Nicolas Clerambault, organiste du Roi (1676-1749) par Louis-Simon LempereurLouis-Nicolas Clérambaultné le 19 décembre 1676 à Paris
mort le 26 octobre 1749 à Paris à l'âge de 72 ans
compositeur, organiste et claveciniste français.
Clérambault est le plus connu d’une grande famille de musiciens français2 où l’on se transmettait le métier de père en fils 3, attachée au roi depuis Louis XI 4.
Avec son père Dominique Clérambault et ses fils César François Nicolas et Évrard Dominique, il apprend très jeune le violon, le clavecin; à l'orgue, il est l’élève d'André Raison, organiste de l’abbaye de Sainte-Geneviève et des Jacobins de la rue Saint-Jacques 4.
Il étudie aussi la composition et le chant avec Jean-Baptiste Moreau 5.
En 1710, Louis XIV, ayant entendu une de ses cantates, en fut si content qu’il lui ordonna d’en composer plusieurs pour le service de sa chambre, et le nomma surintendant de la musique particulière de Madame de Maintenon 4.
Organiste de l’église des Grands-Augustins depuis 1704 6, il succède, après la mort de Louis XIV, à Nivers, mort l'année précédente, aux orgues de Saint-Sulpice et à la maison royale de Saint-Cyr, malgré l’obtention par ce dernier de la survivance de ce poste au profit de son neveu et héritier, Jean-Baptiste Totin 7.
Il y est responsable de la musique, tient l’orgue, fait répéter les chants et les chœurs, etc.
C'est à ce poste, qui lui est confirmé après la mort de Madame de Maintenon, qu’il développe le genre de la « cantate française » dont il est le maître incontesté 8.
C'est par ce genre de composition que Clérambault s’est illustré: il en a publié cinq livres parmi lesquels on trouve celle d’Orphée, qui a eu beaucoup de vogue 4.
Il succède en 1719 à son maître André Raison aux orgues de l’église des Grands-Jacobins 4.
Il est connu pour être le premier maître de la sonate et de la cantate françaises, inspirées des modèles italiens, mais adaptées à l'esprit français, selon les principes de la « réunion des goûts » prônée par François Couperin.
« S'il ne possède pas le génie ardent de Couperin, il est sans doute l'un de ceux qui réussissent la plus séduisante synthèse de la noblesse polyphonique française avec la souplesse lyrique et l'art du développement des Italiens, dans la tonalité d'une sensibilité gracieuse » 9
Après la mort de Clérambault, son fils César François Nicolas lui succède aux orgues de Saint-Cyr, de Saint-Sulpice et des Grands-Jacobins.
C'est un autre fils de Louis-Nicolas Clérambault, Évrard Dominique, qui succédera, par la suite, à César François 6.
Clérambault aurait composé Suite du Premier Ton et Grand Plein Jeu pour la franc-maçonnerie 10.
Notes ↑ photo.rmn.fr [archive]
↑ Micheline Cumant, Musicien et professeur de musique au XVIIIe siècle : la pédagogie musicale en France au XVIIIe siècle et son application dans les ouvrages théoriques pour instrument à archet, Paris : Books on demand, DL 2013, (ISBN 978-2-32203-463-5), p. 29.
↑ Catherine Cessac, Nicolas Clérambault, Paris, Fayard, 1998.
↑ a, b, c, d et e François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et biographie générale de la musique, t. 3, Bruxelles, Meline, Cans et Co, 1837, p. 163
↑ Célébrations nationales 1999, Direction des archives de France, Les Archives, 1999, p. 95.
↑ a et b De pierre et de cœur : l’église Saint-Sulpice, 350 ans, Paris, Cerf, 1996, 164 p., (ISBN 978-2-20405-512-3), p. 65.
↑ Élisabeth Gallat-Morin, Jean Girard, musicien en Nouvelle-France : Bourges, 1696-Montréal, 1765, Sillery, Les éditions du Septentrion, 1993, 349 p., (ISBN 978-2-92111-487-5), p. 115.
↑ Emmanuel Coquery, Anne Piéjus, Figures de la passion : 23 octobre 2001-20 janvier 2002, Musée de la musique, Paris, Musée de la musique, 287 p., (ISBN 978-2-71184-282-7).
↑ Dictionnaire de la musique, sous la direction de Marc Vignal, Paris, Larousse, 2005, p. 187.
↑ Other composers [archive]
Œuvres un grand nombre de pièces religieuses avec chants et chœurs : Airs spirituels et moraux, six livres de Motets, deux tomes de Chants et Motets à l'usage des dames de Saint-Cyr, un oratorio (Histoire de la femme adultère), hymnes, Magnificat, Te Deum, etc.
plus de vingt-cinq cantates profanes, à une ou deux voix, sur des sujets souvent inspirés de la légende gréco-romaine, regroupées pour la plupart en cinq recueils:
Premier livre (1710)
Deuxième livre (1713)
Troisième livre (1716)
Quatrième livre (1720)
Cinquième livre (1726)
des sonates pour violon et basse continue
un livre de pièces de clavecin (1704) dans lequel il adopte la tradition du prélude non mesuré
un livre de pièces d’orgue en deux suites (1710) où le charme mélodique l’emporte sur l’esprit religieux.
Ces deux recueils semblent destinés à ouvrir un cycle de pièces dans tous les tons, mais Clérambault ne leur donnera jamais de suite.
des divertissements et des intermèdes pour le théâtre, dont la pastorale, de grandes dimensions, intitulée
Le Triomphe d'Iris, dont les indications portées sur la partition donnent à penser qu'elle était prévue pour être représentée, avec danses et machines, mais nous ignorons tout des circonstances de composition et de représentation de cette pièce.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Nicolas_Cl%C3%A9rambault