Bicentenaire du retour de Louis XVIII en France

Bon, ça me fait mal au ventre, mais il a fallu ouvrir un fil sur ce sujet, puisque c'est un fait.   

Voilà. Je vous invite donc à y ranger toutes les informations que vous trouverez sur le retour de Louis XVIII en France après son exil. Et on commence par cet article sur son arrivée à Calais, flanqué de sa pauvre petite Antigone.


Une foule de Calaisiens accueille le nouveau roi de France

PUBLIÉ LE 21/04/2014



Gravure représentant l'arrivée de Louis XVIII à Calais.
La jeune femme à sa gauche est la duchesse d'Angoulême.
Au centre, à l'arrière-plan, l'ancien beffroi.


Il y a 200 ans, après avoir embarqué avec sa suite dans un yacht britannique au départ de Douvres, Louis XVIII, de retour d'exil, fait ses premiers pas de monarque sur le sol français à Calais. Il y est reçu avec un énorme enthousiasme La traversée du Channel ne dura que 2 heures et quart. C'est donc vers 13h30 que l'imposante escadre composée du yacht royal escorté par huit vaisseaux de ligne, plusieurs frégates et de nombreux bâtiments transportant la suite, les voitures et les bagages du Roi, pénètre dans le port de Calais.


Arrivée du cortège royal

Louis XVIII arrive en compagnie d'un nombre important de nobles, dont le prince de Condé (commandant de l'armée des émigrés) et son fils, le duc de Bourbon. Il a surtout à ses côtés la duchesse d'Angoulême, la seule des enfants du couple formé par Louis XVI et Marie-Antoinette ayant survécu à la Révolution. Appelée Madame, mariée à l'un des fils du comte d'Artois, elle est l'emblème vivant de la tragédie des Bourbons. Sa présence pallie en quelque sorte l'absence d'une reine, et apporte une touche de jeunesse bienvenue dans le cortège - elle a alors 36 ans.

Tous les récits du temps concordent pour dire que les Calaisiens, en proie à une sorte de délire monarchique, accueillent le roi et sa suite avec un énorme enthousiasme mêlé d'une intense émotion. « Le Roi, par un mouvement qui ne pouvait appartenir qu'à lui, se fait reconnaître : seul il ôte son chapeau et, levant les yeux vers le ciel, en portant la main droite sur son coeur, il remercie ardemment Celui qui règle les destinées des peuples et des rois... Le roi porte ensuite ses regards sur son peuple et lui tend les bras avec une expression que rien ne peut rendre. Les cris, les gestes répondent à ce signe de tendresse d'un père qui retrouve ses enfants, après de longues souffrances », raconte en termes convenus Le Moniteur.

Le cortège royal est accueilli sous les hourras de la foule par une délégation de notabilités calaisiennes mais aussi par de nombreuses personnalités extérieures. Viennent ensuite les discours de bienvenue. Pour cela, le préfet, accompagné du sous-préfet ainsi que du maire de Calais, Louis-Etienne Michaud, montent sur le yacht.


Premiers échanges

Dans son discours, le premier magistrat de la ville des Six Bourgeois fait allégeance à la nouvelle autorité royale tout en inscrivant le retour de Louis XVIII dans le fil des grandes épopées locales : « Sire, la ville de Calais vient déposer aux pieds de Votre Majesté l'hommage de son profond respect, de son inviolable fidélité et de son dévouement sans borne. La ville de Calais n'est pas sans quelque célébrité : son nom est honorablement inscrit sur les pages de notre histoire. C'est à son amour pour les rois vos ancêtres qu'elle doit cette illustration ; elle n'a point dégénéré, Sire. Quel jour à jamais mémorable pour nous ! » A ces paroles, Louis XVIII répond : « Depuis Philippe de Valois je savais que les habitants de Calais n'avaient jamais dégénéré de leur digne prédécesseur Eustache de Saint-Pierre ; j'en acquiers une nouvelle preuve en ce moment, M. le maire, par les sentiments que vous venez de m'exprimer en leur nom ; je les agrée de bien bon coeur et je vous assure que je suis heureux de me trouver au milieu de mes bons et fidèles sujets de Calais ».

Le maire présente à la duchesse d'Angoulême un groupe de jeunes Calaisiennes qui lui remettent un bouquet de lys puis le roi descend enfin du yacht sous les cris de " Vive le Roi ! " et prend place dans une calèche découverte traînée par seize Calaisiens élégamment habillés, jusqu'à la Place d'Armes où le curé de la cité, Etienne-Nicolas Tribou, prononce une harangue qui fait dire à Louis XVIII dans ses Mémoires: « Ce digne pasteur mit tant d'effusion, qu'il oublia le temps... Je comptais les minutes ».

Les premières phrases de ce discours sont lourdes de sens de la part d'un représentant d'un clergé soumis à tant de tourmentes depuis 1789 : « Ô notre Roi, notre bon Roi ! Vous avez toujours régné sur nos coeurs. La France en devenant libre, vous a proclamé son seul et légitime souverain. C'est la Religion qui, en ce beau jour, semble venir d'un long exil, pour nous affranchir de la plus tyrannique servitude. Qu'elle nous rend chers les titres de Roi très-chrétien, de fils aîné de l'Eglise ! ».

Sous l'auspice des Bourbons, l'Eglise de France espère en effet reprendre pleinement le magistère moral qu'elle détenait sans partage avant 1789, ce que confirme quelques heures plus tard Louis XVIII en lançant aux frères des écoles calaisiennes venus le féliciter : « Mes frères, apprenez à vos enfants à devenir de bons chrétiens, et vous en ferez de bons Français ».
Magali DOMAIN
http://www.nordlittoral.fr/calais/une-foule-de-calaisiens-accueille-le-nouveau-roi-de-france-ia10b0n98373

Qu'avez vous contre Louis XVIII ? Il a été un bon roi .   

Bonjour,

Je peux entendre votre point de vue. Il est cependant indéniable que la situation a profité à Louis XVIII pour ne pas dire l'inverse.

madame antoine

  Et oui ça fait mal Pim n'est-ce pas?   

Après je reconnais que Louis XVIII a été un bien meilleur roi que son frère cadet, et une bien meilleure personne que le comte de Provence qu'il a été sous Louis XVI  

Pour moi, ça reste un gros hypocrite qui a sapé le pouvoir de son frère en s'attaquant au maillon faible de la couronne, son Autrichienne de femme, pour bien miner les bases. Plus tard, quand il a eu enfin son gros cul sur le trône qu'il avait tant convoité, c'était pas trop dur de rendre hommage à ceux qu'il avait sacrifiés pour assouvir sa propre ambition.

Pouah!   

Oui je n'ai aussi aucun respect pour le frère qu'il a été et le sujet qu'il a été alors que Louis XVI était sur le trône ou pendant la Révolution. Il a été faux-cul vis à vis des 2 camps je trouve, en pensant alors plus à sa personne qu'à la France ou sa famille.

Cependant si je compare les actes politiques de Louis XVIII et de Charles X, il n'y a pas photo Louis XVIII a bien mieux cerné à cette époque sous la Restauration la situation réelle et il a été plus intelligent que Charles X. Alors que paradoxalement le comte d'Artois a toute ma sympathie alors qu'il était jeune  

Et il a alimenté à plaisir la crise religieuse auprès du pape, avec Charles, histoire de pourrir la situation en France pour mener à une bonne guerre civile et religieuse et favoriser le parti des princes...le sien, pas celui de l'unité du pays et contre la volonté de son frère le roi, qui lui a envoyé plusieurs courriers secrets pour lui, leur demander de renoncer à leur projet...

Comme roi, oui, il vaut bien mieux que Charles, totalement hors jeu dans l'évolution de la société, mais ça c'est une autre histoire....

Louis XVIII aux Tuileries

Family Portrait

pimprenelle a écrit:

Pour moi, ça reste un gros hypocrite qui a sapé le pouvoir de son frère en s'attaquant au maillon faible de la couronne, son Autrichienne de femme, pour bien miner les bases. Plus tard, quand il a eu enfin son gros cul sur le trône qu'il avait tant convoité, c'était pas trop dur de rendre hommage à ceux qu'il avait sacrifiés pour assouvir sa propre ambition.

Pouah!   

Voilà admirablement résumé tout ce que je pense de Louis XVIII !!! what else ?

Eh bien, au lieu de réfléchir !!!!!! REFLECHIR...... aux erreurs de l'Ancien Régime, et d'en tenir compte dans une vraie gestion MODERNE de la Monarchie ( il aurait pu, presque ! réaliser cette fameuse "révolution royale" à laquelle Louis XVI n'a pu réussir ) hop ! il a ramassé tous les émigrés, et plouf leur a rendu leurs fric !!!!