IXe série, 2e partie (Bulletin des ordonnances), no 2 (25 août 1830), p. 19, lire en ligne [archive]
  • a, b et c « Il n'y a jamais eu de princes de France, princes d'Artois, de Bourbon, d'Orléans, etc... Disons que le Gotha et le Glucksburg sont fautifs. Il y a des Enfants et Petits-Enfants de France (fils, filles, etc...). On parle aussi de Frère (Sœur) du Roi. Plus personne ne porte légalement le nom de France. Le reste était : Princes du sang (royal de France) » : Hervé Pinoteau, Héraldique capétienne, Paris, Éditions Patrice de La Perrière, 1979 (1re éd. 1954), 139 p. (ISBN 2863770040 (édité erroné), notice BnF no FRBNF36599636), p. 29.
  • ↑ Le Gaulois du 11 janvier 1884 : lire en ligne [archive]
  • ↑ L'Ouest-Éclair (journal républicain du matin) du 20 juin 1938 désigne Henri d'Orléans sous l'appellation de « prince Henri de France » : lire en ligne [archive]
  • a, b et c Saint-Simon, Mémoires, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, Gallimard, 1984, t. III, p. 428.
  • ↑ Philippe de Montjouvent, Éphéméride de la Maison de France de 1589 à 1848, éd. du Chaney, 1999, p. 51.
  • ↑ Histoire de la Maison Royale de France et des grands officiers, Père Anselme, 1728, t. III, p. 516, 517, 519.
  • ↑ Commentaire d'une lettre [archive] envoyée par Charlotte de Montpensier, Princesse d'Orange par mariage à son frère François de Montpensier, Prince Dauphin, comme héritier du Duc Louis III de Montpensier
  • ↑ Note en bas de page du livre RECUEIL DES LETTRES MISSIVES DE HENRI IV, par M. BERGER DE XIVREY, Tome 1 sur Wikisource

Bibliographie[*]Andrew W. Lewis (trad. de l'anglais par Jeannie Carlier), Le Sang royal : la famille capétienne et l'État, France, Xe-XIVe siècle [« Royal succession in capetian France »], Paris, Gallimard, 1986, 436 p. (ISBN 2-07-070514-5, notice BnF no FRBNF34902845)
[*]le baron Pinoteau, Fabien Gandrille et Christian Papet-Vauban (préf. Alphonse de Bourbon, ill. Claude Le Gallo), État présent de la Maison de Bourbon : pour servir de suite à l’Almanach royal de 1830 et à d’autres publications officielles de la Maison, Paris, Le Léopard d’Or, 1986, 3e éd. (1re éd. 1975), 244 p. (ISBN 2-86377-046-2, notice BnF no FRBNF34979248)
[*]Patrick Van Kerrebrouck, avec la collaboration de Christophe Brun et de Christian de Mérindol, Les Valois, Villeneuve-d'Ascq, coll. « Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France » (no III), 1990, 735 p. (ISBN 2-9501509-2-6, notice BnF no FRBNF37663057)
[*]Patrick Van Kerrebrouck (préf. : lettre-préface de Monseigneur le duc d'Anjou ; préface de Hervé Pinoteau), Les Capétiens : 987-1328, Villeneuve-d'Ascq, coll. « Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France » (no II), 2000, 766 p. (ISBN 2-9501509-4-2, notice BnF no FRBNF40169955)
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MessageSujet: Une définition de la société de cour    1682: Entrer en voiture dans la cour Royale Icon_minitimeVen 13 Juil - 9:48

Une définition de la société de cour


Définir avec précision la société de cour s’avère être une tâche ardue.

En effet, les différentes estimations de la population de la cour de Versailles oscillent entre 3 000 et 8 000 personnes selon les critères retenus.

Faut-il intégrer au comptage l’ensemble de son personnel ?

Faut-il considérer tous les courtisans ?

Quelle part de cette population est-elle directement concernée par le fonctionnement quotidien de la cour ?

Il faut exclure, du groupe des familiers, la noblesse qui bénéficie des honneurs de la cour (À partir du règlement de 1732, bénéficier des honneurs de la cour accorde un certain nombre de privilèges dont celui, pour les hommes de monter dans les carrosses du roi pour la chasse, et celui, pour les femmes d’être présentées aux roi et à la reine. Il faut, pour les postulants prouver 300 ans de noblesse), étudiés par François Bluche  (F. Bluche, Les honneurs de la cour, Paris, 1957)

 Cette noblesse, souvent originaire de province, ne vit pas à la cour de manière permanente, et le fait même de s’y montrer et d’en exiger un certificat montre en soi que ce privilège est inhabituel.

Cette petite noblesse, présentée épisodiquement à la cour, constitue le cercle externe de la société de cour.

Elle n’en fait pas partie, mais contribue à en diffuser le modèle.

Il faut considérer au même titre ce qu’on pourrait appeler les courtisans épisodiques: magistrats des cours supérieures et membres de l’Université ou du corps de ville, banquiers et financiers, grands bourgeois et marchands qui viennent à Versailles deux à trois fois par an, pour y entretenir des relations ou traiter des affaires.

Ceux-ci ne font pas partie de la société de cour, même s’ils en dépendent étroitement.

Si l’on définit cette société de manière plus précise, le critère de différenciation principal concerne le logement permanent à la cour.

En effet, seuls les logés participent quotidiennement à la vie de cour et contribuent à l’organiser.

Les différents états des logés permettent ainsi de définir précisément la société de cour vivant de manière quasi permanente à Versailles  (Les états des logés de 1741 et 1787 donnent ainsi les numéros, tailles, situations et descriptifs des appartements du château de Versailles, ainsi que le nom de leurs occupants numérotés.)

Si l’on croise ce critère avec celui de la naissance, ce qui permet de ne retenir que la noblesse et d’exclure le personnel subalterne, on arrive à définir un groupe social cohérent: la haute noblesse de cour, toujours titrée, cumulant les charges et les pensions et vivant dans la commensalité du roi.

Cette haute noblesse n’est absolument pas homogène mais s’organise de manière très hiérarchisée en fonction des trois critères principaux que sont la naissance, les titres et la fonction.

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MessageSujet: Re: 1682: Entrer en voiture dans la cour Royale   1682: Entrer en voiture dans la cour Royale Icon_minitimeVen 13 Juil - 9:56

Les critères de différenciation et les différents groupes


La naissance reste le critère principal certifiant la qualité du lignage, du nom et du sang.

Critère d’exclusion par excellence, la naissance marque les limites de la mobilité sociale à l’intérieur de ce groupe.

La naissance isole ainsi clairement l’ensemble de la famille royale qui constitue le premier cercle autour du roi; ce cercle s’organise lui-même en fonction de la proximité à la couronne. M. de Sainctot, Grand Maître des cérémonies, définit la famille royale de la manière suivante:

Citation :
« Je distingue toutes les personnes du sang royal en trois ordres. Le premier enferme les fils et les filles, les petits-fils et petites-filles d’un roi régnant, c’est ce que j’appelle famille du roi. Le second comprend les fils et filles, petits-fils et petites-filles d’un roi défunt, c’est ce que j’appelle famille royale. Le troisième est composé généralement de tous les autres princes et princesses du sang, c’est ce que j’appelle famille des princes du sang.

Une seule maxime règle le pas entre ces trois ordres, c’est la proximité du sang. Ainsi toutes les personnes de premier ordre ont absolument la préséance sur toutes les personnes du second et du troisième, mais dans chacun de ces ordres, trois maximes règlent le pas.

De prince à prince, c’est la proximité de la couronne.

De prince à princesse, c’est le droit à la couronne.

De princesse à princesse, c’est la proximité du sang.

Suivant la première de ces trois maximes, les fils aînés d’un dauphin avaient le pas sur les fils du roi, mais les filles du dauphin suivant la seconde maxime le devaient aux fils du roi et même aux filles du roi suivant la troisième »(Archives Nationales, k 1712)

D’après la définition de Sainctot, on peut voir que les deux critères déterminants sont le sang et le sexe, donc la capacité à succéder à la couronne; ce qui place toujours les femmes dans un rang inférieur.

Quant à la primauté accordée au sang, celle-ci a tendance à se renforcer à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle, dans un double mouvement de réaction nobiliaire général et de volonté royale de privilégier sa propre lignée dans un but dynastique.

Cette préoccupation se lit par exemple dans la place intermédiaire accordée par Louis XIV aux princes légitimés. Ceux-ci occupent, à partir de 1711, une position intermédiaire entre la famille royale au sens large et le reste de la noblesse de cour.

Ils jouissent des mêmes honneurs que les princes du sang dans les cérémonies publiques.

Cette intrusion ne va pas sans susciter des contestations permanentes, de la part des princes du sang qui craignent que leurs prérogatives ne soient remises en cause, et de la part des ducs et pairs qui refusent ce rang intermédiaire: les uns et les autres multiplient les mémoires et les contre-mémoires sur le sujet.

Le second critère de différenciation concerne le titre de noblesse et structure le troisième cercle autour de la personne royale.

Au sommet de la hiérarchie nobiliaire, le titre de duc et pair confère ainsi un rang particulièrement enviable à la cour. Hormis le droit de siéger au parlement, les ducs et pairs et les simples ducs jouissent des mêmes honneurs à la cour qui les isolent nettement du reste de la noblesse.

Ils ont l’entrée de leur carrosse dans la cour royale, le droit de draper leur carrosse et leurs gens de maison de noir pour le deuil de la cour; les duchesses peuvent s’asseoir sur des tabourets au cercle de la reine et aux repas du roi; les ducs et duchesses ont droit a des pliants chez les petits-enfants de France, un fauteuil chez les princes du sang et à un carreau de pied à la messe.

Le rang entre eux est réglé selon l’ancienneté de l’érection du duché ou de la pairie.

On privilégie donc l’ancienneté du lignage mais surtout la fidélité au roi.

Il faut surtout retenir que le titre de duc et pair récompense avant tout le service du roi: service militaire mais aussi, et de plus en plus, le service de sa Maison.

Toutefois, le statut des pairs soulève de nombreuses questions à la fin du XVIIe siècle.

Le rang des pairs est ainsi l’objet d’âpres discussions.

La plupart des ducs et pairs, comme Saint-Simon (Saint-Simon, Mémoire présenté au Régent sur les prérogatives que les ducs ont perdu sous la Régence, Archives Nationales, k 1712), prétendent représenter les anciens pairs du royaume et être les conseillers naturels du monarque et, de ce fait, jouir de prérogatives particulières.

Pour les princes du sang, au contraire, la pairie n’est plus qu’un titre honorifique, conféré par le roi, et de surcroît multiplié à partir de la fin du XVIe siècle, ce qui en amoindrit la valeur.

Les princes du sang utilisent notamment l’argument de la participation au sacre.

Les anciens pairs laïcs du royaume ne sont pas représentés par les pairs modernes mais par les princes du sang.

Les princes du sang utilisent également l’argument de l’âge d’admission au parlement: 25 ans pour les ducs et les comtes et 15 ans pour les princes du sang, qui sont considérés comme « pairs nés »

Cette place particulière accordée aux ducs et pairs est également contestée par une partie de la noblesse.

Les sources regorgent de plaintes ponctuelles adressées au roi contre les ducs et pairs ou les princes étrangers, comme par exemple: Les plaintes de la noblesse de France contre les prétentions des maisons de Lorraine, Bouillon et Rohan (Archives Nationales, k 1720) datant de 1773.

L’ensemble de ces récriminations se trouve théorisé et synthétisé par Henri de Boulainvilliers (H. de Boulainvilliers, Essai sur la noblesse de France, contenant une dissertation sur son origine et son abaissement, Amsterdam, 1732) qui refuse absolument toute idée de rang au sein de la noblesse.

Pour lui, la noblesse est un corps unique hérité des Germains qui ne suppose aucune différenciation.

Cette idée se double d’une réflexion politique.

La noblesse est l’héritière des anciens chefs francs entourant le prince.

Elle doit être la première des conseillères du monarque, qui n’est que le premier entre ses pairs.

Ainsi, Boulainvilliers refuse l’idée de monarchie absolue et considère que la noblesse dans son ensemble constitue la Nation.

Il réfute donc l’exclusivité de la participation des pairs au pouvoir.

Dans son Mémoire de la noblesse de France contre les ducs et pairs (H. de Boulainvilliers, Mémoire de la noblesse de France contre les ducs et pairs, La Haye, 1717), il s’élève contre la prétention des pairs, qui ne peuvent en aucun cas représenter les anciens grands feudataires du royaume et ne bénéficient que d’un titre honorifique, par ailleurs trop largement distribué.

Contestations et mobilité sociale


À partir de cet exemple, on peut constater que les contestations entre les rangs sont nombreuses et souvent très virulentes.

Deux groupes font l’objet de discussions: les princes légitimés et les ducs et pairs.

Leur point commun est de devoir leur promotion à la faveur royale.

Il faut revenir sur ce point à l’importance que revêtent les mécanismes de représentation.

Dans la société de cour, paraître c’est être, et tous les signes et les symboles marquant les rangs définissent précisément la place de chacun.

Ainsi de nombreux mémoires, souvent volumineux, traitent de considérations qui peuvent paraître infimes, comme la longueur de la traîne d’une robe ou le droit de s’asseoir face à tel ou tel prince.

Cette littérature montre l’importance que revêt la mécanique de la représentation.

Le cérémonial, qui règle les rangs, gagne constamment en complexité au cours des XVIIe et XVIIIe siècles.

Pour arbitrer les différends, le roi est souvent obligé d’intervenir directement et d’imposer un règlement.

Pour régler le problème des préséances entre princesses du sang, Louis XIV trouvera nécessaire d’édicter un règlement en 1710 
(Archives Nationales, o 281. Ce règlement stipule en particulier le droit pour les filles et petites filles de France de conserver leur rang après leur mariage sans adopter celui de leur mari. C’est un moyen d’éviter l’encombrement matrimonial au plus haut niveau résultant des réticences des filles à se marier dans un rang inférieur)

Pour récompenser tel ou tel groupe, distinguer tel ou tel individu, il peut être amené à faire des exceptions ou plus fréquemment à multiplier les distinctions.

Le cérémonial s’enrichit donc d’ajouts successifs qui tendent à régler le moindre détail de toute manifestation publique.

Cette question rejoint celle de la mobilité sociale au sein de la société de cour.

D’autres critères de différentiation jouent de manière déterminante: la notion de mérite individuel et la capacité à servir l’État et le roi efficacement et fidèlement.

Le service du roi accélère ainsi une promotion sociale, entamée auparavant.

De nombreux ducs et pairs doivent leurs titres à leurs fonctions dans la Maison du Roi.

On peut citer l’exemple de Roger du Plessis-Liancourt (Roger du Plessis-Liancourt: 1598-1674), comte de Beaumont sur Oise, duc de la Roche-Guyon en 1643, duc et pair en 1663.

Ce titre récompense les services personnels et ceux de la famille.

Son père était Grand Louvetier; lui-même occupe la fonction de Premier Gentilhomme de la Chambre de 1624 à 1649.

Plus exceptionnelle encore, est la promotion de la famille Potier.

René Potier est ainsi fait successivement, comte de Tresmes puis duc de Tresmes en 1648, pair en 1663.

Il est aussi Premier Gentilhomme de la Chambre à partir de 1669.

Ce type d’ascension sociale est plus rare et plus limitée au XVIIIe siècle, les grandes charges de la Maison du roi étant souvent occupées par de véritables dynasties de grands serviteurs du roi.

Mais le service du roi et des princes reste encore un des moyens les plus sûrs de conclure un beau mariage (Sur cette question, les Mémoires de Saint-Simon, racontent comment l’auteur tient à conclure un mariage avec la fille du duc de Beauvilliers, Premier Gentilhomme de la chambre) et de se constituer une clientèle.

Il s’intègre de plus en plus aux stratégies familiale qui tendent à concentrer les charges dans une même maison.

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MessageSujet: Le cérémonial de cour: quelques exemples de fonctionnement    1682: Entrer en voiture dans la cour Royale Icon_minitimeVen 13 Juil - 10:09

Le cérémonial de cour: quelques exemples de fonctionnement

Une typologie



Selon la typologie définie par Ralph Giesey dans ses analyses sur les rites royaux (R. Giesey, Cérémonial et puissance souveraine, Paris, 1987) et les funérailles (R. Giesey, Royalfunerary ceremony in Renaissance France, Genève, 1960), reprise par Michèle Fogel dans Les cérémonies de l’information(M. Fogel, Les cérémonies de l’information du XVIe siècle au milieu du XVe siècle, Paris, 1989), le cérémonial royal se déploie en quatre cérémonies: le sacre, l’entrée, le lit de justice et les funérailles.

On peut compléter cette typologie en lui ajoutant deux autres types de cérémonies: les cérémonies de type familial, marquant des événements comme les naissances, baptêmes, mariages, funérailles princières et celles qui associent l’ensemble de la noblesse de cour.

Enfin, il faut considérer l’étiquette quotidienne, la « mécanique de cour » pour reprendre l’expression de Norbert Elias (N. Elias, op. cit)

Ces deux derniers aspects du cérémonial, moins étudiés que les précédents, constituent véritablement le cérémonial de cour dans ses manifestations quotidiennes ou événementielles et mettent en scène l’ensemble de la société de cour à la fois en tant qu’actrice et spectatrice.


Quelques exemples de cérémonies



L’exemple du double mariage des duc de Bourbon et prince de Conti qui se déroule à Versailles le 09 Juillet 1713 est particulièrement éclairant.

La relation faite par Desgranges (Archives Nationales, k 577), Maître des cérémonies, est accompagnée d’un plan de la chapelle indiquant les places de chacun (Plan n° 1 en annexe)


Le fauteuil du roi, placé au centre d’un grand tapis, occupe le centre de l’assemblée.

Derrière lui et sur le même tapis, on trouve la famille royale au sens le plus étroit du terme, à savoir le duc et la duchesse de Berry, héritiers du trône en 1713, et juste derrière, le duc et la duchesse d’Orléans.

Ces quatre personnages sont ainsi clairement isolés des autres princes du sang.

Autour du tapis, sont placés les princes du sang et les princes légitimés selon leur rang.

Le roi est précisément placé au centre de la nef de la chapelle, les princes forment un demi-cercle autour de lui, le devant étant ouvert vers l’autel.

Ce plan de cérémonie met particulièrement en évidence l’organisation hiérarchisée de la haute noblesse de cour et la logique de représentation du pouvoir.

Le roi s’inscrit ainsi comme le centre de toute représentation publique et met en scène son pouvoir politique, se posant comme le concurrent ou du moins le complément indispensable, de la représentation religieuse.

Cette cérémonie particulière met aussi en relief les conflits et les oppositions au sein de la société de cour.

Desgranges  relate ainsi un conflit entre la princesse de Condé et le duc du Maine.

Pour la première, les princes légitimés doivent être placés derrière les princes du sang.

Pour le duc du Maine, ils ont le même rang, comme le rappelle un brevet du roi de 1711.

Une fois encore le roi tranche en faveur des princes légitimés et leur accorde la même position que les princes du sang autour de lui.


Les obsèques princières sont aussi l’occasion de mettre évidence ce type de fonctionnement.

La participation de la noblesse de cour est ici plus large, mais s’organise toujours selon les mêmes modalités.


On trouve une masse documentaire importante sur les obsèques de la duchesse douairière d’Orléans (Louise-Henriette de Conti, duchesse d’Orléans: 1726-1759)

On y trouve une liste de dames chargées de garder le corps de la duchesse, ainsi que des plans (Plan n° 2 de la cérémonie des funérailles au Val de Grâce fourni en annexe) précisant la position de chacun pour l’exposition à visage découvert, la chambre de dépôt et les funérailles.


La séparation est ici nette entre hommes et femmes.

Seules les femmes gardent le corps de la duchesse.

Outre les prêtres, les seuls hommes autorisés à participer aux funérailles, sont les officiers de la maison de la défunte.

Dans la chambre de dépôt, les prêtres de la paroisse et les Feuillants encadrent les entrées de la pièce.

De chaque côté de l’estrade, on trouve, à droite, les dames de la duchesse d’Orléans, à gauche les dames invitées, et derrière, respectivement, les femmes de chambre et les écuyers.

Les obsèques sont donc totalement du ressort de la maison du défunt à l’exclusion de la famille.

Aux funérailles, ce sont encore les officiers et les dames de la duchesse qui participent au premier rang, l’organisation de l’espace suivant toujours un modèle concentrique.


On trouve le même type de plan pour certaines fêtes de cour.

On peut prendre l’exemple d’un bal paré, donné à la cour en 1745, dont il reste un plan détaillé en annexe (plan n° 3 en annexe)


Là encore, le roi et la reine sont placés au centre du dispositif, entourés du dauphin, de la dauphine et des princesse du sang; les princes et les seigneurs étant placés en symétrie au fond de la salle, les dames sur les côtés.

Ces trois exemples montrent la réalité du concept de centre-périphérie et son application concrète pour comprendre l’organisation et le mode de fonctionnement de la cour.

La cour se définit de manière théorique selon un système de cercles successifs que le cérémonial, suivant une logique de représentation très rigoureuse, permet d’exprimer de manière très minutieuse.


La construction de l’État en France sous l’Ancien Régime suit le modèle des relations centre-périphérie.

À partir de la centralisation de plus en plus marquée de l’État, le pouvoir politique s’affirme et se met en scène.

Le milieu de la cour met particulièrement en évidence ces relations de domination et leurs principaux relais.

Les mécanismes de la représentation au sein de la cour forment un langage symbolique complexe.

La cour de France fonctionne selon une logique de représentation dont les premiers spectateurs sont aussi les premiers acteurs.

Le cérémonial de cour manifeste ainsi une véritable modélisation des relations centre-périphérie.


Se pose alors la question de la diffusion de ce modèle.

La cour sert aussi de centre par rapport au royaume considéré comme une vaste périphérie.

Cette question rejoint celle des processus de diffusion de l’information.

La cour assure sa propre publicité par le biais de journaux et de gazettes qui relatent l’ensemble des cérémonies et détaillent les participants.

Les correspondances des membres de la haute noblesse, les relations des ambassadeurs, la présentation au roi et à la reine des courtisans épisodiques concourent également à diffuser le modèle curial en Europe et en province.

Tout concourt donc à faire de Versailles un point de passage obligé, un centre politique et culturel.

Cette logique s’affaiblit toutefois dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Le mode de vie de Louis XV et surtout Louis XVI se détache en partie des fastes du cérémonial, pour préférer une vie plus intime et familiale qui affaiblit les logiques de représentation.

Le processus est surtout visible à la fin du siècle où le cérémonial se désincarné et perd de sa capacité d’attraction pour les courtisans.

Surtout, il faut noter l’évolution vers de nouvelles formes de sociabilité intellectuelle qui intéressent directement la noblesse de cour.

L’hôtel aristocratique parisien concurrence ainsi fortement le séjour à Versailles.

Toute une partie de la vie culturelle et intellectuelle est reprise en main par la haute noblesse et éclate en de multiples foyers.

Les salons aristocratiques du XVIIIe siècle reflètent ainsi l’évolution globale de la société intellectuelle qui privilégie les réunions plus intimes et plus libres, ainsi que la diversité des participants, tendant à une fusion des élites nobiliaires et bourgeoises et à une promotion des notions de mérite et de talent.

Il faut donc considérer au XVIIIe siècle, l’évolution vers un centre culturel bipolaire dont les deux composantes sont parfaitement complémentaires, et où les deux facettes d’une même culture politique s’exposent.

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