Le Boudoir de Marie-Antoinette

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 Le Dernier Roi

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pimprenelle

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MessageSujet: Le Dernier Roi   Le Dernier Roi Icon_minitimeMar 12 Sep - 20:34

Exceptionnel manuscrit de Dumas :

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Le Dernier Roi Tzolzo73

Alexandre DUMAS. Louis-Philippe et son règne.
[1852].
Manuscrit autographe.
In-folio, demi-basane verte, dos lisse, titre doré.
697 ff. Le manuscrit commence à la page 19 mais le texte est bien complet.
Le manuscrit autographe du livre publié en 1852 sous le titre le Dernier roi.


Le Dernier Roi Tzolzo74

Manuscrit complet rédigé par Dumas de sa belle écriture. Il présente de petites différences, la plupart stylistiques, avec le livre publié.
C’est à sa belle écriture, son seul bien monnayable, que Dumas en 1823 dut d’entrer au service du duc d’Orléans (futur roi Louis-Philippe) en qualité d’expéditionnaire. Il était chargé de recopier élégamment les lettres soumises à la signature de ses supérieurs. Cette écriture exceptionnelle lui valut l’honneur d’être appelé auprès du duc lui-même pour copier un mémoire secret, la réfutation des prétentions de Maria-Stella qui se prétendait la fille légitime de Philippe-Égalité échangée à sa naissance contre un garçon, Louis-Philippe, qui n’était en fait que le fils d’un geôlier.
Le jeune Dumas, qui copiait, copiait et encore copiait ne rêvait que gloire théâtrale, et aussitôt son temps de pénitence terminé hantait coulisses et foyers des théâtres, et dérobait de plus en plus à son employeur, des heures de travail pour se livrer à ses compositions personnelles au point que l’état des employés de 1828 porte cette note de la main du duc d’Orléans « supprimer les gratifications de M. Alexandre Dumas qui s’occupe de littérature ».
Le duc, bon prince, accepta néanmoins d’assister à la création d’Henri III et sa cour (il revint même pour la deuxième représentation) le 10 février 1829.
Les bonnes relations entre les deux hommes se détériorent vite après la proclamation de Louis-Philippe comme roi des Français. Dumas, blessé dans son orgueil et républicain, modéré mais fervent, finira par donner sa démission et ne cessera plus de s’opposer à la monarchie de Juillet, malgré l’amitié qu’il entretient avec le nouveau duc d’Orléans fils aîné du roi et plus tard avec le duc de Montpensier autre fils de Louis-Philippe.
Son histoire de Louis-Philippe est donc un violent réquisitoire contre la politique menée par le roi en opposition avec les promesses nées de la révolution de 1830.
Le volume s’ouvre sur la naissance de Louis-Philippe, sa généalogie et le mariage de ses parents. Dumas note qu’aucune des formalités que l’on faisait habituellement à la naissance des princes du sang ne fut accomplie pour lui.
Il fut simplement ondoyé. « La cérémonie se fit au Palais-Royal par l’aumônier de la maison en présence du curé de la paroisse et de deux valets. Ce fut douze ans plus tard seulement que Louis XVI et Marie-Antoinette tinrent le jeune duc de Chartres sur les fonds de baptême. » Dumas rapporte, sans y croire naturellement, la raison que donne Maria Stella (la pseudo-fille de Philippe-Egalité) pour cette négligence inhabituelle : la duchesse se trouva enceinte en Italie, en même temps qu’une femme du peuple dont le duc de Chartres avait fait la connaissance. Ils auraient fait un marché : si la duchesse accouchait d’une fille, et l’Italienne d’un garçon, un échange serait fait. Ce qui arriva. Maria-Stella vraie fille de Philippe-Égalité fut élevée en Italie et le garçon devint duc de Chartres !
En détaillant longuement les détails de cette naissance, Dumas laisse entendre que Louis-Philippe fut d’emblée marqué comme un prince de seconde zone.
L’éducation reçue de Mme de Genlis est également l’objet de longs développements : Son « gouverneur » (titre de Mme de Genlis) fit de lui quelqu’un de cultivé. Mais le roi ne tint pas les promesses du prince :
Elle lui donna « le goût des maîtres et l’admiration des génies primitifs, goût et admiration qui s’exagérèrent peut-être un peu trop chez le Roi, qui oubliant les promesses faites par le duc d’Orléans, refusa constamment une fois monté sur le trône d’accorder la moindre valeur, aux œuvres de la littérature moderne. Ce mépris affecté pour les grandes sommités littéraires du XIXe siècle a peut-être le 24 février 1848, coûté la régence à Madame la duchesse d’Orléans et le trône au comte de Paris. Le tribun Lamartine a cruellement vengé Lamartine le poète. »
Dumas pointe ensuite ce qui résulta de son éducation : deux qualités, le courage et la patience. « Courageux il sut affronter, patient, il sut attendre ». Mais aussi un grave défaut : « Tout ce qui entourait le duc, comme tout ce qui entoura le roi au lieu de tendre à le grandir tendait à le rapetisser. »
La Révolution est une nouvelle occasion pour Dumas de chercher des analogies, et les événements auxquels est mêlé le jeune prince sont un moyen de rappeler ce qui s’est passé quand il est devenu roi :
« Le duc de Chartres avait détruit la cage de bois de Louis XIV [au Mont-Saint-Michel où elle était conservée, lors d’une visite faite avec Mme de Genlis]. Le peuple allait détruire la cage de pierre de Charles X. Un jour la royauté se trompa, au lieu d’enfermer les corps à la Bastille, elle y enferma les idées. Les idées mal comprimées par des murailles de quarante pieds d’épaisseur, firent éclater la forteresse. »
Retranscrivant quelques pages du journal tenu par le prince pendant la Révolution, à la date du 26 août 1791, à Montoire où il a rejoint son régiment il dit avoir refusé de monter sur une estrade à la demande de grenadiers avec lesquels il banquetait : « Sire, en 1830, vous êtes resté sur une estrade plus dangereuse que celle sur laquelle vous ne voulûtes pas demeurer en 1791 ; aussi, quand vous en avez été précipité, la chute a-t-elle été plus terrible. »
Sur le refus du duc de Chartres, arrivé à Mons, de prendre du service dans l’armée de l’empire avec le grade qu’il avait dans l’armée française : « Ce refus vint-il de son cœur ou de son intelligence, on a beaucoup discuté là-dessus, notre avis est qu’il vint de tous deux. Ce qui faussa l’esprit du duc d’Orléans, ce qui perdit le roi, c’est le grand mépris qu’il faisait des hommes à l’époque dont nous parlons, il avait appris à les craindre mais pas à les mépriser. »
En 1805, de nouvelles avances lui furent faites par le roi de Suède Gustave IV : « Ici nous touchons à la partie véritablement délicate de la vie du duc d’Orléans, puisque la popularité de Louis-Philippe reposa surtout sur ce qu’il n’avait jamais voulu servir contre la France. » Dumas ne tranche pas.
Ce n’est qu’en 1808, lorsque le royaume de Naples, celui de ses futurs beaux-parents, passe à Murat que Louis-Philippe décide de prendre une part active à la guerre. L’Espagne accepte, et chance pour le duc, l’Angleterre refuse.
Retour des Bourbons suivi du duc d’Orléans. Dumas se rappelle, alors qu’il était encore tout jeune, de l’étonnement de tous devant le retour des usages oubliés depuis 22 ans : drapeau blanc, les jours de fête et de demi-fête fermant les boutiques, la messe expiatoire du 21 janvier… ; les mots imprudents au sujet des biens des émigrés, et « un malaise général répandu dans la société qui sentait toute communication sympathique rompue entre elle et cette cour gothique qui n’avait de sourires, de places, de faveurs que pour ceux qui avaient servi contre la France ou concouru à son abaissement. Ce fut enfin au bout de trois mois à peine une division bien marquée entre les opinions qui se partagèrent en quatre camps : le camp ultra, le camp napoléonien, le camp constitutionnel et le camp républicain. Le duc d’Orléans comprit à l’instant même le rôle qu’il avait à jouer et se rangea parmi les constitutionnels. »
Le sentiment de sympathie à son endroit grandit : « Sa popularité commençait à jeter ces puissantes racines qui firent de lui l’élu de 1830. Il est vrai que ceux qui l’auraient examiné avec l’esprit critique eussent trouvé dans ce courage un sentiment plutôt physique que moral, dans cet esprit une espèce d’inondation qui perdait en profondeur ce qu’elle gagnait en superficie, dans son cœur un profond dédain de l’humanité. » Dumas précise que cette sympathie opérait surtout dans la classe bourgeoise.
Dumas, qui eut l’occasion d’approcher Louis-Philippe, croque sur le vif : « Dans ses relations de famille ou de maison le duc d’Orléans n’avait rien d’imposant, mais en revanche il était impossible d’être plus souriant, plus affable et de plus gracieuse humeur. On eut dit un banquier spirituel le jour où une grande spéculation a réussi. »
Et de s’amuser : « Je dois l’avouer dans toute l’humilité de mon âme, ce fut la seule chose [la façon dont Dumas cachetait les lettres] qu’il regretta en moi quand devenu roi il reçut ma démission. » « Comment il s’en va, comment il me quitte, quel malheur il faisait si bien les cachets ! »
Le nom de Dumas resta encore un an sur les états et toute liberté lui fut donnée de revenir sur sa décision : « Ce nom ne fut rayé qu’en 1833 quand je publiai Gaule et France. »
Le régime se durcit vite : « Ceux qui firent la révolution de 1830 furent les mêmes hommes qui, pour la même cause, deux ans plus tard se firent tuer à St Merry. Seulement cette fois ils avaient changé de nom, parce que ils n’avaient pas changé de principes, on les appelait des rebelles. Il n’y a que les renégats de tous les pouvoirs qui ne soient jamais rebelles à aucun. »
Sur la disparition des fleurs de lys dès le début de son règne : « Louis-Philippe avait voulu essayer de faire croire qu’il était Valois et non Bourbon. »
Un roi qui veut plaire à la bourgeoisie… mais finit par l’inquiéter.
Sur les mariages de ses enfants, sa fille Louise avec le roi des Belges, son fils aîné le duc d’Orléans avec Hélène de Mecklembourg Schwerin : « La bourgeoisie s’alliait donc dans la personne de ses princes aux Cobourg et aux Schwerin, ce qui était fort honorable pour elle. Cette pauvre bourgeoisie elle se croit ennoblie du coup, mais elle n’avait pas pensé à une chose, c’est qu’il en coûte cher pour se marier. Aussi le roi demandait de l’argent. Il demanda un million de dot pour sa fille ainée qui venait de se marier. Il demanda un million de dotation de plus par an pour son fils aîné qui allait se marier. Enfin il demanda cinq cent mille francs d’apanage annuel pour le duc de Nemours qui pouvait se marier. Ah pour cette fois, la bourgeoisie s’inquiéta. »
Plus les années passent plus le réquisitoire de Dumas se fait sévère. Jusqu’à ce que les premiers bruits de l’insurrection parviennent au roi en résidence à Neuilly : « Son anxiété fut grande. Le moment attendu si longtemps était arrivé […] La situation pour lui était extrême. Il s’agissait pour lui ou du trône ou de la proscription. »
Ce fut donc la proscription. Dumas, lorsqu’il apprit la mort de Louis-Philippe le 26 août 1850 à Claremont dans le Surrey, décida de se rendre aux obsèques. Regret de sa jeunesse envolée, désir de rendre hommage à un homme qui lui avait mis le pied à l’étrier ? La famille d’Orléans lui fit savoir qu’il était indésirable et le tint à l’écart de la cérémonie.
Mors fendus, manques au dos, charnières faibles.
Manuscrit complet d’un des plus importants livres politiques de Dumas où, à travers la biographie du dernier roi des Français, s’exprime sa foi républicaine.


https://www.artcurial.com/

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rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
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