le 20 juin 1792

Le contexte est mauvais pour la révolutions. Ses armées ont essuyé des revers qui laissent présager le pire. L'assemblée fait voter deux décrets, l'un (27 mai) prescrit la déportation des prêtres réfractaires, l'autre (29 mai) ordonne le licenciement de la garde constitutionnelle du roi.

Louis XVI se sent attaqué par les deux. Aussi pose-t-il son véto. L'insurrection, qui couvait, explose. Le 20 juin, chauffée à blanc par des agitateurs, la foule force les grilles des Tuileries.

Elle pénètre dans les appartements. Pendant des heures, la famille royale devra supporter sa haine et son mépris, chacun faisant preuve d'héroïsme. Louis XVI qui montre que son coeur ne s'accélère pas sous la peur, Elisabeth qui veut épargner Marie Antoinette en se faisant passer pour elle. La reine, vers qui converge toute la rage, qui garde la tête haute.

Une grande journée de honte dans l'Histoire de France !

C'est lors de cette terrible journée que les poissardes ont eu affaire à la femme qu'était Marie-Antoinette : bien différente de la tigresse qu'on leur avait décrite et qu'elles ont pu Lui exprimer le regret de leur erreur.
C'est, en effet, une mère qui ne pense qu'à défendre Ses enfants que le peuple découvre là. Elle gagne ainsi sa (relative) sympathie. Alors que Louis XVI, accompagné par Madame Elisabeth (que l'on prend pour la Reine et qui demande à ne pas les détromper pour donner du temps à sa belle-soeur pour leur échapper), fait preuve d'une grande bravoure en prenant la main d'un grenadier et la posant sur son coeur , il lui demande "Croyez-vous que je tremble?".

Bien à vous.

J'en suis, dans mes lectures, précisemment au récit de cette journée... Et je dois avouer que mon rythme, jusqu'ici soutenu, s'est considérablement ralenti (depuis la fuite à Montmédy, je ne cesse de ralentir en fait).

C'est tellement lamentable, triste, toute cette débauche de haine et de violence. Que ce me semble injuste ...

Cette journée a été éprouvante pour la famille royale, et pour cause ils ont subi en une journée : angoisse, menaces, humiliation et injures.
Ils ont même forcé Louis-Charles et son père à mettre la cocarde tricolore...Louis XVI admettons mais mêler un enfant à tout ça est vraiment pitoyable...

Voir défiler toute la journée une populace ivre, grossière et dangereuse a dû être l'enfer...

Citation :

C'est tellement lamentable, triste, toute cette débauche de haine et de violence. Que ce me semble injuste

C'est d'autant plus lamentable que cette horde qui a envahi les Tuileries avait été excitée savamment depuis des jours et des jours. On leur avait tellement bourré le mou qu'ils étaient prêts à tout.

Et Pétion, le maire de Paris ,a été plus qu'incompétent lors de cette journée...il n'a rien fait pour calmer les parisiens...

En voici un peu plus sur lui

Pétion de Villeneuve Jérôme (1756 - 1794)

Député aux états généraux en 1789, il se fait remarquer à l'extrême gauche de la Constituante aux cotés de Robespierre, son compagnon. Au retour de Varennes, les deux compères sont nommés « L'inflexible et l'incorruptible ». Il devient maire de Paris en 1791 et se rapproche de la Gironde, il reste neutre lors des massacres de septembre. Il est ensuite président de la Convention tout en dirigeant le club des Jacobins. Il fut inclus dans les proscrits girondins du 2 juin 1793 et s'échappa. Il tenta vainement de soulever la Normandie et se réfugia dans le Bordelais où, traqué, il se suicida. On retrouvera son corps dans les bois, à moitié dévoré par les loups.

En parlant de Pétion, Louis XVI l'a bien remis à sa place le lendemain, comme le montre cet échange :

Pétion : Sans les mesures de prudence que la municipalité a prises, il aurait pu arriver des événements beaucoup plus fâcheux, non pas pour votre personne, parce que vous avez pu vous apercevoir qu'elle, elle a été respectée.

Louis XVI : Est-ce me respecter que d'entrer chez moi à main armée, forcer ma garde et briser mes portes? Ce qui s'est passé hier est un vrai scandae pour tout le monde! Taisez-vous, faites votre devoir : vous répondez de la tranquillité de Paris, et vous m'en répondrez. Adieu.

Cette journée a été une véritable honte, mais elle est toute à la gloire de la Famille Royale, dont chacun des membres s'est magnifiquement comporté face à ce cauchemar.

Belle réplique, en effet ! Et qui, une fois de plus, montre un homme tout sauf mou et indécis.

Dès qu'on touchait à la sécurité de ses proches, Louis XVI savait être persuasif et franc

Pétion a beau dire ce qu'il veut, il a plus subi et observé cette journée que contrôlé quelque chose...pour lui "pas de blessés" ça veut dire "tout va bien heureusement que j'étais là"...il oublie les menaces, les intrusions, les humiliations etc...

Citation :

il a plus subi et observé cette journée que contrôlé quelque chose

Les factieux avaient peut-être enclenché un processus qu'ils n'étaient plus capables de contrôler.

Ah oui ça complètement je suis d'accord!

Il aurait fallu maîtriser toute cette foule bien avant qu'elle n'arrive aux Tuileries...

Mais on l'avait trop échauffée, justement... C'est exponentiel, une foule qui se déchaîne.

... suffit de voir les matchs de foot...

Eh oui, malheureusement c'est exact. C'est "l'effet de meute". Avec tout ce que ça induit de sauvagerie (souvent gratuite...)

Pétion aurait dû prendre des mesures pour évter ce genre d'échauffements publics, au lieu de regarder faire, puis après de montrer une fausse auto-satisfaction...maintenant je sais que c'était loin d'être facile

Mais Pétion était proche des girondins. Et n'étaient-ce pas les girondins qui étaient derrière cette émeute ?

Ah mais si Pim! Justement! Pétion n'a rien fait car au final tout ça l'arrangeait bien! Il se moquait de la famille royale au final...

Comme il n'a pas réagi lors des massacres de septembre, vraisemblablement... :arrow:

Bien sûr, Pétion était le complice de tout ceci, cela ne fait aucun doute. Il était acclamé par les émeutiers, qui ont aussi crié "vive Pétion!" le 14 juillet 1792. Pétion adorait voir le Roi rabaissé, et aspirait à la république.

Une représentation menaçante de l'épisode du bonnet phrygien :

Effrayant..le pauvre Louis XVI semble se demander ce qu'il fait là...

Oui, en effet, la foule est particulièrement menaçante, des armes dépassent de partout, l'image fait peur. Mais, avec tout ça, on a perdu la dimension de courage passif, voire d'héroïsme de Louis XVI.

Ici, il est encadré par deux vraies canailles, qui vont le coiffer sans ménagement du bonnet phrygien. On est bien loin de l'homme qui s'avance vers ses ennemis sans un battement de coeur.

Ce qui est choquant aussi est la manière dont un parisien empoigne par le bras Louis XVI, comme s'il était un simple prisonnier...ou un objet qui se doit de ne rien faire...

Oui, en effet, c'est pas trop réaliste. Le site ne précise pas le nom de l'artiste. Je me demande de quand ça date exactement.