Le Boudoir de Marie-Antoinette

Prenons une tasse de thé dans les jardins du Petit Trianon
 
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles

Aller en bas 
+2
Cyrio
madame antoine
6 participants
AuteurMessage
madame antoine

madame antoine


Nombre de messages : 6891
Date d'inscription : 30/03/2014

"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Empty
MessageSujet: "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles   "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Icon_minitimeMar 7 Nov - 8:42

Le musée du Louvre présente une exposition autour de la collection de pastels du musée du 7 juin au 10 septembre 2018. Une manière de découvrir une matière différente de la peinture, si souvent utilisé et exposé.

"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles 31005010
(Crédits : © Musée du Louvre, dist. RMN - Grand Palais / Martine Beck-Coppola)

Rangez les gouaches, place aux pastels ! Le musée du Louvre propose une exposition autour de la collection de référence de pastels français conservée dans le musée du 7 juin au 10 septembre 2018. Une mise en avant de ce type de création d’une extrême fragilité, puisque les pastels sont créés « à partir de poussière colorée que l’on a souvent comparée à celle couvrant les ailes de papillon ».

Jean-Etienne Liotard, Maurice Quantin de La Tour, François Boucher, Elisabeth-Louise Vigée Le Brun, Jean-Baptiste Siméon Chardin, ou encore Jean-Marc Nattier… Toutes et tous ont travaillé le pastel et ont marqué l’art par leur méthode et leur technique autour de ce type de création.

Une exposition qui permet également de découvrir leur génie et de le mesurer, puisque les œuvres présentées ne sont pas de simples croquis ou autres études préparatoires, comme il est d’usage de faire avec le pastel, mais comme « des œuvres en elles-mêmes peintes sur un support permettant leur encadrement ».

Au total, 120 pastels du XVIIIe siècle sont présentés aux visiteurs, provenant de la collection du Louvre et restaurés grâce au mécénat de la fondation American Friends of the Louvre.


Infos Pratiques :
Pastels
Au musée du Louvre, Rotonde Sully Sud
Du 7 juin au 10 septembre 2018
Adresse : Rue de Rivoli, 75001 Paris

https://www.sortiraparis.com/arts-culture/exposition/articles/154644-pastels-l-exposition-au-musee-du-louvre

Bien à vous

madame antoine

_________________
Plus rien ne peut plus me faire de mal à présent (Marie-Antoinette)
Revenir en haut Aller en bas
Cyrio

Cyrio


Nombre de messages : 192
Date d'inscription : 09/06/2018

"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Empty
MessageSujet: Re: "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles   "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Icon_minitimeJeu 14 Juin - 12:32

plus plus plus "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles 454943

« En société », le Louvre expose ses pastels du siècle des Lumières

Sous les règnes de Louis XV et Louis XVI, fulgurante fut l’ascension de l’appétence pour l’outil pastel autant que sa tombée en désuétude vers la fin du XVIIIe. Aujourd’hui, plus de 120 pastels issus de l’impressionnante collection du Louvre tracent les grandes lignes de ce siècle avec de saisissants portraits exécutés par les plus grands maîtres pastellistes. Rosalba Carriera, Maurice Quentin de La Tour, Marie-Suzanne Giroust… ont détrôné pendant un temps la peinture à l’huile avec leurs coloris veloutés, leur incroyable sens de la physionomie, leur troublante représentation des chairs.

"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Alembe10
Maurice Quentin de La Tour,
Jean Le Rond d’Alembert (1717-1783). Salon de 1753.
Pastel sur papier bleu marouflé sur toile tendue sur châssis à écharpes. 55,2 x 45,8 cm.
Musée du Louvre ©️ RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado


Charles Le Brun ouvre le bal avec son étude du portrait de Louis XIV. Reconnaissable d’un coup d’œil, le roi y apparaît frappant de vérité comme en chair et en os. Mais c’est avec Robert Nanteuil que le pastel se perfectionne et ajoute une intelligence au modelé du visage. Les nuances du regard et les rides de l’âge créent l’illusion de la peinture à l’huile.

En 1665, le pastel devient l’égal de la peinture et de la sculpture en s’intégrant dans les épreuves d’entrée à l’Académie de peinture. Six ans plus tard, Joseph Vivien entre dans l’institution artistique et y établit les codes du portrait classique. Une série de son travail représentant les grands ducs à mi-corps sur fond harmonieux de gris-bleu vaporeux installe cette nouvelle esthétique préférée à la peinture à l’huile pour sa fascinante capacité à capter les matières textiles, les carnations subtiles, les perruques poudrées. Cette élégance du rendu éthéré séduit la royauté et l’aristocratie ainsi qu’un bon nombre de figures féminines qui s’imposeront comme de grands noms de l’Histoire de l’art.

Ce sera le cas de l’artiste vénitienne Rosalba Carriera, peignant de délicats portraits féminins avec une palette suave et des courbes sensuelles. Sur ses papiers, l’impression de légèreté s’en dédouble et les esquisses non finies traduisent une audace dans le choix des coloris. Parfois, des fleurs ou un singe accompagnent le modèle et soulignent cette exactitude de la matière rappelant le translucide d’une peau à peine rosée.

La pastelliste italienne ouvre dès lors la voie à une génération d’adeptes du bâtonnet de couleur. Le médium enchante par sa dépose délicate de coloris résistants au temps, et par sa simplicité d’utilisation ne nécessitant aucun intermédiaire, ni eau, ni pinceau, ni palette. Il peut aussi bien s’utiliser en dessin – croquant comme un crayon – qu’en peinture lorsqu’il recouvre entièrement la surface du support.

"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Rosalb10
Rosalba Carriera, Nymphe de la suite d’Apollon. 1721.
Pastel sur une feuille de papier bleu avec un trait de corde horizontal au centre,
marouflée sur toile tendue sur châssis assemblé à mi-bois. 62,9 x 56,3 cm.
Musée du Louvre ©️ RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado


Ainsi surgit Maurice Quentin de La Tour. « Le prince des pastellistes » à défaut de ne pouvoir être nommé roi, s’impose au musée dans toute la grandeur de son art avec une série de portraits captivants. Sous nos yeux ébahis, quelle bonté s’incarne chez le comte de Vignory ! L’incroyable réalisme du velours ou la poudre tombée de sa légère perruque se placent au service d’une admirable représentation de la profondeur de l’âme. Plus tard, Louis XV, jeune, puissant, un brin d’humour. Jean le Rond d’Alembert, rédacteur d’une certaine Encyclopédie, le regard vif et lumineux, le sourire aux lèvres. « Ils croient que je ne saisis que les traits de leurs visages, mais je descends au fond d’eux-mêmes à leur insu et je les remporte tout entiers. » semble s’être confié l’artiste à propos de ses modèles. Ce sont de réelles photographies d’âmes qui s’exposent au musée du Louvre, perpétuant ces vies vécues il y a plus de 200 ans et qui, pour certaines, insufflèrent à la France et l’Europe le goût de la tolérance et du bonheur.

En 1745, La Tour s’installe au Louvre sur proposition du roi et dix ans plus tard, il illumine le Salon avec son grand portrait en pied de la marquise de Pompadour. Pour atteindre le format désiré, l’artiste assembla huit feuilles de papier puis peignit le visage de son modèle en sa présence avant de l’intégrer à sa composition. Gracieusement assise à son bureau, feuilletant des partitions de musique, la marquise détourne le regard comme pour nous autoriser à l’admirer toute entière, de sa dentelle blanche à son soulier exhibé. Dans ce décor à première vue classique, le carton de partition au sol, le livret déployé derrière une guitare, l’étoffe brune dépliée en arrière plan et l’habile enchevêtrement des ouvrages font sombrer le spectateur dans une volupté sous-jacente, une ivresse musicale qui éveille le sens du toucher à en palper la gorge dévoilée de Madame…

Sans connaître le même succès que La Tour, Jean-Baptiste Perronneau et Jean-Etienne Liotard s’adonnent à l’art de la craie avec brio. La Madame Tronchin de Liotard dénote alors par un fond naturel, une lumière insolite et un traitement ingénieux des matières. Celui de la dentelle relève clairement du génie.

Surprenantes apparitions, les trois célèbres autoportraits de Chardin réalisés à la fin de sa vie interloquent le visiteur qui voit enfin parmi ces visages une identité connue dans un cadre intime. À côté, se trouve l’autoportrait du maître pastelliste La Tour, tout aussi ironique.

"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Chardi10
Jean-Baptiste Siméon Chardin, Autoportrait à l’abat-jour et aux lunettes. 1755. Salon de 1755. Pastel sur papier gris bleuté marouflé sur toile tendue sur châssis. 46,4 x 38,2 cm.
Musée du Louvre ©️ RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado


Progressivement, les critiques et adeptes de peinture persuadent l’Académie de refuser les pastellistes en son sein. Mais dans un environnement enclin à l’art de la craie colorée, les artistes persévèrent et en perpétuent la technique. Joseph Ducreux importe un trait plus expressionniste, Joseph Boze excelle dans les matières soyeuses et Simon Bernard Lenoir théâtralise le portrait classique.

Limitées au nombre de quatre, les femmes admises à l’Académie s’exercent avec le plus grand talent. Le superbe portrait du sculpteur Pigalle peint par Marie-Suzanne Giroust suscite les jalousies masculines. Lui succèdent ensuite Adelaïde Labille-Guiard et Elisabeth Louise Vigée-Lebrun. Cette dernière, peintre de formation, s’exerce sous nos yeux avec un talent mesuré, qui se révèle véritablement dans sa technique favorite.

Mais tout commence à s’éteindre. Perronneau, Liotard et La Tour disparaissent à l’aube de la révolution française. Art aristocratique par excellence, le pastel s’estompe peu à peu au profit de miniatures faciles à transporter. Les costumes d’apparat si magnifiquement représentés se simplifient et la perruque ne tarde pas à s’éclipser, la poudre blanchissante à base de farine étant privilégiée pour nourrir le peuple plutôt que pour satisfaire la bourgeoisie vaniteuse. En 1793, Boze est emprisonné à la Conciergerie et Vigée-Lebrun se réfugie dans les grandes capitales européennes.

Cependant, certains pastellistes résistent à ce déclin. Pierre-Paul Prud’hon entretient la vivacité du trait et des couleurs chez des modèles moins figés. Derniers vestiges de cette technique phare du siècle des Lumières, les oeuvres récupérées après la Seconde Guerre mondiale par le musée du Louvre. On y trouve un magnifique Perronneau et à chaque pastel, l’histoire d’un long voyage étiqueté marque l’empreinte des événements sur l’Histoire de l’art ainsi que le rôle majeur du musée parisien. Bientôt, l’Empire solennel représenté par David effacera les traces d’une grâce royale des plus prodigieuses… (Aurélia Antoni)
http://www.exponaute.com/magazine/

_________________
Mais tu es pur et tu viens d'une étoile
Revenir en haut Aller en bas
Airin

Airin


Nombre de messages : 998
Date d'inscription : 19/09/2015

"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Empty
MessageSujet: Re: "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles   "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Icon_minitimeMer 20 Juin - 9:57

C'est l'exposition dont tout le monde parle. Wink

Pour la première fois depuis 1972, le Louvre présente ensemble ses portraits au pastel des XVIIe et XVIIIe siècles. Dire que ces 120 effigies, en buste ou en pied, sont jolies serait les desservir. Ce sont des trésors de vie, d'élégance et d'intelligence. Oubliez vos préventions contre l'académisme, saluez toutefois poliment ces importants personnages en pénétrant dans le vaste espace dédié aux arts graphiques de la Rotonde Sully. Ensuite, immanquablement, on se surprendra à esquisser un signe de respect devant certains. Ou de connivence devant d'autres.

Et dire que tout cela n'est plus que poussières… Au moins celles-ci sont colorées. Et divinement! Ces d'Alembert, cette Pompadour et ces magnifiques artistes qui leur rendaient plus qu'hommage, partageaient étroitement leurs valeurs, ne sont plus. Restent leurs lumineux écrits… et donc, également, ces feuilles.

Dans sa catégorie, cette collection est la plus belle au monde, assure «sans forfanterie» le commissaire Xavier Salmon. «Dresde ne conserve qu'une centaine de portraits au pastel et Versailles qu'une cinquantaine», détaille ce directeur du département des arts graphiques qui, après avoir publié le catalogue des pastels de Versailles, vient d'achever le même travail pour les 160 du Louvre. Et d'ajouter par ailleurs que dix spécialistes ont restauré la collection durant sept ans.

Dans la tradition des portraits dessinés par Clouet et héritiers des Vouet et Nanteuil qui complétaient plus largement de pastels plus ou moins humidifiés leurs dessins, cette cinquantaine d'artistes - de Le Brun (étude de Louis XIV à 29 ans, tracée en sa présence) à Prud'hon (travaux préparatoires) - ne travaillent qu'au pastel intégral.

Merveille de dentelles

Honneur aux dames avec la Vénitienne Rosalba Carriera qui lance la mode du portrait au pastel. Elle sera copiée par le meilleur d'entre tous, Maurice Quentin de La Tour. À moins que ce soit Chardin avec ces autoportraits, ou Perronneau. Quelques maîtres étrangers s'imposent dans cet art éminemment français. Ainsi le Genevois Liotard. Sur un velin à fond rose, sa Mme Tronchin est une merveille de dentelles, de gaze noire et de soie bleue en transparence.

Au XVIIIe siècle, les pastellistes femmes s'affirment au point de menacer les hommes: pas plus de quatre académiciennes, décrètent-elles. Autre constatation: parmi les Nattier et les Boucher, dans la variété des dentelles rendues parfois si précisément qu'on peut dire que celle-ci vient d'Alençon, celle-là de Valenciennes, de Calais ou de Tournais, entre les habits bleus et les armures à reflets, sous les perruques poudrées se cache parfois quelque inventeur méconnu. Ainsi Alexis III Loir, qui représente son confrère le peintre Clément Belle dans un pastel sur plaque de cuivre.

Tous les moyens sont bons pour atteindre le velouté idéal des habits, la douceur et la noblesse des meilleures attitudes, l'illusion qu'un sang bleuté coule sous la peau et que l'on vous sourit aimablement.

Le cœur de ce fonds, accroché à touche-touche comme cela était la tradition jusqu'au début du XXe siècle, vient de l'Académie royale de peinture et de sculpture et se trouve donc là, au Louvre, depuis le XVIIe siècle. Il a été enrichi par des saisis d'émigrés et, depuis 1823, par une partie du fonds de Versailles. Enfin, il se trouve régulièrement complété par des acquisitions. Quatre depuis 2013.

«En société. Pastels du Louvre des XVIIe et XVIIIe siècles», Louvre Rotonde Sully. Tél.: 01 40 20 50 50. Tlj sf mar., de 9 h à 18 h, mer. et ven. de 9 hà 21 h 45. Jusqu'au 10 sep. Cat.: Hazan, 360 p., 59 €.
http://www.lefigaro.fr/culture/
Revenir en haut Aller en bas
Hercule Poirot

Hercule Poirot


Nombre de messages : 262
Date d'inscription : 29/12/2017

"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Empty
MessageSujet: Re: "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles   "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Icon_minitimeDim 24 Juin - 11:12

L'exposition du moment, pour moi.

_________________
Mais c'est tout le contraire d'un jeu.
Revenir en haut Aller en bas
Charlotte

Charlotte


Nombre de messages : 559
Date d'inscription : 25/10/2014

"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Empty
MessageSujet: Re: "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles   "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Icon_minitimeDim 1 Juil - 21:30

Le Louvre sort ses pastels des XVIIe et XVIIIe siècles -

"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Chardi10
Crédits: Musée du Louvre, Paris 2018 -

Cela menace de devenir une mode. Les musées présentent leurs pastels. Tout a commencé en 2008 à Orsay. Sous un titre un peu tarte, «Le mystère et l'éclat», l'institution proposait une somptueuse sélection d'œuvres issues de son fonds. Elle allait de Millet à Redon, en passant bien sûr par Degas. Il y avait cependant beaucoup de feuilles signées de noms moins connus comme Lucien Lévy-Dhurmer ou Georges Desvallières. Orsay remettait cependant son église XIXe au milieu d'un village historique. L'exposition montrait en amont quelques pastellistes du XVIIIe siècle et en aval ceux de la seconde moitié du XXe, dont Sam Szafran.

Depuis, c'est la déferlante. Le Petit Palais a montré ses pastels il y a quelques mois. L'Hermitage de Lausanne l'a suivi avec des pièces provenant de collections privées et publiques suisses. Un tour de force qui a pris cinq ans à sa directrice Sylvie Wuhrman. Normalement, les pastels ne voyagent pas. Ils se révèlent trop fragiles pour cela. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit de poudres de couleurs. La poudre n'a jamais été pensée pour adhérer à un support. Au moindre choc, elle se détache et tombe. L’œuvre perd de sa matière. Nombre de pastels sont devenus l'ombre d'eux-mêmes. Cela dit, les transports ont accompli des progrès. Je vous ai raconté comment le Musée des beaux-arts d'Orléans est parvenu à monter en 2017 la grande rétrospective Jean-Baptiste Perronneau (1715-1783). L'un des grands maîtres de cette technique, dont nombre de portraits ont beaucoup souffert.

La plus grande collection -

Aujourd'hui, le Louvre sort ses pastels des réserves. Le musée a beau être vaste. Il ne dispose plus d'emplacement réservé à ce genre situé à mi-chemin entre la peinture et le dessin. Il subsiste certes une petite salle au second étage. Mais elle permet de montrer quatre tableaux au plus (même si le pastel relève aujourd'hui du Cabinet des arts graphiques). Il y a longtemps que je n'ai pas connu accessible le couloir dit «des poules» à l'arrière de la Colonnade. Autant dire que l'exposition actuelle montre bien des pièces jamais vues depuis dix ans. Certaines me semblent même inédites, du moins à vue humaine. Comme le rappelle Xavier Salmon, en charge du Cabinet, le Louvre possède «la plus importante collection de pastels du monde», la seconde étant celle de Dresde, où se trouve la célébrissime «Petite chocolatière» de notre compatriote Jean-Etienne Liotard.

L'actuelle exposition accompagne en fait un gros catalogue. Le musée publie son fonds en la matière. Pour les murs, il a fallu pratiquer une sélection. L'entresol n'offrait qu'un de ses deux espaces, l'autre étant voué à cet Israël Silvestre dont je vous ai déjà parlé. Sans doute eut-il mieux avoir disposé des deux. Sur fond jaune pipi, l'accrochage se révèle si serré que les œuvres semblent se toucher. Il y en a de plus souvent deux rangs, ce qui exige des contorsions pour deviner des images sous les verres. «En société» doit en plus se mériter, la manifestation ne bénéficiant d'aucune publicité. Ce ne sont pourtant pas les façades qui manquent ici pour tendre des calicots, ni l'espace qui fait défaut dans le grand hall sous la Pyramide! Une affiche et quelques flèches n'auraient pas fait de mal. Je rappelle tout de même que nous sommes au siècle de la communication.

La révélation Suzanne Roslin -

Ces bémols ayant été mis, l'accrochage réserve de bonnes surprises. Il commence par le XVIIe siècle, époque où le pastel n'est pas encore autonome. La tête de Louis XIV jeune par Le Brun ne s'en révèle pas moins étonnante de vie. Joseph Vivien (1657-1734), un artiste aujourd'hui oublié, fait de ces bâtonnets colorés le médium idéal pour le portrait. Il y en a quatre magnifiques de sa main. En 1720-1721, Rosalba Carriera éblouit Paris. La Vénitienne donne des effigies superficielles plaisant beaucoup à leurs modèles. La technicienne ne travaille pas pour l'éternité. Ses créations se sont fanées. Place se voit ensuite faite à Maurice Quentin de La Tour, un favori de la Cour, et à Perronneau, qui satisfait un monde plus bourgeois, voire provincial. Le Louvre, qui a engagé une campagne de restauration sur cinq ans, a tenté de vitaminer le grand portrait en pied de la Pompadour de La Tour. Un tour de force trop exposé à la lumière et trop manipulé dans le passé.

L'exposition donne une bonne visibilité aux femmes. #Metoo# n'y est pour rien. Les pastellistes furent souvent des dames, dans un XVIIIe siècle moins sexiste que le XIXe. Elisabeth Vigée-Lebrun ou Adélaïde Labille-Guiard entrèrent toutes deux à l'Académie, comme Suzanne Roslin. Cette dernière (qui était l'épouse d'un portraitiste d'origine suédoise, il existait déjà des couples d'artistes) signe peut-être le plus chef-d’œuvre de l'exposition. Il s'agit de l'étourdissante effigie du sculpteur Pigalle, qui a donné son nom à tout à quartier. On ne sait s'il faut souligner la virtuosité de la technique ou la profondeur psychologique. Suzanne est hélas morte jeune.

L'Angleterre oubliée -

D'une manière générale, la collection tourne autour de la France. Il y a peu d'exceptions, dont celle de la Madame Tronchin âgée par Liotard. L'Angleterre de la fin du XVIIIe siècle, autre terre bénie des pastellistes, ne se voit représentée que par quelques pièces de John Russell. Si le fonds devait augmenter, c'est dans ce sens qu'il faudrait aller. Cela ne ruinerait pas le Louvre, comme d'autres achats dispendieux de ces dernières années. Je viens de voir annoncé pour la vente Christie's du 3 juillet à Londres un beau portrait d'homme par Ozias Humphrey (1742-1810). Neil Jeffares, le plus grand spécialiste mondial du pastel, a donné son aval à l'attribution. Un homme mal vu des musées dans la mesure où il ne sort pas du sérail... Eh bien la chose, dans son cadre doré d'époque, se voit estimée entre 2000 et 3000 livres. Que voulez-vous? Le pastel fait peur aux collectionneurs privés.
Etienne Dumont - critique d'art -
http://www.bilan.ch/

_________________
- me stessa -
Revenir en haut Aller en bas
globule
Administrateur
globule


Nombre de messages : 2231
Date d'inscription : 04/10/2017

"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Empty
MessageSujet: Re: "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles   "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Icon_minitimeDim 12 Aoû - 13:56

Il y a elle aussi, qui est dedans. Very Happy

"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Ok-per10

C'est qui ?
Mademoiselle Huquier, Marie-Anne de son petit nom, tenant un petit chat.
Fait par ? (J'entends pas dans le fond "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles 244157 )
Jean-Baptiste Perronneau.

Si vous ne l'avez pas encore vue, courez-y, c'est génial. "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles 914132

_________________
- Je ne vous jette pas la pierre, Pierre -
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Empty
MessageSujet: Re: "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles   "En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
"En société", pastels du Louvre des XVII et XVIIIe siècles
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Conférence «La société martiniquaise des XVIIIe et XIXe siècles perçue à travers le monde du café» à Fort-De-France
» Une Societe Agronomique au XVIIIe Siecle
» Le XVIIIe rêvé par les siècles ultérieurs
» Conflits esthétiques aux XVIIe et XVIIIe siècles
» L’apprentissage des métiers aux XVIIIe et XIXe siècles

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le Boudoir de Marie-Antoinette :: Endroits liés à Marie-Antoinette :: Musées et autres domaines-
Sauter vers: