Dépenses de la Reine et autres souvenirs à la Conciergerie

pimprenelle a écrit:

Berry a écrit:

Je viens de retrouver aux Archives nationales le mémoire des dépenses de la Reine à la conciergerie dans les papiers de Fouqier-Tinville. Pour les amateurs : carton W//121 d1, p10.
C'est exactement la description qu'en donne Gosselin dit Lenotre.
Petit rectificatif : en 1793 une livre représentait le salaire moyen d'un ouvrier ou d'un simple soldat. En prenant en compte le prix du pain et du vin, plus d'autres matières de base comme le lait, le beurre, les oeufs... en 1793 et aujourd'hui, il faut multiplier les prix en livre par un facteur égal à 8 pour avoir les prix en euros. Une dépense de nourriture égale à 15 livres par jour correspondrait à environ 120 euros et la somme totale des dépenses de la Reine de 1407 livres représenterait à peu près 11 000 euros.
A remarquer dans cet inventaire, le bidet en basanne rouge garni de sa seringle (ou seringue ?)
Aussi les 22 livres pour le blanchissage de son linge, alors que nombre d'historiens rapportent que son linge n'était pas lavé et qu'elle était pratiquemment démunie de vêtements.

Merci, Berry, c'est passionnant.

120 euros par jour en nourriture ?!

Ou bien il peut y avoir une erreur de conversion avec les Euros. Sans incriminer notre ami Berry.

Il n'en reste pas moins qu'on sait à quelle somme montent les dépenses de son incarcération et que l'on peut la comparer à ce que gagnait un ouvrier à la même époque. Le contraste est énorme.

Dans le journal des comptes de Louis XVI, une bouteille de vin de bourgogne est facturée 1 livre. Si l'on fait la conversion : 1 livre = 8 euros, on approche le prix actuel du bourgogne. Le vin qui est un produit dont la production est peu manufacturée peut être considéré comme un bon élément de calcul.

Certes, mais la reine ne buvait pas de vin. Or, la somme dépensée pour elle en nourriture est énorme. Ca commence à faire cher la bouteille de Ville d'Avray.

Selon le témoignage de Rosalie, elle mangeait un plat de volaille qui lui tenait deux jours, des légumes, du pain... Rien que de bien simple et qui ne justifiât un tel montant.

Alors, des intermédiaires qui se sucraient au nom de la république sur le dos de la ci-devant reine ?

pimprenelle a écrit:

Alors, des intermédiaires qui se sucraient au nom de la république sur le dos de la ci-devant reine ?

Oui sans doute : le coulage habituel ! comme à Versailles .

Lugubre !

Mais non. Tout régime, tout système politique génère ses propres parasites.

pimprenelle a écrit:

Mais non. Tout régime, tout système politique génère ses propres parasites.

Bien sûr, bien sûr! Le sordide se niche partout. Partout ...

Précisions supplémentaires sur le chiffre des dépenses de la Reine à la Conciergerie.
Depuis l'entrée en guerre de l'Autriche et de la Prusse en avril 1792, la situation économique de la France s'est considérablement dégradée.
En 1793, l'assignat de 100 livres a perdu la moitié de sa valeur, la disette s'installe, la viande et le beurre sont devenues des denrées rares et inabordables. Les citoyens sont contraints au carême civique.
On peut considérer qu'en octobre 1793 le prix des denrées alimentaires a plus que doublé par rapport au début de la Révolution, alors que les salaires n'ont pas progressé , ce qui explique en partie le chiffre élevé des dépenses de Marie-Antoinette pendant son incarcération à la Conciergerie.

Berry a écrit:

On peut considérer qu'en octobre 1793 le prix des denrées alimentaires a plus que doublé par rapport au début de la Révolution, alors que les salaires n'ont pas progressé

Pauvre peuple ! Il n'avait vraiment pas besoin de ça !!!

Vous nous avez manqué, cher Berry, à la petite sortie d'août du Boudoir !
J'espère que vous viendrez à la prochaine !

Je ferai tout mon possible pour être avec vous la prochaine fois.
Au vu des photos postées sur le site le pique-nique de Clio était vraiment royal !

Berry a écrit:

Précisions supplémentaires sur le chiffre des dépenses de la Reine à la Conciergerie.
Depuis l'entrée en guerre de l'Autriche et de la Prusse en avril 1792, la situation économique de la France s'est considérablement dégradée.
En 1793, l'assignat de 100 livres a perdu la moitié de sa valeur, la disette s'installe, la viande et le beurre sont devenues des denrées rares et inabordables. Les citoyens sont contraints au carême civique.
On peut considérer qu'en octobre 1793 le prix des denrées alimentaires a plus que doublé par rapport au début de la Révolution, alors que les salaires n'ont pas progressé , ce qui explique en partie le chiffre élevé des dépenses de Marie-Antoinette pendant son incarcération à la Conciergerie.

C'est bien ce que je pensais. Si une volaille pour une prisonnière équivaut à nos 120 €, j'imagine le sort du peuple...

C'est triste mais il faut bien aussi parler de cet évènement. Et bien j'ai trouvé des récits très détaillés. Voici les liens.

http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article6750
http://lepeuple.be/16-octobre-1793-mort-heroique-de-marie-antoinette/54163

En effet ces épisodes sont très difficiles à lire, mais justement je pense que notre Histoire doit aussi les assumer quelque part

flower power a écrit:

C'est triste mais il faut bien aussi parler de cet évènement. Et bien j'ai trouvé des récits très détaillés. Voici les liens.

http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article6750
http://lepeuple.be/16-octobre-1793-mort-heroique-de-marie-antoinette/54163

Les articles sur ces liens sont très intéressants.

"La France pittoresque", c'est super !