Initialement, le groupe allégorique dessiné par Le Brun en 1678 représentait Mars et Hercule appuyés sur leurs trophées militaires avec, à leurs pieds, divers animaux : à gauche, du côté d’Hercule, le taureau Achéloos, fleuve métamorphosé contre lequel il combattit, et l’Hydre de Lerne qu’il tua ; à droite, du côté de Mars, se trouvaient l'aigle et le lion symbolisant le Saint Empire et l’Espagne défaits par Louis XIV lors de la guerre de Hollande (1672-1679). Les deux premières figures animalières, moins explicites, faisaient allusion aux mêmes événements, le taureau le symbole du glorieux passage du Rhin par Louis XIV et son armée le 12 juin 1672 et l’hydre étant la Grande Alliance levée contre la France. La lecture taureau-hydre-aigle-lion se faisant de gauche à droite, l’histoire du conflit se trouvait retracée. L’emblème du Soleil conduisant la marche du temps au centre du cadran de l’horloge achevait la démonstration : d’Hercule à Mars, Louis XIV victorieux passait du statut de demi-dieu héroïque à celui de dieu de la Guerre. Or, la détérioration du groupe sculpté a entraîné, en 1869, une restitution qui fut mauvaise, au point de faire perdre son sens à l’allégorie. Les sculpteurs Chapu et Jacquemond substituèrent au duo aigle-lion celui de bélier-lion. La nouvelle sculpture ayant été réalisée sous le Second Empire, qui avait justement l’aigle pour emblème, les sculpteurs durent juger plus sage de l’escamoter. Mais c’était ruiner l’originalité d’une oeuvre incomprise : il s’agissait de la première représentation de l’épopée mythique de la guerre de Hollande, près de trois ans avant que Charles Le Brun n’entreprît de la faire figurer sur le plafond de la galerie des Glaces.
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Sujet: Re: Versailles secret Jeu 6 Fév - 8:36
L’escalier des Dupes Escalier à vis Passage ouvrant sur le salon de l’OEil-de-Boeuf Cabinets intérieurs de la Reine
Que n’a-t-on pas dit sur cet escalier à vis dissimulé derrière une porte ! Par exemple qu’il fut un passage secret utilisé par Marie-Antoinette pour rejoindre Axel Fersen logeant au-dessus de chez elle. Ce n’est pourtant rien d’autre qu’un escalier de service, comme il en existe des dizaines d’autres à Versailles et que le personnel de la famille royale empruntait chaque jour. Même si l’on s’interroge sur la date de sa réalisation, le petit passage sombre serpentant dans l’épaisseur des murs du château passe pour être le plus ancien de tous. Cet escalier, qui desservait les étages du pavillon de l’angle sud-ouest du corps central primitif, remonterait pour certains au deuxième château de Louis XIII édifié de 1631 à 1634, pour d’autres à la première campagne de travaux de Louis XIV entre 1661 et 1668. Quoi qu’il en soit, le nom d’« escalier des Dupes » qu’on lui donne parfois est usurpé, car il ne peut pas être contemporain de la fameuse journée des Dupes du 10 novembre 1630 qui vit Louis XIII réitérer, contre l’avis de sa mère Marie de Médicis, sa confiance au cardinal de Richelieu depuis son château de Versailles. Et l’anachronisme de cet escalier à vis en regard des escaliers droits qui devinrent la norme à Versailles sous Louis XIV ne suffit pas à en établir la primauté.
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Sujet: Re: Versailles secret Jeu 6 Fév - 8:42
Sauvée des bains Vasque octogonale Grande Orangerie
Cette vasque monolithe taillée dans un bloc de marbre de Rance fut commandée par Louis XIV en 1674. C’est un octogone large de plus de 3 mètres et profond de 1 mètre que l’on dit avoir servi au bain, même s’il est plus sûr de considérer qu’il servit de pédiluve pour les retours de chasse du roi. Car il aurait été impossible de chauffer une telle masse d’eau contenue dans du marbre. Pendant longtemps, cette vasque fut pourtant au rez-de-chaussée du château, dans ce qui constituait alors l’appartement des Bains et où Louis XV logera plus tard ses filles. Avant qu’ils ne fussent revêtus de boiseries, les murs y étaient recouverts de marbres rares et décorés de colonnes et de statues. En dehors de ce bassin, rien n’en a subsisté, hormis les volets intérieurs des deux fenêtres de la seconde antichambre de Madame Victoire sur lesquels sont sculptés des vasques aux eaux jaillissantes, des dauphins et des attributs marins. La destruction de ce lieu qui s’apparentait au Grand Appartement par son luxe fut entamée dans les années 1680, lorsque l’on attribua l’appartement à la marquise de Montespan, favorite déchue. Pour le comte de Toulouse, son fils légitimé qui y habita après elle, on couvrit la vasque d’un plancher servant d’estrade au lit. En 1750, elle fut finalement transportée dans le jardin de l’Ermitage, propriété de Madame de Pompadour, pour en faire un bassin d’agrément. Rachetée au xixe siècle, on la retrouva ensuite dans une demeure à Neuilly, puis au Vésinet, au Palais rose. En 1934, le conservateur du château la racheta pour la placer dans la Grande Orangerie, seul endroit susceptible d’accueillir pareil bassin.
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Quand la chance est donnée aux visiteurs d’entrer dans la cour des Cerfs, ils découvrent les nombreux étages et les multiples fenêtres des espaces intimes de Louis XV aménagés au coeur du château, à l’abri des regards indiscrets. L’histoire de ces lieux commence après la Régence du duc d’Orléans avec l’arrivée du jeune roi à Versailles, en 1722. Le Régent aménagea au-dessus de l’appartement intérieur du roi, dans lequel Louis XIV exposait ses collections, un premier cabinet de tour sous les combles pour que Louis XV apprenne à tourner le bois et l’ivoire. C’était l’amorce du dispositif privé que le souverain ne cessera d’étendre et de développer au gré de sa fantaisie. La place étant restreinte, il décida d’empiéter sur les deux cours intérieures que lui avait laissées son arrière-grand-père et de surélever l’existant pour créer trois étages, invisibles depuis la cour de Marbre ou la cour royale. L’opération permit de créer de nombreux cabinets, bibliothèques et salles à manger où Louis XV pouvait recevoir ses intimes. La salle à manger d’été, au troisième étage, ouvrait elle-même sur de vastes terrasses, des volières, des laboratoires et autres cabinets de curiosités. L’ensemble fonctionnait de manière autonome, avec des cuisines, un service et des entrées particulières. Bâti en 1754, le Degré du roi – escalier principal auquel on accédait par l’appartement des Gardes depuis la cour royale – permettait d’éviter les appartements officiels et l’escalier de la Reine encombrés de courtisans.
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Sujet: Re: Versailles secret Jeu 6 Fév - 8:47
Un parfum de scandale Cabinet de l’appartement de Madame de Pompadour Petit Appartement du Roi (attique)
Après que Marie Leszczynska lui eut fermé sa porte suite à ses grossesses à répétition, Louis XV connut ses premières aventures extraconjugales avec quatre soeurs d’une famille de la haute noblesse : Louise, Pauline, Diane et Marie-Anne de Mailly-Nesle. Cachant ces liaisons, il les logea discrètement tour à tour dans de minuscules pièces (aujourd’hui détruites) attenantes à son Petit Appartement, au-dessus du salon de la Guerre. Marie-Anne réussit néanmoins à officialiser sa position : en 1743, elle fut titrée duchesse de Châteauroux et Louis XV lui concéda un petit appartement de six pièces très confortable dans la suite de l’attique. Mais elle n’en profita guère puisqu’elle mourut l’année suivante d’une péritonite. L’affaire qui fit scandale survint en août 1743 lorsque le roi, en campagne militaire à Metz, tomba gravement malade. Alors qu’il se trouvait entre la vie et la mort, son premier aumônier refusa de lui donner l’absolution sans une confession publique de ses péchés et le renvoi de la favorite. Le sermon fut bientôt repris en chaire partout en France. Rétabli et rentré à Versailles, Louis XV, humilié, exila l’aumônier dans son diocèse et rappela sa chère Madame de Châteauroux, sans se douter qu’il ne pourrait la revoir. Cette cabale, à laquelle l’aristocratie avait participé, marqua profondément le roi et toutes les favorites qu’il se choisit par la suite furent d’extraction roturière. La première d’entre elles, Madame de Pompadour, de son nom de jeune fille Jeanne Antoinette Poisson, entra ainsi en cour en 1745 en parfaite inconnue. Louis XV l’installa dans l’ancien appartement de la duchesse de Châteauroux, où elle vécut ses cinq premières années versaillaises.
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Sujet: Re: Versailles secret Jeu 6 Fév - 8:49
Les bien-logés et les galopins Chambre de Madame du Hausset Appartement de Madame de Pompadour Petit Appartement du Roi (attique)
Attenant au cabinet de l’appartement de Madame de Pompadour se trouve une petite pièce équipée de placards qui fit office de garde-robe. De là, un petit escalier grimpe à l’entresol jusqu’à une chambre sombre et très basse de plafond – 1,75 mètre –, au mobilier sobre, assez caractéristique de la domesticité des « bien-logés ». Elle fut la pièce de veille de la femme de chambre de la marquise, une certaine Madame du Hausset, célèbre pour ses Mémoires brossant un portrait impitoyable de la cour de Louis XV : intrigues, mensonges, tricheries et moeurs corrompues par l’argent, le pouvoir, le sexe et l’ambition. Si les dires ont certainement été réécrits après sa mort par Gabriel Sénac de Meilhan pour réaliser un coup éditorial en 1824, ils n’en possèdent pas moins une part de vérité. Ils donnent un autre point de vue de Versailles et révèlent l’amertume de celle qui fut logée dans des pièces exiguës. Elle n’était pourtant pas la plus mal lotie. Beaucoup devaient se contenter du Grand Commun, des Écuries ou du chenil royal. Lorsqu’il n’y avait plus de place, une maigre pension pourvoyait alors à la location d’un réduit chez l’habitant ou d’une chambre à l’auberge. À tous ces « mal-logés », le surnom de « galopins » fut donné : un terme péjoratif qui, sous Louis XIV, était utilisé pour les garçons de cuisine, désignant par la suite toute personne, simple domestique ou noble de passage, n’ayant pas le privilège d’être logé chez le roi.
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Sujet: Re: Versailles secret Jeu 6 Fév - 8:51
Heurs et rigueurs de l’hiver Traîneau au léopard (1730) Musée des Carrosses Grande Écurie 1, avenue Rockefeller
Sur les centaines de traîneaux de la collection royale, seuls dix ont été conservés suite aux ventes révolutionnaires. Ces véhicules de fantaisie en carton bouilli et en bois précieux, réalisés par les Menus-Plaisirs, variaient les décors inspirés de thématiques aquatiques, animalières ou en rapport avec l’hiver. Toutefois, il n’en reste aucun du temps de Marie-Antoinette que l’on sait pourtant avoir eu une grande passion pour ces courses. Louis XV écrivait ainsi en janvier 1774 : « Madame la Dauphine a été une fois seulement en traîneau ; vendredi, la neige fondit à son grand regret. » D’autres témoignages, tels ceux de Madame Campan ou du marquis de Dangeau, évoquent ces moments d’évasion qui faisaient déjà fureur sous Louis XIV. Le mémorialiste raconte qu’un jour où la glace du Grand Canal était trop fine, le dauphin « fut dans l’eau jusqu’au cou et les princesses renversées ». Les effets du petit âge glaciaire et ses températures polaires étaient pourtant redoutables au début du xviiie siècle : durant l’hiver 1709, le vin gela même dans les verres. En 1693 et 1694, près de 2 millions de Français moururent de froid. Ces phénomènes climatiques extrêmes s’espacèrent progressivement, mais, à la veille de la Révolution, survenaient encore de terribles semaines durant lesquelles les activités humaines et agricoles étaient paralysées et les plus démunis durement touchés.
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Sujet: Re: Versailles secret Jeu 6 Fév - 18:52
Le voyage autour du monde Septième salle de bains de Louis XV (devenu cabinet de la Cassette de Louis XVI) Appartement intérieur du Roi
La pièce de la Cassette, ainsi nommée parce que Louis XVI y tenait ses registres et ses comptes privés, fut la plus belle des salles de bains de Louis XV. Ses lambris présentent une multiplicité de médaillons dorés en plein, bordés de roseaux et de narcisses, qui évoquent les plaisirs de l’eau : le bain, la pêche, la chasse aux oiseaux aquatiques et la natation. Ces scènes invitant à la vie au grand air reflètent les débats autour des idées de « liberté » et de nature alors en vogue dans les salons philosophiques. Elles révèlent aussi l’engouement de l’époque pour les récits de voyages émaillés de descriptions des « bons sauvages » vivant loin des conventions sociales. Au début des années 1770, les explorateurs Louis Antoine de Bougainville et Jean-François de La Pérouse rapportèrent de leurs périples maritimes des dessins, des données scientifiques et des témoignages qui piquèrent la curiosité : Le Voyage autour du monde de Bougainville, qui découvrit Tahiti en 1768, connut ainsi un grand succès éditorial, notamment grâce à ses descriptions des moeurs libres entre les deux sexes et de leur osmose avec la nature. Mettant en scène des hommes et des femmes nus se baignant ensemble innocemment, les médaillons de la salle de bains réalisée en 1771 sont habités par l’idéal tahitien, restitué ici avec un souci d’exactitude quasi ethnographique. Ce chef-d’oeuvre a d’autant plus d’intérêt qu’il marque pour Versailles l’émergence d’un nouveau style qui se développera sous Louis XVI – et lui empruntera son nom –, où les lignes pures de l’idéal antique s’allient à une nature simple et réaliste.
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Sujet: Re: Versailles secret Jeu 6 Fév - 18:54
Un géographe passionné Globe mobile (1784) Vestibule de l’escalier de Provence Aile du Midi Dessinateur : Leymonnerie Mécanicien : Dom Bergevin
S’il n’était devenu roi, Louis XVI aurait peut-être été cartographe, marin ou explorateur. Et, en la matière, il était sans doute le plus instruit après les scientifiques de son temps. Passionné dès son adolescence et formé par le dessinateur de marine Nicolas Ozanne, il aimait imaginer les espaces maritimes inconnus de l’homme que l’on ne pouvait pas encore représenter sur les cartes. Disposant dans ses petits cabinets d’appareils et de matériels de mesure, parfois nouvellement inventés, il contribua aux avancées scientifiques, participant par exemple à la préparation du voyage autour du monde de Jean- François de La Pérouse pour la cartographie du Pacifique. Pour sa bibliothèque de l’appartement intérieur, il demanda à Jean-Henri Riesener de réaliser une grande table pour corriger les cartes de géographie : formée d’un plateau d’une seule pièce en bois de cèdre brésilien et mesurant 2,10 mètres de diamètre, elle est montée sur des vérins pour stabiliser les instruments de mesure. Pour l’éducation du dauphin, il fit de même fabriquer de nombreux globes d’une extrême précision, tel l’extraordinaire globe terrestre transformable de Mancelle, visible dans le grand cabinet au rez-de-chaussée, qui permettait de découvrir les fonds marins spéculés, avec leurs reliefs dessinés sur une seconde sphère intérieure. Plus étonnant encore est ce grand globe mobile d’une circonférence de 8,17 mètres commandé en 1784 aux savants Le Clerc père et fils, Robert de Vaugondy, Buache. Mais ce roi géographe, passionné d’horizons lointains et soutien indéfectible de la Marine royale, ne vit pourtant la mer pour la première fois qu’en juin 1786, à l’occasion de son voyage en Normandie pour inaugurer le port militaire de Cherbourg.
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Sujet: Re: Versailles secret Jeu 6 Fév - 18:57
Faillite de la politique d’appartement Grand cabinet de l’Appartement du comte de Maurepas Petit Appartement du Roi (2e étage)
Dès son accession au trône, Louis XVI chassa Madame du Barry et prit possession du Petit Appartement de son grand-père pour y loger son Premier valet de chambre Marc-Antoine Thierry, baron de Ville d’Avray, et le comte de Maurepas qu’il rappela de son exil forcé sur une idée de ses tantes. Cet ancien secrétaire d’État à la Marine, disgracié en 1749 pour ses vers satiriques à l’encontre de Madame de Pompadour, devint le mentor du jeune roi. Jusqu’à sa mort, en 1781, Maurepas partagera ainsi son intimité en tant que Premier ministre officieux et fut largement impliqué dans les grandes décisions des débuts du règne, lourdes de conséquences pour l’avenir. Si le retour de Maurepas à Versailles signifia du même coup le retour à la moralité – la fin des coteries dirigées par les favorites –, il contribua paradoxalement à consolider le système de cour – les nouvelles intrigues qui se nouèrent dans cet appartement presque secret ne servirent parfois que des intérêts particuliers. La grande roue des faveurs avec laquelle se faisaient et se défaisaient les carrières restait bien en place. En outre, Maurepas ne fut pas d’excellent conseil, suscitant les hésitations et les atermoiements de Louis XVI alors que la situation financière du royaume était très critique. Dans ce siècle des Lumières où l’absolutisme était de plus en plus contesté et où l’on réclamait une gouvernance éclairée, l’opacité qui entourait les choix du roi ne fit qu’aggraver la situation. Versailles avait été la plus belle création de la monarchie absolue, elle en devenait le tombeau.
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Sujet: Re: Versailles secret Ven 7 Fév - 8:26
Un petit volume encyclopédique Cabinet de la garde-robe attenant à la chambre de louis XV Appartement intérieur du Roi
Louis XVI a-t-il été un monarque éclairé ? L’ultime chef-d’oeuvre des frères ornemanistes Rousseau et de Richard Mique réalisé en 1788 semble l’attester. Le décor sculpté de ce studiolo, où le roi aimait travailler solitairement à l’aube après s’être levé discrètement, dévoile les instruments du musicien, les outils du sculpteur, du peintre, du jardinier et de l’architecte, mais aussi des appareils de levage et d’expérimentation, instruments de mesure et d’observation... et même une machine électrique. Aussi, ce petit cabinet rend-il hommage sous une forme appliquée au livre par excellence du 18e siècle, l’Encyclopédie. Si le règne de Louis XVI ne put voir se concrétiser les réformes souhaitées, il fut placé sous celui de la connaissance. Dira-t-on assez le goût de ce roi pour l’apprentissage et la formation ? Toute sa vie, Louis XVI apprit par lui-même ce qu’il jugeait utile, que ce soient les sciences ou les langues, l’anglais, l’italien et l’espagnol. Établi durant la Révolution, le catalogue de sa bibliothèque totalisait 15 000 ouvrages. Les fêtes de cour devinrent savantes, comme ce 19 septembre 1783, où le roi fit tester l’aérostat de Joseph Montgolfier : le ballon s’éleva à 480 mètres de hauteur au-dessus des toits de Versailles pendant dix minutes avec, à son bord, un coq, un canard et un mouton. Moins d’un an plus tard, le 23 juin 1784, ce sera au tour du chimiste et intendant des cabinets scientifiques de la famille royale, François Pilâtre de Rozier, et du chimiste Louis Proust de s’élever à 3 000 mètres sous les yeux émerveillés des courtisans et du roi de Suède à bord d’une montgolfière baptisée Marie-Antoinette.
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Sujet: Re: Versailles secret Ven 7 Fév - 8:28
Le cabinet des rêves Arrière-cabinet ou cabinet des Poètes Cabinets intérieurs de la Reine
Ce cabinet minuscule est un exemple éloquent de la place réduite dont disposaient les reines et les dauphines à Versailles pour leur usage privé. Elles devaient en effet se contenter de petites pièces sombres au revers de leurs appartements officiels. Pour égayer ces intérieurs ouverts sur une cour étroite, elles optaient ordinairement pour des boiseries claires ou dorées sur fond blanc. Mais l’invention par les frères Martin en 1728 d’un vernis imitant la laque chinoise que l’on appliquait sur les meubles plut beaucoup et on ne tarda pas à l’utiliser sur les boiseries. Après qu’on eut collé des feuilles de papier sur les supports passés au four, on les ornait de scènes peintes, puis on les vernissait de plusieurs couches de copal (une résine) avant de les glacer à la gomme arabique, ce qui les rendait brillantes. Égayés de compositions florales, ces décors faisaient la part belle aux figurations pastorales et aux scènes champêtres alors en vogue, à la manière des peintres Oudry, Boucher ou Fragonard, ou des toiles de Jouy. La dauphine et mère de Louis XVI, Marie-Josèphe de Saxe, en raffolait particulièrement, ce dont témoigne le décor de son arrière-cabinet que Marie-Antoinette fit remonter à l’étage à côté de son cabinet doré pour remplacer l’ancien cabinet des Poètes de Marie Leszczynska pour qui une grande partie du décor des boiseries avait été livrée en 1729, à la naissance du dauphin. La pièce n’excédant pas 2 ou 3 mètres carrés, on peut supposer qu’elle était réservée aux conversations intimes, à la lecture ou à la rêverie.
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Sujet: Re: Versailles secret Ven 7 Fév - 8:30
Les dernières marches du palais Escalier de Provence Aile du Midi
Cet escalier commencé en 1788 et interrompu est l’ultime œuvre architecturale de Louis XVI au château ; c’est Louis-Philippe qui l’acheva au 19e siècle. Après le départ de la famille royale, le 6 octobre 1789, le château ne fut pas tout de suite déserté, la plupart des personnels attachés aux Maisons royales et aux services des Bâtiments et du Garde-Meuble restèrent en activité. On se souvenait certainement de la Régence durant laquelle le jeune Louis XV s’installa à Paris, de 1715 à 1722, et l’on croyait encore l’affaire temporaire. L’installation de l’Assemblée nationale à Paris mit du reste quelques jours à se faire. Durant toute l’année 1790, on vit ainsi travailler aux emmarchements du grand escalier de l’aile du Midi qui devait desservir les appartements du comte de Provence. Profitant de l’absence de la cour, on entreprit même de redorer la galerie des Glaces ! Mais la fuite de la famille royale à Varennes en juin 1791 fit prendre conscience que plus personne ne reviendrait. La ville de Versailles, renommée « berceau de la Liberté », se dépeupla rapidement, perdant la moitié de sa population qui se trouvait privée de ressources. Le château fut fermé jusqu’en août 1794, moment où la Convention mit en vente près de 17 000 pièces du mobilier.
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Sujet: Re: Versailles secret Ven 7 Fév - 8:33
Un règne de 20 minutes Salle de bains de la duchesse d’Angoulême Appartement de la Dauphine
Donnant sur la cour de la Reine, une petite pièce servit un temps de cabinet de la Méridienne à la comtesse de Provence, avant que Madame Royale n’y installât ses quartiers. Sous la Restauration, l’appartement fut de nouveau attribué par Louis XVIII à la fille aînée de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Elle demanda alors la transformation de l’ancien cabinet en une salle de bains moderne, faisant recouvrir le sol de marbre et installer une adduction d’eau. On ne sait si la seule rescapée du Temple apprécia véritablement ses séjours estivaux dans le château de son enfance. Toujours est-il que, pour Louis XVIII, c’était un symbole qu’il entendait bien exploiter politiquement. Car, depuis la mort de son épouse en 1810, les légitimistes la considéraient comme une petite reine. Le roi étant sans enfant, il lui avait fait épouser le fils aîné de son frère (futur Charles X), Louis Antoine d’Artois, duc d’Angoulême. Si Louis XVIII mourait, elle serait dauphine et héritière présomptive de la couronne, ce qui se produisit en 1824. Suite aux Trois Glorieuses et à l’abdication de Charles X, on peut considérer qu’elle régna vingt minutes, laps de temps pendant lequel le duc d’Angoulême, hésitant à contresigner l’acte de renonciation de son père, fut Louis XIX ! Mais, lorsque Louis-Philippe prit le pouvoir, ce qui restait de la famille des Bourbons prit à nouveau le chemin de l’exil. En 1836, à la mort de Charles X, la duchesse devint une fois de plus, aux yeux des légitimistes, la nouvelle reine à l’âge de 58 ans. Elle décédera pourtant en 1851, près de Vienne, sans avoir revu la France.
rappel de ce site qui donne envie de passer sa vie à Versailles: http://www.versailles-secret.com/p/versailles-secret-et-insolite.html
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Sujet: Re: Versailles secret Ven 4 Juil - 20:17
Très beau aussi, ce reportage intitulé Versailles intime: http://www.misspandora.fr/versailles-intime-2/
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pimprenelle
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Sujet: Re: Versailles secret Dim 8 Fév - 13:00
... derrière les dorures de Versailles...
Passage souterrain menant du grand commun à l'aile des ministres du nord. Une fois dans cette aile, encore quelques centaines de mètre et quelques dizaines de pièces pour arriver à destination. . C'est par ce genre de couloir que passaient les plats pour les grands du royaume. Autant dire que ces sires mangeaient souvent assez froid, bien que des réchauffoirs soient prévus une fois à destination. La largueur du couloir laisse aussi suggérer de faciles croisements... . Aile des ministres nord. Versailles -- Janvier 2015 http://versailles-mypics.over-blog.com/
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madame antoine
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Sujet: Re: Versailles secret Lun 17 Sep - 9:27
Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,
La question de l'existence de pièces secrètes à Versailles fut abordée dans cette émission radiophonique.
Je voudrais savoir s’il y a des pièces secrètes dans le château de Versailles ? (Victor)
Réponse : Mathieu da Vinha, historien, ingénieur de recherche et directeur scientifique du Centre de recherche du château de Versailles. https://www.franceinter.fr/emissions/les-p-tits-bateaux/les-p-tits-bateaux-16-septembre-2018
madame antoine
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Chakton
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Sujet: Re: Versailles secret Mer 26 Sep - 7:31
Prêts pour une petite visite dans les recoins et passages les plus secrets du château ?
C'est un des sites les connus dans le monde. Le château de Versailles accueille chaque année des millions de visiteurs. Pourtant le circuit qu'empruntent les touristes ne laisse apparaître qu'une partie des trésors du château. Cette semaine, notre série nous fait pénétrer dans les coulisses, là où le grand public ne peut pas accéder.
Seule une petite partie des 700 pièces du château sont ouvertes au public. Depuis le XJXe siècle, la résidence royale cache aussi un immense musée à toutes les gloires de la France, ainsi qu'une collection de peintures et de sculptures.
La suite au prochain numéro. https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/
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globule Administrateur
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