07 décembre 1791: Louis Marie Narbonne Lara

 

Merci à tous les deux pour ces photos éclairantes.

J'en profite pour souhaiter la bienvenue à desHayes dans notre forum.

Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Afin d'éviter de faire digresser le Sujet sur Louis Marie Narbonne Lara, j'ai pris sur moi de créer un nouveau Sujet dévolu à l'accueil de notre Ami desHayes.
https://maria-antonia.forumactif.com/t50497-accueil-de-notre-ami-deshayes#400268

Merci de bien vouloir vous y rendre pour accueillir notre Ami chaleureusement dans notre Forum.

Bien à vous

madame antoine

Airin a écrit:

Merci à tous les deux pour ces photos éclairantes.

J'en profite pour souhaiter la bienvenue à desHayes dans notre forum.

Merci Airin

Je mène des recherches sur une branche de ma famille dont Louis de Narbonne fut un contributeur illégitime.
Ce n'est pas une situation exceptionnelle dans la vie de ce descendant de la famille royale, qui eut plusieurs maitresses et enfants hors de son mariage.

L'ascendance de Louis de Narbonne en revanche fait débat, et pour le moment les deux hypothèses les plus prometteuses sont celles de Louise de France, benjamine de Louis XV, ou sa sœur ainée Adelaïde de France qui fut sa marraine et finança sans compter ses frasques, se chargeant de le pousser vers des nominations officielles. Narbonne accompagnera d'ailleurs sa marraine Adélaide et sa soeur Victoire de France sur le chemin de l exil et revint recueillir son dernier souffle à Trieste en 1800.

Louis de Narbonne ne pouvait pas être fils de Jean-François de Narbonne, celui-ci ayant été dramatiquement blessé en 1746. On a beaucoup parlé de son origine, de manière parfois inconséquente. Son biographe, Emile Dard, établit assez raisonnablement qu'il était très probablement fils de Louis XV et de la comtesse de Narbonne. (Prométhée)
Liaison avec Mme de Staël, grâce à laquelle il gagna la confiance des constitutionnels et devint ministre. Sans elle il n'aurait pas eu le faux passeport qui lui permit de s'enfuir en Angleterre, sauvant sa vie.
Citations
«Mme de Staël a un ami et cet ami est Narbonne, ex-ministre de la Guerre; ils sont inséparables. Narbonne est un des hommes les plus aimables que j'aie jamais vus. A une connaissance très étendue des hommes, du monde et de la littérature, à un fonds inépuisable de gaieté et d'entrain, à un esprit qui étincelle continuellement dans tout ce qu'il dit et fait, il allie ce complet effacement de soi, cet abandon modeste à ce qui l'entoure qui ne se trouve d'habitude que dans la pure conscience de sa propre valeur, ainsi que cette franchise chevaleresque de l'ancien régime qui est si rare de nos jours et semble un miracle sur terre. Vous ne trouverez donc point étrange que Mme de Staël soit attachée à cet ami, d'autant moins quand je vous dirai qu'on lui a imposé un mari qui n'aurait pas été capable d'inventer la recette d'un plat de pommes de terre et encore moins la poudre. Et vous ne trouverez point étrange non plus que Narbonne, au moyen d'un certain nombre de stratagèmes, afin de concilier son coeur avec sa raison, ait quitté l'armée pour aller à Paris où l'appelait son amie. Il s'y trouvait secrètement mais sa présence y était connue. On voulait sa tête, on le suivait et on parlait de perquisitionner dans sa maison. Quand vous vous souviendrez que les Jacobins sont les ennemis mortels de La Fayette, de Narbonne et de tous les hommes courageux qui se sont rattachés à eux; que le 10 août a donné un pouvoir illimité à cette horde de malfaiteurs et, de plus, que Narbonne était le premier sur la liste des victimes dont leur soif de sang voulait s'assouvir, vous pourrez vous représenter la frayeur dans laquelle se trouvait Mme de Staël lorsque, le 14 août au matin, j'entrai dans sa chambre. Quand Mme de Staël eut appris l'arrivée de Narbonne en Angleterre, elle lui écrivit chaque jour pour lui dire son bonheur et sa passion. «Ah mon ami, lui disait-elle le 25 août, quel sentiment j'ai éprouvé ce matin, qu'il efface de peines, qu'il porte à remercier l'Etre suprême qui m'a si délicieusement sauvé la vie! Depuis quatre mois qu'un poison sûr ne me quitte pas, je puis enfin espérer qu'il me deviendra inutile, que ton enfant verra le jour et que je serrerai tant que je vivrai dans mes bras son père adoré, son père, objet d'un culte si tendre et si passionné. Laisse-moi me livrer à ce premier mouvement de mon âme! Tu ne sais pas à quels dangers tu as échappé! Ces hommes cruels avaient juré ta perte, ils prétendaient avoir trouvé des papiers qui vous compromettaient horriblement et, tout injuste que cela est, ils se croyaient sûrs de votre condamnation. Voilà ce que j'ai su depuis, voilà.»
Ailleurs, dans un style doucereusement calomniatoire: Pour mieux résister à la Gironde, Louis XVI a modifié son ministère sous l'influence des feuillants, en particulier de Lameth. La guerre passe aux mains d'une espèce de chérubin militaire, un colonel de trente-cinq ans, le comte de Narbonne-Lara, fils naturel de Louis XV, élevé, choyé par Mme Adélaïde et ses soeurs. Beau, plein de présomption et d'éloquence, il est attaché à la monarchie et pourtant patriote.
Mme de Staël, sa maîtresse, Talleyrand, son ami, à force de le vanter dans les salons, lui ont fait une réputation précoce. Il a passé ainsi les coteries au pouvoir. Partisan d'une guerre, non point à l'Empire trop redoutable, mais aux électeurs rhénans qui ont ouvert les bras aux émigrés et ont permis le rassemblement de l'armée de Condé, Narbonne y voit le moyen de détourner l'attention des problèmes intérieurs et de rendre par une campagne heureuse prestige et popularité au roi." (H Bourjade)
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Le 14 décembre 1791, étant devenu l'amant de Mme de Staël, il est nommé ministre de la Guerre par la nouvelle assemblée constituante, et il fait un discours à la Constituante pour demander d'entreprendre une guerre de conquête : ""Il faut faire la guerre, le sort des créanciers de l'État en dépend."
L'entrée en guerre se fit contre l'Autriche le 20 avril 1792.
Il fit ses études chez les Oratoriens au collège de Juilly. Il entra ensuite dans l'armée, d'abord dans l'artillerie puis chez les dragons. Il y brûla les étapes, devenant capitaine à 18 ans puis colonel à 28. Le ministre des Affaires étrangères Vergennes le repéra alors et en fit un de ses secrétaires. À la mort du ministre, il reprit du service et devint en 1789 colonel du régiment de Piémont.
Au début de la Révolution, il embrassa les idées nouvelles et se lia à des nobles libéraux tels que le duc d'Aiguillon. En 1790, alors qu'il se trouvait en garnison à Besançon, il parvint à maintenir l'ordre malgré des troubles et fut nommé commandant en chef de la garde nationale du Doubs. Il revint toutefois à Paris, où il devient célèbre en étant l'amant de Madame de Staël. En 1791, Narbonne accompagna à Rome les tantes de Louis XVI : Mesdames Adélaïde et Victoire, ses supposées demi-sœurs.
Maréchal de camp nommé par le roi, il devint ministre de la guerre le 6 décembre 1791. Ni Louis XVI ni Marie-Antoinette ne l'appréciaient, mais sa nomination devait barrer la route à La Fayette que la famille royale détestait. En vue de la guerre prochaine, Narbonne visita les frontières du royaume pendant son ministère, et fit, à la suite de ce voyage, un brillant rapport à l’Assemblée législative sur les ressources militaires de la France ; il organisa trois armées sous les ordres des généraux Rochambeau, Luckner et La Fayette. "
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Marie_de_Narbonne-Lara

Merci beaucoup Yann Sinclair pour ces informations

Quelques faits complémentaires qui sont dans le domaine public.

Narbonne fut le père et cela est reconnu dans les lettres de Mme de Stael de ses deux garçons Auguste et Albert, reconnus par M. de Stael moyennant finance.

Ces deux branches Staël se sont éteintes.

Plus intéressant, Narbonne participa avec Mme de Staël et M. Bertrand de Molleville à une des toutes dernières tentatives pour soustraire la famille royale aux révolutionnaires. Cette évasion passait par la Normandie. Il fut aidé pour cela par un financier qui avait été fournisseur et partenaire de Necker, père de Mme de Stael. Le plan tourna court, car des nombreuses fuites apparurent, notamment à Rouen. Le projet passait par une evasion via une galerie souterraine partant des Tuileries et menant à la Seine où un bateau aurait attendu.

Si quelqu'un en sait davantage, je suis preneur.

Enfin Narbonne proposa de prendre la place de Louis XVI et de monter à l échafaud.