Statue de l'acteur par David d'AngersFrançois-Joseph Talmachirurgien-dentiste, Acteur Membre de la Comédie-Française
Union des arts et de l'amitié en goguette
Né le 15 janvier 1763 à Paris
Décédé le 19 octobre 1826 à Paris à l'âge de 63 ans
Inhumé au Cimetière du Père-Lachaise
Il fut l'acteur français le plus prestigieux de son époque, suivant en cela Lekain.
acteur français
BiographieEn 1776, il se rend en Angleterre pour retrouver son père, devenu dentiste à Londres. Mais son avenir sera plutôt influencé par la découverte du théâtre élisabéthain que par le métier paternel. En Angleterre, il joue en amateur. Rentré en France, en 1785, il s'établit dentiste.
Talma s'inscrit à la fondation de l'École royale de déclamation en 1786, abandonnant le métier de dentiste. Il débute à la Comédie-Française en 1787 dans Mahomet puis il y joue Brutus et La Mort de César, des tragédies de Voltaire. Il crée Charles IX de Marie-Joseph Chénier. C'est un immense succès public, mais l'Église fait interdire la pièce à la 33e représentation. Le 21 juillet 1790, la pièce est jouée malgré l'interdiction. La troupe de la Comédie-Française se divise alors entre les révolutionnaires et les autres sociétaires qui refusent de jouer avec Talma. Il s'engage de plus en plus politiquement, n'a pas de grandes affinités avec Robespierre mais se lie d'amitié avec un jeune militaire : Bonaparte... Il est exclu de la Comédie-Française en 1791 et va se réfugier dans un nouveau théâtre rue Richelieu. La salle prend vite le nom de théâtre de la République, et quand les « comédiens-français » sont emprisonnés en septembre 1793, on accuse Talma d'avoir comploté contre ses anciens partenaires.
François-Joseph Talma
Il est réintégré au sein de la Comédie-Française en 1799 et devient officiellement « le comédien préféré de Napoléon », notamment grâce à son jeu, qu'admira énormément l'Empereur, dans Cinna, la pièce de Corneille. En 1799, le théâtre de la rue Richelieu devient la seule salle du Théâtre-Français. Première représentation de sa réouverture : Le Cid, avec Talma dans le rôle de Rodrigue. En 1806 il est nommé professeur au Conservatoire. En 1812 il a une liaison avec la princesse Pauline Bonaparte. En 1813 on relève sa participation aux activités de la Société de la Goguette au côté d'autres comme Carle Vernet, Firmin Didot, Désaugiers, Cicéri, Ravrio1.
Les critiques sont unanimes sur son immense talent. Talma innove aussi dans le domaine des costumes, en incarnant Proculus par exemple (dans Brutus de Voltaire), il s'habille en romain : toge, cothurnes « d'époque » et ce qui choque surtout : bras et jambes nus ! Il propose de jouer les personnages vêtus selon leur temps, et non selon la mode contemporaine. Il réforme entièrement l'esprit des costumes avec les conseils du peintre David. Pionnier d'une révolution esthétique, il adapte la révolution politique à ses idées théâtrales. Il paraît en scène sans perruque, sans déclamer le vers tragique ; il bouscule les conventions du spectacle tragique de telle sorte que la tragédie se dirigea vers un nouveau style : le drame historique et politique. Il faut noter son succès en décembre 1821 dans la tragédie Sylla d'Étienne de Jouy où son physique, allié à une perruque appropriée, lui permet de « faire revivre » Napoléon qui vient de s'éteindre quelques mois auparavant.
Un an avant sa mort, Talma a rédigé sa vision révolutionnaire du théâtre dans son Mémoire sur Lekain et sur l'art dramatique.Il mourut le 19 octobre 1826 au 9 rue de la Tour-des-Dames. Paris tout entier assista à ses funérailles au Père-Lachaise (12e division), sans cérémonie religieuse, le 21 octobre 1826