Marie-Antoinette. En mémoire d’une reine guillotinée17/10/2017 – 18h00 Montpellier (Lengadoc-info.com) – « Marie-Antoinette, la blonde Chevalière d’une Mort plus effrayante et plus belle que la symbolique faucheuse d’Albert Dürer, Marie-Antoinette, archiduchesse du Saint Empire des Sept Douleurs, vint au jour dans ce deuil des jours, se précipitant du sein maternel aux langes funèbres de sa destinée. » Léon Bloy, dans un raccourci terrifiant, liait ainsi les deux extrémités du destin tragique de l’épouse de Louis XVI. Une union voulue en partie par Choiseul au nom de la réconciliation de la France et de l’Autriche, qui donnera huit ans plus tard son premier fruit, une fille nommée Marie-Thérèse-Charlotte. Trois ans après, elle donne enfin le jour au dauphin, Louis-Joseph. En 1785, « l’affaire du Collier » éclate et, malgré son innocence, finit de lui faire perdre tout crédit aux yeux du peuple. Dès lors, on l’accuse de tous les maux du royaume, aussi bien des mauvaises récoltes que des failles budgétaires.
Adulée ou détestée, Marie-Antoinette continue de fasciner. Son règne, dans son raffinement comme dans ses excès, brille des derniers feux de l’Ancien Régime et illustre à jamais une sensibilité disparue. La beauté et le charme de la jeune archiduchesse d’Autriche devenue souveraine à l’âge de dix-neuf ans ont subjugué les artistes de son temps qui, à chacune des étapes de sa vie, l’ont représentée et surtout mise en scène.
Sensible à la mode et aux idées nouvelles, mais aussi dépensière à l’extrême, elle fut l’arbitre des élégances et inventa un art de vivre à la fois intime et somptueux, qui ne résista pas à la Révolution.
Après la chute de la royauté, le 10 août 1792, elle est jetée en prison avec son mari, sa belle-soeur, Madame Élisabeth, et ses deux enfants, le Dauphin et Madame Royale.
Après l’exécution du roi, elle est séparée de son fils. Le petit Louis XVII (8 ans) est confié à un cordonnier, le citoyen Simon, pour être élevé en domestique et en sans-culotte. Il meurt peu après dans des conditions sordides.
Le procès expéditif de la reine ne s’explique par aucun motif politique mais par la Terreur qui, de septembre 1793 à juillet 1794, jette un voile sanglant sur la Révolution. Le plus épouvantable dans ce procès reste sans conteste l’ignoble trouvaille d’Hébert : faire témoigner le petit dauphin contre sa mère, pour crime d’inceste. Prodigue et légère du temps de sa splendeur, Marie-Antoinette témoigne de courage et de fermeté devant le Tribunal révolutionnaire qui l’humilie de la sorte et la condamne finalement à la guillotine .
Le 16 octobre 1793, elle se prête d’elle-même aux derniers préparatifs.A midi un quart le couperet tombe. Selon le rite révolutionnaire, sa tête, dont les paupières battent un instant, est présentée par Sanson au peuple qui crie « Vive la République ! »Le même jour, mise à nu, elle est enfouie au cimetière de la Madeleine. La bière de la veuve Capet ne coûte que six livres à la nation.
C’est en sa mémoire que les royalistes -et tous ceux pour qui la longue mémoire de leur peuple est essentielle- se sont réunis 224 ans plus tard, dans la chapelle dorée des Pénitents Blancs de Montpellier.
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