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 19 août 1792: Louis François Charles du Portail

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yann sinclair

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MessageSujet: 19 août 1792: Louis François Charles du Portail   19 août 1792: Louis François Charles du Portail Icon_minitimeLun 19 Aoû - 8:07

Louis François Charles du Portail

prêtre réfractaire, assassiné à Bellême (Orne) le 19 août

Ordonné prêtre à Séez en 1767

Vicaire du Pin-la-Garenne (Orne) de 1768 à 1771

Chapelain de l'Hôtel-Dieu de Bellême de 1771 à 1774

Curé du Ham (Mayenne) de 1774 à 1787

puis prêtre habitué à Bellême

   Baptisé le 3 janvier 1740 à Saint-Jouin-de-Blavou (Orne)
   Assassiné le 19 août 1792  place de l'église Saint-Sauveur à Bellême (Orne) à l'âge de  52 ans


Parents

   René du Portail, seigneur de La Binardière 1710-1780
   Marie Magdelaine du Mouchet 1702-1792


   En 1778, une note de l’évêché nous renseigne sur le curé du Ham : « Bon prêtre, charitable, conciliant, il a la confiance de sa paroisse et prévient tous les procès ; un peu orginal »

   En 1787, il résigne son bénéfice à la cure du Ham pour venir se retirer à Bellême en qualité de prêtre habitué, où il vit auprès de sa mère.

   Il refuse de prêter le serment constitutionnel. Au reste, il n’y est pas obligé, du moins dans le principe ; prêtre habitué, il n’appartient pas en effet aux fonctionnaires publics. Rigoureux envers lui-même, il emploie son zèle en démarches persévérantes pour ramener ses confrères égarés. C’est ainsi qu’au mois de mai 1791 il intervient auprès du curé constitutionnel de Sérigny lorsque ses jours sont en danger. M. du Portail refuse de lui administrer les derniers sacrements, tant que M. Georges Joubert, c’est le nom du mourant, n’aura pas rétracté son serment. Tel était, affirme-t’on le principal grief des révolutionnaires contre lui, d’après l’abbé Langlais dans son étude sur la paroisse de Sérigny, car M. du Portail avait triomphé des ultimes hésitations de son confrère.

   Si l’on en croit le chanoine Blin, ce prosélytisme et cette fermeté irritèrent de plus en plus les partisans de la Constitution civile; ils jurèrent sa perte. Cette menace se faisant chaque jour plus pressante, M. du Portail s’efforça de l’écarter et se retira quelques semaines dans la ville du Mans…

   Le danger paraissant moins imminent, M. du Portail revint à Bellême auprès de sa mère. C’est au cours de cette période que, aux dires de Dom Piolin, le curé intrus de Saint-Sauveur de Bellême, un abbé Bertrand, ancien moine bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, tenta de le gagner à son parti, de lui faire prêter le serment constitutionnel, ou, tout au moins, de l’attirer aux offices ; c’eût été, par sa présence, donner aux fidèles l’impression que M. du Portail était en communion avec l’assermenté. Menaces et prières ayant échoué, il ne restait plus qu’à recourir à la force. M. Bertrand paraît avoir encouragé les furieux, bien loin de les apaiser.

   Amédée Mériel, dans ses notes historiques sur Bellême, affirme que les meurtriers étaient des gens du dehors venus à Bellême à l’occasion d’une assemblée pour les enrôlements et les dons patriotiques. Ce rassemblement des volontaires, affluant des paroisses voisines jusqu’à la ville, en ce dimanche 19 août 1792, allait en effet permettre aux instigateurs de cette tragédie d’exécuter plus facilement dans le bruit, le désordre et la foule, leur criminel dessein.

   Le chanoine Blin décrit ainsi l’atmosphère houleuse qui régnait alors à Bellême: « Un des chefs du club leur dénonça M. du Portail comme un perturbateur du repos public dans le canton de Bellême. C’est un aristocrate, s’écria-t’il, c’est un traître à la patrie, c’est un ennemi plus dangereux que ceux que nous allons combattre. Par son obstination à refuser le serment exigé par la loi, il entretient la division parmi les citoyens. Il faut que ce scandale ait un terme. Il faut que cet homme perfide que la patrie a supporté trop longtemps, obéisse comme les autres à la loi, ou tombe victime de son incivisme. »

   Extrait du procès verbal du Directoire du district de Bellême: « Du dimanche 19 août l’an 1792 quatrième de la Liberté… Deux heures de relevée ayant sonné, nous nous sommes retirés des bureaux pour aller dîner. En s’y rendant l’un de nous a passé à l’Hôtel-de-Ville où il n’était pas permis de soupçonner le plus léger orage. De retour au Directoire sur les trois heures de relevée, nous avons entendu, un instant après, le bruit ordinaire d’une multitude de personnes qui couraient du côté de la place du marché. On nous a dit quelques minutes après que les portes et fenêtres de la maison du sieur abbé du Portail, demeurant sur ladite place, venaient subitement d’être enfoncées, qu’on s’était emparé de sa personne, qu’on l’avait conduit aussitôt près la principale entrée de l’église Saint-Sauveur et qu’on lui avait coupé la tête que l’on promenait déjà. »

   Extrait des registres de délibérations du Conseil Général de la commune de Bellême: « Vers 3 heures après-midi, affluence de personnes autour de la maison du sieur du Portail, ancien curé du Ham, résidant paroisse Saint-Sauveur. La municipalité s’y transporta (avec les écharpes) … A la maison commune, on garde le sieur du Mouchet, cousin germain du sieur du Portail, maltraité il y a peu de temps par des séditieux… porte cochère enfoncée, croisées rompues, la mère de M. du Portail (âgée de plus de 80 ans), est rouée de coups, le sieur du Portail descendu des greniers… l’affluence a forcé la garde, les représentants de la loi ont été méprisés et menacés ; les séditieux parlent d’embraser la ville. M. du Portail est traîné hors de chez lui, frappé ; il périt entre les mains de ses meurtriers qui promènent ensuite sa tête au bout d’une pique dans toutes les rues de la ville. Puis une descente est organisée chez de prétendus aristocrates, les sieurs Martin, Chevessaille jeune, Coru, Jannard et la dame Perrier veuve du Hannoy; ce sont de nouvelles scènes de pillages… »

   Le 20 août 1792, lendemain de l’émeute, Claude-André Chandebois, lieutenant de la gendarmerie nationale à Bellême dresse un procès-verbal: « Aujourd’hui 20 août 1792 l’an quatrième de la liberté, nous Claude-André Chandebois officier de police lieutenant de la gendarmerie nationale à la résidence de Bellême, sommes de nouveau transporté au lieu où s’est passé le meurtre du sieur abbé du Portail et n’y avons trouvé pour vestige que la place ensanglantée du délit. Voulant poursuivre nos recherches nous avons comme le jour d’hier rencontré sinon un rassemblement aussi considérable, au moins beaucoup de personnes criant vengeance contre l’aristocratie, nous savons que différentes maisons ont été pillées, et les meubles saccagés par la multitude mais nous n’avons pu remarquer aucun délinquant tant la foule était grande, et n’avons pas été plus heureux sur la découverte du cadavre dudit sieur abbé du Portail. Pourquoi et dans l’impossibilité où nous sommes de poursuivre la trace de ces différents délits, avons rédigé le présent procès-verbal pour servir ce que de raison en observant qu’il y allait de notre vie si nous avions essayé de faire plus amples perquisitions. »

   D'après le chanoine Pierre Flament "Épisode de la Révolution à Bellême" paru dans les Cahiers Percherons en 1974, et le chanoine Blin "Les Martyrs de la Révolution dans le diocèse de Séez" 1876 tome I.

Sources:
- personne: V.Prod'homme (article du chanoine Pierre Flament archiviste du diocèse de Séez paru dans les Cahiers Percherons en 1974) 19 ix 2010
- baptême: V.Prod'homme (RP de Saint-Jouin-de-Blavou) 12 ix 2010
- décès: V.Prod'homme (article du chanoine Pierre Flament archiviste du diocèse de Séez paru dans les Cahiers Percherons en 1974) 19 ix 2010


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