Le siège d'Arras est un épisode de la guerre de Trente Ans qui mène à la prise de possession de la ville d'Arras par les troupes françaises le 9 août 1640.
Cette bataille est évoquée dans la pièce d'Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac.
Siège d'Arras |
« La defaicte des Espagnols à l'attaque du siége d'Arras. L'Arrivée du Convoy et la Reddition de la ville d'Arras a l'obeissance du Roy » |
[th]Informations générales[/th]
[th]Date[/th]9 juillet - 9 août 1640 | [th]Lieu[/th]Arras | [th]Issue[/th]Prise de la ville par les troupes françaises |
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Belligérants | Royaume de France Provinces-Unies | Pays-Bas espagnols | Commandants | Maréchal de Châtillon Maréchal de Chaulnes Maréchal de La Meilleraye Frédéric-Henri d'Orange-Nassau | Ferdinand d'Autriche |
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Guerre de Trente Ans |
Batailles |
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Contexte et mise en place
Ce siège se situe durant la campagne des Pays-Bas espagnols.
Elle met aux prises les troupes espagnoles commandées par Ferdinand d'Autriche et quatre corps d'armées : deux corps d'armées français commandés par le maréchal de Châtillon et le maréchal de Chaulnes et deux originaires des Provinces-Unies commandés par le duc de La Meilleraye et Frédéric-Henri.
Le 15 juillet 1638, le maréchal de Châtillon doit abandonner le siège de Saint-Omer et laisser la ville aux Espagnols.
La prise de Hesdin, le 29 juin 1639, par La Meilleraye, livre une partie de l'Artois aux Français.
L'objectif est alors de prendre les forces espagnoles en tenaille : Frédéric-Henri attaquerait Dam et Bruges, tandis que le maréchal de la Meilleraye opèrerait sur la Meuse.
De leur côté, les armées françaises maintiendraient leur pression sur l'Artois. Le plan échoue : Charlemont et Mariembourg résistent à l'attaque de La Porte.
Celui-ci rappelé de la Meuse, traverse alors le Hainaut et le Cambrésis pour prendre position devant Arras le 13 juin 1640.
Il est rejoint par Châtillon et Chaulnes venus par la rive nord de la Scarpe. Vingt trois milles fantassins et neuf mille cavaliers investissent ainsi les abords de la ville.
À l'intérieur de celle-ci, le colonel O'Neill et ses deux milles hommes organisent la défense. Les fortifications de siège sont construites en un mois.
La riposte espagnole
Ferdinand d'Autriche accourt à Lille dès la fin juin et est rejoint par le général Lamboi et le duc Charles de Lorraine.
Une armée espagnole forte de vingt mille hommes est alors constituée et vient camper le 9 juillet 1640 sur le Mont-Saint-Éloi à quelques kilomètres d'Arras.
Le cardinal-infant Ferdinand d'Autriche décide de ne pas attaquer les assiégeants mais de leur couper les vivres.
Installé vers Avesnes-le-Comte, entre Arras, Hesdin et Doullens, il intercepte les convois de ravitaillement destinés aux assiégeants et renforce son armée qui se monte alors à vingt mille hommes et douze mille cavaliers.
Le convoi de ravitaillement
Richelieu, accouru avec le roi à Amiens, organise à la hâte un convoi de ravitaillement.
Des chariots de munitions et de provisions de bouche escortés par une troupe de dix-huit mille hommes commandés par le gouverneur de Lorraine du Hallier prennent la route d'Arras.
Les maréchaux de La Meilleraye et de Chaulnes à la tête d'une armée de six mille hommes sont chargés d'opérer la jonction qui se fait sans aucune résistance le 2 août au matin à mi-chemin entre Doullens et Arras.
En effet, Ferdinand d'Autriche, profitant de cette diversion et du départ de six mille hommes du front, porte alors son attaque sur les troupes du maréchal de Châtillon restées sur place.
La chute d'Arras
La ruse est près de réussir.
Le maréchal de Châtillon ne dispose plus que de quinze mille hommes affamés et fatigués.
Le plus fort de l'attaque est porté par le duc de Lorraine sur le fort tenu par le colonel Rantzau.
Celui est pris et repris plusieurs fois.
Mais l'arrivée de Gassion à la tête d'une armée de mille cavaliers change le sort de la bataille et annonce le retour des troupes de La Meilleray et de Chaulnes.
Une ultime résistance des troupes du colonel Rantzau repousse l'attaque espagnole.
L'arrivée de la cavalerie de La Meilleray et de Chaulnes, suivie du corps d'armée de du Hallier conduit les troupes espagnoles à la retraite.
Le 3 août au matin, les généraux français somment les habitants d'Arras de capituler.
Ceux-ci résistent encore jusqu'au 7 août, date à laquelle une brèche, ouverte dans les remparts, ouvre la ville aux troupes françaises.
La capitulation est signée le 9 août sous les yeux de Ferdinand d'Autriche qui revenu avec ses troupes renonce finalement à engager un ultime combat.
Conséquences
La ville, passée à la France, conservera cependant ses privilèges et le maintien du parlement d'Artois.
Elle demeurera de religion catholique et obtiendra que la liberté de conscience n'y soit pas introduite.
La prise de cette ville, longtemps aux mains des Espagnols, redonne confiance aux Français.
Le prince Thomas de Savoie, entrepris par Mazarin, se place le 18 septembre 1640, sous la protection de la France.
Durant le printemps 1641 et jusqu'en septembre 1641, d'autres places fortes espagnoles, telles que Aire-sur-la-Lys, Lens, Bapaume et La Bassée, tombent.
Fin 1641, le royaume de France contrôle désormais de nouveau l'Artois.
- Tout ou partie de cet article est issue de Histoire de France, depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789 de Henri Martin (1810-1883), sixième partie, livre LXXI, Richelieu, prise d'Arras.
- Gatien de Courtilz de Sandras, Mémoires de Monsieur d'Artagnan, « Le Siège d'Arras »
Louis XIII est jaloux de l'affection que sa femme porte au dauphin
il prétend que son fils ne l'aime pas et que la mère en est évidemment responsable
Déjà en Janvier 1640, il avait été question d'éduquer louis Dieudonné au château d'Amboise, comme l'avait fait Henri IV en maintenant le "troupeau" de ses enfants légitimes et naturels à Saint-Germain-en-Laye
On parle à nouveau de séparation de la mère et du fils, hypothèse dans laquelle le rôle de Richelieu est loin d'être limpide
Il est vrai que l'enfant, qui en temps de guerre voit peu son père, ne montre pas un enthousiasme débordant lorsqu'il le retrouve
En septembre 1640, après cette prise d'Arras, le Roi regagne Saint-Germain
Le dauphin a été préparé à l'arrivée de son père et s'élance à sa rencontre dans la salle des gardes
Mais comme il désire avec empressement conduire son père auprès d'Anne, louis XIII se froisse tout en faisant bonne figure
C'en est trop, lorsque quelques instants plus tard le petit prince refuse que Cinq-Mars l'embrasse et se met à hurler
Le Roi s'emporte contre son épouse:
"Le dauphin ne peut plus souffrir ma vue. C'est une étrange nourriture (éducation) que la sienne, mais j'y mettrai bon ordre"
Ce n'est pas une parole en l'air
Le morne monarque y songe et l'écrit au cardinal:
"Je suis très mal satisfait de mon fils. Dès qu'il me voit, il crie comme s'il voyait le diable et crie toujours à maman. Il faut lui faire passer ces méchantes humeur et l'ôter de la reine le plus tôt qu'on pourra"
Heureusement, on n'en vint pas à cette extrémité
Richelieu était intervenu et le Roi l'avait remercié des "bons avis que vous me donnez"
Richelieu ne souhait pas voir la reine entrer en opposition alors que la situation était déjà bien confuse avec Cinq-Mars
En revanche, le petit duc d'Anjou, qui fait ses premiers pas, plaît beaucoup à son père
Les enfants royaux sont confiés à Madame de Lansac, une gouvernante placée auprès d'eux par le Cardinal
Leur sécurité, où qu'ils se trouvent, à Paris, à Saint-Germains ou à Fontainebleau, est assurée par une compagnie du régiment des Gardes françaises sous le commandement de Montigny dans lequel le Roi et le ministre ont une entière confiance