| | Les fabriques d’Hubert Robert à La Roche-Guyon | |
| | Auteur | Message |
---|
madame antoine
Nombre de messages : 6889 Date d'inscription : 30/03/2014
| Sujet: Les fabriques d’Hubert Robert à La Roche-Guyon Jeu 19 Oct - 6:47 | |
| Bien chers Amis du Boudoir de Marie-Antoinette, Il se tient dans le Val-d’Oise une intéressante exposition sur les fabriques de jardins d'Hubert Robert. Cet artiste avait effectivement d'autres talents que celui de peintre. Le peintre Hubert Robert (1733-1808) eut une longue carrière et une œuvre prolifique, où les paysages italiens, les ruines et les… incendies occupèrent une place de choix. Il fit l’objet d’une exposition majeure au Louvre en 2016. Celle du château de La Roche-Guyon, bien que plus modeste, n’en est pas moins passionnante, car elle met l’accent sur un aspect méconnu de l’activité de ce touche-à-tout talentueux : l’art des jardins. Et cela sur les lieux mêmes où elle s’exerça.
Formé à l’Académie de France à Rome à l’occasion d’un séjour de plus de dix ans en Italie, Hubert Robert s’imprégna des nombreux paysages qu’il arpenta lors de son « Grand Tour ». Revenu en France en 1765, il fut reçu l’année suivante à l’Académie royale de peinture et de sculpture comme « peintre d’architecture ». La mode était à l’antique, et cette mode avait même un nom : l’« anticomanie ». Les compositions nées de ses souvenirs de voyage et enrichies par une imagination érudite et fertile connaîtront un grand succès.Riches commanditairesDispensant des cours de dessin à quelques membres éclairés de l’aristocratie, il répondit aux sollicitations de riches commanditaires. Ainsi les « Vues de Normandie » (reproduites dans l’exposition), quatre panneaux peints du décor du palais de l’archevêque de Rouen, Dominique de La Rochefoucauld, futur émigré à… Maastricht. C’est probablement par l’entremise de celui-ci qu’Hubert Robert fut introduit auprès des propriétaires de La Roche-Guyon, les Rohan-Chabot et les La Rochefoucauld. Et c’est tout aussi probablement à son intention que fut peinte la très belle Vue du château de Mme d’Enville (le château de La Roche-Guyon), prêtée par le Musée des beaux-arts de Rouen.Vue du Château de Mme d'Enville, huile sur toile, Musées de la Ville de RouenC’est à La Roche-Guyon qu’Hubert Robert exerça ses premiers talents de « paysagiste » (le mot ne désignait pas encore les concepteurs de jardins). Le « jardin anglais », avec sa « promenade conçue comme une machine à regarder le paysage » (Marie-Laure Atger, la directrice de l’Etablissement public du château), était parsemé de « fabriques ». Escaliers, balustrades, grottes ou cascades, ces fabriques étaient des « constructions que l’industrie humaine ajoute à la Nature pour l’embellissement des jardins », selon les mots d’un contemporain rapportés par l’historienne Monique Mosser.Dans le jardin anglais du château de La Roche-Guyon. AMAND BERTEIGNE« Robert des ruines »Hubert Robert acquit une telle réputation en la matière qu’il fut nommé « dessinateur des Jardins du Roi ». Il conçut le décor des Bains d’Apollon, à Versailles, avec grotte, cascade et bassin, dessina le Hameau de la Reine, au Petit Trianon, et la laiterie du château de Rambouillet, toujours pour Marie-Antoinette. Il conseilla également, pour son parc d’Ermenonville, le marquis de Girardin, l’hôte de Jean-Jacques Rousseau. Et il conçut surtout, pour le marquis de Laborde, le parc de Méréville, qu’il peignit à plusieurs reprises (les tableaux étant réunis à l’occasion de l’exposition).« Le Passage de la tour de Guy », de Catherine Pachowski, photographie. CATHERINE PACHOWSKIEmprisonné pendant quelques mois, avant le 9 Thermidor, Hubert Robert continua à dessiner et à peindre jusque dans sa prison, avant d’être libéré et nommé conservateur du futur Musée du Louvre, qu’il a peint à ciel ouvert et envahi par la végétation.
C’est par une exposition de photographies que se termine le parcours : celles, dues à Catherine Pachowski, des fascinantes fabriques de celui à qui la postérité a gardé le surnom de « Robert des ruines ». Informations pratiques« Hubert Robert et la fabrique des jardins », château de La Roche-Guyon, La Roche-Guyon (Val-d’Oise). Tél. : 01-34-79-74-42. Jusqu’au 26 novembre. Catalogue : 29 €. Possibilités exceptionnelles de visiter le jardin anglais. http://www.lemonde.fr/architecture/article/2017/10/17/les-fabriques-d-hubert-robert-a-la-roche-guyon_5201934_1809550.html Bien à vous madame antoine _________________ Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
|
| | | Chakton
Nombre de messages : 1258 Date d'inscription : 22/10/2017
| Sujet: Re: Les fabriques d’Hubert Robert à La Roche-Guyon Jeu 2 Nov - 15:19 | |
| Et, les personnages peints sur cette toile sont... sont ? ça alors ! Hubert Robert aimait se mettre en scène dans ses toiles : ici, on le voit conseiller la duchesse d’Enville pour croquer le château de La Roche-Guyon. (DR) Plus sur l'expo http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/sortir-region-parisienne/expo-dans-le-95-thank-you-hubert-robert-pour-les-jardins-anglais-30-10-2017-7363350.php _________________ X est la force deux fois pure
|
| | | pimprenelle
Nombre de messages : 40557 Date d'inscription : 23/05/2007
| Sujet: Re: Les fabriques d’Hubert Robert à La Roche-Guyon Ven 17 Nov - 18:28 | |
| Mes amis, si vous n'avez pas encore eu l'occasion de visiter cette exposition, il vous reste une semaine! Avoir son Hubert Robert. Voilà une marque de goût, au XVIIIe siècle. Un paysage, une ruine, un caprice noblement encadré, tout droit posé au clou d'un mur. Hubert Robert s'est fait une réputation et nom que la postérité n'a pas oubliés. Le château de La Roche-Guyon rend hommage jusqu'au 26 novembre 2017* à l'artiste faiseur de paysage mais aussi d'architecture…La peinture d'Hubert Robert ne laisse de surprendre. Elle était, au XVIIIe siècle, un objet de curiosité mais aussi de prestige. Elle alimentait surtout un imaginaire intime en évoquant le voyage, le Grand Tour en Italie et les ruines de la Rome Antique.
Ses compositions séduisent d'importants commanditaires mais aussi des architectes et autres hommes de l'art. Ses toiles deviennent des espaces de projection et la fantaisie se fait vite projet.«Hubert Robert n'avait aucune compétence professionnelle, théorique ou pratique, pour dessiner un jardin paysager ou créer une architecture de jardin. Il n'était pas architecte, contrairement à ses collègues François Joseph Bélanger ou Alexandre Théodore Brongniart, ni botaniste ou jardinier comme Thomas Blaikie, ni géographe ou ingénieur qualifié», prévient Gabriel Wick, commissaire de l'exposition.
Dans le catalogue, il souligne l'importance d'Hubert Robert en tant qu'«intermédiaire» entre «exécutants» et «amateurs aristocrates». Dans ce contexte, le peintre se taille une «réputation de concepteur de paysages dans la seconde moitié des années 1770».
L'exposition proposée à La Roche-Guyon aborde pour la première fois l'oeuvre d'Hubert Robert non pas sous un angle pictural mais paysager voire architectural.
Le propos n'est pas anecdotique. Bien au contraire. «Hubert Robert entre dans la sphère des commandes royales, comme concepteur de monuments et de bosquets dans les Jardins du roi», précise Gabrielle Soullier de Roincé. Versailles et Rambouillet deviennent ses plus prestigieuses commandes.«La vraie problématique de l'art de Robert dessinateur de jardin est celle de la paternité réelle des chantiers qu'il a côtoyés», poursuit-elle. Si la Grotte de Versailles lui revient, le projet de temple dorique pour les Bains d'Apollon est attribué à Jean François Heurtier.
«Robert n'est pas seulement un concepteur de jardins mais aussi un créateur de programmes», écrit-elle. La Laiterie de Rambouillet serait l'illustration de son art...du moins selon une «thèse séduisante».
Robert est aussi à l'origine d'autres propositions spectaculaires mais aussi de projets moindres, de «variations rustiques et vernaculaires» et de «fantaisies érémitiques». De fausses ruines sont imaginées pour l'occasion.
La Roche Guyon compte parmi ces interventions. Au donjon, Hubert Robert fait apposer un portique antiquisant. La tour médiévale prend alors des airs de mausolée romain. «On pourrait se demander quel rôle ont pu jouer également comme source d'inspiration de la transformation inventive de la tour de Guy les maquettes en liège que Chabot avait rapportées d'Italie».L'exposition, pour la démonstration, expose ces touchants modèles réduits, particulièrement réalistes, «souvenirs du Grand Tour» du duc de Chabot. Antonio Chichi, maquettiste de talent, né à Rome en 1743, en serait l'auteur vraisemblable.
L'exposition évoque aussi Méreville ou encore d'autres fantaisies funéraires. «La notoriété d'Hubert Robert comme peintre a conduit à minimiser l'importance du rôle qu'il a joué dans la conception de paysages et à penser, par exemple, qu'il se contentait de proposer des thèmes ou d'inventer des contrastes plaisants ou surprenants. Or, par sa connaissance de la culture classique, de la mythologie et des pratiques funéraires, par sa compréhension de la résonance émotionnelle potentielle d'éléments historiques, il était capable de composer des paysages dotés d'une signification beaucoup plus profonde. Sous cet angle, il a joué un rôle essentiel dans la transformation du jardin paysager des années 1780, jardin qui a cessé d'être un lieu de divertissement et d'amusement pour devenir le lieu de manifestations d'émotions, mais aussi de rites laïcs, philosophiques et initiatiques», résume Gabriel Wick.
Si l'exposition se concentre sur «la fabrique des jardins», elle omet volontairement cet autre autre Hubert Robert, celui reçu à l'Académie royale en 1766 comme «peintre d'architecture». Si quelques noms sont cités, ses relations avec les grands bâtisseurs de l'époque sont sciemment passées sous silence. Pourtant, Hubert Robert inspira, entre autres, Richard Mique, architecte de Marie-Antoinette, pour le fameux Hameau de la Reine. Le peintre sera d'ailleurs incarcéré pendant la Révolution au même moment que Mique… Il conservera la tête sur les épaules contrairement au maître d'oeuvre, qui quant à lui, sera guillotiné.
Ceci étant dit, l'événement remarquable que propose le château de La Roche-Guyon ouvre un champ considérable d'investigations. Un colloque est d'ailleurs organisé ce samedi 18 novembre 2017 sur place pour développer diverses perspectives sur l'oeuvre peinte et... construite d'Hubert Robert.Jean-Philippe Hugron Hubert Robert et la fabrique des jardins', exposition présentée du 9 septembre 2017 jusqu'au 26 novembre 2017 au château de La Roche-Guyon http://www.chateaudelarocheguyon.fr/ http://www.lecourrierdelarchitecte.com/article_7884 _________________ rien que la mort peut me faire cesser de vous aimer
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Les fabriques d’Hubert Robert à La Roche-Guyon | |
| |
| | | | Les fabriques d’Hubert Robert à La Roche-Guyon | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |