Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

 

 La Parisienne au XVIIIème siècle

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
madame antoine

madame antoine


Nombre de messages : 6889
Date d'inscription : 30/03/2014

La Parisienne au XVIIIème siècle Empty
MessageSujet: La Parisienne au XVIIIème siècle   La Parisienne au XVIIIème siècle Icon_minitimeMer 16 Déc - 6:50

On connaît la figure de la Parisienne pleine de verve et de répartie. On l'associerait volontiers à la Belle Epoque. Selon cet article, le personnage remonte bien avant.

La réputation de la Parisienne ne date pas d’y hier. Rousseau en dressait déjà un portrait avant la Révolution française dans la Nouvelle Héloïse, roman qui se veut le chantre de la vie champêtre. Férue de mode, elle plie Versailles à ses exigences stylistiques. Dépensant l’argent de son époux dans les parures, les bijoux et les vêtements, elle est frivole : une vraie fashion-victim dirait-on aujourd’hui. C’est par le souci de sa toilette qu’elle se distingue des jeunes femmes de province. La mode est pour elle un moyen d’affirmer sa place dans la société : le vêtement la classe ou la déclasse.

La Parisienne se pare d’artifices et ses artifices la parent réciproquement de caractéristiques morales : les fards dont elle se poudre font d’elle une aguicheuse, une femme pas farouche qui ne craint ni la séduction ni l’adultère. La Parisienne est masculine dans ses comportements, et ce, dès le XVIIIe siècle : pas question de voir en elle le doux sexe faible, protégé dans sa tour d’argent. La gouaille et l’assurance de la Parisienne s’expliquent par sa promiscuité avec la gent masculine via les lieux de sociabilité ouverts à tous dans la capitale.

La Parisienne est bien différente de la Julie louée et encensée par Rousseau, jeune fille simple et sensible, peu portée sur les apparences. Le succès de La Nouvelle Héloïse a largement contribué à l’élaboration et à la diffusion de cet archétype peu flatteur. Toutefois même Rousseau reconnaissait aux Parisiennes leur vivacité d’esprit et leur intelligence.


La totalité de l'article vaut largement la lecture.

https://www.actualitte.com/article/patrimoine-education/la-parisienne-a-travers-les-siecles-et-la-litterature/62537

madame antoine

_________________
Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
Revenir en haut Aller en bas
Cochevis de Thekla

Cochevis de Thekla


Nombre de messages : 501
Date d'inscription : 01/07/2018

La Parisienne au XVIIIème siècle Empty
MessageSujet: Re: La Parisienne au XVIIIème siècle   La Parisienne au XVIIIème siècle Icon_minitimeDim 12 Avr - 8:27

Signalons l'existence de ce livre :

La Parisienne au XVIIIème siècle Cvt_la10

Résumé :
Guides touristiques, reportages de mode, publicités pour parfums ou grands magasins exaltent le charme ineffable des femmes de Paris, subtile alchimie d’élégance, d’esprit, de « chien », et de ce « je-ne-sais-quoi » qui justifie sa réputation.

D’où vient cette représentation ? Pourquoi s’est-elle ainsi pérennisée, solidifiée, canonisée au fil des siècles ? N’est-elle qu’un cliché paresseux, un mythe duplice, une mystification des élites privilégiées et de la domination masculine ? Ou bien demeure-t-elle un référent vivace, apte à défendre une « certaine idée de la femme » dans un monde de plus en plus globalisé ? Prenant au sérieux les stéréotypes, ce livre a l’ambition de remonter aux sources de ce qui est d’abord et avant tout une construction culturelle, pour analyser son développement, repérer ses usages, interpréter ses fonctions.

La Parisienne est un mythe – moins futile et moins lisse qu’il n’y paraît. Construit dans la tension entre l’aristocratie et les femmes du peuple, entre Paris et la province, entre l’émancipation des femmes et la domination masculine, il a résisté au temps.

Ce succès, cette plasticité, cette indéniable capacité de résistance invitent dès lors à aborder « la Parisienne » comme un nœud de significations fécond pour une histoire de l’identité nationale articulée à celle des relations de genre. À travers cette figure essentielle de la « capitale du XIXe siècle », dans son feuilletage, ses non-dits et sa réversibilité, c’est aussi la modernité qui est ici interrogée.
https://www.babelio.com/livres/Retaillaud-La-Parisienne-Histoire-dun-mythe-Du-siecle-des-L/1200046

_________________
un peu vif
Revenir en haut Aller en bas
Fleur de Pomme de Terre

Fleur de Pomme de Terre


Nombre de messages : 252
Date d'inscription : 01/01/2019

La Parisienne au XVIIIème siècle Empty
MessageSujet: Re: La Parisienne au XVIIIème siècle   La Parisienne au XVIIIème siècle Icon_minitimeDim 12 Avr - 10:14

La critique d'Atlantico :

Avec Rodolphe de Saint Hilaire pour Culture-Tops

RECOMMANDATION
Excellent

THEME
Personnage mythique, dotée d'une aura mondiale, symbole du raffinement, du charme, de l'élégance, modèle unique de la féminité impertinente, d'où vient cette "Parisienne", comment a-t-elle traversé l'histoire, quelle est sa destinée, bref comment s'est construit le mythe au travers des innombrables écrits et représentations ? Tel est le propos de cette "bio" virtuelle qui se déroule depuis le  siècle des Lumières jusqu'à nos jours, commise par la brillante normalienne agrégée d'histoire qu'est Emmanuelle Retaillaud .

Derrière la célèbre héroïne aux jambes infinies campée par Kiraz (Edmond Kirazian pour les fans, lecteurs de
Jours de France et de Playboy pendant les 30 Glorieuses), se profile en effet une immense famille de représentations et de citations de "La Parisienne" depuis J.J. Rousseau, inventeur du" concept " dans la Nouvelle Héloïse jusqu'à Inès de la Fressange en passant par Liane de Pougy, Arletty, Coco Chanel et l'un des plus prolixe peut-être sur le sujet, dès l'époque révolutionnaire, Nicolas Restif de la Bretonne. On reverra défiler bien sûr les Garçonnes des années folles, on écoutera un opéra d' Offenbach, on relira George Sand, mais on verra aussi sous un jour nouveau Renoir et son tableau bien nommé et puis Degas et ses petits rats. On revisitera tous les personnages féminins de la "Recherche", d'Oriane de Guermantes à Odette de Crécy, on rira avec la Môme Crevette échappée de chez Maxim's, on succombera enfin au charme sensuel de Jeanne Moreau et à la plasticité érotique de B.B. Et  on essaiera surtout, avec l'auteur, de trouver un sens commun à toutes ses représentations du mythe.

  • POINTS FORTS
    L'érudition qui alimente à chaque ligne notre curiosité toujours maintenue en éveil, chapitre après chapitre, avec les innombrables références littéraires ou sociologiques, artistiques et politiques qui  font vivre Paris, le Paris de la " Belle Epoque" mais pas seulement, la Ville lumière dont l'image est indissociable de celle de l'icône, le réceptacle du "Tout Paris" mais aussi le Paris des faubourgs, le Paris gouailleur et rebelle, éternel contestataire du Versailles aristocratique.

    Plein d'humour, riche, vivant, documenté,  " La Parisienne " nous emmène aux détours d'évènements qui ont émaillé le 19e et le 20e siècle et constituent une somme de brèves histoires en parallèle, histoire de la littérature et de la création, histoire de la mode et de ses icônes, histoire du journalisme et de ses plus grandes plumes, histoire, sans jeu de mots, des "dessous" de la République, bref de tout ce qui brille dans tous les métiers  et activités où la Femme Parisienne excelle ; pêle mêle, outre l'égérie de la maison Chanel, George Sand, Françoise Giroud, Delphine Seyrig, Catherine Deneuve, Jane Birkin, Caroline de Maigret, et plus près, Audrey Tautou, Marion Cotillard, Carla Bruni ou Victoria Beckham sont citées à qui mieux mieux. Point besoin d'être de Paris pour être Parisienne. Pas nécessaire non plus d'être de la haute pour tenir le haut du pavé, n'est-ce pas les "Belles Villoises" ?  Le parallèle entre les deux Gabrielle "stars" de l'avant guerre, Gabrielle Chanel dite Coco et Gabrielle Colette, celle de Willy, est particulièrement brillant et révélateur du parfum de liberté qui enivre la Parisienne d'alors.

    La documentation très pédagogique avec un plan très détaillé, des repères, annotations, renvois et une iconographie, estampes notamment, appropriée, telle celle tirée de la revue  l'Illustration ou alimentée par les dessins, sublimes de raffinement, de Paul Gavarni ou ceux, si impertinents, de Cham

    La démonstration très convaincante de ce qui constitue l'ADN de "La Parisienne" bien qu'il s'agisse d'une mission quasi impossible, car, comme l'écrivait Jean-Louis Bory en 1958 : "La Parisienne" est un animal légendaire. Comme la Licorne. Sans que personne ne l'ait jamais vue, tout le monde la connait."


  • POINTS FAIBLES
    Pas vraiment un point faible mais plutôt un détournement de sujet

    On pourra regretter un certain dérapage au dernier quart de l'étude : on part de l'origine du symbole, de la quête d'une identité, du portrait de la femme éternelle et de sa psychologie pour finir sur un phénomène sociétal  contemporain, le combat féministe, le mouvement "me too" qui n'a plus à voir avec notre personnage individuel, métaphore de notre culture franco française. Le politique et le journalisme du fait divers prennent alors le pas sur l'histoire et la culture ; des "Contemporains" de Nicolas Restif de la Bretonne (1785) on glisse vers le Washington Post, on déballe tout sur les réseaux sociaux  et les démêlés judiciaires de prédateurs hyper médiatisés comme Weinstein. Le ton s'alourdit alors, on verse dans le courant revendicateur et en tous cas moralisateur et non plus seulement rebelle et libérateur, la noirceur gomme le rose, bref on tombe bien bas, même si certaines choses sont bonnes à (re) dire mais sans doute pas sous le titre "La Parisienne", qui ne nous promettait au départ que légèreté voire frivolité, insouciance sinon inconscience.


EN DEUX MOTS
"How to be a Parisian wherever you are", nous démontrait Caroline de Maigret et ses 3 copines également talentueuses dans son livre éponyme, un best seller, notamment aux Etats-Unis. Quelle est cette alchimie dont le fruit fait fantasmer les hommes (et les femmes) du monde entier depuis le XVIIIe siècle ?                                    
Oui, la Parisienne, ce comble de la féminité aux multiples visages, existe bel et bien. Emmanuelle Retaillaud a ce talent de la révéler à notre imaginaire et de rendre concrète une certaine idée de la femme dotée de ce "chic" et de ce "chien" inimitables qui ne pouvaient éclore et s'enrichir mutuellement ailleurs que dans ce creuset de l'effervescence qu'est Paris.

En conclusion : Essai passionnant et bien construit. Dommage que, au terme de ce petit bijou d'histoire, on passe insensiblement, mais heureusement sur le tard,  de témoignages et d'une écriture dignes d'Emile de Girardin à des reportages façon Gala ou Closer. Preuve sans doute que La Parisienne évolue, comme nous tous !


UN EXTRAIT
1/ (citations tirées de  la Nouvelle Héloïse)      

Julie d'Etanges, inquiète, un peu jalouse, à Saint Preux :  "Toi qui me parlais des Valaisannes avec tant de plaisir, pourquoi ne me dis-tu rien des Parisiennes ? Ces femmes galantes et célèbres valent-elles moins d'êtres dépeintes que quelques montagnardes simples et grossières?"                                                                                            

Saint Preux, rassurant, répondant à Julie d'Etanges : "Il me faut donc te les dépeindre, ces aimables Parisiennes... menues plutôt que bien faites, elles n'ont point la taille fine... Je n'aurai jamais pris à Paris ma femme ou même ma maitresse, mais je m'y serai fait volontiers une amie, et ce trésor m'eût peut-être consolé de n'y pas trouver les deux autres. "
                                                                                                                   

2/ ( Rétif de la Bretonne, Les Contemporains, 1780)

"Je crois à toutes les femmes de l'Univers : malgré tout ce que je viens de dire, j'ai entendu d'un homme de beaucoup de mérite que le chef d'oeuvre fille et femme était à Paris ; que pour un homme accoutumé au grand monde, ou seulement au monde de la capitale, une vertueuse parisienne, car il en est beaucoup, était la seule épouse qui put rendre heureux !"

L'AUTEUR
Née en 1967, Emmanuelle RETAILLAUD-BEJAC est une ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure (Ulm-Sèvres) et agrégée d'histoire ;  maître de conférence à l'université de Tours, ses travaux portent sur l'histoire sociale et culturelle contemporaine française en traitant des sujets "lourds" comme les drogues, l'homosexualité masculine et féminine ou/et des sujets artistiques et littéraires.  Elle a écrit notamment La pipe d'Orphée, Jean Cocteau et l'opium (Hachette) et Les drogues, une passion maudite puis récemment Stupéfiant, l'imaginaire des drogues (Textuel). Elle a été chroniqueuse aux Inrocks et a collaboré à Madame Figaro.

Source : https://www.atlantico.fr/decryptage/3588713/-la-parisienne-histoire-d-un-mythe-du-siecle-des-lumieres-a-nos-jours-d-emmanuelle-retaillaud--un-petit-bijou-d-histoire-de-la-legerete-et-de-la-seduction-faites-femme--reflet-de-la-ville-lumiere-eblouissant consulté le 12 avril 2020

_________________
Et c'est quoi maintenant ? Violoncelle ?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





La Parisienne au XVIIIème siècle Empty
MessageSujet: Re: La Parisienne au XVIIIème siècle   La Parisienne au XVIIIème siècle Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
La Parisienne au XVIIIème siècle
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Cent portraits pour un siècle. Une collection parisienne
» L'Art du XVIIIème siècle
» La Suisse au XVIIIème siècle
» Théâtre et XVIIIème siècle
» L'enseignement du XVIIIème siècle

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Boudoir de Marie-Antoinette :: Contexte social et économique :: La France au XVIIIe siècle-
Sauter vers: