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 Thérésa Cabarrus, l’ange de la Terreur

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MessageSujet: Thérésa Cabarrus, l’ange de la Terreur   Thérésa Cabarrus, l’ange de la Terreur Icon_minitimeLun 30 Mar - 12:31

Faisons connaissance avec une femme exceptionnelle. Thérésa Cabarrus, l’ange de la Terreur 887322

Thérésa Cabarrus, l’ange de la Terreur


  • Fille d’un banquier espagnol anobli, cette aristocrate usera de son influence et de son charisme pour échapper à l’échafaud. Et sauver quelques têtes au passage.


Thérésa Cabarrus, l’ange de la Terreur Teresa10
Portrait de madame Tallien, née Thérésa Cabarus par Marie-Guillemine Benoist (1799)
– Collection du San Diego Museum of Art


  • Un an après la naissance de Thérésa, Louis XVI monte sur le trône de France [en 1774]. À sa mort, c’est Louis-Philippe qui l’occupe. Entre-temps, elle aura vécu le Directoire, le Consulat, la Première République, l’Empire napoléonien et une autre révolution, celle de 1830, qui intronise Louis-Philippe, le dernier roi des Français.

    Spectatrice et actrice à part entière de la période la plus agitée de l’histoire de France, Thérésa Cabarrus voit le jour en Espagne, en 1773. Une demande en mariage précoce d’un frère de sa mère scandalise son père, qui l’envoie à Paris.

    Thérésa reçoit ainsi une bonne éducation. Vive et intelligente, charmant par sa beauté et son entregent, elle a toutes les qualités pour se faire remarquer. Parmi ses nombreux prétendants, elle choisit Jean-Jacques Devin de Fontenay, conseiller à la chambre du Parlement, en qui elle voit la possibilité de briller en société. Elle devient rapidement salonnière, ouvrant chez elle un de ces salons très courus où les femmes de la noblesse reçoivent des invités célèbres, artistes, écrivains et hommes politiques.

    Un mariage malheureux
    Le succès en société de Thérésa n’est pas le même en privé. À tel point que, lors de la naissance de leur premier enfant, le 2 mai 1789, de mauvaises langues en attribuent la paternité au député Alexandre de Lameth. Trois jours plus tard, le roi Louis XVI inaugure les états généraux à Versailles.

    Sous la pression, le souverain finit par accepter la Constitution et l’insigne tricolore révolutionnaire. Comme le couple Fontenay, la France est dans la tourmente. Après l’arrestation de Louis XVI et de Marie-Antoinette qui tentaient de s’enfuir à l’étranger, beaucoup d’aristocrates quittent le pays, et la famille Fontenay envisage de faire de même.

    La mort du roi et de son épouse, la femme la plus élégante de France, dont Thérésa avait essayé d’imiter les fêtes, est un coup dur. La vie à Paris devient de plus en plus étouffante. La révolution se radicalise rapidement sous la direction de Robespierre.

    La famille Fontenay s’installe à Bordeaux où la situation est moins tendue. Loin du danger parisien et plus proche de l’Espagne, Thérésa y trouve un refuge où elle peut se sentir comme une citoyenne ordinaire. D’autant plus qu’avant leur déménagement, le couple a profité de la récente loi sur le divorce pour se séparer.

    Et un divorce
    À 20 ans, Thérésa sort d’un mariage malheureux, mais ce répit est de courte durée. Bordeaux veut se libérer du joug de Paris en rejoignant d’autres départements fédéralistes, mais les troupes révolutionnaires arrivent les premières. La ville passe aux mains des Jacobins, et les Girondins sont envoyés à la guillotine. La capitale dépêche plusieurs de ses représentants, dont le député Jean-Lambert Tallien. Avec lui, les Bordelais vont connaître la Terreur de Robespierre.

    Chaque jour, de nouvelles exécutions ont lieu sur l’ancienne place Dauphine, où une guillotine a été installée, comme sur la place de la Révolution à Paris. Un comité de surveillance et un tribunal révolutionnaire sont mis en place, et Thérésa Cabarrus tombe sous le coup de la loi des suspects [adoptée le 17 septembre 1793].

    Sans surprise, la jeune femme est arrêtée. Heureusement pour elle, Tallien la fait rapidement libérer. Est-il attiré par la jeune femme en raison de sa beauté, ou peut-être parce qu’elle est la fille d’un banquier ? Thérèsa se jette avec gratitude dans les bras de son sauveur et s’installe dans son quartier général, l’hôtel Franklin, une oasis de luxe dans un contexte particulièrement agité, où elle reçoit dans son “bureau des grâces”.

    L’ange de Bordeaux
    Avec ce nouveau statut, Thérèse accroît progressivement son influence sur Tallien jusqu’à servir d’intercesseur entre son amant et les Bordelais. Après avoir réussi à épargner la veuve d’un Girondin guillotinée, elle est inondée de demandes. Elle est surnommée “l’ange de Bordeaux” ou “Notre-Dame du Bon Secours”. Tallien lui passe tout et elle endosse ce rôle héroïque qui lui permet de sauver des vies, à commencer par la sienne, de l’échafaud.

    Elle se sent en sécurité et admirée. Si Tallien s’enrichit en échange de la grâce de ses victimes, elle est davantage motivée la compassion. Sa tactique de persuasion s’avère des plus efficaces : entre décembre 1793 et mars 1794, le nombre d’exécutions est réduit de près de la moitié. “Depuis plusieurs mois, je ne me suis pas couchée une seule fois sans avoir sauvé la vie à quelqu’un”, écrit-elle.

    • Mme de La Tour du Pin, épargnée grâce à l’intervention de son amie, écrira dans ses Mémoires :

      Il était difficile de penser que tant de jeunesse, tant de beauté, de grâce et d’ingéniosité étaient dévouées à un homme qui envoyait chaque matin à la mort un si grand nombre de personnes innocentes”.


    Thérésa Cabarrus aimait certes briller en société, et elle n’a pas hésité à user de son charisme pour se rapprocher du pouvoir. Mais elle n’a pas non plus hésité à sauver des vies quand c’était en son pouvoir. C’était sa révolution dans la révolution.
    Laura Manzanera
    https://www.courrierinternational.com/article/femmes-celebres-theresa-cabarrus-lange-de-la-terreur
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