Le Régent

Reinette a écrit:

Citation :

Vous en avez pondu des pages depuis ce matin sur le sujet.  

Je ne suis pas certain que l'on puisse accorder beaucoup d'importance à ce que dit Henri de Romèges dans "sexo monarchie". Son livre est bourré de ragots.
Quoi qu'il en soit, il fait référence à un fils illégitime de Louis XV qui aurait été "juge" (et non "juré") au tribunal révolutionnaire.

Ouais...
A part un oncle d'enfants illégitimes de Louis XV comme témoin, difficile de trouver autre chose. Cet auteur n'a pas l'air d'avoir fourni un travail d'historien sérieux. Il aurait pu au moins citer ses sources. C'est un minimum devant de telles assertions.
Peut-être que l'autre enfant naturel qui lui aurait tenté de sauver la reine, trouverons-nous à la place le cousin d'une voisine de la femme de chambre de la femme de chambre de madame Victoire...

Il a fait toute une préface pour expliquer qu'il avait trié ses sources etc... mais bon, il répète beaucoup de calomnies : la reine Margot aurait couché avec ses frères, le Régent aurait couché avec sa fille. Il dit bien qu'il n'y a pas de preuves, mais bon... C'est un livre distrayant, mais à prendre avec des pinçettes. Certains passages sont énervants (par exemple il qualifie Monsieur, frère de Louis XIV, de "pervers" sans que l'on sache pourquoi...).

Citation :

Il dit bien qu'il n'y a pas de preuves, mais bon... .

Il part du principe que l'on ne prête qu'aux riches, sans doute ?

Citation :

Il a fait toute une préface pour expliquer qu'il avait trié ses sources etc... mais bon, il répète beaucoup de calomnies : la reine Margot aurait couché avec ses frères, le Régent aurait couché avec sa fille. Il dit bien qu'il n'y a pas de preuves, mais bon... C'est un livre distrayant, mais à prendre avec des pinçettes. Certains passages sont énervants (par exemple il qualifie Monsieur, frère de Louis XIV, de "pervers" sans que l'on sache pourquoi...).

Ah quand même...

Citation :

Citation :

Il dit bien qu'il n'y a pas de preuves, mais bon... .

Il part du principe que l'on ne prête qu'aux riches, sans doute ?

C'est un peu ça, oui. Que le Régent ait été un chaud lapin alcoolo, sans doute, de là à dire qu'il aurait eu des rapports sexuels avec sa fille, cela reste à démontrer.

Citation :

Qui dit mieux ?                  
De quoi rendre chèvre un généalogiste chevronné  !

Ben non, au contraire, c'est rigolo tout plein ! Du moment qu'il est reconnu par le père naturel, il n'y a aucun problème.
Là où je   , c'est quand il y a des rumeurs, des "on dit" sur la réelle paternité de l'un ou de l'autre. Plus rien n'est sûr !

Citation :

C'est un peu ça, oui. Que le Régent ait été un chaud lapin alcoolo, sans doute, de là à dire qu'il aurait eu des rapports sexuels avec sa fille, cela reste à démontrer.

D'autant que c'est prêter à la fille des moeurs aussi déliquescentes que celles de son paternel !  
Je ne la connais pour ainsi dire pas, cette fille ...

Il faut avouer que les filles du Régent étaient particulièrement délurées. Ce sont des rares exemples de Filles (ou plutôt Petites-Filles) de France aussi peu prudes.  
L'une ramène le duc de Richelieu chez elle, une autre, petite reine d'Espagne qui se comporte comme une sale gosse mal élevée...
Et la duchesse de Berry avait en effet beaucoup d'amants, au grand dam de Louis XIV et bien entendu de madame de Maintenon... Elle suivait vraiment son père à ses petits soupers. Mais de là à imaginer le pire, non.  

Oui. Cette assertion est uniquement fondée sur le fait qu'elle suivait son père à ses petits soupers. On suppose que ces petits soupers étaient de véritables orgies.
Seul élément plus ou moins concret (mais ténu), la princesse Palatine dit "La duchesse de Berry se comporte d'une manière si choquante vis-à-vis de son père que sa mère et son mari en deviennent jaloux... J'ai averti mon fils bien des fois, mais il ne m'écoute pas." La duchesse de Berry était paraît-il obèse et ivrogne. Elle était également provocante, sans gêne, grossière et portée sur le sexe. Elle jettait l'argent par-dessus les toits  : elle perdit un soir la somme de 1.800.000 livres (soit 20 millions d'euros) contre l'ambassadeur du Portugal.    Son père le Régent lui passait tous ses caprices et lui pardonnait tout. Elle avait cependant un amant, en la personne du chevalier de Riom, "un rustre au visage pustuleux" mais "bâti comme un âne" selon la princesse Palatine. Elle est morte à l'âge de 24 ans.

Elle sortait, buvait, forniquait et s'empiffrait en permanence. On peut dire qu'elle a brûlé la chandelle par les deux bouts.
"En juillet 1719, alors qu'elle relevait de couches, elle s'éteignit à l'issue de nouvelles agapes. Elle avait 24 ans." (H. de Romèges).

Oui, c'était pas la grande classe semble-t-il.
En parlant de ça, une petite anecdote rigolote (vraie ou non ?...) rapportée par Henri de Romèges : le Premier ministre du Régent, l'abbé Dubois jurait comme un charretier. A une dame venue le solliciter avec insistance, il répondit un jour, exaspéré : "Allez vous faire foutre !". Ulcérée, la dame demanda audience au Régent, qui l'écouta et lui dit : "Dubois est un peu vif, mais il est d'excellent conseil...".

Philippe d'Orléans (1674-1723), fils de Monsieur, frère de Louis XIV et donc petit-fils de Louis XIII, dit Le Régent du royaume de France jusqu'à la majorité de Louis XV. Personnage libertin et n'arrangeant pas sa notoriété en vivant au Palais-Royal, lieu de débauche.
Son nom est associé également au peintre Jean-Baptiste Santerre qui l'a peint de nombreuses fois. D'ailleurs, peintre peu connu et qui mérite d'être (re)découvert!

Le Palais Royal ne devient un "lieu de débauche", comme vous dîtes, qu'à partir de la création des célèbres arcades marchandes par son arrière-arrière-petit-fils, Philippe Egalité, en 1782. Auparavant, il est seulement associé à l'une des promenade préférée des parisiens, lieu des discutions interminables sous les arbres déjà centenaires.

Citation :

"Allez vous faire foutre !".

Louis XVI eut la même sortie un peu abrupte, lors d'un jeu d'esprit (   ) , à l'adresse d'une dame .
Je n'ai pas le temps de vous rechercher cela tout de suite ... J'ai des convives ...

Difficile de se faire une idée solide sur ce personnage, tant il a été noirci et caricaturé à outrance : on garde l'image du partouzeur débauché, amateur de femmes, de fêtes et usé par une vie de débauches et d'excès, avec ses fameux roués. Il fût même accusé d'avoir couché avec sa fille.
C'est tellement exagéré que ça en devient suspect (Tout ce qui est exagéré est insignifiant dixit Talleyrand)... La Régence, c'est certes une réaction, finalement saine, après la fin crépusculaire du Roi-Soleil : huit ans de fêtes, de plaisirs et d'amusements pour oublier la chape de plomb imposée par Mme de Maintenon.
Mais au-delà, c'est une politique, le système financier de Law, le cardinal Dubois, les premières années de Louis XV à Versailles... Il faut avoir le courage de gratter sous le vernis de ces années "folles" pour voir ce que fût vraiment la Régence.

Le personnage lui-même n'est pas antipathique. Il fut pour Louis XV un père de substitution, attentif et présent. Il prenait très au sérieux sa fonction de régent du royaume, sa mère écrivait qu'il se tuerait à la tâche. Bien que sa vie privée soit entachée par sa dissolution, il sût toujours séparée celle-ci de son rôle politique. Ces roués n'avaient aucune part aux affaires, ce qui déroutait parfois certains quémandeurs (ex. du duc de Brancas).

Citation :

"Allez vous faire foutre !".  

Voilà, j'ai retrouvé !  

On jouait au secrétaire chez la reine, jeu ou chaque assistant écrit son nom sur une carte et une phrase de son choix : une personne désignée fait connaître les diverses pensées émises sur les cartes qui se suivent régulièrement, et leurs rapprochements donnent toujours lieu à de piquantes allusions, à de plaisants quiproquos. La carte arrive à Mme de Polignac, elle écrit : " Il est minuit. "  Le tour du roi vient immédiatement; il écrit au-dessous "Allez vous faire foutre " . Les inscriptions terminées, un des assistants fait la lecture des notes; arrivé après la carte de Mme de Polignac, il s'arrête court, la reine lui demande de continuer; il s'emmêle les pinceaux de confusion. La reine est furieuse, mais Louis XVI finit par se dénoncer dans un bruyant éclat de rire .
L'anecdote ( déjà postée dans le Boudoir ) est rapportée par Montgaillard ... qui n'a jamais eu accès auprès de la reine et ne fait que colporter à plaisir les rumeurs scandaleuses.

Je me souviens avoir évoqué récemment un bouquin que j’ai lu au sujet du régent et de ses filles, et en particulier sur sa relation « spéciale » avec la sulfureuse duchesse de Berry.
Je vous le conseille à nouveau, si le sujet vous intéresse...
Il s’agit toutefois d’un roman historique, très bien écrit et je crois assez bien documenté.



Présentation de l’éditeur :
Philippe d'Orléans, régent de France après la mort de Louis XIV, aime d'une passion interdite l'aînée de ses filles, la scandaleuse duchesse de Berry, qui le comble et le torture.
Adélaïde, la cadette, éprise en secret de son père, s'enferme au cloître pour racheter les péchés d'un règne qui viole les lois humaines et divines.
Dans l'ombre, dévorée elle-même de désir jaloux, elle dresse le procès d'un amour au-delà du bien et du mal.
Autour de ce drame intime et cruel, l'auteur des Bâtards du soleil et d'Ayez pitié du coeur des hommes (prix des Libraires 1992) brosse une fresque somptueuse, parsemée de dialogues étincelants, où revit dans sa vérité une des époques les plus fascinantes de notre histoire.
Nous serons comme des dieux a reçu le prix des Deux-Magots 1997.

Citation :

Le personnage lui-même n'est pas antipathique. Il fut pour Louis XV un père de substitution, attentif et présent. Il prenait très au sérieux sa fonction de régent du royaume, sa mère écrivait qu'il se tuerait à la tâche. Bien que sa vie privée soit entachée par sa dissolution, il sût toujours séparée celle-ci de son rôle politique. Ces roués n'avaient aucune part aux affaires, ce qui déroutait parfois certains quémandeurs (ex. du duc de Brancas).

Je l'aime bien aussi.

Citation :

Adélaïde, la cadette, éprise en secret de son père
une fresque somptueuse où revit dans sa vérité une des époques ...

Un roman qui part dans des délires échevelés, qui fait "revivre dans sa vérité" l'histoire    ça fait très coppolien comme vérité historique ...  y décrit-on à un moment le régent effiler des Converse et se shooter au calumet de la paix ?

Oui, tout cela est un peu délirant !

Citation :

Le Palais Royal ne devient un "lieu de débauche", comme vous dîtes, qu'à partir de la création des célèbres arcades marchandes par son arrière-arrière-petit-fils, Philippe Egalité, en 1782. Auparavant, il est seulement associé à l'une des promenade préférée des parisiens, lieu des discutions interminables sous les arbres déjà centenaires.

Certes, mais les orgies du Régent se sont bien déroulés dans ses appartements!

Quelques portraits de Son Altesse Royale Philippe, duc d'Orléans, de Valois, de Montpensier et autres lieux, Petit-Fils de France ;

avec sa soeur Elisabeth, future duchesse de Lorraine (et aïeule de Marie-Antoinette !)








quelqu'un a-t-il idée d'où se trouvait ce cabinet que l'on voit dans le fond ?

Physiquement, il me fait penser au comédien Jeffrey Jones:

C'est vrai qu'il y a quelque chose !

C'est très juste !
Jeffrey Jones ressemblait aussi beaucoup à Joseph II dans Amadeus

Bien à vous.