Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
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 L'Abbé Georgel et la théorie du complot

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madame antoine

madame antoine


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Date d'inscription : 30/03/2014

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MessageSujet: L'Abbé Georgel et la théorie du complot   L'Abbé Georgel et la théorie du complot Icon_minitimeDim 11 Mai - 9:13

Bonjour,

Tout à fait incidemment, en parcourant le forum de la chaîne de télévision France2, j'ai trouvé une analyse très particulière de la vie de l'Abbé Georgel, homme de main du Cardinal de Rohan. Je vous la copie parce qu'elle mérite qu'on s'y penche à deux fois, tant elle paraît étonnante. C'est d'autant plus particulier que l'auteur du long commentaire cite ses sources.

"Bon je vois qu'il y a un petit problème technique.
Essayons comme ceci alors :

En marge de l'Affaire du Collier (de la reine Marie-Antoinette)

L'Abbé Georgel, de Bruyères

SOURCES :
Funck Brentano : L'Affaire du Collier.
G. Baumont : Une heure avec l'Abbé Georgel ; Bull. Sté Philom. 1929-30.
Charton : Les Vosges pittoresques et historiques.
Abbé Guinot : Les Saints du Val de Galilée.
Lepage et Charton : Statistique des Vosges.
Léon Louis : Le département des Vosges.
Larousse Universel.


Dans les dernières années de l'Ancien Régime, un scandale retentissant éclaboussa
la Cour de France. Peut-être même, en aggravant le discrédit qui pesait sur la famille
royale, hâta-t-il les événements de 1789.

Grâce aux travaux des historiens, l'affaire du Collier de la Reine est aujourd'hui
connue dans ses moindres détails. Ce qu'on sait moins, c'est qu'un prêtre vosgien, l'abbé
Georgel, de Bruyères, y fut mêlé d'assez près, sinon comme acteur, du moins comme
confident et ami du principal acteur.
*
* *

Le 29 janvier 1731, naissait à Bruyères Jean-François Georgel. Il appartenait à une
famille de modestes laboureurs qui se disaient descendants des fameux gentilshommes
de Laveline anoblis par René II et n'en tiraient ni vanité, ni richesse.

Distingué par les Jésuites pour son intelligence précoce et ses goûts à l'étude, le
jeune Bruyèrois fit ses classes à la célèbre université de Pont-à-Mousson et entra dans
leur Ordre. On le trouve professeur de mathématiques d'abord à Pont.à-Mousson, puis à
Dijon, ensuite à Strasbourg. C'est dans cette dernière ville qu'il rencontra l'homme dont
il devait, pendant des années, partager la bonne et la mauvaise fortune : Louis René
Édouard, prince de Rohan — un des plus grands noms de la noblesse française — évêque
« in partibus », coadjuteur de son oncle l'évêque de Strasbourg et membre de l'Académie
française.

Au moment de la suppression de l'Ordre, celui-ci s'attacha le jeune Jésuite
comme secrétaire et en fit bientôt son confident.
Au château de Saverne où il accompagne son maître, l'abbé Georgel vit dans
l'intimité du prince qui mène un train royal. Il le suit en 1771 à Strasbourg où le
coadjuteur supplée son oncle l'évêque pour accueillir au portail de la cathédrale,
l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche , fiancée du dauphin le futur Louis XVI.

Il fait avec lui de fréquents séjours à Paris, où il prend contact avec les grands esprits de son
temps et en retire une aisance mondaine, une expérience des hommes et des choses, un
sens de la politique et de la diplomatie qui ne vont pas tarder à lui être utiles.

En 1771, le prince de Rohan est nommé ambassadeur de France à Vienne, et l'abbé
Georgel secrétaire d'ambassade. Beau début dans la diplomatie. Bien que déjà
fortement endetté, le nouvel ambassadeur n'en organise pas moins sa maison avec un
faste inouï : « deux voitures de parade de 40.000 livres, 50 chevaux, un premier écuyer,
un sous écuyer et deux piqueurs, sept pages avec un gouverneur et un précepteur, deux
gentilshommes de la chambre, six valets de chambre, un maître d'hôtel, un chef
d'office, deux heiduques, quatre coureurs dont l'habit coûte 4000 livres, douze valets de
pied, deux suisses, dix musiciens, un intendant, un trésorier, quatre gentilshommes
d'ambassade et cinq secrétaires. » Immense orgueil d'un Rohan qui veut représenter
magnifiquement la France !

Dans le beau château des bords du Danube où il réside, l'ambassadeur mène une vie
peu évangélique où la chasse, les festins, les concerts, les bals tiennent beaucoup trop
de place L'austère impératrice Marie-Thérèse (1) en est choquée et lui en tient rigueur.

Le prince achève de se compromettre à Versailles aussi bien qu'à Vienne, en écrivant au
ministre des affaires étrangères une lettre désobligeante pour Marie-Thérèse, lettre qui
a été communiquée à sa fille Marie-Antoinette. L'une et l'autre lui en garderont une
rancune tenace. Mis en congé en 1774, à la mort de Louis XV, Rohan ne retournera pas à
Vienne où il a cessé d'être agréable.

En attendant la nomination d'un nouvel ambassadeur qui se fait attendre, l'abbé
Georgel reste pendant un an en Autriche comme chargé d'affaires. Très apprécié à la
cour de Vienne, il sert avec intelligence les intérêts de son pays.

Dès son retour en France, l'abbé a repris ses fonctions auprès de son maître auquel
il a voué un dévouement sans limites. On a dit que c'est un peu grâce à ses habiles
intrigues que le prince reçut en 1778 le chapeau de cardinal, objet de son ambition. Il
devient évêque de Strasbourg l'année suivante à la mort de son oncle. Il est Grand
Aumônier de France. Le roi vient de lui donner le bénéfice de l'Abbaye de Saint-Wast qui
lui rapporte 100.000 livres par an, ce qui lui permet de rebâtir son château de Saverne
et d'éteindre une partie de ses dettes.

Que peut désirer de plus Louis de Rohan ?

À travers toutes ces félicités, le bonheur du cardinal Louis de Rohan est
empoisonné par la rancune que lui garde la reine. Une fois, à Trianon, il s'est placé sur
son passage dans l'espoir d'un mot ou d'un sourire. Il n'a lu que le dédain dans le regard
de Marie-Antoinette. Que ne donnerait-il pas pour rentrer en grâce auprès de la
souveraine ?

Le hasard va le servir. Il a rencontré, au cours d'une promenade sur la route de
Saverne, une certaine comtesse de la Motte, jolie et sémillante, qui se dit de sang royal,
descendante illégitime de Henri Il. Son mari est gendarme du roi. On a causé. Conquis
par la gentillesse de la dame, le cardinal n'a pas de peine à obtenir pour le mari un
brevet de capitaine de dragons.

On s'est retrouvé à Versailles où Madame de la Motte a élu domicile. Elle a, ditelle,
ses entrées auprès de la reine. Confiant, le cardinal la charge de plaider sa cause.
La reine, assure-t-elle, ne demande qu'à pardonner. Parles soins de la comtesse, une
correspondance s'établit entre la souveraine et le cardinal.

Et voici qu'un jour la reine lui fait dire qu'elle consent à le voir, la nuit, dans un
bosquet des jardins de Versailles. Éperdu de bonheur, le cardinal se précipite au rendezvous.
Dans le bosquet l'attend une forme blanche : « Vous pouvez compter que le passé
sera oublié » murmure une voix émue. Et la vision disparaît laissant le prince fou de
joie.

Comment témoigner sa reconnaissance à la reine pour son généreux pardon ?
Madame de la Motte veut bien lui en indiquer le moyen : La reine, dit elle, convoite un
joyau sans prix : un collier de diamants exposé chez Boehmer et Bassange, les joaillers
de la couronne. On y a travaillé dix ans et il est estimé 1.600 000 livres (somme
fabuleuse qui ferait des milliards à notre époque). Mais la reine n'a pas d'argent et n'ose
parler de cet achat au roi qui lui reproche ses prodigalités. Le cardinal mettrait le
comble à ses voeux en négociant avec le joaillier un arrangement qui lui permettrait de
s'acquitter par mensualités. Trop heureux de cette marque de confiance, le cardinal...

1 Épouse de François III, dernier duc national de Lorraine.

...court chez Boehmer, traite l'affaire, reçoit le magique collier et remet en échange au
vendeur un acte de vente sur papier fleurdelisé portant la signature Marie-Antoinette de
France. Le 1er février 1785, chez Madame de la Motte, le cardinal remet le collier à un
émissaire qui dit venir de la part de la reine.

… Plusieurs mois s'écoulent. Le joaillier n'a pas reçu les versements convenus.
Inquiet de sa créance, il prend la hardiesse de s'adresser à la reine. Stupéfaction : elle
n'a jamais songé à acheter le fastueux collier, jamais chargé quelqu'un de l'acheter et ...
elle ne l'a pas reçu. Blessée dans son honneur de femme et sa dignité de reine, Marie-
Antoinette va demander justice au roi.

Et la vérité éclate : toute cette affaire n'est qu'une formidable escroquerie dont la
comtesse de la Motte a réglé savamment tous les détails avec une audace et une
habileté infernales. Incroyablement crédule, le cardinal a été la dupe de cette
aventurière.

Les lettres de la reine, sa signature ? ... Des faux grossiers. Le papier à fleur de
lys ?... Il a été acheté chez un parfumeur. La femme en blanc des bosquets de
Versailles ?... Une simple soubrette qui a joué le rôle que lui a soufflé la comtesse. Mais
le collier, qu'est-il donc devenu ? M. de la Motte empressé à satisfaire les désirs de sa
dame l'a porté à Londres où il a été démonté et vendu pierre par pierre.

La justice va suivre son cours. Sur l'ordre du roi, le cardinal prince de Rohan
compromis dans cette affaire est arrêté, emprisonné à la Bastille .

C'est ici que se révèle la fidélité de l'abbé Georgel qui, inquiet de l''influence que la
comtesse exerçait sur son maître, songeait sérieusement à le quitter pour se retirer à
Bruyères, son lieu natal. Il ne peut l'abandonner dans cette conjoncture difficile : « Dans
la crise actuelle — écrit-il dans ses Mémoires — je sentis redoubler mon affection et mes
forces et je n'hésitai pas à me dévouer tout entier à la cause de cet illustre prisonnier. »
Prévenu par un billet que le cardinal a pu lui faire parvenir en secret au moment de
son arrestation, son premier soin a été de brûler tous les papiers compromettants,
notamment ceux du fameux « portefeuille rouge ».


Mais ne va-t-on pas l'emprisonner, lui aussi, comme complice ?...

II en a été fortement question. En attendant, il profite de sa liberté pour arrêter avec le prince le
plan de sa défense et s'occuper de réunir les preuves de son innocence. Les témoignages
recueillis confondent Madame de la Motte.

De plus, il a retrouvé à Bruxelles la femme du rendez vous nocturne de Trianon. Quand le cardinal est mis au secret, il imagine un code de correspondance qui lui permet de déjouer la surveillance des geôliers.

Vicaire général de la Grande Aumônerie de France, il veille aux affaires
spirituelles du cardinal et donne en son nom le mandement du Carême de 1786.

« C'était, dit il, un heureux assemblage des textes de l'Écriture Sainte adaptées aux
circonstances. Le début était emprunté à Saint Paul exhortant Timothée à ne pas rougir
de sa captivité. » L'allusion fut comprise et déplut en haut lieu. Sur quoi, l'abbé que la
haute protection du ministre des affaires étrangères, Vergennes, avait seule empêché
d'être « embastillé » à son tour, fut exilé à Mortagne dans le Perche,
Le procès devant le Parlement de Paris de l'affaire du collier eut lieu quelques mois
après. Le cardinal, dont la bonne foi ne faisait pas de doute, fut acquitté, mais exilé
loin de Paris. Il devait rembourser de ses deniers la créance du joaillier. La comtesse de
la Motte était fouettée publiquement, marquée au fer rouge et condamnée à la prison
perpétuelle, au pain et à l'eau.

Mais le scandale avait rejailli jusque sur les marches du trône. Des caricaturée, des
chansons, des satires, circulèrent contre la reine. De cette aventure, Marie-Antoinette,
parfaitement innocente, sortait diminuée et salie, la monarchie française frappée au
coeur. La Révolution était en marche.

En juin 1786, l'abbé Georgel est autorisé à résider à Bruyères, son pays natal. Il y
possédait, nous dit-il, « une habitation charmante » sur la colline du Château, au milieu
d'un grand parc forestier. Ce lui fut, après les agitations des dernières années, une joie
profonde de goûter le calme paisible de sa bourgade vosgienne endormie au pied de
l'Avison : « Le lieu de ma naissance, écrit-il, a toujours été pour moi le paradis
terrestre. »

Un traitement de 1000 livres servi par le ministère des affaires étrangères, une
pension de 10.000 livres pourvoient largement à ses besoins matériels. Il goûte le repos
du sage et reste sourd à l'invite du cardinal de Rohan qui l'avait rappelé près de lui.
*
* *
Venue la Révolution, l'abbé refuse de prêter le serment imposé aux ecclésiastiques.
Les Bruyérois, qui l'entourent de vénération, le laissent tout d'abord en paix. Peut être
serait-il resté ignoré jusqu'à la fin de la persécution s'il n'avait été dénoncé par un
confrère, le curé assermenté de Bruyères, un certain Sibille.

Ensuite de quoi ledirectoire du district (2) prit, à son égard, le 14 septembre 1792, un arrêté d'expulsion
ordonnant que « Jean-François Georgel, prêtre français, âgé de 61 ans, tiendrait la
route de Bruyères, à Corcieux, à Plainfaing, au Bonhomme, à Kaysersberg pour être
rendu, le 28 du présent mois, hors de la frontière. »

Au fin matin, les villageois de Clairegoutte et de Demenemeix qui prenaient le
frais, sur le pas de leur porte, voyaient, quelques jours après, passer avec curiosité, une
méchante carriole escortée de gendarmes à cheval. Assis sur une botte de paille, un
prêtre à cheveux blancs prenait le chemin de l'exil.

C'est à Fribourg en Brisgau, ville accueillante aux émigrés, que se fixa l'abbé
Georgel. Au cours d'un séjour de 8 ans, il y commença la rédaction de ses Mémoires.
Il avait près de 70 ans quand le hasard l'envoya littéralement au bout du monde, à
Saint-Pétersbourg où il accompagna, en qualité de secrétaire, une délégation des
prieurés de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en mission auprès du tsar Paul 1er.

Voyage de plus de 500 lieues en voiture par Vienne, Cracovie, Riga et Narva.
Très observateur, l'abbé a noté avec humour les incidents de ce long voyage : pluies
continuelles en Pologne, routes boueuses où vingt chevaux ne peuvent tirer le carrosse
embourbé. Plus loin, descente sur la glace de côtes rapides où il faut dételer les
chevaux, bloquer les roues et laisser aller la voiture en la retenant avec des cordes où
s'attellent cent paysans. Repas et couchers dans des cabarets juifs inconfortables et
malpropres. Tout cela assorti de détails intéressants et de réflexions judicieuses sur les
localités traversées.

Après trois mois de voyage, voici enfin Saint-Petersbourg, la ville aux cent clochers,
où l'abbé va demeurer six mois. Visites officielles au cours desquelles le tsar lui confère
l'Ordre de Malte, En parfait touriste, il a vu tout ce qu'on peut voir : le palais d'hiver, la
perspective Newsky, les revues militaires, le carnaval et les jeux sur la glace... ; il s'est
intéressé au gouvernement et surtout, on le comprendra facilement, aux églises et à la
religion. Le clergé lui inspire peu de sympathie : « les popes on prêtres russes — relatet-
il — sont d'une ignorance crasse et d'une conduite peu exemplaire... Ils s'enivrent et se
battent avec leurs paroissiens... Tous sont mariés et si leurs femmes viennent à mourir,
2 Pendant la Révolution, Bruyères était chef-lieu de district, c'est-à-dire d'arrondissement.
ils doivent aller passer le reste de leurs jours dans un monastère... » On comprend que,
pour s'éviter pareille disgrâce, ils prennent grand soin de leurs épouses.
*
* *
Dans l'été de 1799, l'abbé Georgel rentre à Fribourg après un voyage de 1600 lieues
qui avait duré onze mois. Le Concordat de 1801 lui rouvre les portes de sa patrie et il
revient à Bruyères.

Le culte catholique était alors en pleine réorganisation. Le ministre
Portalis lui avait offert l'épiscopat « pour lequel le désignaient non seulement sa piété et
son savoir mais encore une grande noblesse de manière ». Par modestie, il refusa.

Cependant, le diocèse de Saint-Dié ayant été supprimé et rattaché à celui de
Nancy (3), il accepta de Mgr Antoine Eugène Osmond, évêque de Nancy, les fonctions de
provicaire général pour le département des Vosges, « fonctions parfois délicates qu'il
assuma jusqu'à sa mort avec un dévouement entier et un zèle sans défaillance ». Je
conserve dans mes vieux papiers un autographe de l'abbé Georgel, une dispense
d'empêchement en mariage, écrite en latin et signée de sa main : J.F. Georgel Pr. Vic.
gnalis. La pièce porte la double date du « 17 janvier de l'an du Seigneur 1804 » et du
« 26 nivôse An XII de la République Gallicane. »

Jean-François Georgel fut le restaurateur du culte dans le département. Quand il
mourut à Bruyères, le 14 novembre 1813, il pouvait se rendre le témoignage qu'il n'avait,
comme provicaire, cherché que « la gloire de Dieu, la paix de l'Église et la sanctification
des âmes. »
*
* *
Les copieux Mémoires de l'abbé Georgel en six volumes ont été publiés en 1817,
quatre ans après sa mort, par les soins de son neveu.
Le caractère de l'homme s'y révèle en traits fortement marqués : il est simple,
modeste, désintéressé, fidèle à ses amis « il a l'intelligence la plus vive et la plus fine,
capable de s'adapter avec une surprenante facilité aux situations les plus diverses.

Exact, méthodique, laborieux, il suffit aux tâches les plus écrasantes. Adroit, réfléchi,
d'une prudence et d'une discrétion qui n'excluent ni la fermeté ni la décision, il a tout ce
qu'il faut pour faire un diplomate et un administrateur ». (4)

Disons cependant, pour être impartial, qu'on lui a reproché, non sa fidélité à son
maître, mais le fait que, pour innocenter le cardinal de Rohan dans l'Affaire du Collier, il
se soit montré injuste à l'égard de Marie Antoinette .

Prêtre irréprochable dans sa doctrine et dans ses moeurs, prêtre d'une haute valeur
intellectuelle, l'abbé Georgel est, pourrait-on dire, un prêtre exceptionnel, un prêtre
hors série.

D'origine modeste, il est de ces hommes de l'Ancien Régime parvenus à une haute
situation par leur seul mérite. « Successivement professeur, diplomate, confident d'un
prince, administrateur d'un diocèse, l'abbé Georgel a fréquenté tous les mondes,
traversé tous les milieux, visité une partie de l'Europe, connu des hommes de toutes
sortes. Dans sa longue existence, il a vu la chute de Ia royauté, la Révolution, l'apogée
et le déclin de l'Empire ; il a connu des convulsions inouïes, des catastrophes
3 L'évêché de Saint-Dié a été rétabli en 1825. Mgr Jacquemin en fut le premier titulaire.
4 Georges Baumont.
prodigieuses, des retours de fortune incroyables ; il a été mêlé à des événements
immenses. »

Sa fidélité à ses amitiés s'accompagne de la même fidélité à sa ville natale où il a
eu le privilège de mourir dans la maison même où il avait vu le jour.
*
* *
Plus peut-être que celle d'aucune autre ville vosgienne, l'histoire de Bruyères est
riche en personnages marquants. À côté de Varin Doron, libérateur de la cité au XVe
siècle, du jurisconsulte Nicolas Guyot, des deux docteurs Mougeot, le père et le fils,
éminents naturalistes du XIXe siècle, du grand historien Louis Madelin, d'autres encore...,
le nom de l'abbé Jean François Georgel y tient une place de premier plan. Il mérite de
n'être point oublié à Bruyères et dans ses Vosges natales.

Victor LALEVÉE"
http://forums.france2.fr/france2/Non-elucide/affaire-gregory-sujet_215_125.htm

madame antoine

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MessageSujet: Re: L'Abbé Georgel et la théorie du complot   L'Abbé Georgel et la théorie du complot Icon_minitimeDim 11 Mai - 17:31

Oups!  L'Abbé Georgel et la théorie du complot 35958 Voilà qui me paraît très spécial!  Shocked 

Je vais me pencher dessus dès que j'aurai un peu de temps.  Very Happy 

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