Polaire, Colette et la Chevalière

Pour écouter la voix de Colette:
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=1119365

Nous avons parlé en amont de l'amitié qui unissait Colette et la princesse Winnie de Polignac. En témoigne cette adorable photo:



Winnie et Colette dans le jardin de la famille Polignac en 1938




extrait du livre:
lien trop long

vip du temps


De gauche à droite, debout : le prince Edmond de Polignac, Mme Bartholoni (filleule de Chateaubriand), Marcel Proust, le prince Constantin de Brancovan (frère d’Anna de Noailles), Mlle Jeanne Bartholoni, Léon Delafosse. Au 2ème rang : Mme de Monteynard, Winnaretta Singer, princesse de Polignac, la comtesse Anna de Noailles, Au 1er rang : la princesse Hélène de Caraman-Chimay (sœur d’Anna de Noailles), Abel Hermant
http://suzannephilippe.com/artblog/au-bonheur-des-mots/anna-de-noailles/

pas tres sexy les tenues des dames

Chers Amis, la Fondation Singer-Polignac possède plusieurs lettres de Sidonie-Gabrielle Colette écrites à la Princesse de Polignac. En voici une à titre d'exemple.



A samedi

Chère et encore plus chère Winnie, je reçois le gros panier printanier et je vous remercie mille fois. Prenons toutes les décisions que commande la situation ! Madame de Noailles m'a téléphoné d'une manière ravissante. La semaine prochaine, êtes-vous un peu libre ? Je vous embrasse et vous aime . Colette.

https://www.singer-polignac.org/fr/historique/la-correspondance/78-lettre-de-colette-a-princesse-de-polignac-n-9

Bien à vous

madame antoine

Très beau sujet ! Winnaretta Singer, richissime fille de l'inventeur des machines, était une musicienne et une mécène émérite. Elle fut l'amie et la bienfaitrice de Gabriel Fauré.



Avec son mari le Prince Edmond de Polignac, elle tenait un salon très couru où concerts et lectures se succédaient. Deux personnalités dont il est bon de se souvenir.

Deux perles sur notre amie Colette :

Je suis toujours dans ma vente Ader   et je suis tombé sur ceci.

L'appartement de Colette au Palais Royal est... transformé.

Jacques Grange réaménage l’appartement parisien de Colette

Tout en gardant au plus près l’esprit de l’écrivaine disparue en 1954, l’architecte d’intérieur a ajouté de nombreuses œuvres d’art et des meubles précieux à l’appartement donnant sur les jardin du Palais-Royal.


Dans le salon, un paravent du XIXe siècle, derrière le canapé.
François Halard


Dans les années 1920, la femme de lettres Colette a emménagé dans l’appartement situé à l’entresol du 9, rue de Beaujolais, face Palais-Royal à Paris. Elle convoitait de longue date celui de l’étage supérieur, plus aéré et spacieux. Après avoir déménagé à la fin des années 1930, elle écrivait dans un article son désir de revenir à cette même adresse, cette fois-ci au premier étage.


L'escalier conçu par Jacques Grange.
François Halard


Son désir fut exaucé par le propriétaire des lieux qui lui offrit l’appartement après avoir lu l’article. Colette s’y installa avec son mari, le journaliste et écrivain Maurice Goudeket. Ce sera la dernière et plus célèbre demeure de l’auteure du Blé en herbe. En 1990, plus de trois décennies après la disparition de l’écrivaine, l’architecte d’intérieur Jacques Grange s’est lié d’amitié avec la deuxième épouse et veuve de Maurice Goudeket. Quand elle lui a appris que l’appartement était libre, il lui a fait part de son désir de le louer.


Des aquarelles d’Aloys Zötl au-dessus d’un bureau signé André Somay. À gauche, vase de Keith Haring. Lampes d’Alberto Giacometti, lampadaire de Jean Royère.
François Halard


Ce fut chose faite. Jacques Grange a alors décidé de redécorer les lieux « en respectant autant que possible l’esprit de Colette ». Il a conservé le plan d’étage du salon et de la chambre donnant sur le parc. De nombreux éléments de décors ont aussi été gardés : la salle à manger sous le plafond de verre peint, un buste en bronze du sculpteur espagnol Apel.les Fenosa, un croquis de Colette par son ami et voisin Jean Cocteau, un stylo posé dans une tasse sur une table de nuit et une chaise longue capitonnée installée dans le salon. Elle aimait s’y installer en « laissant la fenêtre ouverte pour entendre les enfants jouer dans le jardin ».


Des carreaux azulejos recouvrent les murs de l’entrée. Chaises du XIXe siècle de Madeleine Castaing, armoire en ivoire du XVIIIe siècle.
François Halard


Quinze ans après, au décès de Sanda Goudeket, Jacques Grange a acheté l’appartement. Comme Colette avant lui, il lorgnait sur celui du dessus, avec sa vue imprenable sur les tilleuls du jardin et la Comédie-Française. Quand il a pu l’acheter il y a deux ans, il en a fait un duplex et réalisé un escalier en colimaçon inspiré du luminaire Lampshade de Man Ray dans le hall d’entrée. À l’étage inférieur, la verrière Belle Époque qui laissait l’eau passer a été remplacée par une création de Robert Mallet-Stevens. La chambre de Colette a été convertie en chambre d’amis.


Le meuble de la salle de bains conçu par Jacques Grange est en marbre Palissandro.
François Halard


À l’étage, Jacques Grange a réorganisé l’espace pour profiter au maximum de la lumière traversante. Il a aussi rapporté du Portugal des carreaux aux motifs géométriques bleu et blanc pour les salles de bains, la cheminée et le couloir d’entrée. Au fur et à mesure la maison s’est emplie d’une collection de photographies, d’œuvres d’art et de mobilier d’artistes et de créateurs qui font sens pour l’architecte d’intérieur.


Dans l’entrée, des chaises de Diego Giacometti, une console d’Hervé van der Straeten, une œuvre de Gilbert et George, suspension de Man Ray.
François Halard


Jacques Grange a exposé dans la bibliothèque une série de photographies de Marie-Laure de Noailles, prises par Man Ray, Dora Maar, George Hoyningen-Huene. Ou encore une toile de Bernard Buffet qui semble répondre à la nature morte de renoncules d’Andy Warhol. « Elle vont bien ensemble, n’est-ce pas ? », constate Jacques Grange.


Dans le salon, des toiles de Robert Motherwell (en haut) et de Carla Accardi. Étagère de Jacques Grange, chaise Thonet.
François Halard


Près de la table d’entrée, trône la peinture d’un homme nu de Théodore Géricault, toile qui se trouvait auparavant chez son ami Yves Saint Laurent. « Nous le voyons dès notre arrivée, comme chez Yves », se souvient Jacques Grange. Sur son bureau Louis XVI, un bronze doré du Christ datant du XVIIe siècle. Et dans la cuisine, une soupière en porcelaine surmontée d’un oiseau. Pierre Bergé avait la même chez lui.


Un ancien buffet viennois dans la chambre principal.
François Halard


« J’aime bien l’idée d’avoir des souvenirs tangibles d’Yves et Pierre », dit Jacques Grange. « Cela me rappelle l’influence qu’ils ont eue sur moi. » Comme Colette avant lui, Jacques Grange travaille sur son bureau donnant sur le Palais-Royal. « Moi aussi j’entends les fontaines et les enfants jouer. C’est le Paris dont tout le monde rêve, n’est-ce pas ? »


Dans la salle à manger, une console en marbre de Marc Newson sur laquelle sont déposées des œuvres d'art.
François Halard



Une armoire viennoise antique dans la chambre principale.
François Halard



Assiettes de Lucio Fontana, chaise néo-grecque du XIXe siècle et table recouverte de carreaux portugais du XVIIIe siècle.
François Halard



Le salon donne sur le jardin du Palais-Royal. Fauteuils de Francis Jourdain, table de cocktail de Jean Royère et canapé de Jean-Michel Frank.
François Halard



Un escalier en colimaçon sculptural relie l'appartement d'origine de Jacques Grange à l'appartement au-dessus.
François Halard



Dans la chambre d'amis, une peinture de Maurizio Cattelan est accrochée au-dessus d'un lit ancien.:copyright: François Halard
https://www.admagazine.fr/decoration/visite-deco/diaporama/jacques-grange-redecore-lappartement-parisien-de-colette/59194

Quel intérieur de rêve !

Remontons dans le temps pour retrouver Colette dans son appartement...











... avec son pote Jean :



Sa collection de boules magiques...

Jacques Grange a bien gardé l'esprit campagnard de Colette, je trouve. J'aime beaucoup le résultat.

Très curieusement personne n'a encore donné son avis sur le film de Wash Westmoreland avec la sublime Keira Knightley.

Je n'ai pas vu ce film; comme je désapprouve par principe, tous les films étrangers avec comédiens non français, pour interpréter nos illustres Français, je n'irai pas le voir;
J'en suis désolée; Il y a le film avec Marie Trintignant...

D'autre part, je suis désolée aussi, l'appartement re- "décoré" me semble hideux; agressif, anachronique, d'une rare laideur; c'est désolant;

Voilà, ce n'est que mon pauvre avis, absolument négligeable.....

Aglae a écrit:

Je n'ai pas vu ce film; comme je désapprouve par principe, tous les films étrangers avec comédiens non français, pour interpréter nos illustres Français, je n'irai pas le voir;
J'en suis désolée; Il y a le film avec Marie Trintignant...

Il y a aussi un film avec Macha Méril.

Merci pour toutes ces illustrations, mes chers Amis. Chère Aglaé, Colette est-elle un écrivain que vous appréciez ?

Bien à vous

madame antoine

madame antoine a écrit:

Merci pour toutes ces illustrations, mes chers Amis.

Avec plaisir, Madame Antoine. Vous connaissez mon amour pour les fictions.
Plus haut, il est question de la série avec Marie-Hélène Breillat.



















Vous trouverez toutes les photos de cette série en 4 épisodes ici.
http://php88.free.fr/bdff/cherche_film.php?texte=claudine&select=tout

madame antoine a écrit:

Merci pour toutes ces illustrations, mes chers Amis. Chère Aglaé, Colette est-elle un écrivain que vous appréciez ?

Bien à vous

madame antoine

Chère Madame Antoine, j'aime beaucoup Colette, l'un de nos grands écrivains femme ! surtout ses dernières oeuvres, Sido , Les vrilles de la vigne.....

Merci cher Bianfu, pour ces splendides illustrations.....Marie-Hélène Breillat est délicieuse....

Ne pas m'en vouloir pour mon ressenti ( très personnel !) sur l'appartement "re-décoré" .....Ces maisons d'écrivains conservées ou non "dans leur jus" !! me semblent toujours glaçantes.....
Une fois l' ÂME envolée, que reste -t-il ? aussi bien de l'écrivain, que de son pauvre habitat....
Un intérêt historique, me répondra-t-on ! soit, va pour "l'intérêt historique"

Ah moi, chère Aglae, mes oeuvres préférées sont Mes Apprentissages et La Vagabonde.

... dont je ne résiste pas à l'envie de vous poster un extrait !

« Il faut trop de temps pour écrire ! Or, depuis que je vis seule, il a fallu vivre d’abord, divorcer ensuite, et puis continuer à vivre… Tout cela demande une activité, un entêtement incroyables… Et pour arriver où ? N’y a-t-il point pour moi d’autre havre que cette chambre banale, en Louis XVI de camelote, d’autre halte que ce miroir infranchissable où je me bute, front contre front ?… »
Colette, La Vagabonde, 1910.



Chère Colette qui écrivait, vivait, respirait « en Louis XVI de camelote »...

Merci beaucoup, chère Pimprenelle, de cet avis si bien illustré !

Le 28 janvier 1873 naissait Sidonie Gabrielle Colette, dite Gabri, dite Minet Chéri.



Cette année 2023 signe donc le 150e anniversaire de cette femme de lettres, de cette personnalité exceptionnelle.

Venez nombreux ! C'est demain :



Deux femmes de qualité, Colette et Cécile Berly.