Nombre de messages : 26304 Age : 66 Localisation : Versailles Date d'inscription : 10/01/2016
Sujet: 02 avril 1791: Mort de Mirabeau Mer 3 Avr - 14:28
samedi 02 avril 1791
décès de Mirabeau
Les conseillers de la Cour seront Barnave, Duport et Lameth
DECES D'HONORE GABRIEL RIQUETI, COMTE DE MIRABEAU
Le comte de Mirabeau est mort en son hôtel, rue de la Chaussée d'Antin.
Son corps est présenté à l'église Saint-Eustache et de là inhumé, le 04 avril, en grande pompe, dans l'église Sainte-Geneviève (actuel Panthéon) conformément au décret de l'Assemblée nationale.
Le grand tribun de la Révolution française souffrait d'hypertension et d'insuffisance cardiaque, puis de crises d'angine de poitrine: l'impression d'une griffe de fer qui serrerait les parties sensibles avec force.
Honoré Mirabeau
A l'âge de trente-cinq ans, Mirabeau est déjà un grand malade souffrant d'hypertension, de coliques néphrétiques, d'accès de goutte et de troubles de la vue.
En 1788 (il a trente-neuf ans), il souffre de terribles douleurs qui s'accompagnent d'hémorragies intestinales importantes qu'on traite par les classiques saignées !
Il souffre également de coliques hépatiques provoquant de grands accès de fièvre caractéristiques de l'inflammation des canaux biliaires.
A plusieurs reprises, il se plaint de conjonctivite tandis qu'on signale, d'une manière imprécise une grosseur au cou qu'il cache par une écharpe.
S'il y a l'agitation, les insomnies, les troubles caractériels, on ne signale aucun amaigrissement.
Il est difficile d'affirmer un diagnostic précis.
Dès juin 1790, il accuse de vagues douleurs dans les bras.
Il se plaint de spasmes douloureux que son médecin fixe sur le diaphragme ou l'orifice supérieur de l'estomac.
Il se fait poser des sangsues, se fait saigner.
Il admet enfin qu'il n'est pas en bonne santé !
En ce qui concerne l'hypothèse de l'existence d'une maladie d'Alvarez, ce passage apparaît assez suggestif:
« Quelques membres de l'Assemblée m'assuraient d'ailleurs que, depuis deux ou trois mois, Mirabeau ne jouissait pas sans effort de toute l'activité de sa tête, et que cet esprit si fertile dans les détails, si prompt à faire des combinaisons sans nombre, marchait souvent avec une lenteur pénible, ou même cherchait en vain quelquefois, et ses idées, et ses expressions » Mirabeau n'a que quarante et un ans à ce moment. S'intéressant à l'hérédité, Cabanis note que le père de Mirabeau « avait beaucoup souffert d'étouffements convulsifs, et de ce qu'il appelait une barre, à la région du diaphragme »
Il souffrait « de vives angoisses dans la région du cœur, au point de tomber presque en faiblesse »
Sans parler d'amaigrissement qui nous aurait intéressés en ce qui concerne la thyroïde, Cabanis dit une fois: « La constitution dépérissait »
Mais c'est l'angor qui prend le pas sur tous les autres symptômes:
« La douleur abandonnant la grande courbure de l'intestin-côlon qu'elle avait constamment occupée, dans tous les accès et durant toutes les phases, elle se porte avec violence sur l'os du sternum qui recouvre la partie antérieure de la poitrine. Mais, loin d''y rester fixe, elle parcourt en un instant presque tous les points de cette cavité, presque toutes ses dépendances internes et externes: le diaphragme, la région du cœur, les mamelles, les clavicules. Partout, elle cause l'impression d'une griffe de fer, qui serrerait des parties sensibles avec force... Sa respiration était si gênée qu'il semblait près d'étouffer »
Lors d'une nouvelle crise, Cabanis se rend chez Mirabeau: « Je le trouvai prêt à suffoquer, respirant avec la plus grande peine, le visage gonflé par l'arrêt du sang dans le poumon, le pouls intermittent et convulsif, les extrémités froides... Sa physionomie portait déjà l'empreinte des maladies funestes » Crise d'oedème pulmonaire (accumulation anormale de liquide dans les poumons) sur infarctus du myocarde ?
Pendant quarante-huit heures, Mirabeau est cloué au lit entre la vie et la mort.
La population accourt à son domicile, les journaux publient des communiqués de l'état de santé, la nation est inquiète.
Devant ses responsabilités si importantes, Cabanis propose à Mirabeau une consultation. Mirabeau refuse.
L'agonie dure cinq jours, avec en outre une perte de la possibilité du langage sans troubles de la compréhension: il répondait toujours par des signes aux marques d'amitié de Cabanis.
2 avril 1791 (à 42 ans) à Paris
L'autopsie est faite le lendemain de la mort, en présence d'un nombre très considérable de médecins et de chirurgiens (on soupçonnait un empoisonnement)
Sa mort à Paris, le 2 avril 1791 au 46 rue de la Chaussée d'Antin provoque une grande affliction du peuple.
Maison où est mort Mirabeau à Paris
C'est la suite d'une maladie que certains attribuent à un empoisonnement, d'autres à sa vie de débauché. La rue où il meurt est rebaptisée « rue Mirabeau »
Le 04 avril, après une cérémonie religieuse dans l'église Saint-Eustache, où Joseph-Antoine Cerutti prononce son oraison funèbre, son corps est transporté en grande pompe au Panthéon et y reste jusqu’au 12 septembre 1794 (26 fructidor an II).
En effet, la découverte de l’armoire de fer en novembre 1792 révèle qu’il avait pris clandestinement contact avec le roi et sa cour.
Espérant être ministre de la monarchie constitutionnelle, il avait prodigué ses conseils et donné des informations. Un comité est chargé d'examiner l'accusation.
La Convention décide d'exclure sa dépouille du Panthéon.
Elle y est remplacée par celle de Marat.
Son corps est transporté au dépôt mortuaire du grand cimetière de Saint-Étienne-du-Mont, très voisin du Panthéon, pour y être inhumé.
En 1798, sa sœur fit procéder à son exhumation et à à une nouvelle inhumation au cimetière de Clamart de manière anonyme
Malgré des recherches entreprises en 1889, son corps ne sera pas retrouvé. https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2007-1-page-201.htm
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