musicien français né en Île-de-France1 en 1643 mort à Paris le 24 février 1704 à l'âge de 61 ans
compositeur et chanteur baroque français.
Il se rend en Italie (selon une légende, pour faire des études d'architecture), mais il tombe sous l'influence du compositeur Giacomo Carissimi. Il restera marqué par le style italien et sera le seul avec Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville en France à aborder l'oratorio2.
En 1672, Jean-Baptiste Lully obtient un privilège qui fait défense à toutes personnes « de faire chanter aucune pièce entière en France, soit en vers françois ou autres langues, sans la permission par écrit dudit sieur Lully, à peine de dix mille livres d'amende, et de confiscation des théâtres, machines, décorations, habits…3. » Molière, qui avait collaboré avec Lully durant les huit années précédentes, doit trouver d'urgence un nouveau compositeur pour effectuer les intermèdes musicaux de ses comédies-ballets. Après avoir obtenu du roi un adoucissement du monopole de Lully, il s'adresse à Charpentier pour composer la musique des entractes de Circé et d'Andromède, ainsi que des scènes chantées pour les reprises du Mariage forcé, et enfin les pièces musicales du Malade imaginaire, qui occupent environ une heure du spectacle4.
À la mort de Lully, en 1687, les compositeurs français peuvent enfin composer des opéras.
En 1693-1694, Charpentier compose alors Médée, sur un poème de Thomas Corneille. C'est un échec, qui sera déterminant dans sa carrière de compositeur: il se consacrera désormais à la musique religieuse.
À la mort de Mademoiselle de Guise en 1688, Charpentier fut employé par les jésuites dans leurs établissements parisiens. Il devient maître de musique du collège Louis-le-Grand, puis de l'église Saint-Louis, rue Saint-Antoine, près de la Bastille C'est à cette époque qu'il composa la majeure partie de son œuvre sacrée.
En 1698, Charpentier fut nommé maître de musique des enfants de la Sainte-Chapelle du Palais.
Sa musique est issue d'un mélange des styles français et italien, auxquels elle emprunte de nombreux éléments.
Il a composé des œuvres sacrées telles que des oratorios, des messes, des psaumes, des magnificats. Il a également composé plusieurs opéras, des sonates, préludes pour orchestre, des noëls instrumentaux.
Sa sœur, Madame Jean Edouard, habitait rue Saint-André-des-Arts. Elle était paroissienne du père Mathieu, curé de l'Église Saint-André-des-Arts, italianiste qui donnait des concerts chez lui toutes les semaines, auxquels Marc-Antoine Charpentier participait volontiers5.
Marc-Antoine Charpentier fut presque complètement oublié jusqu'à ce qu'en 1953 il soit révélé par son Te Deum, dont l'ouverture orchestrale sert d'indicatif à l'Eurovision
C'est à Carl de Nys que l'on doit la redécouverte de ce Te Deum, qui devint également l'hymne du Tournoi des Six Nations. La firme naissante Erato avait accepté d'en assurer l'enregistrement.
À partir des années 1950, l'œuvre de Charpentier fut ainsi ressuscitée par Claude Crussard, Guy Lambert, Louis Martini et Jean-François Paillard. Dans les années 1970, Michel Corboz puis Jean-Claude Malgoire assurèrent à leur tour de nombreux enregistrements. Aujourd'hui, la moitié de son œuvre environ a été enregistrée. Catherine Cessac est, de nos jours, illustrée par ses meilleures études concernant ce compositeur, avec la collaboration du Centre de musique baroque de Versailles.
En 2005, ils sortirent un DVD Marc-Antoine Charpentier, un Automne musical à Versailles (Armide classics) pour célébrer le tricentenaire de sa mort. Le ministère de la culture et de la communication consacre un site commémoratif à Charpentier6.
L'œuvre complète de Charpentier comprend 28 volumes autographes, soit plus de 500 pièces qu'il a pris soin de classer lui-même. Cette collection, appelée Mélanges, est l'un des plus beaux ensembles de manuscrits autographes musicaux de tous les temps. À sa mort, ses neveux Jacques Édouard et Jacques-François Mathas en héritèrent.
En 1727, Jacques-Édouard vendit l'ensemble des manuscrits à la Bibliothèque Royale.
La collection complète des œuvres de Marc-Antoine Charpentier a donc intégré le fonds de la Bibliothèque nationale de France.
L'édition critique de l'œuvre de Marc-Antoine Charpentier est actuellement en cours de publication au Centre de musique baroque de Versailles, collection « Monumentales ».
Marc-Antoine Charpentier est actuellement le compositeur baroque français le plus présent en disque et au concert
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Dernière édition par yann sinclair le Mar 19 Fév - 14:19, édité 1 fois
Chakton
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Sujet: Re: 24 février 1704: Mort de Marc-Antoine Charpentier Jeu 11 Oct - 10:46
A propos de Charpentier
Ce vendredi 5 octobre, Clavecin en Concert présentait Les plaisirs de Versailles et Actéon, deux charmants opéras de chambre, petits bijoux méconnus du compositeur et chanteur (haute-contre) Marc-Antoine Charpentier (1643-1704). À cette occasion, la splendide Salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal a vibré aux harmonies de la doucereuse musique baroque.
Les plaisirs de Versailles ont été composés en 1682 pour – rien de moins que – l’inauguration des appartements du roi Louis XIV qui, de toute évidence, se plaisait à pendre la crémaillère avec faste. Sur une note du programme, on pouvait lire que « … ce divertissement met en scène une dispute entre la Musique et la Conversation qui finiront par se réconcilier ».
Le décor sobre et dépouillé était composé de trois longues et larges bandes de tissu beige suspendues au-dessus de la scène et percées de silhouettes de fleurs, ainsi que d’un somptueux rideau suspendu à l’avant-centre bifurquant vers la droite de la scène.
Les costumes noirs étaient généreusement agrémentés d’accessoires stylisés dans des tons de beige et semblaient être faits de carton, inspirés de l’art de l’origami. L’harmonie des couleurs entre les décors et les costumes était frappante et témoignait d’une recherche d’esthétisme, d’élégance raffinée et évocatrice de l’époque représentée.
Les coiffures des différents personnages rappelaient leur identité. Ainsi les coiffes de la Musique et de la Conversation arboraient respectivement une lyre et des lettres de l’alphabet. Quant au Jeu, son chapeau et son costume étaient rehaussés de cartes à jouer, et ainsi de suite pour les autres protagonistes.
Durant les quelque 30 minutes qu’a duré cet agréable divertissement, les six chanteurs ont tiré profit d’une mise en scène privilégiant la fluidité et le mouvement. Tous m’ont semblé être totalement investis dans leurs personnages et plutôt en voix. Les danseuses se sont distinguées par leur pertinence et leur performance et ont généreusement contribué à l’action.
La distribution se composait de la soprano Jacqueline Woodley (la Musique), de la mezzo-soprano Stéphanie Pothier (la Conversation), du baryton Pierre Rancourt (Comus et chœur), du contreténor William Duffy (le Jeu, le Plaisir et chœur), la soprano Ariadne Lih (chœur), du contreténor Nicholas Burns (chœur) et des deux danseuses Marie-Nathalie Lacoursière et Stéphanie Brochard.
Après la pause, c’est Actéon (composé en 1684) qui nous a fascinés durant 35 – trop courtes – minutes.
Cette tragédie raconte le sort tragique réservé au chasseur Actéon, qui a malencontreusement aperçu Diane – déesse de la chasse – se baignant nue en compagnie de ses nymphes. En effet, changé en cerf suivant l’impitoyable volonté de la déesse, il mourra dévoré par ses propres chiens.
Le décor était réduit à cinq bandes de tissu tendues de haut en bas de la scène en formant un triangle, et à quatre éléments abstraits posés sur le sol et représentant des arbres.
Les chasseurs, vêtus de noir, portaient tous un plastron beige arborant le dessin d’une tête de cerf. Par-dessus leurs vêtements noirs, les nymphes portaient une robe longue scintillante de couleur or rappelant une toge romaine, tandis que Diane portait une longue et chatoyante robe or et était coiffée d’un diadème.
Tous les chanteurs et chanteuses ont été vocalement à la hauteur et ont joué leur rôle avec énergie et conviction.
La distribution réunissait le ténor Philippe Gagné (Actéon), la soprano Marianne Lambert (Diane), la mezzo-soprano Stéphanie Pothier (Junon et Hyale), la soprano Ariadne Lih (Aréthuse et Daphné), les danseuses Marie-Nathalie Lacoursière et Stéphanie Brochard, et dans le chœur des chasseurs ou des nymphes, on retrouvait la soprano Jacqueline Woodley, l’alto Marie-Nathalie Lacoursière, les ténors Bernard Cayouette et Philippe Gagné, le contreténor William Duffy, le baryton Pierre Rancourt et la basse Léo McKenna.
Mention toute spéciale pour la ravissante soprano Marianne Lambert et l’élégant baryton Pierre Rancourt dont je cours les prestations depuis leur stage à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal. J’ai eu le plaisir de les voir et de les entendre à de multiples reprises et ils m’ont constamment impressionné par l’indéniable qualité de leur voix et le vérisme de leur jeu. Encore une fois, et entourés de collègues fort talentueux, ils ont brillamment été à la hauteur des attentes qu’ils ont eux-mêmes suscitées et auxquelles ils nous ont habitués.
Luc Beauséjour, directeur artistique de Clavecin en concert, était au clavecin et à la direction d’un orchestre réunissant dix-sept musiciens. Jamais la musique n’a été envahissante et préjudiciable aux voix. Toujours elle s’est fait évocatrice, portante, complice et accompagnatrice de l’action. Le maestro a dirigé de main de maître et nous a servi une musique des plus lyriques.
Tous ces talentueux artistes ont évolué dans des décors et costumes de Marc Sénécal, une mise en scène et chorégraphie de Marie-Nathalie Lacoursière pour Les Plaisirs de Versailles, une chorégraphie de Stéphanie Brochard pour Actéon, et sous la régie et les éclairages d’Audrey Janelle. Ces derniers font partie de la compagnie Les Jardins chorégraphiques fondée en 2007.
En conclusion, l’ovation debout a été longue, chaleureuse, bruyante et surtout fort méritée. http://atuvu.ca/
Vous n'y étiez pas ? Voici de quoi vous faire une idée des oeuvres interprétées
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yann sinclair
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Sujet: Re: 24 février 1704: Mort de Marc-Antoine Charpentier Mer 27 Fév - 15:50
Nombre de messages : 799 Date d'inscription : 22/10/2017
Sujet: Re: 24 février 1704: Marc-Antoine Charpentier Sam 24 Fév 2018 - 8:23
Musicien qui explosa après la mort de Lully. Pour Molière, Charpentier composa pas mal : la musique des entractes de Circé et d'Andromède,des scènes chantées pour les reprises du Mariage forcé, et les pièces musicales du Malade imaginaire.
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Sujet: Re: 24 février 1704: Mort de Marc-Antoine Charpentier