| | La Lanterne, demeure secrète de la République | |
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madame antoine
Nombre de messages : 6889 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: La Lanterne, demeure secrète de la République Dim 19 Fév - 9:32 | |
| Il existe au sein du Domaine de Versailles un pavillon secret dévolu à la République. Une citadelle interdite au regard. Caché au fond du Domaine du château de Versailles, le pavillon de la Lanterne est un lieu secret et ultra-sécurisé de l’Etat. Et pour cause : cette résidence est réservée à l’usage exclusif du Président de la République. Emilie Lanez, journaliste politique au « Point », vient de publier « La garçonnière de la République », un récit de 150 pages qui lève (un peu) le voile sur cette demeure construite au XVIIIe siècle. « J’habite Viroflay, je me promène souvent dans le parc du château et c’est un lieu caché dont on parle peu. Je pense que ma curiosité est légitime », confie l’auteur, qui a enquêté trois ans sur le sujet.Ce charmant pavillon de chasse de 200 m2, entouré d’un vaste parc ceinturé d’arbres centenaires, est entré dans le giron de la république en 1959, sur décision du Général de Gaulle, qui l’attribue alors au Premier ministre. En 2007, les choses changent puisque à peine élu, Nicolas Sarkozy en prend possession. Son secret est bien gardé : si tous les bâtiments de la République ont été ouverts au moins une fois lors des Journées du Patrimoine, ce n’est pas le cas de la Lanterne. Elle ne figure même pas sur le site de l’Elysée alors qu’un service entier y est dédié.
« Toutes mes demandes auprès du Château de Versailles, du Mobilier National et de l’Elysée se sont heurtées à un refus, rapporte Emilie Lanez. J’ai envoyé une lettre à la présidence de la République. On m’a répondu trois mois plus tard par un coup de fil afin que je ne puisse pas faire valoir mon droit à l’information. Personne ne souhaite parler budget, travaux, mobilier ou personnel alors que c’est un bien vivant de l’argent public ».
Pas moins d’une centaine de personnes (anciens Premier ministre, directeurs de cabinet, hauts fonctionnaires, personnalités) lui ont fort heureusement livré des anecdotes qui donnent tout le sel à ce livre. L’auteur y décrit les pièces, « à la couleur de teinture près », et détaille avec gourmandise les faits et gestes des occupants et de cette maison où les chefs d’Etat ou de gouvernement et leur famille viennent se reposer, s’amuser et faire la fête.http://www.leparisien.fr/versailles-78000/versailles-le-livre-qui-leve-le-voile-sur-la-lanterne-demeure-secrete-de-la-republique-17-02-2017-6688971.php madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
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| | | The Collector
Nombre de messages : 812 Date d'inscription : 21/11/2014
| Sujet: Re: La Lanterne, demeure secrète de la République Lun 13 Mar - 11:16 | |
| Ca vous a plu ? Vous en voulez encore ? "La garçonnière de la République" : les histoires secrètes de La Lanterne La journaliste Emilie Lanez lève le voile sur les secrets de la plus mystérieuse résidence de la République. Niché dans le parc du château de Versailles, ce petit palais est depuis plus de cinquante ans l'épicentre de la vie politique française. (© Orban / ABACA)Interview de l'auteur Allez hop
j'vous la mets Comment vous est venue l’idée de ce livre ?Emilie Lanez : En fait, le point de départ n’est pas une idée, mais une révélation. Dans mon métier de journaliste politique, j’ai très souvent entendu parler de La Lanterne. C’est un lieu politique récurrent depuis plus de cinquante ans. Et pourtant, on n’en connaît rien. J’ai donc commencé à lancer des recherches, à formuler des demandes officielles, jusqu’à l’Elysée. Les réponses sont toutes revenues identiques : on ne parle pas de La Lanterne. Et ceux qui y ont été invités partagent pour la plupart une même amnésie. Ce mystère consciencieusement entretenu n’a fait que renforcer ma curiosité. Vous êtes tout de même parvenue à trouver des témoins qui acceptent de se souvenir, de parler, de raconter… jusqu’à en faire un récit qui permet au lecteur d’avoir une vision précise de ces lieux.Il m’a fallu un an et demi pour réunir ces bribes de témoignages. C’est une tapisserie, faite de petits points. Au final, j’ai effectivement le sentiment que, sans y avoir jamais mis les pieds, on peut se faire une idée assez juste de ce qu’est la vie dans cette résidence. Il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’un palais relativement modeste en surface ? 200 m2 ? et qu’il est facile pour tous ceux qui y sont allés de se souvenir de la disposition des lieux. La plupart des témoins que j’ai rencontrés étaient d’ailleurs en mesure d’en dessiner le plan, d’en décrire la décoration. Au-delà du lieu lui-même, vous rapportez un nombre considérable de saynètes, d’anecdotes qui en disent long sur le rapport que nos élus ? Premiers ministres puis présidents de la République ? ont entretenu avec cette propriété.Le but du livre était aussi de montrer cela : comment les élus au plus haut sommet de l’Etat peuvent en ce lieu s’affranchir de toutes les conventions, de toutes les postures. J’y retrace les fêtes organisées par la jeune Claude Chirac et plus récemment par Thomas Hollande, mais aussi la réception lors du mariage de Nicolas Sarkozy avec Carla Bruni, les réveillons de François Hollande… On découvre en particulier le comportement des épouses qui s’approprient cet endroit, le transforment, le redécorent à leur goût. C’est une succession de caprices qui rappellent étrangement la monarchie puisque ici il n’y a pas de témoin, personne à qui l’on doit rendre compte. Vous décrivez effectivement une opacité étonnante. Jusqu’au financement de ce lieu qui fait l’objet d’un montage incroyablement complexe.
Le budget plus ou moins officiel n’est pas considérable. Il est de l’ordre de 260 000 euros par an, ce qui n’est tout de même pas rien si l’on sait qu’il a augmenté de 25 % sous François Hollande. Cependant, ce montant ne prend pas en compte tous les frais de fonctionnement, notamment les frais de sécurité. Là encore, il y a un manque de transparence flagrant. Suggérez-vous que cela puisse dissimuler des malversations ou des irrégularités ?Franchement, je n’en sais rien. Ce qui est certain c’est que Lionel Jospin, alors Premier ministre, a mis fin à une pratique plus que douteuse qui consistait à rémunérer la femme du gardien de La Lanterne en liquide. Elle était payée au noir ! A ce sujet, vous décrivez aussi les conditions de vie des gardiens et des employés : pas très réjouissant de servir la République…C’est vrai, et c’est sans doute une chose qui, personnellement, m’a particulièrement choquée. Le comportement de certaines des épouses de Premiers ministres et de présidents de la République est plein de dédain à leur égard. C’est un constat désagréable qui provoque un vrai malaise. Au final, quelle est, pour vous, la scène la plus saisissante que vous avez recueillie ?Sans aucun doute celle où Cécilia Sarkozy, tout juste revenue de Libye où elle a obtenu la libération de cinq infirmières bulgares, se retrouve à La Lanterne harcelée au téléphone par le colonel Kadhafi. Elle dîne en compagnie de son mari et de Claude Guéant. Son portable sonne à plusieurs reprises. Elle finit par décrocher et enclenche le haut-parleur. Alors, dans la salle à manger, flottant entre les fauteuils Empire et les tableaux de maître, résonne la voix du guide suprême de la révolution libyenne : « Cécilia, I want you, I love you, Cécilia my dear, comme back. Where are you ? I want you. » http://www.78actu.fr/un-livre-raconte-l-histoire-secrete-du-palais-versaillais-pleins-feux-sur-la-lanterne-2_46569/ Edifiant En bonusquelques morceaux choisis - Spoiler:
- Nicolas Sarkozy, très fier, fait visiter La Lanterne : « T’as vu, hein ? T’as vu, c’est beau, hein ? » A tous il fait faire le tour du propriétaire, les poussant dans l’escalier jusqu’à sa chambre pour qu’ils admirent le clou du spectacle : une torsion du cou vers la droite et la vue dégagée sur le château du Roi-Soleil. - François de Mazières reçoit Emilie Lanez. Hélas, rapporte l’auteur, il ne sait rien de cette enclave installée sur sa commune. Elle échappe à sa tutelle, s’exonère des contraintes municipales, se fiche des déclarations de travaux. « Un statut extraterritorial. » - Dans son parc soigné, derrière les rangées de pins corses et de noyers, la piscine et le tennis. Hormis le friselis des arbres, tout est silence, espace et privilège. Les locataires de La Lanterne trouvent ici une maison de famille cinq étoiles, personnel compris. - Ce mercredi 9 mai 2007, Nicolas Sarkozy s’agite pour récupérer une maison de week-end. Il téléphone à Bruno Le Maire, chef de cabinet de Dominique de Villepin, futur ex-Premier ministre. « Je voudrais La Lanterne, dis-moi, elle est comment la maison, maintenant ? C’est bien, hein ? On y est bien ? Cécilia y tient beaucoup. Je te demande de prévenir Dominique. » - Un soir, Valéria, la sœur de Carla Bruni, épouse de Nicolas Sarkozy, arrive avec son compagnon, Louis Garrel. L’acteur affiche une mine hostile. Il ne fait pas mystère que se retrouver peu ou prou le beau-frère d’un président UMP l’insupporte et, d’ailleurs, l’esprit gamin, il se roule un pétard en fin de dîner et le fume. - À Versailles, le chef de l’Etat se repose, il se promène, il se délasse, il reçoit et, surtout, il dépense sans rendre compte. La République et son exigence de transparence comptable ne franchissent pas le mur d’enceinte du pavillon du prince de Poix. - En juillet 1984, un lit neuf est livré pour Laurent Fabius et sa femme. Il n’est pas déplaisant de songer que, depuis lors, c’est dans le même lit, sur le même oreiller et sous la même couverture que Fabius, Chirac, Rocard, Edith Cresson – une seule nuit – Bérégovoy, Balladur, Juppé, Jospin, Raffarin, Villepin, Sarkozy et Hollande dormirent, rêvèrent et peut-être connurent quelques cauchemars. - En 1989, Michel Rocard fait construire une piscine et un tennis. Pour inaugurer ces aménagements sportifs, dont le coût se chiffrerait entre 1 et 2,9 millions de francs, le Premier ministre donne une garden-party […] Un aréopage de membres de cabinets, de hauts fonctionnaires et d’élus de la République tombe la veste et sable le champagne pour fêter l’installation d’une piscine et d’un tennis dans une résidence d’Etat. Les mêmes qui, six mois auparavant, assistaient aux commémorations du bicentenaire de la Révolution française.
_________________ J'fréquente que des baronnes aux noms comme des trombones.
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