yann sinclair
Nombre de messages : 26304 Age : 66 Localisation : Versailles Date d'inscription : 10/01/2016
| Sujet: 1er décembre 1700: Hyacinthe Rigaud Ven 17 Fév - 16:12 | |
| Le 1er décembre 1700, le sieur Rigaut, peintre fameux, avait été nommé par le roy pour peindre Sa Majesté Catholique, travailla pour la première fois au portrait de ce monarque
Toute la Cour fut charmée de sa première ébauche Le sculpteur envoyé par la ville d'Anvers, travailla en même temps à son modèle Le même jour, Mr. l'Ambassadeur de la Religion de Malte complimenta Sa Majesté Catholique et fut conduit à l'Audience par Mr. de Saintot Introducteur des Ambassadeurs L'après-midi, Monsieur le prince de Galles vint faire ses adieux au Roy d'Espagne
Mr. le Chancelier à la tête du Conseil Catholique sur son départ
Le même jour, elle demeura longtemps seule avec le Roy et commença ce jour-là à sentir plus vivement les atteintes de la séparation qui se devoit faire trois jours après
PHILIPPE V Âge du modèle : 18 ans Huile sur toile H. 230 ; L. 194. Année: 1701 Versailles, Musée national du château. MV8493 (ancienne collection) Daté et signé en bas à droite : « Peint par Hyacinthe Rigaud 1700 » Historique: Paiement inscrit aux livres de comptes en 1701 (ms. 624, f° 18 v°: « Le Roy et le roy d’Espagne, et une copie du portrait du Roy de la même grandeur que l’original pour sa Majesté catholique, le tout 12 000 livres » [prix pour trois tableaux]; placé dans le cabinet des tableaux à Versailles; Salon de 1704 (trumeau sur la cour II); signalé en magasin à la Surintendance de Versailles à partir de 1760; au Louvre à la Révolution; 1974, déposé à Versailles Philippe de France (1683-1746), duc d’Anjou, deuxième fils du Grand Dauphin et de Marie-Anne-Christine-Victoire de Bavière, et petit-fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche, infante d’Espagne, naquit à Versailles le 19 décembre 1683, troisième dans l’ordre de succession au trône, après son père le Dauphin et son frère aîné Louis, duc de Bourgogne. Les trois fils du Grand Dauphin reçurent ensemble le sacrement du baptême le samedi 18 janvier 1687. Philippe était alors âgé de trois ans. Il fut tenu sur les fonts baptismaux par Monsieur, qui lui donna son prénom, et Mademoiselle, sa fille, future duchesse de Lorraine. Le 16 novembre 1700, la proclamation officielle de l’acceptation du testament de Charles II, décédé sans héritier direct, désignait le duc d’Anjou, petit-fils de Louis XIV, alors âgé de seize ans, à la succession du trône d’Espagne.
Avant de quitter la France, celui-ci, devenu Philippe V, souhaita avoir un portrait de son grand-père ; le souverain fit réaliser de son côté une effigie du nouveau roi d’Espagne, qui incarnait l’aboutissement des efforts de la diplomatie française et ouvrait la perspective d’une destinée universelle pour les Bourbons. Rigaud fut donc choisi pour exécuter ces deux tableaux. Le portrait de Louis XIV en costume de sacre fut présenté à la Cour en janvier 1702. Quant au Philippe V, Rigaud commença d’y travailler le premier décembre 1700, lors d’une séance de pose dont rendit compte le Mercure galant qui précisait que « Le 1er de ce mois, le sieur Rigaud, peintre fameux, qui avoit été nommé par le roi pour peindre Sa Majesté Catholique, travailla pour la première fois au portrait de ce monarque. Toute la cour fut charmée de sa première ébauche ». Toutefois, la toile fut pour l’essentiel réalisée en l’absence du modèle qui était parti pour Madrid dès le 4 décembre 1700. Cette même année, Viénot, collaborateur de l’atelier de Rigaud, reçut les paiements pour avoir dessiné les portraits de Gédéon Berbier du Metz et de notre Philippe V, et ce d’après les originaux. Curieusement aucun témoignage ne fit écho de l’achèvement du portrait de 1701, présenté au Salon de 1704[1], avec celui du roi. Naturellement, de nombreuses copies d’ensemble ou partielles furent réalisées à partir de ces deux compositions. Excepté les quelques copies par Viennot, près de 21 répliques seront réalisées en 1701, en majorité par Leprieur, et répertoriées dans un article spécial des livres de comptes dédié au portrait. Parmi les commanditaires on note le duc de la Trémoïlle (1655-1709), le banquier Jabach [P.128], le marquis de Louville [PC.1018], le baron de Breteuil [PC.724], le marquis de Villennes, Fleuriau d’Armenonville [*PC.940], le duc de Villeroy [*P.230], le prince de Vaudémont [*PC.981], le duc de Bourgogne [PC.782], l’envoyé du duc de Parme [*PC.778] (qui correspond à la version [P.697-6]), Ferdinand de Marsin (1656-1706), ambassadeur de France auprès du roi d’Espagne, l'intendant Raudot, le maréchal de Boufflairs [*P.370], Mr. Langlois [*P.719] et le marquis de Torcy [PC.628]. Adrien Leprieur fut ensuite chargé de reproduire une copie sur toile à 32 livres ainsi qu’une dizaine de « têtes » prêtes à être habillées.
Philippe V est symboliquement vêtu du costume officiel de la cour espagnole, alors que cette tenue d’apparat noire, dominée par la godille, le col blanc rigide, était déjà quelque peu désuète ; elle ne devait d’ailleurs pas tarder à être abandonnée au profit de la cravate française, plus confortable, en signe de déférence pour le nouveau monarque. S’il revêt naturellement l’ordre de la Toison d’Or, le roi n’a pas abandonné le cordon de l’ordre français du Saint-Esprit (ces deux distinctions se retrouvent d’ailleurs figurées autour des armoiries présentes sur la gravure de Drevet). Espagnole par le costume, cette effigie s’inscrit toutefois pleinement dans la tradition française du portrait d’apparat, surtout par l’attitude du modèle. Elle témoigne aussi du renouvellement que Rigaud avait apporté à la formule, en particulier par le rapport entre le personnage et la pompe du décorum. Cette toile ne constitue pas une exaltation symbolique de la monarchie comme c’était le cas du portrait de Louis XIV. En dépit de son faste, elle n’est pas autre chose que la représentation d’un homme politique, dont les attributs, comme la couronne, permettent d’identifier la fonction, tandis que les accessoires, les colonnes, les draperies, en magnifient la noblesse, la prestance et le rang. Le fauteuil doit sans doute être considéré moins comme une allusion au trône que comme un ornement décoratif ; on le retrouve d’ailleurs presque identique dans d’autres œuvres de Rigaud, comme le portrait de Mignard (Versailles), ce qui laisse à penser qu’il appartenait à Rigaud lui-même[2].
La tradition a toujours considéré le dessin de New London comme la collaboration possible entre Viénot et Rigaud. Rappelons que l’aide d’atelier réalisa entre 1700 et 1705 « un dessein du roy d’Espagne à St Cloud » puis « un dessein du roy d’Espagne et un trait en pied »
_________________ 👑 👑 👑 ⚜ ⚜ |
|