Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

 

 La Veuve Rey, droguiste à Perpignan

Aller en bas 
AuteurMessage
madame antoine

madame antoine


Nombre de messages : 6891
Date d'inscription : 30/03/2014

La Veuve Rey, droguiste à Perpignan Empty
MessageSujet: La Veuve Rey, droguiste à Perpignan   La Veuve Rey, droguiste à Perpignan Icon_minitimeMar 15 Nov - 8:32

Bonjour chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette,

Avec l'exemple de la célèbre Veuve Nettine, banquière de Marie-Thérèse, nous avions déjà pointé que la condition de veuve n'empêchait aucunement une femme de continuer l'activité du couple. 
https://maria-antonia.forumactif.com/t5852-barbe-louise-stoupy-veuve-nettine-banquiere-de-s-m-l-imperatrice-reine-apostolique-marie-therese

Voici un autre exemple de veuve ayant réussi dans les affaires dont les archives permettent de retracer le parcours.

Veuve du marchand de Perpignan Raymond Rey, la droguiste Jeanne Rey a laissé comme trace de son activité commerciale trois registres de ventes et d’achats couvrant la période 1748-1767. Ces trois volumes, rédigés d’une écriture soignée et régulière, revêtent un caractère précieux pour l’histoire du petit commerce à la fin de l’Ancien Régime. Présentant une organisation chronologique, les pages de ces livres de comptes détaillent pour chacune des journées renseignées la qualité, le prix et le poids de chacune des marchandises expédiées par les fournisseurs ou vendues à des acheteurs.


La Veuve Rey, droguiste à Perpignan Siau-a10

Archives Départementales des Pyrénées Orientales-  Extrait des livres d’achat de la Veuve Rey, premier volume 1748-1760, coté 1 J 426 /1 – Folio 9


Si la localisation de la boutique de Jeanne Rey n’est pas indiquée, la diversité des produits évoqués suffit à caractériser sa profession. Au-delà de la simple distribution de poisson conditionné (sardine, saumon, morue), qui aurait rattaché cette commerçante à la corporation des marchands mangonniers, la présence sur ses étagères ou sur son comptoir de cordes, de toiles, de cire et de cierges, de savon, d’épices ou de fromage, la classe clairement dans la corporation des droguistes, d’ailleurs signalée sur la couverture des trois volumes. Ces registres offrent dans tous les cas à l’historien un éclairage précis sur la nature des échanges organisés depuis la boutique de la veuve.



De manière attendue, on y découvre un espace de chalandise relativement limité, privilégiant un marché d’immédiate proximité, constitué par la ville et son plat-pays (Pia, Toulouges, Tressere ou Saint-Laurent-de-la-Salanque), parfois poussé, en longeant la partie amont de la Têt, jusqu’à la fourniture des tables de Saint-Marçal au cœur de la montagne des Aspres. L’étude des fournisseurs de la marchande de Perpignan facilite par ailleurs utilement notre compréhension des réseaux d’approvisionnement de la ville. Elle révèle la dépendance de la place roussillonnaise à l’égard d’un centre de redistribution marseillais dominant, matérialisée par un mouvement de cabotage très nourri. À partir des ports de Canet et de Collioure, des convois de mules assurent l’ultime transport vers la ville du sucre, du riz ou de la morue embarqués sur les quais du port provençal.



De manière exceptionnelle, le croisement des registres de la veuve Rey avec le contenu des manifestes de navires ayant quitté le port de Tunis permet de reconstituer l’ensemble du cheminement d’une marchandise. Cette dernière est alors appréhendée depuis son conditionnement dans un pays éloigné jusqu’à son achat par un simple particulier. Ainsi de l’éponge fine acquise en août 1751 par le marquis de Saint-Marçal, infime partie d’un lot acquis en Barbarie par le négociant Siaud de Marseille, et transporté jusqu’à Canet par le patron de barque Cauvet. Loin d’enfermer le chercheur dans les limites d’une histoire locale, l’étude des registres de comptabilité de Jeanne Rey améliore donc notre compréhension des différents jeux d’échelles du commerce d’Ancien Régime, en nous offrant de surcroit le beau portrait d’une femme d’affaires, commerçante avisée dans un monde de négociants, de marins et de muletiers dominé par les hommes.



Daniel Faget

http://arquimesa.hypotheses.org/369

Bien à vous

madame antoine

_________________
Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
Revenir en haut Aller en bas
 
La Veuve Rey, droguiste à Perpignan
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» 21 janvier 1793: Météo
» Marie-Antoinette en veuve
» 24 septembre 1793: Perpignan
» 11 avril 1660: A Perpignan
» 13 avril 1660: A Perpignan

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Boudoir de Marie-Antoinette :: Contexte social et économique :: La France au XVIIIe siècle-
Sauter vers: