Le marquis de Bouillé

Quelqu'un peut-il me dire si Marie-Antoinette et le marquis de Bouillé se sont rencontrés ?

J'ai vu dans un message qu'un utilisateur du "Boudoir" se posait la question d'une éventuelle parenté entre La Fayette et le marquis de Bouillé. D'après mes sources, Madeleine Motier de La Fayette était la grand'mère du Blondinet, en même temps que la cousine de François Claude Amour, marquis de Bouillé (1739-1800). Les châteaux de St-Eble (berceau des Bouillé) et de Chavaniac (La Fayette) sont distants de 4 Km....

Bonjour et bienvenue, Mendigoules . Nous avons un spécialiste en généalogie ( ) , Lucius, qui saura certainement répondre à votre question .
Quant à une rencontre entre Marie-Antoinette et Bouillé, informelle à la Cour, c'est bien possible, officielle, eh bien la présentation habituelle de rigueur certainement, officieuse, pas à ma connaissance ..............

Bienvenue sur ce forum Mendigoules

Oui pour ma part je ne saurais vous répondre mais quelqu'un pourra peut-être vous aider
Sinon une rencontre en bonne et due forme entre Marie-Antoinette et Bouillé ne me dit rien non plus, donc si ça a été le cas nul doute que la rencontre a été brève et sans grande conséquence

Oui, je ne vois pas pourquoi elle ne l’aurait pas rencontré ?  

François-Claude Amour du Charriol, marquis de Bouillé, est né au château du Cluzel, en Auvergne, en 1739, d'une famille originaire du Maine, mais établie en Auvergne depuis le XIe siècle.



Bouillé est gouverneur général des colonies françaises des îles du Vent de juillet 1777 à avril 1783. Il combat aux Antilles pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, et enleve plusieurs îles aux Britanniques (1778). Il est présent lors de la prise de Tobago, par la flotte française du comte de Grasse.
Revenu en France en 1783, il voyage en Europe, Grande-Bretagne, Hollande et en Allemagne.




Homme politique, il est membre de l'Assemblée des notables de 1787 à 1788, il y défend les privilèges.
En 1789, il est nommé commandant des Trois-Évêchés (Toul, Verdun, Metz), puis de l'Alsace, de la Lorraine et de la Franche-Comté. Nommé en 1790 général en chef de l'armée de Meuse, Sarre-et-Moselle, il fit respecter la discipline à Metz et à Nancy par des actes de vigueur : il réprime sévèrement la mutinerie de la garnison de Nancy, le 31 août 1790 .
Trois régiments, en tout 5 900 hommes se révoltent contre leurs officiers. Le violent combat qui a lieu devant le poste de garde de la porte Stainville (l'actuelle Porte Désilles) fait trois cents morts et blessés. Dans les manuels scolaires "officiels" et donc de nature "révolutionnaire", il est enseigné que les soldats de la garnison de Nancy reprochent à leurs officiers une discipline sévère, puis de ne pas avoir touché la solde, ainsi sont emprisonnés des officiers royalistes dont le général Malseigne....
Le Marquis de Bouillé, qui commande les troupes de la place de Metz, marche sur Nancy avec ses soldats. Vainqueur, il fait châtier les révoltés. Cet événement montra au roi que des troupes en Lorraine lui étaient restées fidèles et c'est peut être d'ailleurs ce qui le poussa à quitter Paris pour tenter de les rejoindre .
Bouillé est l'un des organisateurs de la fuite de Varennes.



Mais les dispositions qu'il prend sont éventées, et Louis XVI est arrêté à Varennes. Le marquis François-Claude-Amour de Bouillé émigre, et se réfugie à Coblentz. Il fait des démarches auprès des différentes cours pour obtenir la délivrance du roi. Il est dans l'armée de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé en 1792, puis voyant ses efforts inutiles se retire en Grande-Bretagne où il meurt le 14 novembre 1800. Il est tout d'abord enterré au vieux cimetière de Saint-Pancrace à Londres. En 1866, sa dépouille est rapatriée au cimetière de Montmartre.

C'est à lui qu'il est fait référence dans le cinquième couplet de La Marseillaise :

Français en guerriers magnanimes
Portez ou retenez vos coups
Épargnez ces tristes victimes
A regrets s'armant contre nous (bis)
Mais ces despotes sanguinaires
Mais ces complices de Bouillé
Tous ces tigres qui, sans pitié
Déchirent le sein de leur mère !


Il publie des Mémoires sur la Révolution (Londres, 1797, et Paris, 1801). Son fils Louis de Bouillé sera général d'Empire .

.

Très beau château !!!

Oui, je trouve aussi . Il n'est sans doute pas très loin de mon Ardèche !
La Haute-Loire, c'est le coin aussi des Polignac, la Fayette ...

Breaking news qui agite le petit monde des collectionneurs d'autographes :
Une lettre de Bouillé à Fersen retrouvée.

Elle sera mise en vente le 17 mai chez Ader. Avis aux amateurs.
(lot 671 du catalogue).
http://www.bibliorare.com/catalogue/ader-nordmann-paris-lettres-manuscrits-autographes-sacha-guitry-sciences-medecine-voyages-et-technique-histoire-jeudi-17-mai-2018-a-14h00-salle-des-ventes-favart-3-rue-favart-75002/

Je n'en ai malheureusement pas de photo. Mais je sais qu'un expert a travaillé pendant un an à décoder les parties codées, avec un mathématicien et un historien. C'est passionnant.

Sur la partie codée, on voit que le comte de Fersen a décrypté le chiffre, qui était celui qu'il utilisait pour correspondre avec la Reine, et aussi avec Esterhazy. Beaucoup de monde était donc à même de déchiffrer la correspondance secrète de Marie-Antoinette. Etait-ce bien prudent ? On peut se le demander.

Coucou Airin !
On a déjà annoncé cette découverte ici :
https://maria-antonia.forumactif.com/t21163-voyage-de-montmedy-varennes-lettre-inedite-et-chiffree-de-bouille-a-fersen

Vous avez même participé à la discussion.

No stress, on fusionnera.

Merci de votre indulgence.

En même temps, c'est pas mal que cette annonce soit aussi direct dans le topic sur Bouillé.
On va peut-être laisser comme ça, pour finir.

Airin a écrit:

Sur la partie codée, on voit que le comte de Fersen a décrypté le chiffre, qui était celui qu'il utilisait pour correspondre avec la Reine, et aussi avec Esterhazy. Beaucoup de monde était donc à même de déchiffrer la correspondance secrète de Marie-Antoinette. Etait-ce bien prudent ? On peut se le demander.

Voilà qui file un coup dans l'aile à la théorie qui veut que la correspondance entre Fersen et la reine était chiffrée pour dissimuler leurs turpitudes amoureuses. On espère que les historiens redescendront dans les tours pour se contenter de la modeste réalité, moins palpitante certes, mais plus en phase avec le bon sens : la correspondance était chiffrée pour permettre l'échange d'importantes informations politiques et, de temps en temps, quelques mots affectueux s'y glissaient, comme souvent dans la diplomatie de l'époque, qui confondait tous les registres.

Oui, c'est vrai, les lettres mélangent plusieurs registres. Par exemple, il est clair que la duchesse de Polignac sert parfois aussi d'ambassadrice officieuse entre les souverains et les émigrés, courroie de transmission de la pensée politique du roi.

Ainsi, dans la lettre suivante, tendresse et politique se mélangent -  





Il y en a d'autres dans le Boudoir -
https://maria-antonia.forumactif.com/t5584-lettres-de-marie-antoinette-a-madame-de-polignac

Darkmodor a écrit:

Airin a écrit:

Sur la partie codée, on voit que le comte de Fersen a décrypté le chiffre, qui était celui qu'il utilisait pour correspondre avec la Reine, et aussi avec Esterhazy. Beaucoup de monde était donc à même de déchiffrer la correspondance secrète de Marie-Antoinette. Etait-ce bien prudent ? On peut se le demander.

Voilà qui file un coup dans l'aile à la théorie qui veut que la correspondance entre Fersen et la reine était chiffrée pour dissimuler leurs turpitudes amoureuses. On espère que les historiens redescendront dans les tours pour se contenter de la modeste réalité, moins palpitante certes, mais plus en phase avec le bon sens : la correspondance était chiffrée pour permettre l'échange d'importantes informations politiques et, de temps en temps, quelques mots affectueux s'y glissaient, comme souvent dans la diplomatie de l'époque, qui confondait tous les registres.

Mais enfin ! Qu'a-t-elle donc écrit de si compromettant au comte de Fersen, la pauvre reine ?

Spoiler:

meteor a écrit:

Mais enfin ! Qu'a-t-elle donc écrit de si compromettant au comte de Fersen, la pauvre reine ?

Spoiler:

Je ne sais pas trop, pas spécialiste de la question. "Je vous aime" ou quelque chose comme ça.
Votre spoiler, vous eussiez pu vous en abstenir.
Je fleuris le Boudoir pour vous.

Mais quoi !!!! Plus personne ne l'ignore , désormais !!!!

La reine, éperdue de passion , a écrit à Axel , son Unique amour
Je vous adore et Je vous aime à la folie ( ce qui d'ailleurs donne encore mieux en Anglais I love you madly ).

.

Et c'est tout ? So what ?

Ben quoi ! Moi aussi, elle m'aime à la folie.

Heu... je reprends, : la reine aime aussi son fils à la folie. Ce n'est pas de la blague, elle l'écrit quelque part, textuellement :

Le chou d'amour... je l'aime à la folie

Cher ami, vous apportez là un exemple de ce que je veux dire : notre cher XVIII affectionnait ce qu'on appelait alors la sensibilité et qui nous semble à nous, de l'emphase.

On adorait, on se toquait, on se frappait, on aimait à la folie, que sais-je encore !

bourbon powah a écrit:

Ben quoi ! Moi aussi, elle m'aime à la folie.

Heu... je reprends, : la reine aime aussi son fils à la folie. Ce n'est pas de la blague, elle l'écrit quelque part, textuellement :

Le chou d'amour... je l'aime à la folie

Absolument ! Bien vu bourbon powah !

C'est dans une lettre à Madame de Polignac, dont voici l'extrait :



On en parle ici: https://maria-antonia.forumactif.com/t6975p25-fersen-le-pere-de-deux-des-enfants-de-marie-antoinette

Lady Marmelade a écrit:

Je vous aime à la folie ( ce qui d'ailleurs donne encore mieux en Anglais I love you madly ).

.

Je ne suis pas spécialiste de l'anglais, mais je me demande, justement... Stricto sensu, "Il love you madly" serait plutôt la traduction littérale de "je vous aime follement", ce qui, vous en conviendrez, n'est pas tout à fait la même chose...

De toute façon, comme l'ont rappelé les intervenants avant moi, "je vous aime à la folie" était une expression largement galvaudée, au XVIIIe siècle, et notre Marie Antoinette était à la fois à la mode et excessive. Deux raisons d'adorer cette expression.

Excusez la question. Le marquis de Bouillé. Était-il un ami ou un ennemi? Merci

Bonjour Pepe12547,

Etant donné l'échec que fut finalement le Voyage à Montmédy, on peut comprendre le sens de votre question. Le Roi Louis XVI lui-même eut le sentiment d'avoir été trahi. Par la suite, les personnes ayant participé au projet publièrent des mémoires justificatifs. Celui remis par le Marquis de Bouillé, notamment, est consultable ici.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6227770g.texteImage

Bien à vous

madame antoine