Sulpice
Nombre de messages : 318 Date d'inscription : 27/07/2018
| Sujet: C'est la faute à Voltaire ! Jeu 30 Aoû - 8:26 | |
| Ouais ! Marre de ces espèces de fautes ! C'est la faute à Voltaire. Mais aussi à Diderot, Bernanos ou bien encore Mauriac si l'on commet cette espèce d'erreur au quotidien. Car remettons les pendules à l'heure! Emprunté au latin classique species «apparence», «type», le terme espèce est depuis son premier emploi, au XIIe siècle, un mot au féminin. On le retrouve à la fois dans le sens de «signe, révélation», «apparence», «catégorie», «type». Puis, patatras au XVIIIe siècle! L'aristocrate décide d'employer le mot «espèce» au masculin pour signifier sa différence avec les roturiers, explique le linguiste Claude Duneton. C'est ainsi que le libertin Duclos put écrire en 1751: «L'espèce est l'opposé de l'homme de considération.» Très apprécié pour son aspect péjoratif, l'espèce passe alors chez les écrivains. Voltaire écrit «un espèce de grand homme», Victo Hugo «un espèce de maure» et Claudel «et quant aux Arabes, tous ces espèces de prophètes à la manque». Non content d'être du mauvais genre, l'«espèce» est aussi de mauvais genre et s'emploie pour insulter. «Espèce d'abruti», «espèce de dindon»... Au vocatif, le mot dépossédé de masculin ou de féminin permet de rendre la femme et l'homme égaux devant l'injure. Qu'à cela ne tienne tout de même! De nos jours, l'espèce doit toujours être employée au féminin. Et ce, «quel que soit le genre de son complément», précise l'Académie française. Pour être correct, on dira donc «c'était une espèce de résumé abscons.» http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/ _________________ I'll have to go to Las Vegas or Monaco
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cassos
Nombre de messages : 323 Date d'inscription : 31/10/2017
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