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 1er septembre 1792: Carcassonne

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yann sinclair

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MessageSujet: 1er septembre 1792: Carcassonne   1er septembre 1792: Carcassonne Icon_minitimeSam 3 Sep - 13:20

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Les principaux évènements


Les troubles qui éclatèrent de 1792 à 1795 eurent pour cause le ravitaillement en céréales et la question religieuse.

Beaucoup de blé circulait sur le canal du midi en direction du Bas-Languedoc.


En août 1792, les populations du Cabardès, redoutant la famine, se portèrent sur le port du Fresquel pour empêcher l'expédition des grains, puis menacèrent Carcassonne et massacrèrent le procureur général Verdier.

Les chefs de l'émeute, Jeanne la Noire et deux hommes furent arrêtés et guillotinés le 1er septembre 1792 à Carcassonne.

Jeanne-la-Noire, de l'Histoire à la légende

En décembre 1792, Jeanne Establet, veuve Dufis, est jugée et guillotinée pour le meurtre de Guillaume Verdier, procureur général du département.

Quarante ans plus tard,, paraît « Jeanne- la -Noire », œuvre d'un jeune auteur, Édouard Ourliac (1813-1848) qui ne connaît des événements de 1792 que ce que la mémoire collective en a retenu d'une façon d'autant plus fragmentaire que lui-même vit essentiellement à Paris.

Dans ce roman pseudo-historique, Jeanne Establet, maîtresse éconduite de Verdier (rebaptisé Reynaud), dont elle a eu un enfant devient le général en chef d'un groupe de bohémiens; la haine que lui inspire son ancien amant explique qu'elle soit à la tête de l'émeute au cours de laquelle elle le retrouve, ce qui lui permet de le tuer à coups de couteau, puis de l'achever en lui fracassant la tête sur une grosse pierre.

En pleine période romantique, E. Ourliac décrit une héroïne sauvage et passionnée, qui est une réplique de l'Esmeralda de V. Hugo dans « Notre-Dame de Paris » parue l'année précédente:

« Imaginez une belle tête espagnole… de grands yeux noirs aux cils ombreux, une bouche fraîche, hardiment découpée, des lèvres roses, des dents blanches… Un front large et uni, rayonnant comme celui d'une vierge de Murillo, au-dessus duquel étaient lissés et luisants de longs cheveux noirs comme du jais et doux comme la soie ; une peau brune, bien brune mais autrement piquante que la fade blancheur des femmes de la ville, ma foi ! »
De Jeanne Establet à Jeanne-la-Noire

Comment a pu se faire le transfert d'une modeste domestique âgée de 56 ans à cette pasionaria ?

Le nom de Jeanne Nègre apparaît par écrit pour la première fois le 1er décembre 1792 dans l'acte d'accusation qui mentionne: « Jeanne Establet, veuve Dufis, dite Jeanne Nègre, journalière dans cette ville »

Pour tenter d'expliquer ce changement de nom, il est nécessaire de revenir en arrière.

Le 15 août 1785, alors qu'elle habite près de l'évêché, l'actuelle préfecture, une violente querelle oppose Jeanne à un boucher qui l'avait ainsi apostrophé: « Putain, double putain, putain de tout le monde, maquerelle qui a fait noyer cinq enfants », à quoi Jeanne avait riposté de belle manière: « Fripon, coquin, qui a eu la vérole, qui est un putassier qui a tué sa femme »

S'en était suivi un pugilat, Jeanne avait porté plainte, plainte qu'elle avait retirée ensuite contre une honnête compensation financière.

Après quoi, elle avait jugé prudent de changer de quartier.

Or, à côté de son nouveau domicile situé au pied de l'église Saint-Vincent, habitaient plusieurs membres d'une famille Nègre dont une femme, authentiquement Jeanne Nègre, qui possédait un atelier de tissage; il est possible que, comme blanchisseuse, la veuve Dufis se soit trouvée au service de ce clan; de là a pu naître le transfert de nom puis la déformation de Jeanne Nègre en Jeanne-la-Noire dans la mémoire locale, ce qui a inspiré Édouard Ourliac.

En 1840, un autre Carcassonnais, Adrien Génie, fait paraître un article intitulé « Une émeute à Carcassonne en 1792 »

Le climat politique s'est dégradé depuis 1832, divers épisodes violents ont inquiété l'opinion, comme l'agitation à propos d'un prêtre de Saint- Vincent; une « populace mue par les partisans de l'anarchie » envahit l'église, le tocsin retentit et il faut faire intervenir la troupe pour évacuer l'édifice religieux; l'affaire se solde par des dégradations et un mort.

Aussi, pour Génie, Jeanne n'est plus seulement un personnage romantique, elle devient le symbole de l'anarchie, le chef de file des classes dangereuses. Ainsi, les Carcassonnais peuvent se dédouaner du meurtre de Verdier s'il a été le fait d'une étrangère, de surcroît femme de couleur venue de nulle part

En 1911, le commandant de Gain va encore plus loin: dans un ouvrage sur l'émeute du 17 août, il présente Jeanne comme une « bestiale étrangère », ce qui lui permet de s'en prendre d'une façon générale aux étrangers qu'il rend responsables des épisodes sanglants de la Révolution aussi bien que de la Commune de 1871 !

C'est cette image, bien éloignée de la réalité, associée à un nom exotique, qui va souvent perdurer jusqu'à nos jours, malgré de récentes recherches historiques.

Tassy (H.), Le soulèvement populaire du mois d'août 1792: la répression. Bull. Sesa. 1993

Cazals (R.), Autour de la Montagne Noire au temps de la Révolution: Jeanne-la -Noire. Clef 89, Faol 1989.


Claude Marquié

Jeanne Establet, dite Jeanne la Negro à cause probablement de la couleur de sa peau, de son teint mat et basané, était la coupable idéale. Elle fut accusée d'avoir pris la tête du soulèvement populaire qui bloqua le canal, mis à sac la ville et provoqua la mort du procureur-syndic Verdier.

Reconnue coupable par le jury elle fut condamnée à mort avec ses deux gardes du corps, Jean Chanard, journalier et François Boyer dit Paillasse, jardinier.

Ils furent exécutés par décapitation sur la place des Halles au mois de décembre 1792.


L’exécuteur des hautes œuvres, habitait une maison située dans une tour ronde élevée au dessus de l'angle du rempart et bastion au levant de la ville basse de Carcassonne (bastion de la Figuière) à l'angle des boulevards Omer- Sarraut et de la Préfecture.

Le bourreau touchait 25 livres par mois et chargé de balayer la place royale, il recevait une petite redevance des marchands qui s'y établissaient pour le marché.

Conclusion:
Pendant la révolution Française le Département de l'Aude n'a pas été, semble-t-il des plus virulents.

Cette émeute fut probablement la seule d'une telle intensité et d'une telle violence.

Elle secoua toute la ville et la population Citadine la plus touchée par la crise et par la misère en fut probablement le fer de lance.

Quelques décennies plus tard la démolition systématique des maisons vieilles de plusieurs siècles, pour des raisons d’esthétisme, laisse un petit goût amer et un doute subsiste.

Il ne faut pas oublier que le nom des rues baptisées rue Diderot ou rue Garribaldi furent débaptisées.

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