27 décembe 1765: Adam Lux

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Adam Lux

Né le 27 décembre 1765 à Obernburg am Main
Guillotiné le 04 novembre à Paris 1793 à l'âge de 27 ans

"Pourquoi serait-ce une folie absolue de ne ressembler tout-à-fait à tout le monde ? " Adam Lux
Le 27 décembre 1765 naît, à Obernburg, Adam Lux. Il a, par l'exaltation de son idéalisme qui le conduit à la guillotine le 4 novembre 1793, inspiré les auteurs romantiques.

A l'automne 1792, les armées de la république française envahissent la rive gauche du Rhin. A la demande de la Convention, on y organise en février 1793 des élections : la Convention rhéno-germanique est installée le 17 mars 1793 à Mayence. Le 18 mars, la Convention rhéno-germanique déclare fonder ses lois sur la liberté et l'égalité et, trois jours plus tard, demande son rattachement à la France. Trois députés sont alors envoyés à Paris: le scientifique Georg Forster, le philosophe Adam Lux, et le négociant Patocki.
Ils reçoivent un accueil enthousiaste à la Convention, puis, le lendemain, au club des Jacobins. Adam Lux y jure de mourir pour défendre la liberté.

Le même 30 mars 1793, les armées austro-prussiennes reprennent Mayence. La Convention rhéno-germanique est dissoute et un décret autrichien punit de mort les "sujets" allemands qui collaborent avec le gouvernement révolutionnaires français : Lux, Foster et Patocki sont contraints de rester à Paris. Ils sont logés au misérable Hôtel des Patriotes Hollandais, rue des Moulins. La Convention leur accorde une indemnité symbolique de 18 livres par jour, payée en assignats. Forster note : "Me voilà à l'abri du besoin, et ce pauvre diable de Lux aussi ; je me suis toujours fait plus de souci pour lui que pour moi".
Ignorant les recommandations de Forster de ne pas se mêler de la politique française, Lux se lie aux Girondins. Après les journées du 31 mai et du 2 juin 1793 contre les Girondins, le tour que prend la révolution le "dégoûte": "je n'y entendais que des calomnies et des atrocités". Il menace de se suicider dans un coup d'éclat inspiré des vertus antiques à la tribune de la Convention. Le 7 juin, il envoie des lettres à sa femme, à son neveu et au professeur Vogt pour leur annoncer sa mort prochaine. Il écrit, dans un français maladroit, ses "Réflexions" : "Si j'aurais su ou prévu tout ce qui se passa depuis le mois Mars jusqu'au Juin, je m'aurais abstenu d'engager les hommes de mon pays pour s'unir avec la France."

Le 13 juillet 1793, il publie "Avis aux Français", une version remaniée de ses réflexions. Ce jour-là est celui de la mort de Marat. Adam Lux s'enthousiasme pour le geste qu'il juge salutaire de Charlotte Corday et assiste à son exécution le 17 juillet 1793. Sa fascination romantique pour Charlotte Corday est immense. Deux jours plus tard, le 19 juillet 1793, il diffuse un placard célébrant son héroïne, "Charlotte Corday", et propose de lui ériger une statue. L'histoire retient de lui qu'il en fut "amoureux" : elle est surtout l'incarnation d'un idéal.
Arrêté le 24 juillet 1793, il est incarcéré à la prison de la Force. Jugé le 4 novembre 1793 par le Tribunal révolutionnaire, il est exécuté le jour même et inhumé au cimetière de la Madeleine, sur lequel s'élève aujourd'hui la Chapelle expiatoire.

Son héroïsme romantique a inspiré Goethe ["Hermann und Dorothea"], Jean Paul ["Er war ein Deutscher"] et bien sûr Stefan Zweig dans son drame "Adam Lux", inachevé.