Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Marie-Antoinette et la musique

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Chakton

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MessageSujet: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeMar 12 Oct - 16:38

Livre à paraître et déjà très attendu tongue

  • Résumé
    Peu de femmes ont à ce point excité les passions, poussé aux commentaires les plus contradictoires, suscité autant de biographies. Marie-Antoinette n'est pas une reine comme les autres et l'on tend à la redécouvrir aujourd'hui sous des aspects moins connus. Le présent ouvrage se penche pour la première fois sur les liens forts qu'elle a entretenus avec la musique : ses études à Vienne, sa découverte du monde musical français, sa passion pour la harpe, le pianoforte et le chant, mais aussi pour l'opéra et l'opéra-comique.
    Par son soutien sans faille aux spectacles de la cour ou de Paris, elle a marqué sa volonté d'internationaliser un répertoire jusque-là très franco-centré. Au fil des pages, depuis son arrivée à l'âge de 14 ans jusqu'aux jours sombres des Tuileries, on découvre le rôle important qu'elle a joué dans la société culturelle de la fin du XVIIIe siècle, ses liens avec le public des théâtres et avec les artistes, ainsi que l'influence qu'elle a exercée sur l'évolution du répertoire et les progrès techniques des instruments.
    Tout au long d'une étude transversale qui unit la musique et les arts, mais aussi la politique, la société et des anecdotes de la vie quotidienne, Patrick Barbier propose un regard nouveau sur celle qui a été la reine mécène la plus mélomane et musicienne de l'histoire de France.


Patience ça paraîtra en janvier.

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeSam 11 Déc - 10:09


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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeMar 14 Déc - 10:43

Parution le 12 janvier, dommage pas pour Noël. Sad

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeMar 4 Jan - 17:52

Ce sera LE livre de la rentrée.

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeJeu 13 Jan - 10:59

L'auteur, Patrick Barbier, sur France Musique Marie-Antoinette et la musique 405462 Marie-Antoinette et la musique 405462
https://www.francemusique.fr/emissions/relax/relax-du-mercredi-12-janvier-2022

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeJeu 13 Jan - 11:45

Chakton a écrit:
L'auteur, Patrick Barbier, sur France Musique Marie-Antoinette et la musique 405462 Marie-Antoinette et la musique 405462
https://www.francemusique.fr/emissions/relax/relax-du-mercredi-12-janvier-2022

Bon, ça commence mal. Barbier critique les paroles de C'est mon ami mais oublie de dire qu'elles ne sont pas de Marie-Antoinette mais de Jean-Pierre Claris de Florian. Sad Sad

Voilà qui ne donne pas envie d'acquérir son livre.
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Therese Belivet

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeJeu 13 Jan - 11:51

Oui, et il saute aussi à pieds joints sur la légende comme quoi Marie-Antoinette a chanté "Ah que je fus bien inspirée quand je vous reçus dans ma cour" à Fersen alors que l'air n'a été composé que des années après le départ de Fersen.
Franchement c'est pas sérieux.

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Chakton

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeJeu 13 Jan - 12:04

Dites les spécialistes de Marie-Antoinette tongue Vous exagérez. Ce sont des points de détail. Patrick Barbier rappelle à quel point Marie-Antoinette vivait dans la musique, tous ces musiciens qu'elle a encouragés. C'est l'essentiel.

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeJeu 13 Jan - 12:11

Moi je trouve que c'est grave, déterminer si Marie-Antoinette a composé ou non les paroles d'une chanson et si elle a pu interpréter une oeuvre qui n'était pas encore publiée, c'est important, c'est un livre sur la musique que Barbier a écrit, et il fait déjà 2 fautes sur la musique rien que dans une 1/2 heure d'émission.

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeJeu 13 Jan - 12:33

Rha les gens, vous êtes graves ! Marie-Antoinette et la musique 543852
Toujours à poil... à pinailler. Et vous me forcez à faire des recherches du coup. Marie-Antoinette et la musique 611159

OK. C'est mon ami c'est ici
https://maria-antonia.forumactif.com/t85-musique-compositions-de-marie-antoinette
C'est clairement assez polémique et c'est vrai qu'on ne peut pas dire que les paroles sont de Marie-Antoinette.
Du coup ils auraient mieux fait de faire écouter Portrait charmant. :mrgreen:s

Pour l'anachronisme de Piccinni, rendez-vous ici
https://maria-antonia.forumactif.com/t19317-marie-antoinette-axel-de-fersen
C'est clair que Marie-Antoinette n'a pas pu chanter un truc qui n'était pas encore composé. Marie-Antoinette et la musique 914132

Sinon, je suis comme Chakton, l'essentiel c'est la passion de Marie-Antoinette pour la musique, vu que souvent on en reste aux chaussures. Marie-Antoinette et la musique 588717

Marie-Antoinette et la musique Marie-19

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeJeu 13 Jan - 12:42

globule a écrit:
Pour l'anachronisme de Piccinni, rendez-vous ici
https://maria-antonia.forumactif.com/t19317-marie-antoinette-axel-de-fersen
C'est clair que Marie-Antoinette n'a pas pu chanter un truc qui n'était pas encore composé. Marie-Antoinette et la musique 914132

C'est l'ambassadeur d'Angleterre, Sir Richard Barrington, qui raconte ça. Au moment du départ de Fersen pour l'Amérique, il dit que la reine a chanté l'air de Didon "Ah que je fus bien inspirée" avec des larmes plein les yeux. Le hic, c'est que c'est vrai que l'opéra n'était pas encore composé. Donc, c'est une légende et c'est dommage c'est vrai, que Patrick Barbier l'inclue dans son livre.

Mais cette erreur n'en fait pas un mauvais livre malgré tout.

globule a écrit:
Sinon, je suis comme Chakton, l'essentiel c'est la passion de Marie-Antoinette pour la musique

Merci, ça soulage. tongue

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madame antoine

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeSam 15 Jan - 10:21

Bonjour à tous les Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Etant présente dans le Forum ce matin, je prends sur moi de relayer l'avis d'un des Sites fréquemment référencé par notre Ami Musicologue Chakton. J'espère qu'il ne m'en voudra pas de l'avoir devancé.

Le destin tragique de Marie-Antoinette a-t-il occulté la place que la Reine de France occupe dans l’histoire de la musique ? Tout porte à le penser après la lecture du livre que lui consacre Patrick Barbier, déjà auteur chez Grasset d’un Farinelli et d’une Histoire des Castrats – entre autres.

Non que l’épouse de Louis XVI fût une compositrice contrariée, à l’exemple de Wilhelmine de Bayreuth (1709-1758) qui offrit une tragédie musicale – Argenore – à son mari pour son anniversaire. Son « œuvre » se limite à une romance, C’est mon ami, dont il n’est pas certain qu’elle soit l’auteure.

Mais avec Christoph Willibald Gluck comme maître de clavecin (prétendument, les sources sont lacunaires), et pour professeur d’italien Metastasio (1698-1782, poète dont les drames en vers irriguèrent ad nauseam l’opéra baroque), la princesse fut dès son plus jeune âge immergée dans le bain lyrique. La musique était un des piliers de l’éducation à la cour d’Autriche.

Arrivée en France en 1770 à l’âge de 14 ans, celle qui est alors appelée la Dauphine s’étourdit à Paris dans une succession ininterrompue de divertissements, parmi lesquels l’opéra, sis dans la nouvelle salle du Palais Royal, rebâtie après que le feu eut consumé la précédente en 1763. Lorsqu’un incendie en 1781 réduisit en cendres cette nouvelle salle, Marie-Antoinette, devenue Reine, continua de fréquenter le Théâtre de la Porte Saint-Martin où l’Académie Royale de Musique s’était réfugiée (et demeurera jusqu’en 1794).

A Versailles à partir de 1780, elle se plait à monter sur la scène de son Théâtre du Trianon des comédies et des opéras-comiques, genre alors en vogue (et relativement nouveau), dans lesquels elle joue et chante elle-même. Son meilleur rôle, si l’on en croit ses contemporains, sera Colette dans Le Devin du village de Jean-Jacques Rousseau.

Mais c’est d’abord à l’invitation de Gluck en France que l’on mesure son influence sur la musique de son temps. Non à la façon d’une muse qui aurait inspiré le compositeur mais en l’assurant du soutien indéfectible qui lui sera nécessaire pour mener à bien sa fameuse réforme. La trajectoire de l’opéra français, et au-delà du genre lyrique, s’en trouvera modifiée, on le sait – et si on ne le sait pas, Patrick Barbier l’explique de manière à ce que le moins initié des lecteurs en comprenne la portée. Cet ouvrage peut être placé dans toutes les mains, là n’est pas la moindre de ses qualités.

Marie-Antoinette appréciait Piccini, bien que ce dernier compositeur eût été invité à Paris par la favorite de Louis XV, Mme du Barry. La rivalité entre les deux femmes servira de prétexte à une de ces querelles musicales dont le Siècle des lumières est jalonné. Gluckistes contre piccinistes. Mais une fois le Roi « Bien-Aimé » défunt, la nouvelle Reine de France, loin de prendre en grippe le protégé de sa rivale déchue, lui assura à son tour sa protection, persuadée qu’il fallait du sang neuf au genre lyrique français. Bel exemple d’une clairvoyance guidée par l’instinct plus que par le calcul, nous démontre Patrick Barbier (on aimerait voir un jour représentée cette Didon qui, parmi la quinzaine des opéras composés par Piccini pour Paris, influença Les Troyens de Berlioz).

Grâce au soutien de Marie-Antoinette, s’ouvre en 1789 à Paris le premier théâtre avec une troupe permanente de chanteurs italiens, qui au 19e siècle servira de rampe de lancement aux opéras de Rossini, Bellini et Donizetti. C’est aussi grâce à son intervention qu’est instituée en 1784 l'École royale de chant et de déclamation, appelée à devenir le Conservatoire de Paris.

La fin de l’histoire est tragique, hélas. Passons vite pour retenir d’une femme déjà portraiturée par de multiples biographes, cette image originale de « la dernière souveraine qui ait exercé une influence réelle sur la vie musicale de son temps ».


Par Christophe Rizoud
https://www.forumopera.com/livre/marie-antoinette-et-la-musique-portrait-de-reine



Comme beaucoup de nos Amis, je regrette que le très joli Portrait Charmant composé intégralement par la Reine Marie-Antoinette, tant paroles que musique, soit trop souvent oublié. C'est la raison pour laquelle je prends sur moi de vous le poster en conclusion de ce post.



Le morceau n'étant pas complet, je vous prie de bien vouloir m'excuser mais cette écoute constituera déjà pour certains une agréable découverte.

Bien à vous

madame antoine

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Aglae

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeSam 15 Jan - 15:17

Very Happy Merci à tous ! ces débats sont passionnants ( et pleins d'humour ! Marie-Antoinette et la musique 405462 ) ;
Je ne suis pas très renseignée sur Marie-Antoinette et la musique, et j'apprends plein de choses.... Embarassed Marie-Antoinette et la musique 646837
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pimprenelle

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeMar 18 Jan - 10:14

Nous aussi, chère Aglae, nous apprenons, et nous sommes friands d'informations dans ce domaine si cher au coeur de Marie Antoinette... et si peu documenté jusqu'à présent... Sad

L'ouvrage de Patrick Barbier analysé par Res Musica :

  • La musicienne Marie-Antoinette selon Patrick Barbier

    Un ouvrage fourni, agréable à lire, et parfaitement mené pour alimenter l’intérêt au fil de la lecture… Ces éléments font du dernier ouvrage de Patrick Barbier, Marie-Antoinette et la musique, un intéressant complément aux autres études menées sur le règne de Louis XVI.

    Marie-Antoinette et la musique Patric10

    Comme toute démarche musicologique aboutie, Patrick Barbier délimite avec précision, dès son avant-propos, l’objet de cet écrit intitulé « Marie-Antoinette et la musique ». L’ouvrage aborde la pratique musicale d’une amatrice éclairée, son influence et son soutien en faveur d’un internationalisme musical novateur renouvelant une tradition française datant de Louis XIV ; mais également sa contribution à la création de l’École royale de chant et de déclamation qui amènera à l’instauration d’un Conservatoire de musique à Paris, son impact sur le développement du rayonnement des facteurs et luthiers français et sur l’évolution technique des instruments qu’elle pratiquait tels que la harpe et le pianoforte. De « la petite Antoine » à « l’Autrichienne » jusqu’à « la cy-devant reine », l’auteur déroule avec un attachement certain pour son héroïne, la vie d’une Reine insouciante ne cherchant à répondre qu’à son seul plaisir (un plaisir sincère et non mondain).

    Le lecteur appréciera certainement l’honnêteté de l’auteur qui sait relativiser l’impact musical de ce célèbre personnage de l’Histoire de France, et démystifier quelques extravagances. Sa faible formation musicale est ainsi passée au crible, son approche artistique innocente est affirmée sans équivoque. De même son rendez-vous raté avec Wolfgang Amadeus Mozart lorsque celui-ci passa six mois à Paris alors que Marie-Antoinette était reine, et cela malgré une rencontre furtive entre les deux enfants seize ans auparavant au château de Schönbrunn (il est amusant de les chercher tous les deux dans la salle sur la première iconographie proposée parmi la trentaine d’images en couleur)… Cette démarche trouve son apothéose lors de l’arrivée de Gluck à Paris, Patrick Barbier n’hésitant pas à contredire le fait que celle-ci se soit déroulée non « grâce à l’invitation de Marie-Antoinette », mais en raison « d’un ensemble de circonstances au cours desquelles la dauphine va savoir saisir sa chance ».

    Cette honnêteté se traduit aussi par l’affirmation de Patrick Barbier de ne pas tout savoir sur les éléments étudiés : le contenu des cours de musique de la Reine avec Joseph Hinner ne fait l’objet d’aucun écrit à ce jour ; il existe peu de données concernant ses harpes personnelles (« Il est étonnant (et assez frustrant) de constater que malgré le rôle qu’elle a joué dans la popularisation de cet instrument, […] on sait très peu de choses sur ses instruments personnels. Les sources manquent. », p. 98) ; l’attribution des pianos Erard de 1777 à 1788, et particulièrement ceux destinés à la Reine, est difficile à identifier en raison des archives de cette maison disparues durant toute cette période… L’auteur aurait pu choisir d’éluder ces sujets pour ne pas en dévoiler les limites : il choisit plutôt de mettre le lecteur face à cette réalité.

    Mais ce relativisme face au rôle d’une Reine en faveur de l’effervescence de la vie musicale parisienne (plus que versaillaise !), laisse parfois penser que Marie-Antoinette n’est finalement qu’un prétexte pour aborder certains incontournables de la création artistique de l’époque. Ainsi, malgré le peu d’intérêt que Marie-Antoinette lui porte, le Concert Spirituel est au centre du discours durant une vingtaine de pages (p. 330-348). Cette impression surgit également lorsque l’auteur détaille minutieusement l’évolution de la tragédie lyrique en la personne de Gluck (p.159-168) même si le soutien indéfectible de la reine envers ce compositeur ne rend pas ce passage hors de propos ; idem pour la description méthodique de l’Opéra Royal où Patrick Barbier explicite la singularité architecturale et acoustique avec de nombreux détails. Mais cette impression est à chaque fois rapidement estompée par le lien que fait l’auteur avec son sujet principal, probablement conscient du risque de perdre le lecteur dans des chemins de traverse, mais justifiant ces incartades par la portée historique et musicale de chaque sujet travaillé.

    Sur la base de cette solidité intellectuelle, cette étude a l’avantage de pouvoir se lire comme un roman. Patrick Barbier, s’éloignant avec mesure des usages de forme de ce type d’exercice, rend son texte et son contenu accessible à tous, modernisant son sujet en évoquant « Paris by night » lors des sorties parisiennes de la princesse (p. 68), ou la sorte de « harpomania » rattachée à l’innovation technique de l’instrument (p. 95) ; le portrait des sœurs Elisabeth et Amélie « toutes deux jolies comme un cœur » et la troupe des Seigneurs prenant « la grosse tête » (p. 135) renforcent quant à eux la forme du récit choisie ; deux exemples parmi quelques autres.

    Le 18 janvier 2022 par Charlotte Saulneron
    https://www.resmusica.com/2022/01/18/la-musicienne-marie-antoinette-selon-patrick-barbier-grasset/


Nous comprenons donc mieux pourquoi les musicologues sont ravis et les amoureux de Marie Antoinette... un peu moins. Wink

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Aglae

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeMar 18 Jan - 11:01

Merci beaucoup, chère Pimprenelle, c'est éclairant.... Smile
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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeMar 1 Fév - 8:49

Je confirme : un livre passionnant pour les musicologues.

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Chakton

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeVen 18 Fév - 8:41

Quelques mots encore de l'auteur sur Radio Classique tongue

  • Marie-Antoinette était une mélomane éclairée

    Dans un livre passionnant, Patrick Barbier brosse le portrait musical de Marie-Antoinette. Née dans « un contexte familial très porté vers l’art musical », elle a toujours pratiqué la musique, la harpe en particulier. Comme le raconte Patrick Barbier cette passion de la Reine pour cet instrument a entrainé une « harpomania » qui a conduit au développement du répertoire et de la technique de la harpe. Marie-Antoinette a par ailleurs soutenu de nombreux compositeur, comme Grétry ou Gluck dont elle a favorisé la venue à Paris.

    C’est grâce à elle que Gluck pourra mettre en place sa réforme de l’opéra. Son soutien aux artistes a aussi permis de faire rayonner la Cour à travers l’Europe. Comme Dauphine puis somme Reine elle a présidé à vingt-six créations à Versailles et à Fontainebleau, dont un tiers sont des ouvrages de compositeurs étrangers. Marie-Antoinette a également composé quelques pièces, dont une romance, C’est mon ami, sur un poème de Florian. C’est ce parcours musical que dresse Patrick Barbier dans son livre.

    Jean-Michel Dhuez


https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/patrick-barbier-brosse-le-portrait-musical-de-marie-antoinette/

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Chakton

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeMar 3 Mai - 10:03

Le Croisic tongue portrait musical de la reine Marie-Antoinette tongue par l'auteur Patrick Barbier

  • On vous en dit plus

    Patrick Barbier, proposera un portrait musical de la reine Marie-Antoinette : un sujet qu’il maîtrise parfaitement puisque dans son nouvel ouvrage, Marie-Antoinette et la musique (Ed. Grasset), il se penche sur les liens que la reine entretenait avec la musique. « Elle l’a toujours pratiquée avec une passion pour la harpe, le pianoforte et le chant, précise-t-il, mais également pour l’opéra et l’opéra-comique. Elle a apporté un soutien sans faille aux artistes et a permis de faire rayonner la Cour de France à travers l’Europe. »

    De son Autriche natale aux sombres heures de la Révolution française, l’auteur soulignera « le rôle important qu’elle a joué dans la société culturelle du XVIIIe siècle, son influence exercée sur l’évolution du répertoire et les progrès techniques des instruments, notamment la harpe ».



Vendredi 6 mai, à 20 h 30
espace Olympe-de-Gouges, 15, rue Jean-Jacques- Rousseau
Tarif 10 € (règlement sur place à 20 h)
Contact : president@festival-tempo-piano-classique.com, tél. 06 11 43 76 15
https://www.ouest-france.fr/


Et donc faut se dépêcher parce que c'est ce vendredi. tongue


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madame antoine

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeLun 20 Juin - 9:37

Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Nous avons le plaisir de vous annoncer que l'édition 2022 du Prix Château de Versailles du livre d’histoire a été décerné à Patrick Barbier.

Marie-Antoinette et la musique C-didi10

Le Prix Château de Versailles du livre d’histoire (édition 2022) récompense l'auteur d'un ouvrage historique dont le sujet principal s’inscrit dans le cadre chronologique des XVIIe et/ou XVIIIe siècle(s), ou plus largement si celui-ci concerne l’histoire du château, du musée et du domaine national de Versailles.

Le Prix château de Versailles du livre d’Histoire 2022 est décerné à Patrick Barbier pour son ouvrage Marie-Antoinette et la musique paru aux éditions Grasset, par la Présidente du château de Versailles, Catherine Pégard.

https://www.chateauversailles.fr/

Bien à vous

madame antoine

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Kolofan

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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeMar 21 Mar - 17:59

Sébastien Gauthier nous donne son avis dans ConcertoNet.
http://www.concertonet.com/scripts/cd.php?ID_cd=4956

Je vous le transmets :

  • Un des portraits les plus connus de Marie‑Antoinette, Reine de France (1755‑1793), est dû au pinceau de Jean‑Baptiste Gautier d’Agoty et la montre (nous sommes en 1776) dans sa chambre, jouant de la harpe devant quelques proches. La place prise sur cette gouache par l’imposante harpe et le fait de nous montrer la Reine jouer d’un instrument de musique (pose finalement assez rare pour un souverain à côté, par exemple, du célèbre portrait de Frédéric II de Prusse jouant de la flûte par Adolph von Menzel en 1852) méritaient que l’on étudie de manière un peu approfondie les liens tissés entre Marie‑Antoinette et la musique. C’est désormais chose faite grâce au livre signé par Patrick Barbier, musicologue et professeur à l’Université d’Angers, auquel nous devons déjà plusieurs ouvrages sur la musique italienne notamment (citons entre autres La Venise de Vivaldi, musique et fêtes baroques en 2002, Naples en fête. Théâtre, musique et castrats au XVIIIème siècle en 2012 ou son relativement récent Voyage dans la Rome baroque. Le Vatican, les princes et les fêtes musicales en 2016, tous édités chez Grasset).


    En huit chapitres présentés de manière chronologique et près de 450 pages, Patrick Barbier nous brosse ainsi un portrait musical de Marie‑Antoinette, allant donc du milieu familial dans lequel elle a été très tôt initiée à la musique y compris par quelques chemins de traverse (son professeur d’italien, langue pour laquelle elle montrait de réelles aptitudes n’étant autre que le célèbre librettiste Métastase) à sa détention à la prison du Temple, où elle bénéficiait encore d’un pianoforte, de quelques partitions et des services d’un accordeur pour l’instrument, en passant par son soutien à Gluck, Grétry, Piccinni ou Sacchini et sa rencontre ratée avec Mozart. Il en ressort, au fil d’une plume alerte et toujours précise (comme en attestent les 255 notes de bas de page et la bibliographie conséquente ayant servi à l’auteur dans le cadre de ses recherches), que Marie‑Antoinette était une vraie mélomane.


    Peu réceptive à la grande tragédie lyrique formatée par Lully (on impose à la jeune dauphine une représentation de Persée lors des festivités pour son mariage), elle a visiblement eu des goûts très sûrs et très affirmés. C’est pour cela qu’elle soutint constamment son cher Gluck qui, bien qu’Allemand, fut fêté à Paris entre 1774 et 1779, même ses adversaires ayant dû reconnaître le vent nouveau qu’il faisait souffler sur l’opéra en France grâce à des chefs‑d’œuvre comme Iphigénie en Aulide (1774) ou Iphigénie en Tauride (1779), la création française d’Orphée et Eurydice ayant également connu un triomphe indescriptible. Dans ces années folles ou s’opposaient lullistes, ramistes, gluckistes et autres piccinistes (pp. 246 sq.), l’appui de la Reine a été indéfectible pour Gluck, ayant notamment permis à Armide (1777) de triompher alors que ses opposants avaient tout fait pour le comparer (et, bien entendu, le dévaloriser) au regard de l’Armide de Lully. Si les figures de Piccinni, de Salieri, de Grétry ou du Chevalier de Saint‑Georges (victime de cabales en dépit là aussi du soutien constant de la Reine à son égard) nous sont fortement détaillées, Patrick Barbier s’attache également à montrer en quoi la passion de Marie‑Antoinette pour la harpe (elle suivait alors les cours du célèbre Philipp Joseph Hinner) et sa pratique du pianoforte depuis son plus jeune âge ont contribué à faire de Paris un lieu d’expérimentation pour divers facteurs d’instruments, Cousineau et Naderman pour la harpe (passage passionnant pp. 92 sq.), Sébastien Erard pour le pianoforte.


    Il nous détaille également les journées de la Reine à Versailles, où la musique est toujours présente, qu’il s’agisse des messes à la Chapelle royale ou des concerts privés en soirée. Si le baron Papillon de La Ferté, en charge du budget des Menus Plaisirs, a parfois du mal à boucler les budgets requis pour tel ou tel spectacle, tel ou tel soutien, la Reine n’en a cure, ayant ainsi présidé à 46 créations (opéras, opéras comiques et ballets) sur les scènes des deux résidences royales qu’étaient alors Versailles (rappelons que le petit théâtre de Trianon fut inauguré en juin 1780) et Fontainebleau. Ayant également à cœur de nous montrer en quoi les scènes versaillaise et parisienne pouvaient s’opposer, Marie‑Antoinette n’ayant jamais hésité à venir à Paris pour assister à un concert ou à un opéra, Patrick Barbier nous rappelle également le rôle déterminant qu’elle a joué dans la création de l’Ecole royale de musique et de déclamation en 1784 et dans celle du théâtre de Monsieur en 1789.


    L’ouvrage se concluant avec les affres de la Révolution française, on s’aperçoit avec un peu d’étonnement que la vie musicale s’est poursuivie même après le départ forcé de Versailles au début du mois d’octobre 1789, Marie‑Antoinette ayant donc continué à jouer du pianoforte dans les derniers mois de sa vie, jusqu’à son exécution le 5 octobre 1793.


    De ce livre, il ressort en fin de compte une facette que, à titre personnel, nous ignorions dans ses détails, à savoir le profond attachement de Marie‑Antoinette pour la musique et les artistes, des plus célèbres (Gluck, la chanteuse Dugazon...) aux moins connus, ce qui ne peut manquer d’impressionner. Un bel ouvrage donc qui, à travers le tableau de la vie musicale à la cour et à Paris qu’il brosse sur les années 1750‑1790, nous rappelle toute la richesse de la vie musicale qui existait alors en France.


    Sébastien Gauthier


En guise d'illustration, j'ai choisi de vous mettre un tableau de jeunesse.

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Et je remercie au passage Juul qui l'avait trouvé et pour son superbe article.
https://maria-antonia.forumactif.com/t20750-marie-antoinette-and-music
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S Mills Blake

S Mills Blake


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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitimeDim 24 Sep - 21:37

Excellent livre, je l'ai lu suivant les conseils avisés du forum. Merci pour vos avis et votre érudition.
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MessageSujet: Re: Marie-Antoinette et la musique   Marie-Antoinette et la musique Icon_minitime

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Marie-Antoinette et la musique
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