Le Val de Grâce – 5ème arrondissement
L’entrée de l'église donne sur la rue Saint Jacques, voie d'époque gallo-romaine.
Cet endroit à toujours abrité des religieux, on trouve la trace d'un couvent de Carmes (1605) et c'est ici que Françoise Louise de La Baume le blanc, demoiselle de La Vallière entra dans les ordres en 1674 avec l'accord du Roy, sous le nom de Louise de la Miséricorde
.
Anne d'Autriche achète l'endroit pour y loger des bénédictins, elle y vient souvent et y mène ses intrigues contre le cardinal de Richelieu. A 37 ans, n'ayant toujours pas donné un dauphin à la couronne de France, elle fait le vœu d'édifier une nouvelle église et des bâtiments conventuels. Le 5 septembre 1638, après vingt-trois années de mariage, naît enfin le futur Louis XIV. Dès le mois précédent sa naissance, fidèle à sa promesse, elle charge François Mansart, l'architecte de la Couronne, d'établir les plans de l'église et du nouveau monastère. Il lui faut cependant attendre de devenir régente pour pouvoir ordonner le commencement effectif des travaux. La première pierre de l'église n'est donc posée que le 1er avril 1645, par l'enfant roi lui-même, alors âgé de sept ans.
Pénétrons à l'intérieur
Non par l'entrée traditionnelle, mais par la clôture
Mais qu'est-ce me direz-vous ? En voici l'explication : cette grille sépare le monde spirituel du temporel, elle permet aux religieuses d'assister à l'office. Et dans certains monastères, un rideau est déployé afin de cacher les religieuses à la vue des paroissiens.
Le maître-autel et le baldaquin sont réalisés par Gabriel Le Duc en 1669, après la mort d'Anne d'Autriche. Détruit pendant la Révolution, le maître-autel, dont le motif de la décoration est emprunté au thème de la Nativité, est remplacé sous le Second Empire par une copie. Le baldaquin qui le surplombe est supporté par six colonnes torses en marbre de Brabançon vert reposant sur des piédestaux en marbre rouge du Languedoc
Derrière le maître-autel, se trouve la chapelle où l'on gardait les cœurs de la famille royale dans des reliquaires d'argent, ceux-ci au nombre de 45 furent à la révolution vendus aux peintres. Lorsque vous admirerez certains tableaux de cette époque, dîtes-vous que peut-être cette couleur rouge qui l'illumine est un petit bout du coeur d'un de nos rois bourdon ou autres princes.
Le dallage, réalisation prestigieuse en marbre polychrome, ne fut sauvé des destructions révolutionnaires que par l'intelligence d'un sacristain qui l'avait dissimulé sous du plâtre et du foin. Il ne fut redécouvert qu'en 1826, lorsque l'église fut rendue à l'exercice du culte.
A présent, dirigeons nous vers le musée du service de santé des armées. Il est installé au premier étage du cloître, ainsi que la bibliothèque centrale du service de santé des armées, deuxième bibliothèque médicale de France qui comporte plus de 40 000 ouvrages et près de 600 collections de périodiques.
Le 31 juillet 1793, la Convention nationale autorise le ministre de la guerre à utiliser l'abbaye royale du Val de Grâce, devenue bien national, comme hôpital militaire, ce qui la sauve très probablement de la destruction. De nos jours, l'abbaye royale du Val-de-Grâce abrite depuis 1850, l'Ecole d'application du service de santé des armées (anciennement Ecole d'application de la médecine et de la pharmacie militaires, créée en 1852), qui constitue avec l'hôpital du Val-de-Grâce le premier centre hospitalier universitaire militaire.
Cordialement
.