Confirmation du duc de Bourgogne
Si la première communion des membres de la famille royale avait lieu à la paroisse, le sacrement de confirmation était en règle générale administré par un évêque de la Maison du Roi dans les murs de la chapelle, (même lorsque l'archevêque de Paris Harlay de Champvallon se déplaça à Versailles pour administrer le sacrement de confirmation au grand dauphin le 04 octobre 1673, la cérémonie eut lieu dans la chapelle du château (Gazette de France 1673.p.976)
Le confirmand était en principe êgé de 12 ans et n'avait pas encore communié
Le rite romain distingue deux degrés de solennité pour la cérémonie de confirmation. Si la cérémonie est solennelle, on allume les six chandeliers de l'autel, orné d'un antependium blanc; le faldistoire de l'évêque est placé sur le marchepied; cinq clercs sont requis; quatre pour porter les insignes de l'évêque, un pour le saint chrême; après une instruction donné assis, l'évêque laisse sa crosse et procèse à l'imposition des mains, à l'onction du saint chrême, puis, s'étant lavé les mains, il lit ou chante l'antienne tourné vers l'autel et, crossé et mitré, donne sa bénédiction. Si la cérémonie est privée, l'évêque, simplement mitré, est revêtu du rochet, de la mozette, de la croix pectorale et de l'étole blanche
(Le Vavasseur et Haegy 1932 II.p.309-315)
Le récit que laisse Desgranges de la cérémonie du 06 mars 1694, au cours de laquelle le duc de Bourgogne fut confirmé, donne une idée précise de la préparation et du déroulement de ce type d'évènements assez rares:
"Ce jourd'huy Monsieur le duc de Bourgogne s'est rendu à huit heures et demie du matin dans la chapelle du chasteau de Versailles, accompagné de Monsieur le duc de Beauvillier, son gouverneur, et ses autres officiers, l'abbé de Fénelon, son précepteur, l'abbé Fleury et l'abbé de Beaumont, sous-précepteurs, l'abbé de Langeron (François Andrault, prieur d'Auzeline, prêtre et lecteur des princes en 1689) et l'abbé Catelan, lecteurs; le Père de La Chaise en surplis, après l'avoir confessé dans son appartement, l'a aussy accompagné
[b]Le prince estant placé au prie-Dieu[/b]
[b]L'évesque d'Orléans Pierre-Armand du Cambout de Croislin, en chappe et en mitre, la crosse en main, est venu s'asseoir dans un fauteuil qui estoit adossé à l'autel[/b]
[b]Le prince s'est approché, moy le précédant, et suivy de monsieur le duc de Beauvillier et de ses autres officiers[/b]
[b]Il s'est mis à genoux sur un carreau que j'avois fait mettre par le sommier de chapelle sur la marche, immédiatement après le marchepied où estoit l'évesque[/b]
[b]Il est demeuré à genoux pendant les prières et la cérémonie de l'onction[/b]
[b]Monsieur l'évesque d'Orléans a pris le bandeau des mains de l'abbé Fleury, aumônier du roy, luy a mis sur le front, et Monsieur le duc de Beauvillier l'a attaché par derrière[/b]
[b]il s'est remis à son prie-Dieu et y a entendu une messe[/b]
[b]Après quoy monsieur l'évesque d'orléans, qui s'estoit retiré dans la sacristie pendant la messe, est venu luy détacher le bandeau, luy a essuyé le front avec une mie de pain et du cotton, et il s'en est retourné à son apartement"[/b]