La désinformation autour de Marie-Antoinette

J'ai trouvé ce livre sur Amazon :

"La désinformation : autour de Marie-Antoinette" par Alain Sanders



Quelqu'un l'a t'il déjà lu?

Résumé
L'auteur donne un portrait de Marie-Antoinette contrastant avec sa réputation de reine frivole et désinvolte. Il insiste sur le retournement opéré par l'opinion après 20 ans de libelles, de pamphlets et de calomnies, qui ont lié celle qui était perçue comme la petite fiancée du peuple français à l'échec de la monarchie.


Quatrième de couverture
Le 8 mai 1770, Marie-Antoinette (elle a alors quinze ans et vient d'arriver en France) écrit à sa mère, l'impératrice Marie-Thérèse : « Quel bon peuple que les Français ! Je suis reçue à Strasbourg comme si j'étais une enfant aimée qui revient chez elle... Seulement on me fait trop de compliments. »

« Seulement on me fait trop de compliments. » Pauvre petite fille... Vingt ans plus tard, celle qu'un chroniqueur du temps avait surnommée « la petite fiancée du peuple français » devint la « reine scélérate », « la hyène autrichienne », « l'Allemande », « l'étrangère monstrueuse ».

Pour en arriver là, des années de libelles, de pamphlets, de calomnies, de mensonges. De la désinformation plein pot, comme on dirait aujourd'hui. Ce petit ouvrage n'a d'autres ambitions, alors qu'un film récent vient de nous proposer une Marie-Antoinette fantasmatique, que de remettre son histoire à l'endroit.

Ce livre se veut, en partie, une réaction au battage engendré par le film de Sofia Coppola. On peut en lire davantage dans cet article (mais il est en pdf... ) :
http://www.atelier-folfer.com/edition/MarieAnt.pdf

Je ne l'ai pas encore lu, je ne sais donc qu'en penser... excepté que la quatrième de couverture cite sans vergogne une lettre apocryphe, dirait-on... Selon Evelyne Lever, il n'y a pas d'autres lettres de la dauphine avant la première qu'elle donne dans son éditiuon, datée du 9 juillet 1770 (p. 49).

En revanche, j'ai beaucoup apprécié l'ouvrage de Gérard HUPIN, Marie Antoinette victime de la subversion, Nouvelles Editions Latines, 1972.

Note de l’éditeur : "L’auteur démonte le mécanisme de la campagne de basses calomnies menée conte Marie-Antoinette. Il a pris connaissance de nombreux pamphlets orduriers qu’il est parvenu à se procurer. Ces pamplhlets, parfois "ornés" de gravures pornographiques, inspirés et diffusés par les soins de la Maçonnerie, d’agents révolutionnaires et même de canailles à la solde de puissances étrangères, ont puissamment contribué à saccager la réputation de la reine et à la faire mourir sur l’échafaud."

Merci Pim!

Ce livre peut être une suite intéressante du livre de Chantal Thomas sur l'influence des pamphlets de l'époque

Eh bien ! Cela fait deux livres dont je n'ai jamais entendu parler...
Merci bien , Pim...

Bien à vous.

J'ai profité de mes vacances pour lire le livre de Cécile Berly "Marie-Antoinette et ses biographes", et comme beaucoup d'autres j'ai été assez déçu par ce livre, j'en attendais mieux...car au lieu d'une étude sur le contenu des biographies, sur leur style et au lieu d'une étude comparative fouillée, on a droit à une étude sur leurs auteurs principalement, et sur la vulgarisation autour de la Reine, qui a néanmoins son intêret...
Donc dans l'ensemble....bof...

Reçu hier après-midi et dévoré dans la soirée :



Comme l'auteur l'explique dans son prologue, un film américain récent est venu nous rappeler toutes les forgeries qui ont couru et continuent de courir sur la reine Marie Antoinette.

Alors, en une centaine de pages (98, exactement), Alain Sanders tord le cou à toute une flopée d'idées reçues : non, Marie Antoinette n'était ni écervelée, ni dépensière à son arrivée à Versailles. Non, elle ne courait pas les bals masqués dans les bras de tout un chacun.

Elle s'est véritablement épanouie lorsqu'a commencé sa vraie vie de femme et de mère, ce qui a renforcé les liens avec son mari. Trianon, cette thébaïde tant décriée, était en réalité l'expression de cette aspiration à la sérénité et aux valeurs essentielles.

Et, enfin, bien sûr, Marie Antoinette ne s'est jamais roulée, dans l'herbe ou ailleurs en compagnie d'un certain gentilhomme suédois. Monsieur Sanders ne craint d'ailleurs pas de parler de la légende de Fersen.

Pour lui, on ne devrait pas considérer qu'il y a eu une affaire du collier, mais bien un complot. Il suit en cela le développement de Nesta Webster.

Oh, bien sûr... je n'ai pas tout adoré... La quatrième de couverture nous offre une lettre apocryphe, mais c'est sans doute le fait de l'éditeur, point de l'auteur. Blanchissant à juste titre la reine innocente, Alain Sanders semble cependant vouloir chercher un coupable. Et c'est Rose Bertin qui prend tout... elle qui a été fidèle jusqu'au temple... Le relations entre Louis XVI et Marie Antoinette sont présentées comme un grand amour, ce sur quoi j'ai les plus grands doutes...

... Mais on ne va pas chercher la petite bête. Cet ouvrage essentiel remet les pendules à l'heure, et présente l'avantage de rappeler que, concernant Marie Antoinette, Nesta Webster reste une autorité incontournable.

Un seul reproche, un vrai, cette fois... On voudrait cette étude plus longue...

Ah ton avis m'intéresse car j'ai ce livre depuis un bon moment en attente

C'est original de faire porter le chapeau à Rose Bertin! On a vu comme bouc émissaire la Duchesse de Polignac ou Louis XVI, mais Bertin jamais.

Chou d'amour a écrit:

On a vu comme bouc émissaire la Duchesse de Polignac ou Louis XVI, mais Bertin jamais.

Si ! mais pas seulement elle...
D'ailleurs dès l'époque des faits, Marie-Jeanne dont le succès a fait envie, a été décriée comme ministre des Modes de Marie-Antoinette...
J'imagine que Sanders n'a pas dû lire la biographie (bible du genre pour le personnage et pour la Mode ! ) de notre amie Michelle Sapori !
Dommage pour lui, il aurait modéré ses propos !

Bien à vous.

Oui en effet majesté, Rose Bertin était mal vue du peuple et elle passait pour une profiteuse et une arnaqueuse qui faisait faire à Marie-Antoinette de folles dépenses sur leur dos
Mais en fait je voulais plus dire que dans les biographies actuelles, il est rare que ce soit Bertin qui prenne pour les autres

Des biographes comme Jean Chalon ne lui sont pas très favorables dans leur analyse. Rares sont ceux qui admirent sa prouesse artistique sans l'accuser de la dette royale...on n'a souvent droit qu'à cette dernière notion d'ailleurs dans les avis des historiens...

Bien à vous.

Alain Sanders met en évidence que Marie Antoinette a été volée, largement, d'abord, au sein de sa maison. Chacun se sucrait un peu au passage. Et puis, bien sûr, il y avait Rose Bertin qui ne pensait, je cite, qu'à s'en mettre plein les poches.

Pour Madame de Polignac, je le trouve assez modéré. Il la lie au clan Polignac, évidemment, mais cite plusieurs témoignages remettant en perspective les faveurs dont ils ont été l'objet : ils n'ont pas reçu plus que d'autres familles, et juste ce qu'il fallait pour maintenir leur rang.