Le Marquis Gilbert de La Fayette, alias Monsieur Blondinet

Une bio que je viens de finir sur La Fayette : celle de Gonzague Saint Bris.(poche folio)
Autant le dire tout de suite , selon ce dernier, si la Fayette n'avait pas existé, l'Histoire de l'Amérique , de la Révolution française, de la Restauration n'auraient pas été complètes... :s:

c'est le côté agaçant de cette bio, à vouloir mettre son personnage trop à l'honneur, il le glorifie un peu trop; or le ci-devant La Fayette est quand même au mieux un bon gaffeur au pire un mauvais politique pas vraiment fiable, sans être pourtant jamais classable dans les méchants...
Je dois reconnaître au marquis , qu'il nous fait parcourir un bon bout de chemin entre les 2 mondes et entre les époques : c'est d'ailleurs l'intérêt de cette bio : tous les personnages côtoyés, tous les univers qu'il a rencontré, avec une fort joli plume d'écrivain de la part de Saint Bris.
A lire pour les vacances, avec les réserves d'usages sur les partis pris et les stéréotypes que nous connaissons...

Merci pour cette analyse très mesurée, chère Cécile. J'ai déjà hésité devant ce livre de poche. Peut-être pour les vacances, en effet...

La Fayette a eu un rôle sous la Restauration? Je ne savais pas
Qu'a-t-il fait?

Il a surtout eu un rôle dans la révolution de 1830. C'est lui qui a quasiment offert son trône à Louis-Philippe. Tout comme en 1789, il était en 1830 commandant de la Garde Nationale. Les révolutionnaires envisageaient de nommer La Fayette Président de la République. Thiers, qui craignait précisément l'avènement d'un régime républicain et jacobin, réussit à convaincre La Fayette de ne pas accepter, et de donner son blanc-seing à l'accession au trône du Duc d'Orléans Louis-Philippe. Louis-Philippe, à l'origine designé par Charles X pour devenir lieutenant général du royaume en attendant la majorité du Duc de Bordeaux, devint à la place Roi des Français, et cela fut entériné devant les révolutionnaires lorsque leur héros La Fayette embrassa le nouveau roi sur le balcon de l'Hôtel de Ville.

Ah merci pour ces détails Petit Normand

Décidément La Fayette était sur tous les coups révolutionnaires

LA FAYETTE 1757 - 1834




Celui qui allait être le héros de 3 révolutions, celle d'Amérique, de 1789 et de 1830, apparaît comme un représentant de la jeune noblesse libérale de la fin du XVIII è siècle. A peine marié à Mlle de Noailles, Gilbert Motier, marquis de La Fayette ( né le 6 septembre 1757 au château de Chavagnac, en Auvergne), s'enthousiasme pour la cause des colons américains et pendant deux ans ( 1777 - 1778) combat à ses frais comme volontaire dans les rangs des insurgents. Revenu en France en 1779, il mène une vibrante campagne en faveur de l'intervention. La guerre déclarée à l'Angleterre, il retourne en Amérique, participe à la défense de la Virginie et à la victoire de Yorktown.
Désormais converti aux idées démocratiques, il est partisan avoué d'une révolution limitée, d'une monarchie contrôlée par les représentants de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie. Député de la noblesse aux états généraux, il pousse à l'union des ordres. Au lendemain du 14 juillet, il devient commandant de la garde nationale et fait adopter la cocarde tricolore.

Lors des journées d'octobre, il assure le retour de la famille royale à Paris. La fête de la Fédération marque l'apogée de sa popularité et de sa carrière révolutionnaire.

Jouant les maires du Palais, La Fayette souhaite alors arrêter la marche en avant de la Révolution. Mais, crédule et optimiste, il manque de profondeur et de décision. Marie-Antoinette le déteste et les démocrates se méfient de lui.

Au lendemain de l'affaire de Varennes, il réussit à faire admettre la fiction de l'enlèvement du roi et fait tirer sur les manifestants républicains au Champ-de-Mars. Ce geste le rejette pratiquement dans la contre-révolution.


A la déclaration de guerre, il commande l'armée du Centre. Après le 20 juin 1792, il tente un dernier effort en faveur de la monarchie et menace de marcher sur Paris. Mais décrété d'accusation, il s'enfuit, est arrêté par les Autrichiens, gardé prisonnier à Olmutz jusqu'au traité de Campo Formio en 1797.

Merci pour cette petite biographie instructive Marie

Lafayette a presque tout perdu lors de la fuite de la famille Royale des Tuileries le 20 Juin 1791. Il a perdu sa crédibilité et surtout la confiance du peuple qu'il avait jusqu'à maintenant

J'ai également lu la bio de Gonzague Saint Bris sur La Fayette.

Je suis bien d'accord pour dire qu'il y a des zones d'ombres sur ses intentions, en revanche il est peut être possible de parler d'erreur... Je veux dire par là qu'il me parait avoir été un personnage un peu trop confiant dans la nature humaine. L'épisode du 6 octobre ou il va se coucher me parait bien l'illustrer: il est persuadé qu'il ne ce passera rien de grave or, il est vrai, n'importe qui sain d'esprit aurait compris le danger que courait la famille royale et notamment la reine.

Peut être Marie Antoinette percevait-elle l'ambiguité du personnage qui aurait voulu une révolution propre et sans tâche. Mais évidemment, même d'une révolution propre et sans tâche, Marie Antoinette ne pouvait pas en vouloir!

Je n'en dirait pas plus, car si j'ai lu le livre, je n'ai retenu que bien peu. C'est l'impression que cela m'a laissé en le lisant qui domine.

Madame de France a écrit:

Peut être Marie Antoinette percevait-elle l'ambiguité du personnage qui aurait voulu une révolution propre et sans tâche. Mais évidemment, même d'une révolution propre et sans tâche, Marie Antoinette ne pouvait pas en vouloir!

Une révolution propre et sans tache ? Alors que, dès avant qu'elle ne se déclanche, il ya avait eu des massacres ? Cela confine à l'imbécillité heureuse...

La fayette est toujours dépassé par les évènements. Il est toujours en dessous de ce que la situation exigerait de lui, puisqu'à la tête de la Garde Nationale il est sensé faire respecter l'ordre, ou ramener l'ordre ... ce à quoi il échoue régulièrement et lamentablement.
Gonzague Saint-Bris magnifie son héros.
On l'appelait par dérision Gilles César ...

Je pense que le 6 Octobre, Lafayette a présumé de son dispositif de défense, et qu'il a en effet sous-estimé les assaillants. Par excès de confiance peut-être, ou alors par naïveté, incompétence ou inconscience...allez savoir :s:
Il a déjà manqué de contrôle le 5 octobre en laissnat plusieurs heures d'avances aux assaillants venant de Paris (il n'est arrivé à Versailles que vers les 23 heures je crois...), ce qui déjà aurait dû lui mettre la puce à l'oreille :s:

Citation :

On l'appelait par dérision Gilles César ...

Par dérision, en effet, parce que Jules, c'était un autre modèle. Tant politiquement que militairement !

Comme vous dites !

Je me demande pourquoi P.P.D.A. est allé se fourvoyer dans l'écriture de son "J'ai aimé une Reine", romance supposée entre Marie-Antoinette et la Fayette ?
La Fayette était épris de Mme de Simiane. Si je me souviens bien (???) .

Ah, çà ! C'est un des livres les plus ridicules que j'aie jamais lus !

Nous sommes bien d'accord !

pimprenelle a écrit:

C'est un des livres les plus ridicules que j'aie jamais lus !

Et je me garde bien et de le lire et même d'en encombrer ma bibliothèque !

Bien à vous.

Une partie de son hôtel est devenu un restaurant très, très, agréable . Je vous le recommande .

Déjà dans la selection de livres sur la Reine est difficile, aussi quand je vois des titres comme celui ci, je garde mes sous pour un autre ouvrage. Ceci dit il est de nombreuses fois ou je me plante.

Nous en sommes tous là !

Je ne l'ai pas acheté non plus...peut-être que je le ferai un jour quand je serai en manque de déconne

C'est plutôt affligeant que drôle.
Prendre des personnages historiques, les accommoder à une sauce Amour Gloire et Beauté ... non franchement ! non.

Quand on le lit en connaissance de cause ça va encore...perso j'ai bien ris en lisant le torchon de Messadié
Lafayette et Marie-Antoinette amoureux....c'est déjà bon

"Il m'a semblé que la reine était aigre, qu'elle songeait à être belle dans le danger plutôt qu'à le détourner; qu'elle me haïssait. "

On peut raisonnablement penser que Lafayette a remarqué les regards noirs que lui a porté Marie-Antoinette à de nombreuses occasions, et qu'il en a conclu ce qui était à conclure Le genre de regard qui dit : "Je te hais"

Mais sinon je suis assez d'accord avec l'opinion de cet auteur : avec le peu que j'ai lu sur Lafayette, je le vois aussi comme un homme qui reste fidèle à ses idées et à ses principes :s:

Ce qui parle en sa faveur, c'est la constance et l'amour que lui a voué sa femme, jusqu'à aller partager sa captivité.