Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française

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Sulpice
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Sulpice

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MessageSujet: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeLun 29 Avr - 9:28

Hou ça ça va déchaîner les foules Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française 588717

Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française 41b8mv10


  • "Crois ou meurs ! Voilà l'anathème que prononcent les esprits ardents au nom de la liberté! " Ainsi s'indigne le journaliste Jacques Mallet du Pan dans le Mercure de France du 16 octobre 1789, au tout début de la Révolution. Voilà qui s'inscrit en faux contre la thèse, solidement ancrée aujourd'hui, de deux révolutions : une bonne, celle des droits de l'homme, qui aurait dérapé pour aboutir à une mauvaise, celle de la Terreur. Et si la Révolution tout entière avait été un immense, un désolant gâchis, et ce dès les premiers jours ? Et si ce qui a été longtemps présenté comme le soulèvement de tout un peuple n'avait été qu'une folie meurtrière et inutile, une guerre civile dont l'enjeu mémoriel divise toujours les Français ? Il fallait reprendre l'enquête en revisitant les événements, en les décryptant et en se libérant de l'historiquement correct. Ce récit circonstancié s'adresse à tous ceux qui souhaitent qu'on leur raconte enfin une autre histoire de la Révolution française, la vraie." C. Q.


Et c'est qui l'auteur ?


  • Historien, ancien directeur de recherche au CNRS et directeur scientifique du Mémorial de Caen, Claude Quétel a parfois été qualifié de "franc-tireur de l'Histoire" du fait de ses approches non conventionnelles. Auteur de nombreux ouvrages concernant notamment l'Ancien Régime (les insensés, les lettres de cachet, la Bastille...) et la Seconde Guerre mondiale, il lui restait à se pencher sur la Révolution française.


Vous pouvez accéder à quelques pages Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française 914132
CLIC Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française 588717

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madame antoine

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeLun 29 Avr - 9:58

Bonjour Sulpice,

Le nom de l'auteur ne m'étant pas inconnu, après quelques recherches dans notre forum, il s'avère que les travaux de cet historien ont été mentionnés à plusieurs reprises dans Le Boudoir de Marie-Antoinette, notamment aux endroits suivants.

https://maria-antonia.forumactif.com/t16677-les-enigmes-de-lhistoire-de-france-sous-la-direction-de-jean-christian-petitfils

https://maria-antonia.forumactif.com/t2246p330-palloy-et-le-mythe-de-la-bastille
https://maria-antonia.forumactif.com/t2246p200-palloy-et-le-mythe-de-la-bastille

Il est fait dans la discussion ci-dessus deux fois référence à Mr Quétel. Cette liste est loin d'être exhaustive et il en ressort que l'auteur a effectivement pour habitude d'interroger l'Histoire au lieu de se contenter des idées reçues.

Bien à vous

madame antoine

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Aglae

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeLun 29 Avr - 10:02

Merci beaucoup ! je vais aller voir tout ceci avec le plus grand intérêt...... Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française 914132
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Grandier A

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeLun 29 Avr - 11:06

Mwais Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française 944963 D'abord faut se demander la couleur politique de l'auteur

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What else ?
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madame antoine

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeMar 30 Avr - 10:57

Chers Amis,

Puisque vous semblez réellement intéressés par le sujet, il est possible de visionner une émission en ligne.



Bien à vous

madame antoine

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Petite Fourmi

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeMar 30 Avr - 11:17

Grandier A a écrit:
Mwais Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française 944963 D'abord faut se demander la couleur politique de l'auteur

J'aurais tendance à dire que cet historien a dépassé ce stade. Wink Ses centres d'intérêts et la profondeurs de ses recherches lui ont certainement donné une autre élévation.

Faute de mieux, je reprends Wikipédia :


  • Claude Quétel commence sa carrière en tant qu'instituteur dans la Manche et le Calvados, puis comme professeur d’Histoire. Il réussit en 1976 le concours d’entrée au CNRS où il effectue l’essentiel de sa carrière comme chargé puis comme directeur de recherche (section Histoire moderne et contemporaine). Il s’y est spécialisé, entre autres, dans l’histoire de la psychiatrie, la psychohistoire et la recherche iconographique. Entre 1992 et 2005, Claude Quétel est directeur scientifique du Mémorial de Caen. Il se familiarise avec les métiers de la muséographie, la scénographie et avec les techniques d’expositions virtuelles.

    À ce titre il est membre actif du Conseil international des musées. Depuis 2005, il se consacre à deux types d’activités :

       - une activité d’audit et d’historien consultant pour des projets d’expositions et d’événements à contenu historique, de création ou de réaménagement de musée ;
       - une importante activité d’édition, à la fois comme auteur et comme directeur d’ouvrages et de collection.

    Il est en outre commissaire du Centre national du livre et collabore régulièrement à la revue Historia.


Page consultée aujourd'hui même.
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Sublime&Silence

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeVen 3 Mai - 20:14

Livre épinglé par Le Figaro

La Révolution française, comme un fleuve de sang

  • Loin d’être le fait d’accidents émaillant le cours des événements, la violence s’inscrit dès 1789 au cœur du processus révolutionnaire. Claude Quétel vient de publier Crois ou meurs! Histoire incorrecte de la Révolution française.

    Les histoires orthodoxes de la Révolution française, celles de nos manuels scolaires, ne veulent retenir que de rares journées de violence, décisives certes mais non consubstantielles de l’événement, presque des accidents. Il ne serait pas dans la vraie nature de notre Révolution, mère des droits de l’homme, de faire couler le sang! Or tout a été violence dans la Révolution. Les deux mots se recouvrent.

    Mais qu’est-ce que la violence révolutionnaire? Faut-il qu’il y ait des morts? Le 17 juin 1789, les députés du tiers état se proclament tout de go «Assemblée nationale» en ajoutant que celle-ci veut bien «consentir provisoirement à l’impôt». Voilà la première grande violence de la Révolution. C’est à la fois un coup d’Etat et un crime de lèse-majesté si on n’oublie pas qu’à cette date on est encore en monarchie - une institution plus que millénaire. La révolution commence ce jour-là.

    • 14 juillet 1789

    Dès lors, les faits n’ont plus qu’à s’enchaîner, inexorablement. ...


L'article n'est pas en lecture libre. Il faut l'abonnement online ou bien acheter Le Figaro - Histoire - La fabrique de la terreur, 130 pages, 8,90€, disponible en kiosque et sur le Figaro Store.
http://www.lefigaro.fr/histoire/

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Cochevis de Thekla

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeDim 5 Mai - 23:12

Le grand historien Claude Quétel, spécialiste de l’Histoire de la médecine et de la Seconde Guerre mondiale, souhaitait depuis longtemps écrire l’histoire, son histoire, de la Révolution française. Il reconnaît dans l’annexe historiographique de cet ouvrage que des dizaines de milliers de livres – certains fameux comme les travaux de Michelet ou de Taine, d’autres complètement oubliés – ont été consacrés à cet événement fondateur qui a bouleversé la France et le monde. Toutefois, Quétel estimait que la majorité de ces œuvres donnait une image trop positive de ces dix années de troubles. Se situant dans la lignée de François Furet et de son texte fondateur Penser le Révolution française (1978), il s’engage résolument en adoptant d’emblée une vision critique d’événements qui ont suscité de multiples interprétations.

Dans son avant-propos, l’auteur tranche un débat qui remonte au XIXe siècle et qu’a longuement traité François Furet. Faut-il considérer, comme ce dernier, que la Révolution, après avoir apporté à l’humanité le texte sacré de la Déclaration des droits de l’homme, a sombré dans les excès et la tyrannie, ou faut-il, à l’instar de la plupart des historiens anglo-saxons, condamner en bloc un bouleversement marqué dès le départ, dès le 14 juillet 1789, par les excès de tous ordres et des crimes injustifiés ?

La position de Quétel est claire, pour lui, et il reprend, en lui donnant un sens opposé, la fameuse phrase de Clémenceau : « La Révolution est un bloc ». Non pas comme le voulait Clémenceau, un bloc de progrès et d’espoir pour l’humanité, mais une succession de violences marquée par un total mépris des droits les plus élémentaires et ne pouvant que déboucher sur quinze ans de dictature militaire de Napoléon.
Il est vrai que son récit de cette histoire tragique ne nous fait grâce d’aucune des exactions de foules déchaînées menées par les sans-culottes parisiens. L’auteur montre de manière convaincante que les germes de la guerre civile étaient en place dès la convocation des États généraux. Ensuite, une succession de décisions catastrophiques a mis le pays à feu et à sang. Ce fut la première constitution qui se révéla inapplicable, la constitution civile du clergé qui entraîna la révolte de l’Ouest du pays, l’entrée en guerre contre le reste de l’Europe et enfin, l’exécution de Louis XVI et, plus scandaleuse encore, celle de la reine Marie-Antoinette.
Quétel analyse aussi le rôle majeur joué par le club des Jacobins qui, sous l’impulsion de Robespierre et de ses proches, amorce la mise en place d’un système totalitaire, le premier de l’ère moderne, s’appuyant sur le tribunal révolutionnaire et la Terreur et faisant fonctionner la guillotine à plein régime. L’exécution de Robespierre par ses anciens partisans qui craignaient désormais pour leur vie, met fin à cette dérive qui suscitera bien des imitateurs dans le futur. Il faudra encore quatre années de crise pour que le Directoire, à bout de souffle, passe la main au général Bonaparte, le 18 Brumaire, mettant un terme définitif à la Révolution.
Au terme de cet ouvrage, le lecteur ne peut manquer d’être frappé par l’actualité de certains épisodes révolutionnaires. Les pillages de l’époque, dont fut notamment victime Notre-Dame de Paris, rappellent les dégâts causés par les « gilets jaunes » sur les Champs-Elysées en novembre dernier. Les porte-parole de ce mouvement font d’ailleurs fréquemment référence à la Révolution et à la guillotine dont la maquette figurait sur certains ronds-points.

Néanmoins, le livre ne répond que partiellement à une question de fond qui avait été traitée en son temps par Tocqueville dans son essai L’Ancien Régime et la révolution : comment expliquer cette vague de colère qui déferla sur la France dès l’été 1789 et s’alimenta de l’absence de réaction de la monarchie absolue, toute puissante en apparence ?

Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Guillo10

Louis XVI porte une large part de responsabilité dans cette situation. Il n’était pas équipé pour faire face à une crise d’une ampleur inégalée et proposer les solutions tenant compte de l’esprit de l’époque et des leçons de la Révolution américaine. Comme la Russie de Nicolas II, la France de l’Ancien Régime avait besoin de réformes audacieuses pour sauver l’essentiel. Au lieu de cela, le pays ne cessa de dériver dans un climat d’anarchie sanglante et le roi capitula face à des émeutiers parisiens de plus en plus violents et extrémistes. Tocqueville souligne que les régimes sont plus vulnérables quand ils engagent des réformes que quand ils restent immobiles. La monarchie française fut trop timide et ne parvint jamais à proposer un plan cohérent de mutations fiscales et administratives.

Il n’en demeure pas moins que la violence, qui se déchaîna bien avant la Terreur de 1793 et, comme l’évoque Quétel, n’épargna ni les femmes ni les enfants, reste une énigme. La France était-elle frustrée à ce point ? Il faut espérer que de récents travaux sur ce thème de chercheurs anglo-saxons seront bientôt mis à la disposition du public francophone.

Antoine de Tarlé https://www.lorientlejour.com/

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Aglae

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeMar 7 Mai - 17:34

Cochevis de Thékla a écrit:
Se situant dans la lignée de François Furet

Mon maître à penser avec Mona Ozouf pour la révolution Française.......
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Rose Rose

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeVen 10 Mai - 23:50

Ah oui c'est bien, plus nuancé comme point de vue. Wink

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Je me réveille à peine. Je suis encore toute décoiffée.
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madame antoine

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeMer 15 Mai - 6:26

Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Voici des renseignements complémentaires concernant cet ouvrage ayant été consignés lors d'une émission.
https://www.acrimed.org/Un-enieme-proces-de-la-Revolution-francaise-par#nb1

Un (énième) procès de la Révolution française, par Éric Brunet et Claude Quétel

Le mercredi 24 avril, sur RMC, Éric Brunet consacrait son émission à la promotion du dernier ouvrage de l’historien Claude Quétel : Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française (Tallandier, 2019) [1]. Dès les premières secondes, le ton est donné. L’invité de Radio Brunet « a plutôt envie de se payer la Révolution française et la façon dont on en parle depuis des décennies » (0’30), d’après l’animateur qui ne voit lui-même dans l’événement qu’« une espèce d’espace qui a laissé la dictature et la folie meurtrière se développer » (1’20). Cet accueil réservé, à une heure de grande écoute et sans contradicteur sur le plateau, à un historien-pamphlétaire en passe de devenir une référence intellectuelle dans la nébuleuse de la vulgarisation contre-révolutionnaire [2], appelle quelques réflexions sur les formes et enjeux de cette médiatisation du discours sur l’histoire.

Au sein de l’espace médiatique, les éditorialistes et animateurs distribuent la parole et contribuent ainsi à produire les standards de légitimité intellectuelle. Dans l’ensemble, l’opinion des chercheurs universitaires s’y trouve moins souvent sollicitée que celle des chroniqueurs et autres figures d’« experts » médiatiques [3]. De surcroît, les points de vue des uns et des autres tendent à être considérés comme équivalents, ce qui permet régulièrement auxdits chroniqueurs de balayer d’un revers de main les conclusions de travaux universitaires : ainsi lorsqu’un Éric Zemmour ou un Alain Finkielkraut sont jugés légitimes à désavouer le travail historiographique développé par une cohorte d’historiens de métier dans l’Histoire mondiale de la France dirigée par Patrick Boucheron, professeur au Collège de France – « une arme de gros calibre au service de l’historiquement correct » selon Zemmour ; « un bréviaire de la bienséance et de la soumission » d’après Finkielkraut [4]. Il n’en va pas autrement, d’ailleurs, dans le cas de la sociologie, puisque tout chroniqueur de télévision ou de radio s’estime manifestement autorisé à contester en plateau les conclusions empiriques des enquêtes menées depuis trente ans par les Pinçon-Charlot.

Cette remise à plat de la légitimité intellectuelle s’avère toutefois à géométrie variable : les titres et diplômes universitaires peuvent, en effet, avoir une certaine valeur, mais seulement dans le cas où leur porteur développe une thèse conforme à celle des tenants du pouvoir médiatique. L’entretien d’Éric Brunet et Claude Quétel, le 24 avril sur RMC, en donne une illustration. Charmé d’entendre un discours en tous points semblable à ses représentations contre-révolutionnaires de l’histoire, l’animateur n’a de cesse, au long de cet échange complaisant, de marteler les titres de son invité : ancien directeur de recherches au CNRS, ancien directeur scientifique du Mémorial de Caen, « un historien sérieux » (8’30), « un historien de première catégorie » (21’30) ! Ce même surcroît de légitimité intellectuelle que les grands médias refusent habituellement aux historiens universitaires constitue donc ici, fait exceptionnel, une suprême garantie de sérieux en faveur de la thèse du dernier contempteur de la Révolution [5].



  • « Vous êtes historien, vous ? »



Les mêmes variations s’observent dans le rapport à l’opinion des auditeurs. Alors que la parole des intellectuels universitaires est souvent dépréciée comme une expression élitiste contraire au « bon sens » populaire, nous assistons à l’inverse, dans l’émission d’Éric Brunet, à la disqualification de la parole d’un auditeur, certes critique, face à celle de l’historien au statut validé par l’animateur. Un moment-clef de l’émission est en effet l’intervention d’un certain Daniel, de Voiron (Isère). Dès que celui-ci intervient pour dénoncer l’obsession de Quétel pour le « génocide » vendéen, les « morts » de la Révolution et la référence permanente à la « terreur », l’objection d’Éric Brunet ne se fait pas attendre : « Vous êtes historien, vous, Daniel ? » (22’10).

S’ensuivent alors deux minutes d’argumentation de l’auditeur, soucieux de restituer les envolées lyriques que Victor Hugo consacrait à la Convention, de rappeler que les morts de 1793 ou d’octobre 1917 furent bien peu de choses relativement à ceux de deux guerres mondiales orchestrées contre et malgré les peuples, et de noter enfin la partialité de l’historien présent sur le plateau : « Et votre historien de pacotille, c’est pas parce qu’on a été au CNRS que c’est glorieux, parce que c’est aussi un militant politique, un militant politique contre-révolutionnaire, comme Courtois sur la Révolution d’Octobre, comme Courtois sur le communisme, ce sont des contre-révolutionnaires, et vous leur facilitez la tâche » (24’50). Manifestement désarmé face aux tirades dudit Daniel sur le Comité de Salut public, Éric Brunet profite de cette allusion au communisme pour reprendre la main : il fait alors bifurquer la discussion sur le stalinisme et le maoïsme, et clôt aussi abruptement qu’arbitrairement l’échange, après avoir exprimé sa détestation de tout régime issu d’un mouvement révolutionnaire.

Sur le plateau, Éric Brunet est donc le seul à autoriser la tenue d’un discours légitime sur le passé. Le fait est notable et d’autant plus dommageable que les rares figures historiennes conviées à « Radio Brunet » appartiennent dans leur écrasante majorité au sérail des « historiens de garde » [6]. N’étant qu’exceptionnellement confrontés à la contradiction d’universitaires ou de professeurs d’histoire – ainsi en 2014 de Nicolas Offenstadt, l’un des fondateurs du Comité de Vigilance contre les Usages publics de l’Histoire [7] – ces historiens de garde ont généralement toute latitude pour dérouler les interprétations les plus conservatrices du passé comme du présent. Parmi les habitués du plateau d’Éric Brunet, on repère ainsi Dimitri Casali, invité en novembre 2014, en juin et en octobre 2015, pour bavarder de la Première Guerre mondiale, de l’épopée napoléonienne ou encore du général de Gaulle [8] : autant d’occasions pour ce descendant auto-proclamé d’Ernest Lavisse de faire la promotion de ses thèses nationalistes et anti-démocratiques relayées par Riposte Laïque. Mais le plus souvent, chaque problème a son historien. S’agit-il de s’interroger sur le marronnier des crèches de Noël ? Brunet fait appel au catholique ultra Jean Sévillia, chroniqueur au Figaro et ancien de Radio Courtoisie, interviewé en 2011 par l’Action Française pour son essai Historiquement correct [9]. Manque-t-on cette fois de thèses historiques contre-révolutionnaires ? Brunet sollicite en mars 2018 Reynald Secher pour développer sereinement sa thèse du « génocide vendéen » [10], mille fois invalidée par les chercheurs les plus reconnus du champ académique [11].



  • L’histoire asservie : des mésusages de l’histoire



Ce positionnement s’explique aisément : il correspond en effet chez Éric Brunet à une revendication assumée d’iconoclasme intellectuel, en rupture avec les certitudes de l’histoire universitaire et de la littérature scolaire, toujours suspectes de colporter les conceptions idéologiquement marquées de l’« histoire officielle ». L’animateur se complaît abondamment dans cette posture, trop heureux de clamer dès l’ouverture de son émission : « Depuis plus d’un siècle, l’école idéalise la Révolution française, pour moi c’est une supercherie car la Révolution c’est avant tout la dictature de la folie meurtrière » (7’30). L’école, c’est la République, et la République, c’est la Révolution : aussi les manuels et les professeurs doivent-ils par définition être les vecteurs d’une histoire d’État partisane et unanimement pro-1789. Dans un registre analogue, Claude Quétel joue et surjoue la carte de la marginalité et de la subversion intellectuelles contre cette supposée lecture « officielle » de la Révolution française, une histoire selon lui « un peu fabriquée et suspecte » (9’20), à la limite du complot idéologique. « On nous a menti ? », interroge candidement Brunet. Réponse : « Oui, oui, oui, on nous a menti. Mais vous savez, dans le roman national, les historiens ne cessent de mentir. Les historiens sont des menteurs professionnels » (10’20). Merci pour eux. Pourtant, ces derniers ne manqueraient pas de rappeler à ce duo d’« iconoclastes » amis de l’Ancien Régime, dont l’un enseigna pourtant suffisamment d’années pour le savoir, que les manuels scolaires sont rédigés par des spécialistes agissant à titre privé pour des maisons d’édition privées, et que le seul et unique texte ayant force de loi pour tous les enseignants, c’est-à-dire le Bulletin officiel, n’impose aucunement une célébration sans nuance des réalisations ou de l’héritage de la Révolution française [12]…

Il est bien regrettable, dans cette perspective de production d’une contre-histoire, que ni Claude Quétel, ni a fortiori Éric Brunet, ne nous enseignent quoi que ce soit au sujet de la Révolution française. Nous sommes ici davantage dans le registre du discours pamphlétaire que dans l’espace de la vulgarisation historique. Pas un fait nouveau ou une source inédite, par un épisode concret ou même une anecdote piquante, qui viendraient nous éclairer sur cet événement. Bien loin de chercher à contester, stimuler, approfondir ou nuancer la réflexion de son interlocuteur, Éric Brunet s’en tient ici à une position d’entraîneur. Son rôle se borne en l’espèce à approuver la vulgate contre-révolutionnaire serinée par Quétel, voire à surenchérir en ajoutant sa propre outrance aux excès de son interlocuteur. C’est ainsi que l’on passe sans transition de la thèse du « génocide » vendéen à la remise en cause des principes républicains originels : « En gros, vous nous dites, les valeurs de la République elles sont pas si belles, transparentes, translucides et jolies que ça, parce que les valeurs de la République d’emblée on est sur une République qui va génocider – pardon si ça choque le…, si le mot choque – mais enfin qui va assassiner en tous cas 250 000 Vendéens, et dont des femmes et des enfants qui avaient rien à voir avec le combat idéologique. On décrète de tuer les enfants ! » (12’).

Cette vacuité informative ne résulte pas seulement du format médiatique en question, sans doute quelque peu réduit pour prétendre prononcer – en trente minutes – le fin mot de l’historiographie sur la Révolution française. Plus largement, ce discours vide s’explique par la volonté conjointe de l’animateur et de son interlocuteur de privilégier à l’analyse rigoureuse du passé les parallèles les plus hardis et les plus anachroniques avec l’actualité des luttes politiques et sociales. L’ouvrage Crois ou meurs ! et l’entretien faisant sa promotion s’inscrivent en effet plus largement dans une entreprise de discréditation, en l’occurrence à travers l’exemple défiguré de 1789, des actions et revendications de la gauche française dans le contexte du mouvement des gilets jaunes :



  • - Claude Quétel : Le roi est en train de donner raison au peuple. Parce que, là, le peuple, tout de même, s’est exprimé. Mais c’est déjà trop tard. Parce que déjà là, il y a ce noyau dur de futurs jacobins qui ne veulent même plus ça, eux ils veulent liquider la monarchie, ils veulent liquider le roi.

    - Éric Brunet : C’est-à-dire que l’idée que Louis XVI comprenne le peuple et dise "D’accord, je vais faire l’égalité fiscale que vous réclamez", ça rend fous de rage les futurs jacobins, la gauche de la gauche, qui dit : "Il va falloir à un moment donné qu’on liquide ce Bourbon".

    - CQ : […] C’est tout de même intéressant de voir que ces doléances, qui ressemblent pour certaines d’entre elles à celles d’aujourd’hui, qui auraient pu aboutir, n’aboutissent pas, parce qu’on a déjà les révolutionnaires qui ne veulent pas de ça : eux, ce qu’ils veulent, c’est renverser la monarchie et instaurer leur dictature (34’10-35’10). […]

    - CQ : On retrouve des parentés hein…

    - EB : Ah moi je suis désolé, mais c’est ce que j’allais dire. Comparaison n’est pas raison mais on retrouve dans ce que vous dites beaucoup de parentés avec ce que l’on vit aujourd’hui ! C’est-à-dire qu’au départ on a des revendications, précises, c’est le 17 novembre, mais il y a un noyau dur qui fait qu’aujourd’hui, le roi – je le fais exprès, mais… – le roi Macron va annoncer des choses, ça va venir, dans les jours qui viennent, dans les heures qui viennent, mais quoi qu’il arrive, il y a un noyau dur qui ne veut qu’une chose, c’est se débarrasser de Macron.

    - CQ : Votre comparaison me fait peur parce que si notre président est aussi faible que l’était Louis XVI, il y a de quoi s’inquiéter. (36’-36’40)


En somme, nous avons assisté une fois encore, à une heure de grande écoute et sans contradiction sur le plateau, aux péroraisons d’un historien-pamphlétaire, appuyé par un animateur acquis à une lecture de l’histoire d’autant moins iconoclaste ou « incorrecte » qu’elle égrène des poncifs contre-révolutionnaires rebattus depuis près de deux siècles. Cet échange vient opportunément nous rappeler que la tâche des praticiens de l’histoire entendant leur pratique comme un instrument d’émancipation [13] devra consister à inventer des modes d’articulation du passé et du présent qui ne cèdent pas à leur tour aux anachronismes les plus frauduleux, des formes de présentisme raisonné qui n’ambitionnent pas simplement de produire un « contre-roman » national, mais aussi à combattre les complaisances médiatiques envers les plus malhonnêtes mystifications historiques.

Guillaume Lancereau


Notes :
[1] L’émission est téléchargeable ici en podcast. Les minutes indiquées dans notre texte à chaque citation correspondent à ce podcast.
https://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/audio/rmc-2404-radio-brunet-l-ecole-idealise-t-elle-la-revolution-francaise-13h-14h-466267.html

[2] Voir à ce propos les huit pages de texte offertes à cet auteur dans Le Figaro Histoire consacré à « La fabrique de la Terreur », et la recension enjouée de l’ouvrage par Éric Zemmour dans Le Figaro : Claude Quétel, « Comme un fleuve de sang », Le Figaro Histoire, avril-mai 2019, p. 56-65 ; Éric Zemmour, « Dissoudre la France en 800 pages », FigaroVox, 18 janvier 2017.

[3] Sur la construction médiatique des « experts » historiques, voir notre précédent article.
https://www.acrimed.org/L-histoire-racontee-par-les-medias-un-entretien

[4] Éric Zemmour, « Dissoudre la France en 800 pages », FigaroVox, 18 janvier 2017 ; Alain Finkielkraut, « La charge d’Alain Finkielkraut contre “les fossoyeurs du grand héritage français” », FigaroVox, 25 janvier 2017.

[5] Une thèse qui s’avère conforme aux canons de la doxa contre-révolutionnaire, et va même au-delà de la vulgate révisionniste qui distingue depuis François Furet une « bonne » Révolution, d’inspiration libérale, et, après le « dérapage » du 10 août 1792, une « mauvaise » Révolution, sanguinaire et proto-totalitaire. En effet, pour l’invité d’Éric Brunet, « il y a une mauvaise Révolution, un dérapage dès le départ » (10’50), n’annonçant rien d’autre qu’un régime dictatorial et des morts par centaines de milliers.

[6] William Blanc, Aurore Chéry, Christophe Naudin, Les historiens de garde, préfacé par Nicolas Offenstadt, Paris, Inculte, 2013.

[7] « Carrément Brunet : Pour Éric Brunet, les Français n’accepteraient plus de mourir pour leur pays », RMC, 11 novembre 2014.

[8] Idem ; « Carrément Brunet : les Français doivent-ils arrêter d’idolâtrer le général de Gaulle ? », RMC, 15 octobre 2015 ; « Carrément Brunet : Pour Éric Brunet, l’épopée napoléonienne est une des pages les plus glorieuses de la France », RMC, 23 juin 2015.

[9] « Carrément Brunet : Est-il absurde de demander aux mairies de renoncer aux crèches de Noël ? », RMC, 30 novembre 2015 ; entretien avec Jean Sévillia : “Historiquement incorrect””, L’Action française, n°2829, 1er-14 décembre 2011, p. 16.

[10] Voir l’émission du 20 mars 2018 sur RMC, l’entretien du 13 décembre 2017 avec Patrick Buisson sur le même sujet, mais aussi l’article d’Éric Brunet sur le site de Valeurs actuelles : « La France doit reconnaître le génocide vendéen » (la version papier de l’article a été recensée par l’Action française le 28 décembre 2017).
https://www.valeursactuelles.com/societe/la-france-doit-reconnaitre-le-genocide-vendeen-91852

[11] Pour une critique de cette thèse, voir Jean-Clément Martin, « À propos du “génocide vendéen”. Du recours à la légitimité de l’historien », Sociétés Contemporaines, n°39, 2000, p. 23-38.

[12] « La question traite de la montée des idées de liberté avant la Révolution française, de son déclenchement et des expériences politiques qui l’ont marquées jusqu’au début de l’Empire. On met l’accent sur quelques journées révolutionnaires significatives, le rôle d’acteurs, individuels et collectifs, les bouleversements politiques, économiques, sociaux et religieux essentiels » (BO du 29 avril 2010, récemment réformé).

[13] Laurence De Cock, Mathilde Larrère & Guillaume Mazeau, L’histoire comme émancipation, Marseille, Agone, 2019.


Bien à vous

madame antoine

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Aglae

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeMer 15 Mai - 6:36

Merci Madame Antoine, c'est passionnant !!
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globule
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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeVen 24 Mai - 20:06

Quelques mots du Figaro Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française 914132


  • Pour Claude Quétel, l’auteur de Crois ou meurs! Histoire incorrecte de la Révolution française, la Révolution française fut un épisode exécrable, de bout en bout, de l’histoire de France.


Et bam ! Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française 49856

Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Xvm19110
Marat ayant une conversation animée avec Danton (debout) et Robespierre (assis) par Alfred Loudet, 1882. Alfred Loudet [Public domain]


Dans les manuels scolaires ou dans l’historiographie dominante, la cause est entendue: il y a eu deux Révolutions successives mais bien distinctes. La bonne, celle de 1789, fut celle des droits de l’homme et de l’avènement de la démocratie. La mauvaise, celle de la Terreur et des violences aveugles, n’aurait été qu’une forme dévoyée de la première. C’est cette dichotomie un peu trop simpliste que Claude Quétel bat en brèche dans son Histoire incorrecte de la Révolution française. Car, pour ce dix-huitiémiste de formation, c’est une distinction absurde. La Révolution ne forme pour lui qu’un seul bloc et ne peut être appréhendée que comme telle. Dès 1789, elle contenait en elle les germes totalitaires de la répression qui éclata dès la fin 1791. En découle la thèse de son livre: «La Révolution française fut un épisode exécrable, de bout en bout, de l’histoire de France. Elle ne fut pas le magnifique soulèvement de tout un peuple, mais une folie meurtrière et inutile, une ... [Cet article est réservé aux abonnés. 62% reste à lire. Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française 244157 ]
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Galaor

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeDim 9 Juin - 19:52

Pour mieux cerner la pensée de l'auteur, je vous propose une émission.
https://www.atlantico.fr/podcast/3573974/une-histoire-politiquement-incorrecte-de-la-revolution

Plus qu’un simple objet d’histoire, la Révolution Française est pour certains un mythe, un fantasme, une idole. Un mythe aux contours flous qu’il faut sans cesse réinventer et adapter, un mythe populaire écrit par des intellectuels, un fantasme qui ensorcelle et qui fascine. Mais la Révolution française est aussi une idole, qui semble pourtant chanceler depuis 1789 dans son sanctuaire. Elle est une idole ébréchée mais dont les débris semblent toujours replacés dans le saint des saints du temple de l’histoire. L’historiographie semble le montrer : étudier la Révolution française ne peut-être qu’un pèlerinage ou une guerre sainte. Une chose est sûre, la salle capitulaire ne se désemplit pas même si tout le monde ne semble pas avoir le droit au chapitre. Mari-Gwenn Carichon reçoit au micro de Storiavoce, l’historien Claude Quétel, qui vient de publier aux éditions Tallandier et Perrin, l’ouvrage : Crois ou meurs, une histoire incorrecte de la Révolution française.

L’invité: Claude Quétel est un historien tout d’abord spécialiste du 18ème siècle Directeur de recherche honoraire au CNRS, il est spécialiste de la folie et de la psychiatrie. On lui doit, entre autres une Histoire de la folie, de l’Antiquité à nos jours (624 pages, 12,5 euros) chez Tallandier et une Histoire des murs (320 pages, 9 euros) chez Perrin. Reconnu comme un fin connaisseur de la Seconde Guerre mondiale, il a également été directeur scientifique du mémorial de Caen avec La Seconde Guerre mondiale (Perrin, 480 pages, 24,9 euros), L’Impardonnable Défaite (Tempus, 480 pages, 11 euros). Son Crois ou meurs est le récit historique de la période la plus controversée de l’histoire de France et l’aboutissement d’un travail de plusieurs années. Il a été coédité par Perrin et Tallandier (512 pages, 21,90€).

Voilà, j'espère qu'il vous aura plu de l'entendre. Wink

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MindTheGap

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeMer 17 Juil - 8:42


« Toute situation historique est absolument spécifique et non reproductible »


Patrice Gueniffey.


On ne peut que souscrire à cette vérité.
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Hercule Poirot

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MessageSujet: Re: Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française   Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française Icon_minitimeMar 13 Aoû - 9:42

L'avis du Boulevard Voltaire :

L’historien Claude Quétel, qui fut directeur de recherches au CNRS, a publié récemment chez Perrin un ouvrage très incorrect consacré à la Révolution française de 1789/1799 ; il est intitulé Crois ou meurs : tout un programme !
Dans cet ouvrage, Claude Quétel a voulu, entre autres choses, mettre en évidence le fait que la Terreur n’est pas apparue en 1793 à la faveur des graves difficultés intérieures et extérieures auxquelles était confronté le gouvernement révolutionnaire, mais dès le 14 juillet 1789, comme l’écrira le député Malouët : « Pour tout homme impartial, la terreur date du 14 juillet. ». Dès le 14 juillet, deux têtes sont coupées, celle du gouverneur de la Bastille et celle de Jacques de Flesselles ; le 22 juillet, l’intendant Bertier de Sauvigny et son beau-père Foulon de Doué sont pendus en place de Grève puis décapités, et leurs têtes sont ensuite mises sur des piques. À l’Assemblée, en réponse à Lally-Tollendal qui fustige ce massacre, le député Barnave s’écrie : « On veut nous attendrir, Messieurs, en faveur du sang qui a été versé hier à Paris. Ce sang était-il donc si pur ? » Cette obsession de l’impureté du sang des ennemis politiques est une constante du discours révolutionnaire qui est présente jusque dans notre hymne national ! Les horreurs de ce type se multiplièrent jusqu’aux crimes de masse commis en 1793/1794 avec la bénédiction et même à la demande expresse du Comité de salut public. Claude Quétel conclut : « Tenter d’exonérer la Révolution de la Terreur, c’est chercher à ôter le bât qui blesse. Bien rares sont les historiens qui s’inscrivent résolument en faux contre une telle entreprise, tel Patrice Gueniffey qui réplique qu’au contraire, la Terreur n’est pas un accident de la Révolution mais qu’elle lui est consubstantielle ; et ce, dès 1789. » Jacques Mallet du Pan écrivit, dans Le Mercure de France du 17 octobre 1789 : « C’est le fer ou la corde à la main, que l’opinion dicte aujourd’hui ses arrêts. Crois ou meurs !, voilà l’anathème que prononcent des esprits ardents ; ils le prononcent au nom de la liberté. »
Il ne fait aucun doute que certaines des idées propagées au cours du XVIIIe siècle, celles de Rousseau en particulier, sont à l’origine de l’extrémisme révolutionnaire. Taine a souligné ce que l’idée rousseauiste selon laquelle il faut forcer les gens à être libre (Du contrat social) avait de potentiellement tyrannique, mais au-delà de cela, l’idée de « volonté générale » est foncièrement totalitaire. Cette prétendue « volonté générale » qui n’est qu’une vue de l’esprit, une idée farfelue qui ne désigne pas la volonté de la majorité comme on l’entend souvent, mais ce qui reste quand tous les intérêts individuels ont été mis de côté ! Ce reste était supposé être commun à tous les citoyens « non dégénérés » mais, en fait, il était défini par les meneurs révolutionnaires, qui y mettaient ce qu’ils voulaient. Cette idée mène tout droit à l’exclusion de tous ceux qui s’opposent à la « régénération » et qui refusent de se soumettre à ladite « volonté générale » ; de tels individus ne pouvaient qu’être inhumains et les révolutionnaires en firent des « monstres » dont il fallait se débarrasser par les moyens les plus expéditifs – ce qu’ils firent.
L’idée de « volonté générale » est, avec l’individualisme d’origine libérale qui sous-tend l’idéologie révolutionnaire, une des principales caractéristiques du « républicanisme » français (les guillemets s’imposent parce que ce « républicanisme », auquel les gauches s’identifient comme le souligne l’auteur, est très différent du républicanisme canal historique), lequel balance, de ce fait, entre totalitarisme unanimiste et libéralisme libertaire.
https://www.bvoltaire.fr/livre-crois-ou-meurs-histoire-incorrecte-de-la-revolution-francaise-de-claude-quetel/

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Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française
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