Hans Axel von Fersen

Sur ce point là oui je suis d'accord, Gustave est plus proche de Fersen que Marie-Antoinette si on en croit ses écrits

pimprenelle a écrit:

Mais oui, c'est ça qui mérite d'être relevé, il n'y a pas d'extraits aussi physiques concernant Marie Antoinette.

Forcément, Pim, c'est une question de simple décence.

Mais le fait que Fersen dise et répète que Gustav l'aime, l'embrasse, le serre dans ses bras, peut signifier aussi, à l'inverse, que c'est tellement amical qu'il n'y a pas lieu de s'en cacher. Alors que, si cela était accompagné d'attouchements plus précis, il n'en soufflerait mot.

Il faut reconnaître que l'on est volontiers très démonstratif, à l'époque. Notre comte d'Artois, par exemple, rentrant de son rocher de Gibraltar, embrasse tout ce qui bouge autour de lui. Ainsi le raconte le chevalier de Lisle au prince de Ligne, le 24 novembre 1782:

" Je veux d'abord vous dire, mon cher Prince, que M. le comte d'Artois, beau comme Apollon et fier comme Mars, est arrivé, plus aimable encore qu'il était parti. Le Roi, qui avait été l'attendre à Berny, l'a tenu serré dans ses bras pendant plusieurs minutes, et l'a ramené ici, où nous l'attendions au bas de l'escalier. La Reine s'est trouvée à la portière du carrosse pour présenter au prince M. le duc d'Angoulême qui s'est jeté au cou de son père; son père s'est jeté ensuite au cou de tout ce qui était là, au mien, au vôtre si vous vous y fussiez trouvé ..... "

Citation :

Citation :

Mais oui, c'est ça qui mérite d'être relevé, il n'y a pas d'extraits aussi physiques concernant Marie Antoinette.

Forcément, Pim, c'est une question de simple décence.

Mais le fait que Fersen dise et répète que Gustav l'aime, l'embrasse, le serre dans ses bras, peut signifier aussi, à l'inverse, que c'est tellement amical qu'il n'y a pas lieu de s'en cacher.  Alors que, si cela était accompagné d'attouchements plus précis, il n'en soufflerait mot.

Et nous retombons sur ce bon vieil argument du silence, le seul que les zweigiens ont à nous offrir, in fine...  

Chou d'amour a écrit:

Moi je m'en tiens à mon Lignounet qui dit clairement les choses

Quant à ses relations avec Gustave, je mets les mêmes réserves qu'avec Marie-Antoinette : qu'avons nous concrêtement?

Savez-vous, Chou, que notre Lignounet en pinçait un petit peu aussi pour Marie-Antoinette ? Chut ! ceci reste entre nous ...
Ligne m'a glissé dans le creux de l'oreille : " Qui a pu voir tous les jours l'infortunée Reine sans l'adorer ? Je ne m'en suis pourtant aperçu qu'un jour qu'elle me dit : " Ma mère trouve mauvais que vous soyez si longtemps à Versailles. Allez passer quelques jours à votre commandement. Ecrivez bien des lettres à Vienne pour qu'on sache que vous y êtes; et revenez." Cette bonté, cette délicatesse, et plus encore l'idée de passer quinze jours sans la voir m'arracha des larmes que sa jolie étourderie d'alors, qui la tenait à cent lieues de la galanterie, l'empêcha de remarquer. Comme je ne crois pas aux passions qu'on sait, pour trente six raisons, ne pouvoir jamais devenir réciproques, ces quinze jours me guérirent de ce que je m'avoue ici à moi-même pour la première fois, et que je n'aurais jamais avoué à personne, de peur que l'on se moquât de moi ."

(Le prince de Ligne : "Fragments de l'histoire de ma vie ")

Je commence à me poser des questions sur la visite de Fersen aux Tuileries, et je suis un peu tenté de me ranger à l'avis de Pim.... (une fois n'est pas coutume! ) Je lisais dans la bio de Castelot quelque chose qui me paraissait bien contradictoire, à savoir que Fersen soit bien allé aux Tuileries ce jour-là, y ait passé la nuit sans voir le Roi, et ait ensuite passé le reste de la semaine en cachette chez sa maîtresse Eléonore, à tel point que M. Craufurd mangeait les restes de ses repas, pensant qu'il s'agissait des restes des repas pris par son épouse!

Tout ceci ne colle pas.... s'il a passé la semaine en cachette chez sa maîtresse, alors il est effectivement possible qu'il soit passé par un chemin dérobé qui lui était familier, qu'il ait eu "une logement à merveille" car aménagé pour lui pour l'occasion, et qu'il n'est pas passé chez la Reine cette nuit-là. Car même de Fersen j'aurais du mal à imaginer qu'il puisse passer des bras de sa souveraine si longtemps désirée à ceux de sa maîtresse dans l'espace de quelques heures, tout cela en cachette comme un vulgaire libertin de bas étage. Alors là c'est cocus à gogo....

Quant à moi, j'avoue que cela me fait beaucoup à remettre en question d'un coup d'un seul ! Elle ne lui a jamais écrit "le plus aimé, le plus aimant des hommes "; il pense à Sophie "la seule femme qu'il ait vraiment aimé et à laquelle il ne pourra jamais être"; il n'est pas allé aux Tuileries; et le voilà homosexuel partageant une love affair avec Gustav ... J'y perds mon latin ...
Fersen a t-il seulement existé ?

Attendez... Si c'est un problème de latin, je peux aider...

baron de batz a écrit:

Je commence à me poser des questions sur la visite de Fersen aux Tuileries, et je suis un peu tenté de me ranger à l'avis de Pim.... (une fois n'est pas coutume! ) Je lisais dans la bio de Castelot quelque chose qui me paraissait bien contradictoire, à savoir que Fersen soit bien allé aux Tuileries ce jour-là, y ait passé la nuit sans voir le Roi, et ait ensuite passé le reste de la semaine en cachette chez sa maîtresse Eléonore, à tel point que M. Craufurd mangeait les restes de ses repas, pensant qu'il s'agissait des restes des repas pris par son épouse!

Tout ceci ne colle pas.... s'il a passé la semaine en cachette chez sa maîtresse, alors il est effectivement possible qu'il soit passé par un chemin dérobé qui lui était familier, qu'il ait eu "une logement à merveille" car aménagé pour lui pour l'occasion, et qu'il n'est pas passé chez la Reine cette nuit-là. Car même de Fersen j'aurais du mal à imaginer qu'il puisse passer des bras de sa souveraine si longtemps désirée à ceux de sa maîtresse dans l'espace de quelques heures, tout cela en cachette comme un vulgaire libertin de bas étage. Alors là c'est cocus à gogo....

C'est exactement la lecture que donne Nesta Webster de cet épisode du journal de Fersen, très cher baron.

Quant à moi, je tiens le même raisonnement que vous : j'ai toujours eu du mal à imaginer Fersen passant des bras de Marie Antoinette, sa déesse, à ceux d'Eléonore dans la même soirée. C'est trop cynique. Cocufier Quintin en rigolant, c'est déjà dur à avaler, et pourtant, c'est ce que raconte le dagbok. Mais juste après avoir cocufié le roi de France... Là, non !

On peut reprocher beaucoup à Fersen, mais pas de ne pas avoir le sens du sacré.

Je suis d'accord avec Pim, l'argument du silence est un peu facile en histoire, car on pourrait alors inventer beaucoup de chose  
Concernant Ligne, vous avez bien raison de nous montrer cet extrait merci!  
Il nous montre une fois de plus que cet homme était intègre, franc avec les autres (du moins diplomate quand il le fallait   ) et sincère avec lui-même.
Il avoue lui-même son amour pour la Reine, je ne vois pas pourquoi il se serait retenu d'avouer celui de Fersen s'il avait existé.  

Quant à son homosexualité, je n'y crois pas non plus, pour l'instant  

Il ne cocufie pas le Roi de France : il ne touche pas Marie-Antoinette. Quant à Eléonore, je croyais qu'elle était quasiment une mère pour lui ... Cela ne nous fait plus beaucoup de sexe tout ça !

pimprenelle a écrit:

Attendez... Si c'est un problème de latin, je peux aider...

C'est ça ! Je nage en brasse coulée, plus coulée qu'autre chose !

Citation :

Il ne cocufie pas le Roi de France : il ne touche pas Marie-Antoinette. Quant à Eléonore, je croyais qu'elle était quasiment une mère pour lui ... Cela ne nous fait plus beaucoup de sexe tout ça !

Ben si il avait des relations avec Eléonore non?

mouais ... des relations, quoique sexuelles, pas passionnelles.

Mais Fersen était-il passionnel? Dur à dire quand même, lui qui a de lui-même choisi de s'éloigner d'Europe plusieurs années pour assouvir son désir personnel de faire la guerre aux Amériques

Ben justement ! Peut-être lui fallait-il s'éloigner pour ne pas succomber à la passion ? (d'aucuns l'ont dit)

ça c'est la version romancée, mais selon moi elle n'est pas prouvée

Il est vrai que nous avons tous tendance à idéaliser monsieur de Fersen "un saint" dirait-on mais il ne faut pas oublier que c'était un homme de sang et de chair. Au sujet de sa famille est-ce qu'on sait un peu plus que les trois lignes qu'on leur laisse dans les biographies?

Chou d'amour a écrit:

ça c'est la version romancée, mais selon moi elle n'est pas prouvée

d'où cette sempiternelle discussion ... qui ne mène à rien !

Angeblack a écrit:

Il est vraie que nous avons tous tendance a idéalisé monsieur de fersen "un saint" dirait mais il ne faut pas oublier que s'été un homme de sang et de chair. Au sujet de sa famille est ce qu'on sait un peu plus que les trois lignes qu'on leur laisse dans les biographie?

La famille Fersen est bien connue. Elle tient le haut du pavé à la Cour de Suède ...

Citation :

d'où cette sempiternelle discussion ... qui ne mène à rien !

C'est clair que Fersen restera un mystère tant qu'aucun nouvel élément ne sera porté à notre connaissance, donc tout est question de point de vue  

Citation :

Il ne cocufie pas le Roi de France : il ne touche pas Marie-Antoinette.    Quant à Eléonore, je croyais qu'elle était quasiment une mère pour lui ...  Cela ne nous fait plus beaucoup de sexe tout ça !

Il est certain que Madame de Saint Priest a été folle de lui, et généralement admis qu'elle fut un temps sa maîtresse. Eleonore aussi, à mon avis. Mais la nature des sentiments de Fersen pour elle est en effet douteuse. Il semble rechercher son soutien avant tout. Peut-être, en effet, n'était-il pas si branché sexe que le veut sa réputation.  

Ce qui aurait rendu les femmes d'autant plus folles, d'ailleurs...  

Chou d'amour a écrit:

Mais Fersen était-il passionnel? Dur à dire quand même, lui qui a de lui-même choisi de s'éloigner d'Europe plusieurs années pour assouvir son désir personnel de faire la guerre aux Amériques

On lui prête des aventures en Amérique. Mais son journal retient surtout des avis critiques.

Même avec l'amie de Georgiana, il n'a pas succombé.

Citation :

La famille Fersen est bien connue.  Elle tient le haut du pavé à la Cour de Suède ...

Oui, en Suède aussi, les femmes de la haute se battaient pour lui. En fait, c'est surtout ça qui est marquant : tout ce buzz féminin autour de lui.

Citation :

Ben justement !   Peut-être lui fallait-il s'éloigner pour ne pas succomber à la passion ?  (d'aucuns l'ont dit)

Je suis d'accord avec Chou. Pour moi, c'est la version romancée construite par le public dès leur première rencontre. Vous imaginez l'affaire ! Deux people de cette envergure mis en présence, ça a dû clabauder sec derrière les éventails !