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 18 décembre 1793: Fin du siège de Toulon

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yann sinclair

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MessageSujet: 18 décembre 1793: Fin du siège de Toulon   18 décembre 1793: Fin du siège de Toulon Icon_minitimeLun 18 Déc - 7:35

18 décembre 1793: Fin du siège de Toulon Siyge_11
Siège de Toulon (1793) vu par le peintre Jean-Antoine-Siméon Fort

Du 18 septembre au 18 décembre 1793

Victoire terrestre républicaine mais perte du contrôle maritime

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Carte du siège de Toulon

Contexte: la Terreur

À la suite de la mise en accusation des députés girondins, le 31 mai 1793, éclate une série d'insurrections à Lyon, Avignon, Nîmes et Marseille.
À Toulon, les fédéralistes chassent les jacobins, mais sont bientôt supplantés par les royalistes, encore nombreux dans la flotte de guerre.

Du 25 au 29 août 1793, les équipages de la flotte sont en rébellion contre leur commandant le contre-amiral royaliste Trogoff, menés par le contre-amiral républicain Jean René César de Saint-Julien de Chabon.

À l'annonce de la reprise de Marseille et des représailles qui y ont eu lieu, les 1 500 insurgés, dirigés par le baron d'Imbert, font appel à la flotte britanno-espagnole, jusqu'alors au large en soutien des troupes engagées dans la guerre du Roussillon.

Le 28 août, les amiraux Samuel Hood et Juan de Langara font débarquer 17 000 hommes: 2 000 Britanniques, 7 000 Espagnols, 6 000 Napolitains et 2 000 Piémontais dans la baie des Islettes.

Le 29, la flotte anglo-espagnole entre dans la rade de Toulon; Saint-Julien ordonne le branle-bas de combat, mais seulement quatre vaisseaux sur dix-sept lui obéissent1 et il doit se réfugier dans la petite rade, avant de se rendre. Les troupes britanniques entrent dans la ville de Toulon.

Le 1er octobre 1793, d'Imbert fait proclamer l'enfant du Temple, Louis XVII, roi de France et hisser le drapeau blanc à fleur de lys, l'amiral Trogoff livre alors la flotte et l'arsenal à la Royal Navy.

Déroulement

Entre-temps, les troupes de la Convention, l’armée dite des « Carmagnoles », sous le commandement du général Carteaux, après ses reconquêtes d'Avignon et de Marseille, puis d'Ollioules, le 8 septembre, sont arrivées devant Toulon et rejointes par les 6 000 hommes de l’armée d'Italie, stationnée dans les Alpes-Maritimes, commandée par le général Lapoype, qui venait de s'emparer de La Valette, et cherchait à s'emparer des forts du mont Faron, dominant la ville à l'est.

Elles sont renforcées par 3 000 marins et soldats de la garnison, qui, suivant l'exemple du contre-amiral Saint-Julien, refusent de servir les Britanniques (au contraire du commandant de la flotte, le contre-amiral Trogoff, et de la majorité des capitaines, presque tous royalistes) et se sont échappés de Toulon, désertant parfois à la nage. Le tout forme l'armée provisoire dite « du camp devant Toulon ».

Le chef de l'artillerie de Carteaux, le lieutenant-colonel Elzéar-Auguste Cousin de Dommartin, ayant été blessé à Ollioules, les représentants spéciaux de la Convention, Paul Barras, Fréron, Robespierre le Jeune et Antoine Christophe Saliceti, lui imposent le jeune capitaine Napoléon Bonaparte, présent à l'armée depuis Avignon, malgré l'antipathie réciproque entre les deux hommes.

Après une reconnaissance, Napoléon Bonaparte conçoit un plan qui prévoit de prendre les fortins de l'Éguillette et de Balaguier, sur la colline du Caire, pour ensuite interdire la passe entre la petite et la grande rade du port, ce qui couperait le ravitaillement maritime, nécessaire aux assiégés. Carteaux, réticent, n'envoie qu'un faible détachement sous l'adjudant général Delaborde, qui échoue dans sa tentative de conquête du 22 septembre. Les Alliés, prévenus par l'alerte, édifient alors une grande redoute de terre, au sommet de la colline, baptisée « Fort Mulgrave », en l'honneur du commandant britannique. Elle est appuyée par trois plus petites, nommées : « Saint-Philippe », « Saint-Côme » et « Saint-Charles ». L'ensemble apparemment imprenable est surnommé par les Britanniques le « Petit Gibraltar ».

Bonaparte, insatisfait de sa seule batterie, dite de « la Montagne, » positionnée sur la hauteur de Saint-Laurent depuis le 19, en établit une, le 21, sur le rivage de Brégaillon, dite des « Sans-Culottes ». L'amiral tente de la faire réduire au silence par le Puissant, sans succès, et la flotte britannique doit se résoudre alors à longer la côte au niveau des hauts-fonds du Mourillon et de la Tour royale. Le 1er octobre, après l'échec du général Lapoype contre le Fort est du Faron, on demande à Bonaparte de bombarder le grand fort de Malbousquet, dont la prise conditionne celle de la ville. Il fait alors réquisitionner de l'artillerie dans toute la campagne environnante, portant l'effectif à cinquante batteries de six canons. Promu chef de bataillon le 19 octobre, il organise alors une grande batterie dite « de la Convention », face au fort, sur la colline des Arènes, appuyée par celle « du Camp des Républicains » sur la colline Dumonceau, celle « de la Farinière » sur la butte des Gaux et celle « de la Poudrière » à Lagoubran.

Le 11 novembre, Carteaux, limogé, est remplacé par Doppet, ancien médecin, dont l'indécision fait échouer une tentative par surprise contre le Fort Mulgrave, le 16 ; conscient de son incompétence, il démissionne. Lui succède un soldat de métier, Dugommier, qui aussitôt reconnaît la valeur du plan de Bonaparte, et prépare la prise du petit Gibraltar. Le 20, dès son arrivée est établie la batterie « des Jacobins », sur la crête de l'Evescat, puis sur la gauche, le 28 novembre, celle des « Hommes Sans Peur », enfin le 14 décembre, celle des « Chasse Coquins » s'intercale entre les deux. Deux autres batteries sont organisées pour repousser l'intervention éventuelle des navires alliés aussi bien de la rade que de la mer libre, elles sont dites de la « Grande Rade » et des « Quatre Moulins ».

Pressés par le bombardement, les Britannico-Napolitains exécutent une sortie le 30 novembre et s'emparent de la batterie de la Convention. Une contre-attaque, menée par Dugommier et Bonaparte, les repousse et le général britannique O'Hara est capturé. Il entame des tractations avec Robespierre le Jeune et Antoine Louis Albitte pour une reddition honorable. Les bataillons fédéralistes et royalistes sont alors désarmés.

Dugommier, Lapoype et Bonaparte conviennent de lancer un assaut général dans la nuit du 16 au 17 décembre. Le 16, vers minuit, l'assaut est donné sur le Petit Gibraltar, le corps à corps dure toute la nuit, Bonaparte y est blessé d'un coup d'esponton à la cuisse par un sergent britannique, mais au matin, la position prise, Marmont peut y placer de l'artillerie contre l'Éguillette et Balaguier, que les Britanniques évacuent sans combat le jour même. Pendant ce temps, Lapoype prend enfin les forts du Faron et celui de Malbousquet.
Les Alliés décident alors d'évacuer par la voie maritime. Le commodore Sidney Smith fait brûler une partie de la flotte et les stocks de bois de l'arsenal, puis les troupes embarquent.

L’incendie de l’arsenal et la destruction de la flotte française
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18 décembre 1793. L'arsenal en feu
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L'incendie des vaisseaux français lors de l'évacuation du port

La répression

Les troupes de la Convention entrent dans la ville livrée à elle-même le 19 décembre. Environ 15 000 Toulonnais se réfugient sur les navires britanniques et sont débarqués à La Valette. Dans une ville réduite à 7 000 habitants, la répression, dirigée par Paul Barras et Stanislas Fréron, est sanglante: on estime que 700 à 800 personnes, arrêtées sur les indications des prisonniers libérés du Thémistocle, sont fusillées sommairement, sur le champ de Mars, jusqu'au 31 décembre. Par la suite, la commission révolutionnaire prononce 290 autres condamnations2. Bonaparte, soigné par Jean François Hernandez après sa blessure, n'assiste pas à la curée: promu général de brigade, le 22 décembre, il est déjà en route pour sa nouvelle affectation à Nice, comme commandant de l'artillerie de l'armée d'Italie. Une porte faisant partie de l'ancienne muraille de la ville de Toulon évoque ce départ; une plaque commémorative y est apposée. Cette porte est nommée « Porte d'Italie ».

Le 24 décembre 1793, la Convention vote un décret disposant que: « Le nom infâme de Toulon est supprimé. Cette commune portera désormais le nom de Port-la-Montagne »

Le 30 décembre, la fête des Victoires est célébrée sur le Champ-de-Mars à Paris en l'honneur de la prise de la ville.

Conséquences

Cette victoire permet de rendre disponible une partie des forces terrestres françaises participant au siège.
Le 27 décembre 1793, le Comité de salut public nomme Jacques Dugommier général en chef de l'armée des Pyrénées orientales, qui arrive avec 12 000 hommes en renfort, afin de repousser les troupes espagnoles.

Côté maritime, la flotte de la Méditerranée perd la majeure partie de ses équipages (morts lors du siège, exécutés en décembre ou réfugiés chez les Britanniques), le contenu des magasins de l'arsenal et la moitié de ses vaisseaux:

Hood emporte avec lui quelques-unes des plus belles unités de la marine française: le Commerce de Marseille (un 118 canons, chef-d'œuvre de Sané lancé en 1788, navire amiral de la flotte du Levant), le Pompée (un 74, lancé en 1791), le Scipion (74, datant de 1790), et le Puissant (74, de 1782)
les Britanniques ont totalement brûlé huit vaisseaux, y compris des unités neuves: le Thémistocle (74, de 1791), le Duguay-Trouin (74, de 1788), le Tricolore (74, de 1785), le Suffisant (74, de 1782), la Liberté (74, de 1782), le Triomphant (un 80 canons, lancé en 1779), le Héros (74, de 1778) et le Destin (74, de 1777), ainsi que la Lutine (frégate de 12 datant de 1779)
quatorze vaisseaux seront néanmoins repris par l'armée de la République en décembre 1793, mais la plupart seront retrouvés forts endommagés (souvent en partie brûlés ou dégradés), et peu seront en état de prendre la mer à court terme : le Sans-Culotte (118), le Tonnant (80), le Languedoc (80), l’Entreprenant (74), le Généreux (74), le Mercure (74), l’Heureux (74), le Centaure (74), le Censeur (74), l’Alcide (74); les autres vaisseaux survivants sont particulièrement vieux : le Conquérant (74, lancé en 1747), le Peuple Souverain (74, datant de 1757), le Guerrier (74, de 1753) et le Hardi (64, de 1750). Beaucoup de ces unités seront coulées ou prises lors des batailles du cap Noli et des îles d'Hyères en 1795, et surtout lors de celle d'Aboukir en 1798.

La Royal Navy domine désormais la Méditerranée, ce qui encouragera Nelson dans ses initiatives audacieuses et comblées de succès en Méditerranée, jusqu'à son triomphe à Trafalgar.

Notes et références

↑ Le Duguay-Trouin de Cosmao, le Commerce de Marseille commandé par l'équipage, le Tonnant et le Commerce de Bordeaux de Saint-Julien.
↑ Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Quadrige/PUF, 1989, p. 1041, entrée « Toulon » par Michel Vovelle.




Le siège de Toulon est un conflit militaire qui a lieu de septembre à décembre 1793, après que les royalistes se sont emparés de la ville et l'ont livrée aux Britanniques: il oppose l'armée de la Première République française à ses ennemis.
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Bonaparte à Toulon (Édouard Detaille)

Fin du siège de Toulon

Le mercredi 18 décembre 1793, Anglais et Espagnols se retirent de Toulon. Leur échec met en lumière le talent d'un jeune capitaine d'artillerie, un certain Napoleone Buonaparte.

La Convention montagnarde ayant pris le pouvoir le 2 juin 1793 et instauré la « Terreur », les grandes villes Françaises favorables au Girondins se rebellent tour à tour : Lyon, Bordeaux, Nantes,...

À Toulon, les notables ont livré la ville aux anglais, en échange d'une protection rapprochée. La ville était donc occupée par les forces combinées des Anglais, des Espagnols, des Napolitains et des Piémontais, y compris une flotte sous le commandement du vice-amiral Samuel Hood.



L’armée du général républicain Jean François Carteaux  a donc été dépêchée à Toulon pour faire « cesser la contre-révolution. »

Les troupes républicaines du général Carteaux (17.000 hommes), qui ont déjà réprimé les soulèvements de Marseille et Avignon, entrent dans la rade le 27 août 1793 et entament le siège de Toulon, qui allait durer plus de quatre mois…

Mais le capitaine Auguste de Dommartin, qui dirige l'artillerie, est blessé le 7 septembre. C’est ainsi que la chance  et d’excellentes relations politiques ont joué en faveur d’un jeune capitaine d’artillerie de 24 ans, Napoleone Buonaparte, qui était justement disponible.



Napoléon, qui vient de prendre son premier vrai commandement, comprend immédiatement qu'il est inutile d'assiéger la ville tant qu'elle peut être ravitaillée par le port. Il donne l’ordre de tourner les batteries vers les forts Mulgrave et de l'Éguillette qui barrent l'entrée de la rade. Une fois les deux forts aux mains de l'armée révolutionnaire, les Toulonnais ne peuvent plus être ravitaillés et leur situation devient rapidement intenable.

Le soir du 16 décembre, les troupes de la Convention donnent l'assaut final. Au matin, la position du « Petit Gibraltar » qui commande l’accès à la ville est prise.

Le 18 décembre, le siège de Toulon se termine avec le retrait des Anglais et des Espagnols. Le jeune officier va ainsi rester dans les mémoires pour son talent de stratège et d’artilleur. Napoléon Bonaparte arrivé à Toulon le 16 septembre en tant que capitaine sera promu général de brigade le 22 décembre. Il aura donc conquis quatre grades en quatre mois !

Il s'est aussitôt embarqué pour Nice afin de prendre le commandement de l’artillerie de l’armée d’Italie.



Les jours suivants, les habitants demeurés dans la ville sont victimes d'une sanglante répression conduite par les représentants en mission Paul Barras et Stanislas Fréron. Près d'un millier sont fusillés sommairement. Dans le même temps, le 4 nivôse de l'An II (24 décembre 1793), la Convention vote un décret disposant que « le nom infâme de Toulon est supprimé. Cette commune portera désormais le nom de Port-la-Montagne »

Bibliographie

Paul Cottin, Toulon et les Anglais en 1793, 1898.
Maurice Agulhon (sous la direction de), Histoire de Toulon, Toulouse, Privat, 1980.
Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « collection Bouquins », 2002, 1508 p. (ISBN 2-221-08751-Cool.
Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, éditions Ouest-France, 1994, 427 p. (ISBN 2-7373-1129-2).
Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, 2016, 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4).
Naval history of Great Britain, p. 63-81. [archive]
Fulgence Girard « Toulon livré aux Anglais » dans La France Maritime, édition 1837, vol. 3, p. 302 : Contexte et déroulement du siège de Toulon, vu par un républicain en 1837, lecture en ligne [archive].



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