Nous ne savons si elle habitait Paris avant la Révolution.
Portrait par Mme Gault de Saint Germain, née Anna Rajecka en 1791
La plus ancienne pièce que l’on trouve dans son dossier est un passeport que lui délivre, pour aller en France, le bourgmestre et conseil de la ville de Lausanne, le 10 octobre 1792. Un autre passeport donné deux jours après par la municipalité de Jougne, district de Pontarlier (Doubs), contient le signalement de la princesse, de sa fille, de sa femme de chambre, de son valet de chambre et d’un domestique anglais, venant de Lausanne et se rendant à Paris.
Un an environ après son arrivée dans cette ville, et le 19 novembre 1793, elle y était mise en état d’arrestation. Nous donnons ici l’extrait de son écrou comme pièce curieuse « Des registres du greffe de la Petite-Force. La citoyenne Alexandrine-Rosalie Lubomirska (sic), âgée de vingt-quatre ans, native de Charnovel, en Nockraine (sic), sans état, demeurant rue et quai Chaillot, n, 33, a été amenée et enregistrée par les citoyens Bétremieux et Legrand, inspecteurs de police, comme suspecte, en vertu d’une ordonnance des citoyens Laurent et Mennessiers, administrateurs de police. Délivré par moi, soussigné, ce 29 brumaire l’an second de la République française une et indivisible. » (Arch. nat., T, 761.) Ce petit dossier contient en outre trois lettres d’affaires écrites de Suisse en 1793 et quelques pièces de comptabilité en langue polonaise.
Portrait par Geneviève Brossard de Beaulieu en 1788
Après être restée six mois dans les prisons, le 3 floréal an II (22 avril 1794), la princesse Lubormirska fut traduite devant le tribunal révolutionnaire, en même temps que Malesherbes et sa famille, d’Eprémesnil, la duchesse de Gramont, etc., sous l’accusation alors banale de conspiration.
En ce qui concerne la princesse, elle répondit «que, bien loin d’avoir conspiré, elle a fui son pays pour respirer un air libre, et qu’elle a même été chassée de la Suisse pour cause de démocratie, et que, depuis qu’elle est en France, elle s’est plu à vivre au milieu des artistes».
Mais elle avait connu Mme du Barry; elle lui avait écrit, parlant d’ « injuste persécution »; on avait découvert dans une de ses lettres un mot d’espérance sur le sort de la Reine: c’est tout ce dont on l’accusait, et ce fut assez pour l’envoyer à la mort. Son exécution fut différée jusqu’au l2 messidor, 30 juin, parce qu’elle s’était déclarée enceinte.
Portrait par Mme Gault de Saint Germain, née Anna Rajecka en 1791 CHODKIEWICZ Rosalie, femme du prince Alexandre Lubomirski, princesse de Pologne, âgée de 23 ans, née à Osnobil en Ukraine, domiciliée à Chaillot, près de Paris, département de la Seine, condamné à mort comme contre-révolutionnaire le 3 floréal an 2, par le tribunal révolutionnaire de Paris