Madame Elisabeth

Oui Pim tu as tout à fait raison : si Elisabeth a montré de la lucidité quant à leur situation, elle a montré de grosses défaillances quant à la manière de s'en sortir, elle qui prônait une contre révolution extérieure par Provence et Artois.
Elle analysait très bien les situation, mais elle n'avait pas les bonnes solutions....dommage...

Je viens de lire que Madame Elisabeth s'est adonnée à la peinture, en réalisant un "portrait de paysan", plutôt bien fait je trouve...ce portrait est montré dans le livre "Marie-Antoinette, femme réelle, femme mythique", j'ai essayé de le trouver sur le net mais sans succès

Si quelqu'un de plus doué peut le retrouver merci d'avance!

En tout cas, ce type de peinture nous rappelle une fois de plus le goût d'Elisabeth pour la nature, à Montreuil par exemple

Le voili le voilu tout frais scanné :



C'est vrai que le mouvement en est intéressant !

Ah Pim t'es magique! Merci!

Il faut vraiment que je m'achète un scanner....

Elisabeth a-t-elle là représenté le fermier qui lui apportera quotidiennement aux Tuileries du lait de son cher Montreuil ?

Bien à vous.

Va savoir....

Un paysan qu'elle admirait ou alors observait discrètement?  

Chou d'amour a écrit:

Un paysan qu'elle admirait ou alors observait discrètement?

Tu penses là à la passion amoureuse que j'avais suggérée sur Passion Histoire et qui l'aurait poussée à ne pas se marier, pour y rester fidèle?
En effet, Madame Elisabeth n'avait pas l'orgueil de sa Tante Adélaïde pour refuser le mariage afin de demeurer Fille de France. Aussi, en plus de son attachement à sa famille, ai-je pensé qu'il pouvait y avoir une passion secrète en ce coeur si discret...
Elisabeth était une grande admiratrice de l'oeuvre de Jean Racine, qui est pleine de passion ; cette jeune fille n'a donc pu être insensible à l'Amour...

Bien à vous.

pimprenelle a écrit:

Il semble que son activisme ait plutôt porté préjudice à la position de la famille royale.

N'est-ce pas MA qui écrivit à son propos qu'elle faisait de leur intérieur un Enfer aux Tuileries ? :!:

En effet, je faisais allusion à ce genre de "relation" : le fait d'apprécier quelqu'un secrètement...pas forcément de l'amour, mais juste une admiration ou un sentiment de bien être  

Absolument, cher Orangerie ! Elisabeth était tellement pro-émigrés, une telle inconditionnelle d'Artois, qu'elle en mettait son autre frère, le roi, en mauvaise posture. Marie Antoinette s'en plaint dans une lettre à Fersen. Et là, pas de "petite soeur"... c'est "ma belle-soeur" !

pimprenelle a écrit:

Et là, pas de "petite soeur"... c'est "ma belle-soeur" !

ça marque l'humeur dans laquelle Elisabeth La transportait

Bien à vous.

Il en ressort de la bibliographie d'Elisabeth Reynaud que je lis en ce moment que c'était quelqu'un d'assez originel avec une certaine modernité dans sa façon de s'exprimer...l'utilisation d'abbréviations, surnoms donnés à ses copines etc Elle était assez fougueuse de nature, surtout petite, et ressemble moins à la dévote qu'on essaie toujours de décrire. Elle avait une foi réelle, mais soumise à de graves périodes de doutes, ce qui la rend d'autant plus crédible. Des fois elle se dit trop écoeurée par la situation pour pouvoir prier. Quant à son désir d'agir, son activisme et son soutien pour la position d'Artois je nuancerai les propos que certains ont écrits ici. Ce qui la frustrait était la semblante inertie de son frère, elle ne comprenait pas le fait qu'il accède à tants de demandes des factieux. Là dessus je ne lui donne pas entièrement tort. Du moment que le Roi accède à certaines demandes, certes motivé par son désir de ne pas faire couler une goutte du sang de ses "enfants" le peuple, la monarchie est condamné. Louis XVI, avec sa douceur et sa forte croyance dans le rôle paternaliste et protecteur du souverain, n'était pas l'homme de cette situation-là.

baron de batz a écrit:

c'était quelqu'un d'assez originel avec une certaine modernité dans sa façon de s'exprimer...l'utilisation d'abbréviations, surnoms donnés à ses copines

Comme le surnom "Bombe" qu'elle donnait à son amie la Marquise Angélique de Bombelles (née Angélique de Mackau )

Bien à vous.

A propos de la bio d'Elisabeth Reynaud, personnellement je l'ai trouvée un peu fade. Elle me laisse sur ma faim. Que ceux qui l'ont lue, nous donne leur avis ...
Bien à vous

J'avais entendu Elisabeth Reynaud à la radio qui m'avait paru convaincante, de par sa façon de fouiller dans les archives et les sources ...mais il est vrai que son ouvrage n'a pas l'air d'être aussi convaincant d'après les échos que j'ai pu en avoir ...

Bien à vous.

Beaucoup de lettres d'Elisabeth à ses amies sont consultables en ligne, sur gallica. Un moyen de la découvrir par elle-même...

Je rejoins vote avis, il est en effet un peu fade, et reprend pour moi trop l'histoire connue des événements de 89, sans apporter suffisamment de détails sur le personnage principal. Mais comme toujours il y a quelques infos à en tirer.

Elisabeth, très pieuse nous le savons, a tout comme son frère très mal vécu le décret de l'assemblée nationale sur les prêtres jureurs.
Elle avait déclaré que le jour de Pâques elle entendrait la messe de l'un de ses chapelains. Suite à ça, elle aurait subi des menaces, via des messages écrits sur les murs d'une galerie voisine de son appartement, comme quoi elle devait accompagner le Roi et la Reine à la paroisse.
Bien sûr, fidèle à son caractère elle n'en fit rien et entendit la messe dans le château

Je suis également en train de lire la biographie de Madame Elisabeth par Elisabeth Reynaud (et je vous trouve bien sévères, messieurs les critiques ).

Comme l'a dit le baron, cela révèle en effet une facette du personnage qui est habituellement occultée. Tandis qu'on nous présente souvent Elisabeth comme une femme austère -voire même peu avenante à en croire certains auteurs- on découvre ici une jeune femme pleine de vie, jamais en reste quand il s'agissait de se livrer à des jeux innocents et frivoles, et qui dans ce registre n'avait rien à envier à Marie-Antoinette. Et s'il est vrai qu'elle appelait Bombe la marquise de Bombelles, elle l'appelait parfois aussi Bombelinette, ce que je trouve vraiment très drôle.

Une anecdote rapportée par Mme Reynaud met d'ailleurs Elisabeth en scène avec la Reine. Elisabeth vient trouver Marie-Antoinette dans ses appartements, afin de lui demander une faveur pour sa favorite Mme de Raigecourt. A peine entrée, Elisabeth s'écrit :
"Promettez-moi de m'accorder ce que je vais vous demander, ma chère soeur.
- Quoi donc ? demande Marie-Antoinette, qui éclate de rire, je veux avant de répondre savoir de quoi il s'agit.
- Non, dites oui d'abord !"
Comme Marie-Antoinette continue de refuser, les deux jeunes femmes se livrent à une bataille de coussins, à laquelle prennent aussitôt part toutes les dames de compagnie de la Reine !
On reconnaît bien là notre sacrée Marie-Antoinette ! Mais ce qui est intéressant, c'est qu'on découvre une Madame Elisabeth en fait très semblable à sa belle-soeur, assez loin de l'image austère qu'on donne d'elle. Une autre image fausse souvent véhiculée est que Madame Elisabeth ne s'est vraiment rapprochée de Marie-Antoinette qu'à partir de l'installation aux Tuileries. Parfois, j'ai même lu que les deux femmes ne s'appréciaient que peu avant cette date. En réalité, il semble qu'elles aient toujours été les meilleures amies du monde, et ce plus particulièrement après le départ de Madame Clotilde, la grande soeur et confidente d'Elisabeth -un départ qui a d'ailleurs profondément traumatisé la petite princesse.

Une bataille de coussins?
Oui dès qu'on pouvait s'amuser Marie-Antoinette levait le doigt
Mais peu de coutisans ou courtisanes peuvent se targuer d'avoir lancer des coussins à la figure d'une Reine de France

Marie-Antoinette aimait bien Elisabeth dès son arrivée en France, du fait de son jeune âge, car elle aimait bien la compagnie des enfants.
Mais en grandissant, je pense qu'Elisabeth s'est un peu "éloignée" de Marie-Antoinette, cette dernière ayant trouvé de le distraction avec entre autres la Duchesse de Polignac.
Mais je pense que Marie-Antoinette et Elisabeth se sont beaucoup rapprochées l'une de l'autre sous la révolution, même si des tensions d'ordre politiques existaient

Chou d'amour a écrit:

Mais en grandissant, je pense qu'Elisabeth s'est un peu "éloignée" de Marie-Antoinette, cette dernière ayant trouvé de le distraction avec entre autres la Duchesse de Polignac.

C'est vrai aussi : Madame Elisabeth avait elle-même ses favorites, comme Mme de Raigecourt ou la fille de sa gouvernante Mme de Mackau. Et elle avait aussi son château de Montreuil.

En effet, et puis il semble qu'en grandissant, Elisabeth était bien trop réservée et calme pour que Marie-Antoinette la fréquente beaucoup. Cela ne l'empêchait pas de l'apprécier, mais Elisabeth restait trop au second plan.
Marie-Antoinette aimait les personnes avec du charisme qui savaient se montrer

Petit Normand a écrit:

Je suis également en train de lire la biographie de Madame Elisabeth par Elisabeth Reynaud

Elisabeth Reynaud parle-t-elle du fait que Madame Elisabeth puisse avoir été amoureuse?
Car je suis persuadé qu'une personne de sa sensibilité n'ait pas pu rester le coeur sec...mais ,elle,elle a su garder la confidentialité de ses sentiments.

Bien à vous.

Attendez, je n'ai pas encore fini le livre !

Mais pour l'instant il n'en a pas été question. Il semblerait que Madame Elisabeth, tout comme Marie-Antoinette d'ailleurs, ait été écoeurée par les intrigues de Cour et assommée par l'Etiquette. Tout comme la Reine, elle avait tendance à fuir dans son jardin secret, mais plus encore que Marie-Antoinette. Et lorsqu'elle n'était pas avec ses amies, elle aimait plus que tout chevaucher pendant des heures, loin des hommes et de leurs mesquineries, leur préférant les promenades au grand air et la compagnie de ses chevaux qu'elle adorait. Elle avait donc un certain côté misanthrope, en plus de sa grande sensibilité et de ses amusements frivoles. Cette méfiance naturelle ne devait pas faciliter la quête du grand amour...mais je ne peux pas trop vous en dire plus pour l'instant.

Désolé de vous décevoir, mais il n'y aura aucune surprise de ce genre...
Et peu d'autres, du reste. :s: : http://www.lafoliedix-huitieme.eu/ftopic-1143-10.php