Charles d'Autriche-StyrieL'archiduc Charles d'Autriche dit le Posthume, ou Charles-Joseph d'Autriche
prince-évêque de Breslau, évêque de Brixen et le 43e Grand-maître de l'Ordre teutonique
Né le 07 août 1590 à Graz
Décédé le 28 décembre 1624 à Madrid à l'âge de 34 ans
Inhumé au Palais de l’Escurial, et son cœur conservé (suivant ses dernières volontés) dans une châsse en argent dans l'église jésuite de Neisse
prince-évêque de Breslau
02 juin 1614 – 28 décembre 1624
Évêque de Brixen
07 juillet 1608 – 28 décembre 1624
Ordination sacerdotale en 1615
BiographieFils de l’archiduc Charles II de la lignée des Habsbourg-Styrie et de Marie de Bavière, Charles était le frère de l’empereur Ferdinand II et de l'évêque de Strasbourg Léopold.
Charles étant né deux mois après la mort de son père, il reçut l'épithète de Charles le Posthume. Destiné dès son enfance à une carrière religieuse, il fut d'abord chanoine de Passau, Salzbourg, Trente et Brixen. Son éducation et sa formation furent assurées par le futur évêque de Seckau, Jacques Ier Eberlein.
Le 7 juillet 1608, Charles fut élu évêque de Breslau et fit son entrée solennelle dans cette ville le 14 décembre 1608, où il était accompagné de l’évêque de Lavant Georges-Stobée. Jean-Jacques de Lamberg, l’évêque de Gurk, était en poste auprès de lui en tant que précepteur. Puis en 1613 Charles d'Autriche fut élu à l'évêché de Bressanone, où il nomma un curateur car il avait fait de la Principauté de Neisse en Silésie sa résidence permanente.
Charles ne prononça ses vœux qu’en 1615 et ne fut consacré évêque qu’en 1619, car lors des élections précédentes il n'avait pas encore l’âge canonique. Toujours en 1619, il prit la succession de son défunt cousin l’archiduc Maximilien, au titre de Grand-maître de l’Ordre Teutonique.
Les circonstances politiques et religieuses que le très-chrétien Charles découvrit à son entrée en fonctions à Breslau étaient peu réjouissantes ; du reste l’empereur Rodolphe II, quoique cousin de Charles, ne tarda pas à concéder (en 1609) aux princes protestants et aux chambres élues de Silésie une lettre de majesté reconnaissant la parité des Églises catholique et réformée, ce que Charles dénonça. En conséquence, et contrairement à la tradition, le gouvernement de Silésie fut pour la première fois détaché du diocèse de Breslau et confié à un prince laïc.
Lorsqu'éclata la Guerre de Trente Ans et que les autorités de Silésie eurent reconnu l’électeur protestant Frédéric du Palatinat comme leur monarque, Charles prit la fuite de Neisse et trouva d'abord refuge chez son beau-frère, le roi de Pologne Sigismond Wasa, puis traversa les Alpes et s'établit dans son diocèse de Bressanone. À l’issue de la bataille de la Montagne Blanche, il put rentrer à Neisse et, avec le concours des Jésuites et d’autres ordres religieux nés de la Contre-Réforme, y entreprit la reconquête des esprits : les Protestants durent se convertir ou quitter le pays. En 1622, l'archevêque fonda à Neisse une école jésuite où il s'assura le concours du père Scheiner.
En 1624, il gagna la cour de Madrid à l'invitation du roi Philippe IV d'Espagne, qui envisageait de le nommer vice-roi de Portugal; mais il était déjà malade en arrivant à Madrid et mourut à la fin du mois de décembre 1624.